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Jours tranquilles à Paris

1 mai 2019

1er mai 2018 / 1er mai 2019 - l'Affaire Benalla débutait...

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1 mai 2019

Les Gilets Jaunes manifestent également aujourd'hui...

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1 mai 2019

C'est qui les black blocs ?

1 mai 2019

Moulin dans la campagne du côté de Bordeaux

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1 mai 2019

Une rare tortue géante à coquille molle trouvée au Cambodge

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1 mai 2019

Venezuela : Juan Guaido président intérimaire autoproclamé a appelé au soulèvement populaire ce matin

1 mai 2019

La plage ...

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1 mai 2019

Le chef djihadiste Abou Bakr Al-Baghdadi réapparaît et entérine la nouvelle stratégie de l’EI

Par Hélène Sallon - Le Monde

Dans une vidéo – sa première apparition depuis 2014 –, le leader du groupe Etat islamique se met en scène en chef de guerre, pilotant une organisation revenue à la clandestinité.

Abou Bakr Al-Baghdadi n’était plus jamais apparu en public depuis le sermon délivré à la mosquée Al-Nouri, à Mossoul en Irak, pour proclamer son « califat », en juin 2014.

Aucun message audio ne lui a plus été attribué après août 2018, alimentant toutes les spéculations sur son sort. Donné plusieurs fois mort ou blessé, le chef de l’organisation Etat islamique (EI) est réapparu dans un enregistrement vidéo de dix-huit minutes, diffusé lundi 29 avril par la « maison de production » de propagande de l’EI Al-Fourqan, et authentifié par le centre américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE.

Bien portant et sans blessure apparente, le djihadiste irakien de 47 ans a peu changé, si ce n’est une barbe poivre et sel, teintée de henné à son extrémité. Le discours qu’il assène est attendu. D’une voix basse, Abou Bakr Al-Baghdadi promet que l’EI « se vengera » au nom de ses membres tués et que le combat contre l’Occident sera « une longue bataille » à l’échelle internationale.

La vidéo aurait été tournée après la chute du « califat » à Baghouz, le dernier réduit territorial de l’EI, reconquis le 23 mars dans l’est de la Syrie, et avant les attentats au Sri Lanka, le 21 avril, qui sont évoqués en fin d’enregistrement dans un message audio qui pourrait avoir été ajouté après le tournage.

Un fusil d’assaut AK47 à ses côtés

Des événements récents comme la victoire de Benyamin Nétanyahou aux élections législatives en Israël, le 9 avril, ainsi que la chute d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie et d’Omar Al-Bachir au Soudan, le 11 avril, sont évoqués. S’il salue la chute des « tyrans en Algérie et au Soudan », Abou Bakr Al-Baghdadi dit regretter que les gens aient « replacé un tyran par un autre » et estime que seul « le djihad peut réprimer les tyrans ».

La mise en scène est étudiée pour réaffirmer le rôle central et actif d’Abou Bakr Al-Baghdadi à la tête de l’EI et redonner confiance en l’organisation après les dissensions qui ont traversé le groupe à la suite de la chute du « califat ».

Assis les jambes croisées sur un matelas fleuri, vêtu d’une tunique noire et d’un gilet de combattant beige, il pose un fusil d’assaut AK47 à ses côtés. Le même modèle qu’affichaient jadis Oussama Ben Laden, le chef d’Al-Qaida, et Abou Mousab Al-Zarkaoui, le premier chef de l’EI. Il n’apparaît pas isolé mais entouré de trois hommes de son cercle restreint, le visage flouté, parcourant avec eux les derniers rapports d’activité des provinces de l’EI.

« Il est présenté non pas comme un calife distant et lointain qui se cache de ses ennemis, mais comme quelqu’un qui continue de commander », commente sur Twitter Charlie Winter, chercheur au centre sur la radicalisation du King’s College de Londres (ICSR). « Ce n’est pas un appel aux armes mais un appel à la continuité. L’EI se présente comme dynamique, vivant et en forme, et appelle son noyau dur à poursuivre la cause quoiqu’il arrive », poursuit-il.

« La barbarie et la brutalité » de l’Occident

« La bataille pour Baghouz est maintenant terminée », débute le chef de l’EI, imputant la défaite à « la barbarie et la brutalité » de l’Occident. Il salue l’« endurance » et la « détermination » des combattants assiégés à Baghouz, citant notamment Fabien et Jean-Michel Clain, deux djihadistes français appartenant à la branche médiatique de l’EI, qui y ont été visés par une frappe de drone fin février. La mort de Fabien Clain a été confirmée par la coalition internationale.

La perte du califat actée, Abou Bakr Al-Baghdadi promet d’autres actions « contre les Croisés », comme les attentats ayant tué 253 personnes dans des églises et hôtels du Sri Lanka – une « vengeance pour les frères à Baghouz » – ou 92 autres attaques dans huit pays qu’il revendique au nom de l’EI.

Le chef djihadiste remercie les groupes qui lui ont prêté allégeance ces derniers mois, notamment au Burkina Faso et au Mali. « Nous leur recommandons à tous d’attaquer leurs ennemis et d’épuiser toutes leurs capacités – humaines, militaires, économiques et logistiques », dit-il, parlant d’une « guerre d’attrition » et promettant le djihad « jusqu’au jugement dernier ». Il exhorte l’émir de l’EI pour le Grand Sahara, Abou Walid Al-Sahrawi, à intensifier les attaques contre la France.

Les rapports d’activité mensuelle des provinces d’opérations de l’EI qu’il étudie devant la caméra donnent un aperçu de la toile tissée par le groupe djihadiste dans une vingtaine de pays à travers le monde : l’Afrique de l’Ouest, la Somalie, le Sinaï égyptien, la Libye, l’Afrique centrale, le Caucase et la Turquie.

Une nouvelle stratégie de globalisation

« Depuis un an, l’EI a commencé à se démarquer de son projet de proto-Etat en Syrie et en Irak. Cette vidéo tourne la page définitivement », estime l’expert Charlie Winter. Si le groupe représente toujours une menace en Syrie et en Irak, où des cellules dormantes mènent des attaques régulières, les attentats au Sri Lanka sont, estime-t-il avec le chercheur Aymenn Al-Tamimi, dans un article publié le 27 avril dans le magazine américain The Atlantic, la marque d’une nouvelle stratégie de globalisation de l’organisation qui, désormais revenue à la clandestinité, vise à perpétrer des attaques d’ampleur.

Abou Bakr Al-Baghdadi a pris beaucoup de risques pour délivrer ce message à ses partisans. L’homme, qui depuis 2014 présidait aux destinées de sept millions d’habitants dans de larges pans de la Syrie et près d’un tiers de l’Irak, est l’un des derniers chefs de l’EI à avoir survécu à la traque des forces de la coalition internationale et de leurs alliés locaux.

Sa tête est mise à prix à 25 millions de dollars (22 millions d’euros) par les Américains. En dépit de la chute du califat, défait en Irak en décembre 2017 et en Syrie en mars 2019, il pourrait toujours se trouver dans les territoires désertiques à cheval entre les deux pays, dans le désert syrien de la Badiya ou dans la province irakienne de l’Anbar.

« Nous contre le monde »

En réponse à cette vidéo, en cours d’authentification par la coalition internationale, le porte-parole du département d’Etat américain a assuré, lundi, que cette dernière se battra dans le monde pour « garantir la défaite durable de ces terroristes et que tous les dirigeants qui restent soient traduits en justice »

Alors que ce dernier estime que « la défaite territoriale de l’EI en Syrie et en Irak a porté un coup fatal stratégique et psychologique », la directrice de SITE Intelligence, Rita Katz, s’alarme du « danger sérieux que pose non seulement le fait que Baghdadi, le soi-disant calife de l’EI soit vivant, mais aussi qu’il soit capable de réémerger pour ses soutiens et réaffirmer le message du groupe “Nous contre le monde” après tous les progrès réalisés contre le groupe ».

1 mai 2019

Etel : la Glacière

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1 mai 2019

Tribune « Le “black bloc” est difficile à cerner, il s’agrège et se défait au gré des événements »

Par Sylvain Boulouque, Enseignant

Plusieurs générations et traditions politiques cohabitent au sein de cette mouvance qui pratique l’émeute urbaine pour lutter contre le capitalisme, explique l’universitaire Sylvain Boulouque dans une tribune au « Monde ».

Depuis maintenant une vingtaine d’années, dans de nombreuses manifestations et partout dans les démocraties libérales, un nouveau groupe est apparu dans les cortèges : le « black bloc », qui se présente comme une nouvelle pratique de l’anticapitalisme, en réplique aux nouveaux moyens de surveillance et de contrôle, et aux mutations de l’économie mondiale.

Le « black bloc » est avant tout une pratique manifestante. Formés de plusieurs dizaines ou centaines de personnes qui se masquent le visage et se couvrent de vêtements noirs, ces groupes cherchent à faire reculer les barrages policiers et à ouvrir un trajet non officiel aux manifestations. Ils assument et s’efforcent de banaliser un niveau de violence urbaine impliquant des risques élevés, tant pour les membres des forces de l’ordre que pour eux-mêmes, et pour les manifestants de base pris dans les affrontements.

De plus en plus souvent mixte – la présence de femmes y est en augmentation –, le « black bloc » est difficile à cerner, tant politiquement que socialement.

Au-delà de l’aversion commune envers le « capitalisme », il recrute sur des bases plus affinitaires que strictement idéologiques. Il s’agrège et se défait au gré des événements. Défiant l’ordre public, il s’en prend à tout bien matériel susceptible de symboliser le libéralisme économique et laisse derrière lui, inscrits au fil des dégradations, des slogans souvent rédigés dans une veine sarcastique.

Anonymat

Le « black bloc » n’a pas pignon sur rue. Si des appels explicites à l’émeute urbaine circulent et peuvent être relayés, notamment sur certains sites et sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas signés et, comme la tenue noire, renvoient à l’anonymat. Ses membres, sauf exception, ne revendiquent jamais ouvertement leur participation.

Pour pouvoir se mettre en ordre de bataille, le « black bloc » bénéficie de la bienveillance des autres manifestants qui, sans prendre part aux affrontements, protègent sa formation. Le « cortège de tête », informel, avec lequel il n’a pas de démarcation claire, est à la fois son refuge et sa protection.

Dans ces groupes, plusieurs générations et plusieurs factions politiques cohabitent. Les plus anciens ont transmis l’expérience acquise depuis les années 1970. Si dans les deux décennies suivantes, les actions violentes sont devenues moins fréquentes, la culture de l’émeute n’a pas pour autant disparu.

Anarchisme

En Europe, ces pratiques renaissent à Gênes (Italie) en 2001 puis à Evian (Haute-Savoie) en 2003. Une nouvelle vague d’émeutiers émerge à Strasbourg, puis à Poitiers en 2009, rejoints ensuite par une frange des participants aux « zones à défendre » de Notre-Dame-des-Landes (loire-Atlantique) et de Sivens (Tarn) entre 2014 et 2018.

S’y mêlent certains manifestants contre la « loi travail » en 2016, des participants aux mouvements universitaires de 2018, jusqu’à la « casse » d’ampleur du 1er mai 2018. Il semble falloir compter aujourd’hui aussi avec le ralliement de « gilets jaunes ».

« LES DIFFÉRENTS COURANTS HÉRITIERS DE “L’AUTONOMIE” DES ANNÉES 1980, REFUSANT LES FORMES TRADITIONNELLES DE LA CONTESTATION POLITIQUE, SONT TRÈS PRÉSENTS »

Le « black bloc » forme donc un ensemble hétérogène aux traditions politiques bigarrées, comme le résume le slogan « Beau comme une insurrection impure », renvoyant au mélange des appartenances et des révoltes. Il bénéficie de la mansuétude voire du soutien tacite d’une partie de la gauche radicale anticapitaliste.

Les groupes se réclamant de l’anarchisme sont une composante importante, comme l’indiquent les drapeaux noirs et noir et rouge ainsi que le « A » cerclé bombé sur les murs. A la frontière entre anarchisme et marxisme, les différents courants héritiers de « l’autonomie » des années 1980, refusant les formes traditionnelles de la contestation politique, sont très présents.

De manière toujours informelle et déterminée par des choix individuels, des membres et des sympathisants de diverses déclinaisons du marxisme, se réclamant pour quelques-uns du maoïsme et pour d’autres du trotskisme, participent aussi aux affrontements. Cette porosité – impensable jusque dans les années 1990 – s’explique par l’affaiblissement des barrières idéologiques, les solidarités de terrain l’emportant sur les appartenances politiques.

Patchwork idéologique

L’explication est à chercher dans leurs engagements spécifiques et notamment dans la sociabilité associative.

Toujours sans aucune généralisation possible, les émeutiers peuvent appartenir à des nébuleuses variées : antifascistes radicaux, membres de collectifs contre les violences policières, aide aux migrants, écologie radicale, collectifs féministes, groupes de « solidarité internationale » avec les Palestiniens et les Kurdes, par exemple. La pratique sportive joue aussi un rôle, des sports de combat jusqu’au football, notamment à travers les clubs de supporteurs des villes ouvrières ou des quartiers populaires.

Loin du cliché sur les émeutiers issus prioritairement des milieux intellectuels, le « black bloc » actuel est beaucoup plus divers dans sa composition sociale. Si les premières analyses des participants au début des années 2000 montraient un haut niveau d’études, les différents éléments aujourd’hui recueillis soulignent une présence plus forte des milieux populaires.

« LE “BLACK BLOC” SOULIGNE L’HÉTÉROGÉNÉITÉ DES FORMES DE L’ANTICAPITALISME CONTEMPORAIN »

Cette « sédimentation » insurrectionnelle repose également sur des cultures musicales partagées. Si les plus anciens ont baigné dans l’atmosphère du punk rock anglais, les générations récentes ont de nouvelles références, où les paroles et les concerts soulignent la détestation de l’ordre social.

Les références historiques mises en avant témoignent aussi de ce patchwork idéologique : la Révolution française, la Commune de Paris restent incontournables mais s’y ajoutent les révoltes contemporaines. Les slogans utilisés soulignent le caractère bigarré d’une mouvance où se mêlent le vocabulaire propre aux banlieues, les clins d’œil aux séries télévisés, mais aussi la reprise d’aphorismes de René Char, comme « Agir en primitif et prévoir en stratège ».

Le « black bloc » souligne l’hétérogénéité des formes de l’anticapitalisme contemporain. Ses participants sont pour beaucoup des enfants de la démocratisation scolaire. Majoritairement issus des banlieues proches et plus marginalement des centres-villes, beaucoup se sont formés à la politique sur les bancs de l’université.

Les métiers qu’ils exercent recoupent en grande partie les classes moyennes. Ils renouvellent une volonté de rupture avec le fonctionnement de la société actuelle et s’inscrivent dans une forme de continuité, comme si les « enragés » d’hier étaient devenus les « ingouvernables » d’aujourd’hui.

Sylvain Boulouque, historien, enseigne dans les universités de Paris Nanterre, Cergy Pontoise et dans le secondaire.

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