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Jours tranquilles à Paris

19 septembre 2020

Serge Gainsbourg

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19 septembre 2020

Auray - Elly Oldman pose son dessin sans fin à Athéna

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Elly Oldman vient de poser sa fresque à Athéna pour une semaine. Elle échangera avec les enfants lors de différents ateliers.

Elle a passé quatre heures à tout installer ce vendredi après-midi, Elly Oldman vient de poser sa fresque dans la salle du rez-de-jardin d’Athéna dans le cadre de cette semaine du développement durable à Auray. 24 plaques au mur et 48 au sol qui racontent l’Histoire sans fin et emportent les visiteurs dans un univers fantastique meurtri par le plastique.

Ce travail extraordinaire en réalité augmentée permet à cette artiste autodidacte de faire passer son message écolo à travers une bande dessinée géante. Insatiable et talentueuse, celle qui était il y a encore quatre ans serveuse dans un bar de la Place Sainte-Anne à Rennes, a tracé son chemin et commence à exposer dans le monde entier. Véritable thérapie, son dessin lui permet de partager avec petits et grands.

19 septembre 2020

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19 septembre 2020

Washington interdit de télécharger TikTok et WeChat

Les États-Unis ont annoncé, vendredi, l’interdiction, à partir de ce dimanche, du téléchargement des applications TikTok et WeChat, nouvelle escalade dans le bras de fer avec la Chine sur le sort de ces deux applications. Washington laisse cependant une porte ouverte à TikTok, application très populaire auprès des jeunes permettant de produire de courtes vidéos, avant de lui interdire complètement d’opérer sur son sol. « Le Président laisse jusqu’au 12 novembre pour résoudre les problèmes de sécurité nationale posés par TikTok. Les interdictions pourraient être levées, le cas échéant », a indiqué le département du Commerce.

S’agissant de WeChat, les actuels utilisateurs verront l’application quasiment désactivée aux États-Unis, a indiqué un responsable américain. La plateforme, qui appartient au géant chinois Tencent, est omniprésente dans la vie des Chinois (messagerie, paiements à distance, réservations..). Cette annonce est faite alors que les négociations avec ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, pour qu’elle cède ses activités aux États-Unis à un groupe américain piétinent et que l’administration Trump s’impatiente. « Le Parti communiste chinois a démontré qu’il avait les moyens et l’intention d’utiliser ces applications pour menacer la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie des États-Unis », justifie le département américain du Commerce. TikTok a dénoncé cette décision, tout en assurant avoir présenté des garanties maximales pour respecter la sécurité et la vie privée des usagers américains.

Les États-Unis mettent ainsi à exécution la menace brandie par le président Donald Trump contre ces deux applications chinoises, dans un contexte de grandes tensions entre les deux géants économiques. Début août, l’hôte de la Maison Blanche avait posé un ultimatum à TikTok, qu’il accuse d’espionnage industriel pour le compte de Pékin, sans toutefois avoir rendu publiques des preuves tangibles.

19 septembre 2020

"REFRACTED" UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE DUSTIN HOLLYWOOD ET OLIVIA NORTHSTAR {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

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La profondeur de l'émotion et de la transcendance des êtres humains évolue et émeut également. Ce que nous voyons nous-mêmes et les autres change autant pour nous en tant qu'individus que pour ceux qui nous voient. Souvent, la façon dont nous nous voyons est une réalité alternative vécue toute notre vie sans vraiment connaître la perception de soi par les autres. Une vérité réfractée, à la fois réelle et significative mais séparée.

Dans cette nouvelle histoire du photographe Dustin Hollywood et du mannequin Olivia Northstar, ils racontent une histoire de ceux qui sont vraiment réfractés et en constante évolution.

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19 septembre 2020

Roger Carel, l’homme aux mille voix, s’est éteint

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Légende du doublage francophone, le comédien Roger Carel, décédé à l’âge de 93 ans, a été la voix française de personnages emblématiques, d’Astérix à Mickey en passant par le droïde C-3PO de « Star Wars » ou Winnie l’ourson.

Décédé le 11 septembre, l’acteur Roger Carel a été inhumé, jeudi, dans la plus stricte intimité, à Villejésus (Charente), a indiqué, vendredi, son fils Nicolas, confirmant une information du journal Le Parisien. « Nous n’avons pas souhaité communiquer sur son décès, pour préserver son épouse, fortement bouleversée », a-t-il expliqué au quotidien.

Né Roger Bancharel, le 14 août 1927, Roger Carel a prêté sa voix à de nombreux acteurs, de Jerry Lewis à Peter Sellers, et personnages de films et dessins animés, tels qu’Astérix, Hercule Poirot ou Alf. « Dès que je découvre le graphisme d’un personnage, je trouve sa voix, celle qui sort naturellement du dessin », se plaisait-il à raconter.

Après un bref passage dans une école d’ingénieurs, il devient, à la fin des années 1940, élève du cours de théâtre d’Andrée Bauer-Thérond, fréquenté, entre autres, par Michel Piccoli ou Anouk Aimée.

Le jeune comédien fera ses premières armes au théâtre et dans les feuilletons radiophoniques où sa voix singulière au ton malicieux, qu’il transforme à volonté, le rend rapidement célèbre.

Ses capacités vocales, qui lui permettent d’interpréter plusieurs personnages dans une même œuvre, lui ouvrent la porte des premiers studios de dessins animés. En 1975, Disney lui confie même la voix du personnage de Jiminy Cricket dans un nouveau doublage de « Pinocchio », d’Hamilton Luske et Ben Sharpsteen.

« Un homme délicat et amical »

L’annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions du monde du cinéma notamment, rendant un dernier hommage au « pape du doublage ». « Roger Carel… 93 ans pour l’éternité. Sa voix, ses voix, évidemment ! Ses multiples seconds rôles, au cinéma et au théâtre… Et puis son intelligence, son humour, sa profonde humanité… Un homme délicat et amical… Un ami pour trois et presque quatre générations. Merci, Monsieur Carel » a réagi le président du Festival de Cannes, Pierre Lescure. « À 93 ans, la mort a voué au silence l’excellent Roger Carel », a écrit Gilles Jacob, ex-président du Festival.

Parce qu’il doubla aussi des acteurs de renom, dont Charlie Chaplin dans « Le Dictateur », il reçut, en 2012, le prestigieux prix Henri-Langlois dans la catégorie doublage. L’année suivante, alors âgé de 85 ans, il prit sa retraite. « Ma recette de potion magique est ce métier merveilleux qui m’a entretenu merveilleusement. J’ai eu la chance de beaucoup jouer… Quand on a le bonheur, on vieillit moins vite ! », confiait-il.

19 septembre 2020

Un manifeste de liberté à la 193 Gallery

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Durant 50 ans, la photographie chinoise était l’outil de la propagande du gouvernement. Depuis, la jeunesse chinoise s’est emparé du médium photographique pour s’exprimer. Elle dénonce la censure, questionne la pression sociale ou célèbre tout simplement la vie, l’amour et même sa singularité. Reng Hang, en étoile filante de la photographie, a ouvert la voie à toute cette génération, représentée dans une incroyable exposition.

Un manifeste de liberté

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7, rue des Filles du Calvaire – 3e

Jusqu'au 18 octobre 2020

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19 septembre 2020

Enquête - Ces faux « cousins » chinois qui s’imposent dans les familles ouïgoures

Par Brice Pedroletti, Harold Thibault

L’Etat chinois envoie des cadres dormir une semaine par mois dans les foyers de la minorité musulmane pour soumettre le dernier espace d’intimité à sa surveillance.

Ils étaient à la maison une semaine par mois. A partager les repas en s’assurant que Zumret Dawut, une femme ouïgoure, savait cuisiner des plats chinois, à faire mine d’aider à laver la vaisselle mais inspectant au passage tous les recoins de la maison en quête d’un Coran suspect. A poser des questions aux enfants dès que leur mère avait le dos tourné : les parents leur parlaient-ils de dieu ? Allaient-ils à la mosquée le vendredi ? La mère de famille avait appris à ses trois enfants, deux filles et un garçon, à dire non à toutes ces questions de ces étranges visiteurs ou à esquiver.

La nuit aussi, les « cousins » étaient là, dormant sur un matelas au sol dans la même chambre que Mme Dawut et son mari, utilisant leur salle de bain au petit matin, puis prenant le petit-déjeuner qu’elle leur préparait.

« Pour eux, ça semblait comme un jeu, mais qui consistait à nous espionner », raconte cette femme désormais réfugiée avec sa famille en Virginie (Etats-Unis) et âgée de 38 ans. Trois hommes et une femme chinois, soit un correspondant pour chaque membre du foyer, le père faisant exception à la règle car il était étranger (Pakistanais).

Faire remonter les suspicions

Pour les Ouïgours, la population turcophone et musulmane du Xinjiang, ces visites parachèvent le système de répression et de surveillance totale mis en place par le gouvernement chinois contre cette minorité : caméras à tous les coins de rue, indics dans les mosquées et les écoles, technologie qui enregistre le contenu des smartphones. En outre, au moins un million de Ouïgours (sur 11,5 millions) sont passés par des camps d’internement qui les soumettent à un « triage » vers d’autres formes de détention, de rééducation ou de travail forcé.

Restait pourtant un angle mort : le foyer familial. C’est alors que sont apparus ces étranges cousins, des Chinois hans, s’imposant dans les maisons ouïgoures pour s’assurer que les familles n’opposent pas de résistance à leur sinisation forcée et faire remonter leurs suspicions.

La première grande campagne de cette politique, dénommée « union des ethnies en une seule famille » date de 2016 : plus de 100 000 cadres et fonctionnaires doivent alors rendre visite à des familles du sud de la région, la zone la plus hostile à l’influence chinoise et où les Ouïgours constituent plus de 70 % de la population.

Cette expérience pilote est renforcée courant 2017, l’année du XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), dont les équipes de cadres viennent diffuser les grands principes dans les foyers ouïgours durant des « semaines de l’unité ethnique ». Elle se généralise en 2018, mobilisant sur ces deux ans plus d’un million de cadres hans issus des administrations et sociétés d’Etat.

Le nouveau programme appelle à « vivre ensemble, cuisiner ensemble, manger ensemble, apprendre ensemble, dormir ensemble ». Les envoyés Hans n’ont pas le choix : ils sont réquisitionnés pour cette mission dans la grande tradition des campagnes de « guerre du peuple » contre ces Ouïgours que l’Etat chinois soupçonne d’être en voie de radicalisation.

Soupçonnés de présenter une « double face »

Outre les foyers ouïgours les plus pauvres ou ceux dont des membres de la famille ont été envoyés en rééducation, nombre de fonctionnaires ouïgours font aussi l’objet de visites : ils sont soupçonnés de présenter une « double face », fidèles en façade au PCC, mais arborant en cachette des opinions tendancieuses. Ils se voient assignés des « cousins » par leurs unités de travail. Les Ouïgours employés dans le privé ou les paysans sont mis en relation par les comités de quartier ou de village.

A Urumqi, Qelbinur Sidik, 51 ans, était institutrice et responsable pédagogique. Elle est choquée par l’apparition de ces règles : « Au début, ils nous ont dit que l’on devrait vivre avec nos “cousins” hans une semaine tous les trois mois. Puis c’est devenu une semaine par mois. Travailler, étudier et manger ensemble, je le comprenais, mais pourquoi devrions-nous vivre avec eux et les faire dormir dans notre propre maison ? », explique-t-elle depuis un centre de demandeur d’asile aux Pays-Bas qu’elle a rejoint début 2019.

A l’annonce de la nouvelle politique, un bureau spécial créé dans son école gère le programme. Les deux femmes cadres qui s’en occupent, des Hans, s’assurent que chaque employé ouïgour leur fait parvenir des photos de leur « joyeuse vie quotidienne » avec leurs « cousins ». « On devait envoyer des photos de nous en train de manger avec eux, de cuisiner, et de dormir après chaque visite. Et remplir un formulaire sur ce que nous pensions de “l’unité ethnique”. Sinon, le rapport n’était pas validé », poursuit-elle.

Le « cousin » qui échoit dans la famille de Qelbinur est un collègue de son mari, marié, âgé de 56 ans, dont elle juge aujourd’hui le comportement vulgaire et grossier. Il séjournera régulièrement dans la famille de 2017 à mars 2019.

Une relation forcée

Chez Zumret Dawut, ce sont de parfaits inconnus qui débarquent. Le comité de quartier lui a indiqué au préalable qu’elle devait préparer pour chacun d’eux une bassine pour se laver les pieds et une nouvelle brosse à dents.

Les nouveaux « cousins » hans arrivent généralement avec un cadeau, comme un carton de lait, ou donnent un peu d’argent. « Ils agissent initialement comme des invités, mais la relation s’inverse aussitôt, l’hôte est en fait otage dans sa propre maison. C’est une relation forcée, qui leur montre que plus rien n’échappe à l’Etat qu’incarnent ces cousins. C’est un prolongement des camps mais hors des barbelés », analyse Timothy Grose, spécialiste des politiques ethniques chinoises à l’Institut Rose-Hulman, dans l’Indiana.

A ces intrusions, s’ajoutent pour les Ouïgours des obligations patriotiques. Comme la cérémonie de lever de drapeau tous les lundis matins dans le quartier où vivait Zumret Dawut, près de l’aéroport d’Urumqi, la capitale régionale.

Avec un tampon de présence dans un carnet rouge et un système de points notant son niveau d’implication (90 étant le minimum acceptable). Pour quiconque a un proche en camp d’internement, mieux vaut obtenir 100 points pour ne pas y être envoyé à son tour. Zumret Dawut y passera deux mois au printemps 2018, à cause de l’origine étrangère de son mari. Le couple prétextera ensuite l’état de santé de son beau-père pour obtenir l’autorisation de se rendre au Pakistan, et fuir aux Etats-Unis.

« Tests » pervers

Les « cousins » chinois sont chargés de remplir des grilles d’évaluation à partir des critères censés alerter d’une possible radicalisation. Chaque détail peut être évocateur : un homme a-t-il évité de serrer la main d’une femme ? Quelqu’un qui salue un voisin d’un « Assalamu alaykum »… Dans l’un des manuels donné aux visiteurs à Kashgar et étudié par le chercheur Darren Byler, anthropologue à Seattle (Etat de Washington), les cadres ont des instructions spécifiques pour que leurs hôtes « baissent leur garde ».

Il leur est conseillé de se montrer « chaleureux », de « ne pas tout de suite leur donner des leçons ». Mais aussi d’être « vigilants » : leurs hôtes leur apparaissent-ils agités, utilisent-ils un langage évasif ? Est-ce qu’ils regardent des DVD au lieu des programmes télévisés ? Des objets religieux sont-ils accrochés au mur ? Le manuel recommande aux hôtes de « dire à leurs “cousins et cousines” que toutes les communications Internet et de téléphone portables émanant de la famille sont surveillées, et qu’ils feraient mieux de ne pas leur mentir sur les questions de leur pratique de la religion ».

« Je suis fonctionnaire et je ne crois pas en la religion. Nous soutenons complètement le PCC et n’avons jamais été croyants dans la famille », se borne à répondre Qelbinur Sidiq à leur visiteur han quand il aborde le sujet. « En 2016, on avait brûlé tous les livres religieux que nous avions, les films turcs, les chansons et même notre collection de livres en ouïgour, pour les remplacer par des livres sur le PCC », explique-t-elle.

D’autres témoignages font état de « tests » plus pervers pratiqués par les visiteurs hans : il est conseillé de parler avec les femmes du foyer pour « voir si cela suscite une réaction exagérée de la part des hommes ». Dans un autre cas, des Hans proposent de cuisiner ensemble des beignets vapeur à la viande, sans préciser laquelle : il s’agit de vérifier si les Ouïgours s’inquiètent qu’ils soient au porc.

« Harcèlement sexuel ou viols »

Un autre aspect choque les Ouïgours en exil, dont les familles subissent toutes sortes de représailles : « Sur les réseaux sociaux, on a eu connaissance de nombreux cas d’hommes han envoyés dans des foyers ouïgours dans lesquels les maris, frères ou fils sont détenus, exposant les femmes seules à la maison à du harcèlement sexuel ou des viols », affirme Enwer Memet, de la Dutch Uyghur Human Rights Foundation aux Pays-Bas.

En principe, les hommes hans doivent montrer à leurs hôtes qu’ils sont mariés. Certaines photos de la presse officielle chinoise montrent des femmes ouïgoures entourées de femmes cadres mais dans le quartier de Zumret Dawut, c’est au contraire la mixité qui est imposée. Et Qelbinur, l’institutrice ouïgoure, confirme avoir entendu lors d’une réunion de 200 cadres consacrée aux semaines de l’unité ethnique, que des hommes devaient visiter des foyers de femmes, et vice-versa. Mais l’instruction n’est restée qu’orale, jamais écrite.

Elle-même dit avoir dû repousser les avances du cadre han envoyé chez elle, notamment quand son mari était absent. « Il me disait que les cadres hans envoyés dans le Sud passaient du bon temps avec les femmes ouïgoures. Qu’elles les traitaient bien et ne refusaient pas leurs avances, impliquant que je devais être plus coopérative. Je faisais semblant de ne pas comprendre mais, si au lieu d’être une femme de 50 ans, vivant avec son mari et fonctionnaire dans la capitale, j’avais été une veuve seule dans le Sud, je ne sais pas à quoi j’aurais été forcée », dit-elle.

Zumret Dawut, elle, s’inquiétait des trois hommes dormant chez elle. Il était arrivé qu’un des correspondants l’appelle au téléphone, saoul, et lui propose de s’occuper d’une de ses filles et de la déposer à l’école le lendemain ; elle prétextait poliment que la petite était malade. Quand le père était en voyage d’affaires mais que c’était leur semaine de présence, ils dormaient malgré tout dans sa chambre. Alors, elle préférait prendre ses filles avec elle dans son lit : « Je les serrais très fort contre moi », dit-elle.

19 septembre 2020

Béatrice Dalle

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19 septembre 2020

La dessinatrice bretonne qui trace son chemin

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Elly Oldman a choisi le rose pour ses cheveux « parce que c'est doux et que j'en avais envie ». L’artiste s'installera à Auray pour une semaine dans le cadre de la Semaine du développement durable. Le Mensuel de Rennes / Lionel Le Saux

Article de Véronique Le Bagousse

Avec ses cheveux roses et son côté femme enfant, la Rennaise Elly Oldman a un parcours totalement atypique. Illustratrice bourrée de talent, cette autodidacte a tordu le cou aux préjugés pour faire passer son message écolo.

« Ce n’est pas parce qu’on ne sait pas faire quelque chose, qu’on ne peut pas le faire et qu’il faut renoncer ».

Cette phrase résume à elle seule, toute la personnalité de ce drôle de petit bout de femme. Libre, fantasque et attachante, celle qui était, il y a encore quatre ans, serveuse dans un bar de la place Sainte-Anne, à Rennes, est en train de réaliser son rêve. « Je ne fais que ce dont j’ai envie, du moment que je m’amuse, que c’est dans le respect des autres et de la planète », lance-t-elle d’emblée. Un credo qui lui va comme un gant et qui l’a conduite là où elle s’épanouit aujourd’hui, dans ce monde parallèle : l’univers de son « Dessin sans fin ».

Du brouillard à la douleur

Titulaire d’une licence de communication obtenue à Rennes II, après deux ans d’études dans les arts du spectacle, la jeune femme originaire de Lannion (22), s’inscrit en master de communication. Parallèlement, elle travaille dans plusieurs bars rennais. « Il fallait bien payer le loyer et manger, mais suivre les cours en même temps c’était compliqué ». Résultat, le master passe à la trappe… Et tout empire lorsqu’en août 2016, en rentrant du boulot, une crise d’épilepsie l’arrête net dans son élan. Hôpital, examens, diagnostics hasardeux. Le brouillard et surtout une perte de sensibilité côté gauche. En octobre alors qu’elle travaille à nouveau, elle trébuche. « Comme je ne sentais rien, je ne me suis pas rendu compte que j’avais une mauvaise entorse ». Mais, quelques semaines plus tard, elle dérouille. « Les sensations sont revenues mais avec elles, les douleurs ». Et là, impossible de marcher.

Le dessin comme thérapie

Cette épreuve sera sa chance. Soutenue par ses amies, elle reprend pied, peu à peu, et se met au dessin. « C’était ma rééducation à moi. Ma thérapie. Je traçais des traits, j’essayais d’écrire mais ma main tremblait. Je me suis mise à griffonner sans objectif, pour le plaisir. » Quand sa mère lui offre une tablette, les choses s’accélèrent. « Cela m’a permis de dessiner plus proprement. Le trait était plus net. Comme je ne savais pas quand mon dessin serait terminé, je l’ai appelé "le Dessin sans fin". J’ai posté deux trois trucs sur Instagram pour mes copains… et là tout s’est emballé. »

Une fresque de 15 m de haut

Le programmateur du festival Maintenant la contacte, en 2018, pour exposer les œuvres qu’il a repérées sur Instagram. « Le problème c’est que ma fresque faisait 15 m de haut et 60 cm de large : pas très pratique. Je lui ai proposé d’en créer une, de 2,50 m sur 5 m pour l’année suivante, en utilisant la réalité augmentée pour animer le mur. » Et cela a marché du tonnerre. Le début d’une très belle histoire… Sans fin. Le concept : Faire passer un message. « Le dessin c’est bien, mais s’il véhicule une idée c’est encore mieux. » Le style débridé d’Elly Oldman est un mélange loufoque, accessible à tous, où l’on se laisse volontiers emporter par son imagination et sa créativité débordante. En pénétrant dans son univers rocambolesque, on pense immédiatement à la bande dessinée « Où est Charlie ? » et son joyeux capharnaüm. Une invitation à prendre conscience que la planète est devenue une poubelle et que l’on peut, chacun à notre niveau, changer les choses. « Il suffit de ramasser deux ou trois déchets chaque jour, de modifier nos comportements pour participer à la réduction des plastiques ». Loin d’être moralisatrice, elle se veut juste pédagogue.

Un dessin qui voyage

Avec environ deux idées à la seconde, Elly Oldman est une boulimique qui compte aujourd’hui 200 publications et 18 000 followers sur son compte Instagram. Rien ne peut la désarçonner. Après cette expérience elle enchaîne, présente sa bande dessinée géante à Rennes au plus grand TEDx (*) de France. « Je devais exposer mon projet en moins de 20 minutes, devant plus de 3 000 personnes. Je passais sur scène après le climatologue et Prix Nobel Jean Jouzel : cool mais un peu stressant ».

Aujourd’hui, sa fresque voyage : Hong Kong, la Croatie, Singapour… « On avait prévu Beyrouth, mais… ». Désormais, celle qui dit « se nourrir des autres », espère, dans les années à venir, créer un lieu d’accueil pour artistes… « Histoire de rendre ce que j’ai reçu. Je voudrais que ma notoriété serve aux autres ».

Elle sera à Auray dans le cadre de la semaine du développement durable du 19 au 27 septembre, et travaillera aussi avec les lycéens.

* Des conférences pour changer le mondeExposition au centre Athéna, à Auray (56), du 19 au 27 septembre.

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