Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

12 septembre 2020

Extrait d'un shooting

shoot75

shoot76

Publicité
12 septembre 2020

La bravoure de Maria Kolesnikova, opposante biélorusse, et les méthodes du régime Loukachenko

Maria Kolesnikova

La disparition rocambolesque de l’opposante biélorusse – et sa réapparition à la frontière ukrainienne – montre la volonté du président de museler les responsables de l’opposition.

Par Claire Gatinois 

Sa confession n’a dupé personne. Alexandre Loukachenko a déjà démontré à maintes reprises qu’il était l’un des meilleurs apôtres de l’ère de la postvérité. Mais l’aveu de l’autocrate biélorusse lâchant, mardi 8 septembre, aux grands médias publics russes : « Je suis peut-être resté [au pouvoir] un peu trop longtemps », aurait pu faire frissonner la foule qui réclame son départ depuis l’élection présidentielle du 9 août. Le frisson fut bref. Aux quatre journalistes dévoués au Kremlin, dont la patronne de la chaîne de télévision Russia Today, Margarita Simonian, le chef d’Etat a vite ajouté : « Je ne vais pas partir comme ça. J’ai bâti la Biélorussie pendant un quart de siècle, je ne vais pas abandonner. » « De plus, a-t-il assuré, si je pars, mes soutiens seront massacrés. »

« Batka » (« papa »), comme il aime à se faire appeler, a aussi promis une réforme constitutionnelle et la tenue d’une élection présidentielle anticipée. « Des mensonges bien sûr ! », commente l’analyste politique Andreï Yeliseyeu. « Alexandre Loukachenko lance des promesses creuses pour tenter de calmer la population et la faire patienter », estime-t-il.

La colère des Biélorusses a, de fait, franchi un nouveau cap dans la journée de mardi, après le rocambolesque enlèvement et la tentative ratée d’expulsion de l’opposante Maria Kolesnikova, 38 ans. Membre du présidium du Conseil de coordination, organisation créée mi-août pour tenter de gérer une transition pacifique du pouvoir, la trentenaire avait été kidnappée dans le centre de Minsk, la veille, avant de réapparaître quelques heures plus tard à la frontière ukrainienne où elle a été arrêtée par les gardes-frontières.

Passeport déchiré

Maria Kolesnikova ainsi que deux de ses collaborateurs au sein du Conseil de coordination, Anton Rodnenkov et Ivan Kravtsov, avaient été conduits par les services spéciaux biélorusses à la frontière. Transportés dans diverses administrations, menottés et un sac sur la tête, ils ont été interrogés et menacés de poursuites judiciaires, avant de se voir proposer de quitter le pays. Mais alors que MM. Rodnenkov et Kravtsov, optant pour l’exil forcé, traversaient la ligne les amenant en Ukraine, Mme Kolesnikova décide de déchirer son passeport et s’extirpe par la fenêtre de la voiture la menant à la frontière. « Elle criait qu’elle n’irait nulle part », ont raconté, depuis Kiev, dans la soirée de mardi, les deux collaborateurs qui étaient à ses côtés. « Ce qui les intéressait, c’était le transport de Maria Kolesnikova hors des frontières. Ils l’expliquaient par la nécessité d’une désescalade de la situation », a expliqué M. Kravtsov.

Dans l’après-midi, à Minsk, la foule est descendue dans la rue pour saluer le courage de celle qui est devenue un symbole de la résistance biélorusse en criant « Libérez-la ! ». Mais Alexandre Loukachenko, qui se plaît à décrire ses contempteurs tels des couards aux mains de l’étranger, a continué de prétendre que Mme Kolesnikova était en réalité une fuyarde pressée de rejoindre sa sœur en Ukraine. Et qu’elle aurait été empêchée de traverser la frontière pour avoir contrefait la loi.

Peu importe que le vice-ministre de l’intérieur ukrainien, Anton Guerachenko, ait, quelques heures plus tôt, assuré avec véhémence que le départ de l’une des principales figures de l’opposition « n’était pas un voyage volontaire », mais une expulsion forcée. « Maria Kolesnikova n’a pas quitté la Biélorusse, car cette femme courageuse a résisté. (…) Alexandre Loukachenko porte personnellement la responsabilité de sa vie et de sa santé », a-t-il précisé. « Maria a toujours répété : “Papa, quoi qu’il arrive, je resterai en Biélorussie” », a aussi confié le père de la militante, Alexandre Kolesnikov au site biélorusse Tut.by. « C’était sa position de principe. »

Le panache de Maria Kolesnikova lui coûtera cher

« En poussant le présidium du Conseil de coordination à l’extérieur du pays, le gouvernement veut donner l’illusion qu’il n’entend liquider personne, qu’il a confiance en lui et que les opposants “s’enfuient comme des rats” », analyse le commentateur politique Peter Kuznetsoff. « L’opposante a cassé cette rhétorique », souligne-t-il.

Le panache de Mme Kolesnikova lui coûtera sans doute cher. Celle qui fut directrice de campagne de Viktor Babaryko avant que l’ex-banquier ne soit jeté en prison le 18 juin, pourrait, selon toutes probabilité, elle aussi séjourner quelque temps derrière les barreaux pour un motif quelconque. L’ONG Viasna, de défense des droits humains, recense à ce jour pas moins d’une cinquantaine de prisonniers politiques. « Le pouvoir peut aussi l’expulser de nouveau, avec ou sans passeport. Alexandre Loukachenko a déjà montré qu’il n’avait que faire du droit international », observe le chercheur biélorusse Tadeusz Giczan, faisant référence au chef de l’Eglise catholique interdit d’entrée en Biélorussie le 31 août, après un déplacement en Pologne.

Il reste que le geste de Mme Kolesnikova met au jour les méthodes de l’autocrate. A ceux qui en doutaient encore, Alexandre Loukachenko démontre qu’il se débarrasse progressivement de tous ses opposants politiques. Ceux qui ne sont pas jetés en prison sont priés de quitter le territoire manu militari. Avant Maria Kolesnikova, Svetlana Tsikhanovskaïa, seule véritable candidate d’opposition et égérie de la campagne présidentielle, avait notamment dû s’envoler mi-août pour la Lituanie, à la suite de menaces visant sa famille.

En décapitant l’opposition, le dictateur espère éteindre la révolte

Le scénario, répété à l’envi, a permis d’éviter l’émergence d’un véritable leadership au sein de l’opposition à Minsk. Il a aussi dépecé progressivement l’ensemble de l’état-major du Conseil de coordination. Au sein du présidium, seuls deux membres étaient encore libres mardi en Biélorussie : le Prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch, et l’avocat Maxim Znak. « Bravo Macha », a salué celui-ci dans un message Facebook en s’adressant à Maria Kolesnikova. « Tout est désormais clair pour tout le monde (…) maintenant, il faudra justifier sa détention », a-t-il pris soin de rappeler. Mercredi 9 septembre dans la matinée, Maxim Znak était, à son tour, porté disparu.

En décapitant ainsi l’opposition, le dictateur espère éteindre progressivement la révolte. Si les observateurs locaux notent qu’une telle hypothèse est vaine – le Conseil de coordination n’ayant aucun lien direct avec les manifestants –, beaucoup craignent néanmoins que les protestations, jusqu’ici pacifiques, ne dérivent progressivement dans la violence. « C’est ce que cherche Loukachenko », note le journaliste biélorusse Andreï Dynko.

Livrée à elle-même, l’opposition biélorusse en appelle désormais ouvertement au secours de l’Europe. « Ma nation, mon peuple, a maintenant besoin d’aide. Nous avons besoin qu’une pression internationale s’exerce sur le régime qui s’accroche désespérément au pouvoir. Nous avons besoin que des sanctions s’appliquent sur ceux qui ont exécuté les ordres criminels et violé les règles du droit international et des droits de l’homme », a notamment plaidé Mme Tsikhanovskaïa, lors d’un discours destiné à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

12 septembre 2020

«SPANK ME» UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE «GASPAR MARQUEZ» {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

spank01

spank02

spank03

spank04

spank06

Le photographe Gaspar Marquez  et le mannequin Ariel Anderssen se sont  associés pour l' éditorial exclusif de NAKID d' aujourd'hui intitulé « Spank Me ». Gaspar Marquez est né au Mexique et a rapidement développé une dépendance pour la photographie et les arts, car un enfant prenait l'appareil photo de sa mère et tirait juste pour le plaisir sans son consentement.

C'est un photographe autodidacte, mais il a suivi de nombreux cours dans des écoles prestigieuses telles que la School of The International Center of Photography et la School of Visual Arts de New York, sans oublier qu'il a un BA en administration des affaires au Mexique. Il travaille actuellement en tant que photographe / vidéaste indépendant faisant des beaux-arts / mode et vit à Brooklyn, New York.

«Je voulais en quelque sorte créer quelque chose d'expressionniste, d'érotique, de sexy et d'avant-garde, et avec l'aide d'Ariel, je l'ai facilement réussi, sans parler qu'elle est une déesse sexuelle et une star du porno soft très réussie au Royaume-Uni. J'ai tourné cet éditorial sur un toit de l'East Village à Manhattan.

spank07

spank08

spank09

spank10

spank11

spank12

spank14

spank15

spank16

spank17

spank19

spank20

spank21

12 septembre 2020

La Belgique à l’honneur au Bon Marché Rive Gauche dans une expo gigantesque

bonmarche03

Si la rentrée te donnait matière à déprimer, voilà de quoi te remonter le moral instantanément. Le Bon Marché Rive Gauche et La Grande Epicerie de Paris posent leurs valises en Belgique avec une nouvelle exposition entièrement dédiée au plat pays, avec un plongeon dans l'univers de la BD, de l'humour, une sélection de produits 100% belges de plus d'une centaine de marques de mode, de design ou de food... et une programmation artistique, musicale et culturelle unique. On fonce.

Après le Japon, le Brésil ou encore Los Angeles, c’est désormais aux couleurs de la Belgique que se pare Le Bon Marché Rive Gauche. Et qui dit Belgique, dit humour, chocolat, BD, bière, et même Stéphane de Groodt, autant de spécialités belges qui sont au rendez-vous, évidemment. Pendant plus d'un mois, le grand magasin se transforme en une véritable exposition géante avec plus d'une centaine de marques de mode, de design ou de food invitées à présenter des produits sourcés en Belgique. De la beauté, de la mode femme, homme ou enfant avec Sea me happy, Essentiel Antwerp, Suspicious, Arte ou Bellerose, Simple Kids, Kidywolf ou encore Bonjour Maurice, au lifestyle avec des lunettes et montres Komono, vélos Achielle, skates inédits signés The Skateroom, tee-shirts de Joh Clothing qui font référence à l'amour des Belges pour le cyclisme, des produits Magritte, en passant par des chocolats cocréés avec Romeo Elvis, une offre de bières belges, et même un bar à chocolat signé Pierre Marcolini. Prêt à vivre au rythme de la Belgique ?

Une expo aux couleurs de la Belgique

Tous ces pop-up aux couleurs du plat pays montrent son réel art de vivre. Et comment parler de ce pays sans évoquer ses spécialités culinaires à se damner ? Pour l'occasion, rendez-vous à La Grande Epicerie de Paris et au Bon Marché Rive Gauche pour déguster les meilleures gaufres liégeoises (uniquement dispo à La Table), les délicieuses bières artisanales, les spéculoos légendaires de la Maison Dandoy, les bonbons de la confiserie familiale Joris, bref, c'est la promesse d'un aller-retour immédiat pour notre palais. On en salive.

Pour prolonger l'immersion, l'exposition est aussi un véritable saut dans l'univers de la BD, art à part entière en Belgique. Du Marsupilami à Largo Winch, de Gaston Lagaffe aux Schtroumpfs, les héros belges prennent d'assaut Le Bon Marché Rive Gauche et La Grande Epicerie de Paris et s'accaparent les escalators, les vitrines, les stands... Et sont même déclinés en produits inédits et en objets d'art ! Et pour les accompagner, les jeux de mots de Stéphane de Groodt, invité d'honneur, se fraient un chemin sur les vitrines et sur une sélection d'objets. Plaisir garanti.

Ne manquez surtout pas l'espace Brocalabelge, entièrement pensé comme une brocante avec une offre vintage et particulièrement alléchante de mobilier venant tout droit de Belgique et de Hollande. Meubles, luminaires, vaisselle, tout y est !

Une programmation éclectique

Pour accompagner l'exposition, Le Bon Marché Rive Gauche frappe fort une fois de plus avec une programmation aux petits oignons. Pendant plus d'un mois, des évènements, masterclass, ateliers cuisine ou encore dédicaces se relaient pour notre plus grand plaisir. On commence fort avec une masterclass autour de la bière le 10 septembre avec les maîtres brasseurs du Brussels Beer Project, pour découvrir les secrets de la bière autour d'un cours de zythologie et apprendre à réaliser une pâtisserie à base de bière avec le chef pâtissier de La Grande Epicerie de Paris. Les plus petits, eux, vont adorer le cours de cuisine pour enfants, dont le thème est le trompe l’œil gaufre/pizza, le 26 septembre (déjà victime de son succès - et oui, chaque évènement dispose de place limitées. On ne tarderait pas à votre place !).

Le voyage se poursuit avec des dédicaces d’auteurs belges. Fabrice Armand et Medhi Dewalle, auteurs de la Minute Belge, seront présents le 26 septembre, Miguel Diaz, auteur des Schtroumpfs, le 3 octobre… Pour faire signer ton exemplaire préféré de Boule et Bill ou du Marsupilami, c’est maintenant ou jamais ! Et ce n'est pas tout, de nombreuses autres surprises et évènements sont encore à venir... Restez à l'affût !

Plus d’infos

"Il Etait Une Fois La Belgique" jusqu'au 18 octobre 2020 au Bon Marché Rive Gauche

Retrouvez le Bon Marché Rive Gauche sur Instagram

bon marche01

bonmarche02

12 septembre 2020

Le cimetière de bateaux de Kerhervy en Bretagne

cimetiere50

cimetiere52

Sur une rive du Blavet, des anciens bateaux en bois reposent dans la boue. Les plus anciens sont là depuis les années 20 : c’est le cimetière de bateaux de Kerhervy à Lanester, près de Lorient en Bretagne. Le cimetière se trouve dans un méandre de la rivière à une petite distance en amont du pont Bonhomme entre Lanester et Kervignac. Il y a des dizaines de bateaux, la plupart d’entre eux étaient des bateaux de pêche au thon de l’île de Groix, au large de la ville de Lorient. À mon avis, c’est le plus beau cimetière de bateaux que l’on puisse apercevoir en Bretagne.

Histoire du cimetière de bateaux de Kerhervy

Thoniers, vieux gréements, chalutiers… les premiers bateaux déposés ici en 1923 sont les dundees de l’île de Groix (des bateaux pour la pêche au thon). L’île de Groix, au large de Lorient, était le premier port thonier français à cette époque.

Après la construction de la base des sous-marins de Lorient en 1943, les Allemands ont donné l’ordre à l’armement Le Calloc’h, basé à Groix, de transférer ses épaves, que l’entreprise abandonnait à Larmor-Kernével, vers Kerhervy : les sous-marins qui entraient ou sortaient de la base devaient avoir le chemin libre de tout encombrement !

À la 2ème guerre mondiale, avant de partir à la bataille, des patrons pêcheurs ont laissé leurs bateaux ici. D’autres bateaux hivernaient déjà sur cette vasière à l’époque. C’était une façon de les cacher et d’éviter que les allemands, qui avaient interdit les campagnes de pêche ou imposé des restrictions aux armateurs, ne les prennent. Après la guerre, quelques thoniers sont restés là, bombardés ou laissés par les marins morts au front.

C’est la naissance du cimetière de bateaux de Kerhervy en Bretagne. Nullement besoin d’avoir une autorisation de déposer les vieux bateaux à l’époque et c’est ainsi que de vieux gréements et d’anciens chalutiers ont été ajoutés près des épaves déjà envasées dans le Blavet. La vedette transrade, encore très colorée, faisait la navette entre Lorient et Port-Louis : elle a rejoint le cimetière de Kerhervy dans les années 80.

Un petit chalutier en bois, nommé L’Ouragan, est le dernier bateau à avoir été abandonné au cimetière de Kerhervy à Lanester en 2001. Le patron du bateau a profité d’un plan de sortie de flotte pour mettre son bateau à la casse. Il a été désarmé et remorqué jusqu’à Kerhervy. Ils n’ont pas réussi à percer la coque pour le faire couler et ont fait remplir les cales d’eau et le bateau s’est enfoncé… Depuis, il n’a pas bougé. Éric Le Goff, l’ancien patron du chalutier, jette un œil quand il va à Lorient : « Il est entouré d’épaves de bateaux que je connais. Ils reposent en paix. Ce n’est pas triste. »

De nos jours, les vieux bateaux sont démolis sur terre à l’aide d’engins mécanisés, et l’immersion des navires est formellement interdite au cimetière de Kerhervy en Bretagne… et partout ailleurs ! Vous pouvez visiter le cimetière de bateaux de Kerhervy tous les jours en accès libre, il y a un petit parking où se garer : vous pouvez ensuite vous promener et admirer le paysage des bateaux de Kerhervy avec le pont du Bonhomme au loin. Un superbe site pour prendre de belles photos (encore mieux au coucher de soleil) !

cimetiere53

cimetiere54

cimetiere510

Publicité
12 septembre 2020

Vu sur internet

jaime478

12 septembre 2020

La police russe veut interroger Navalny en Allemagne

La police russe a annoncé, vendredi, vouloir interroger, en Allemagne, l’opposant russe Alexeï Navalny, victime d’un empoisonnement par un agent neurotoxique selon Berlin, et sorti du coma, lundi. Des accusations jugées anti-russes et infondées par Moscou. La Russie a aussi balayé jusqu’ici les appels occidentaux à une enquête, malgré les menaces de sanctions. Hospitalisé, fin août, en Sibérie, après avoir fait un malaise dans un avion, Alexeï Navalny, âgé de 44 ans, a été transféré à Berlin à l’hôpital de la Charité.

12 septembre 2020

Huit questions sur la vente de smartphones reconditionnés

smart21

Par Nicolas Six - Le Monde

Nos conseils pour profiter de tarifs contenus sans prendre trop de risques, tout en préservant la planète.

Leurs publicités sont partout, et les reconditionneurs réalisent en 2020 de spectaculaires levées de fonds, à l’image de Backmarket ou Certideal. Les Français soucieux d’économiser de l’argent et de préserver la planète sont désormais tentés par leurs offres : acheter des smartphones déjà utilisés, mais remis en état. Un type d’achats qui représentaient environ 10 % des achats de mobiles en 2017 en France, selon l’institut de sondage IFOP, mais qui a vraisemblablement augmenté depuis.

Un smartphone reconditionné est un mobile usagé, qui a été contrôlé et réparé si nécessaire, avant d’être remis en vente. Sa mémoire a été effacée et il a été débloqué pour pouvoir fonctionner sur tous les réseaux téléphoniques.

Les fabricants de smartphones ayant peu innové ces dernières années, ces modèles vieux de deux à trois années peuvent constituer des choix intéressants, à condition de parvenir à déjouer les pièges des vendeurs. Nous avons passé une douzaine de spécialistes du reconditionnement au crible, voici ce qu’il faut savoir.

Les prix sont-ils intéressants ?

Ils sont souvent 5 % à 20 % supérieurs aux tarifs de l’occasion traditionnelle. L’iPhone 7 par exemple peut être déniché à partir de 150 euros sur le site Leboncoin au moment où nous écrivons ces lignes, mais pas en dessous de 170 euros chez des reconditionneurs. Le Samsung S10 se dégote à partir de 420 euros d’occasion contre 440 euros chez Recommerce, BackMarket, Yes-Yes et autres.

Ce surcoût paraît justifié dans le cas où le reconditionneur fait bien son travail en assurant notamment une garantie minimale de six mois comme l’exige la loi, par le biais d’un SAV de qualité. L’achat d’un mobile reconditionné est ainsi plus rassurant que celui d’un mobile d’occasion car le paiement est sécurisé et la livraison gratuite dans la plupart des cas.

D’un modèle de smartphone à l’autre, l’écart entre le prix neuf et le reconditionné varie, lui, beaucoup, passant parfois sous la barre des 20 % d’écart de prix. Dans ce cas, on peut préférer acheter neuf pour bénéficier d’une batterie en meilleur état, d’une étanchéité garantie, de pièces et d’accessoires d’origine, etc.

Par ailleurs, il convient de vérifier le tarif réel des mêmes modèles de smartphones achetables neufs. Certains modèles lancés récemment peuvent encore être achetés à des tarifs moins élevés que leur prix de lancement. Or, beaucoup de reconditionneurs indiquent, de façon pas très honnête, le prix de lancement à côté du prix reconditionné qu’ils proposent : cette comparaison n’a parfois pas lieu d’être.

Neuf, ce smartphone ne coûte plus que 420 à 500 euros selon les marchands. Son tarif reconditionné n’est pas très intéressant, malgré la trompeuse étiquette -25 % affichée sur le site de BackMarket.

Le choix est-il vaste ?

La plupart des reconditionneurs se concentrent sur les deux marques les plus vendues, Samsung et Apple, et écoulent leurs modèles les plus populaires sortis il y a au moins un an. On ne trouve cependant pas toujours la couleur ou la capacité de mémoire que l’on convoite. Beaucoup de reconditionneurs proposent donc de laisser son adresse mail pour être alerté en cas de disponibilité.

Pour bénéficier d’un choix plus vaste, il faut s’aventurer sur les places de marché qui accueillent sur leurs rayonnages virtuels les smartphones reconditionnés par des centaines de sociétés basées partout dans le monde, moyennant commission, tels Neracomputers (Roumanie) ou Youbuy (Chine). On y trouve beaucoup plus de marques et notamment des fabricants chinois reconnus pour leur rapport qualité-prix. Les places de marché parviennent également à proposer des smartphones plus récents sortis il y a quelques mois à peine.

Dans quel état sont ces mobiles ?

Très variable, et c’est un point à surveiller attentivement. La plupart des marchands offrent le choix entre trois « grades esthétiques ». Le premier, le plus cher, est proche de l’état neuf, quelques petites rayures discrètes peuvent toutefois subsister sur l’écran et la coque.

Le second niveau peut présenter des rayures bien visibles cette fois-ci, ainsi que de petites imperfections. Le troisième grade regroupe des mobiles plus abîmés, dont les angles peuvent être cabossés ou la peinture écaillée. Néanmoins, même ces mobiles-là sont censés être parfaitement fonctionnels : seule leur apparence est en principe dégradée.

Mais quand les composants d’un smartphone doivent être réparés – que son écran ou son haut-parleur doit être changé par exemple –, il arrive aussi que certains reconditionneurs remplacent les pièces cassées par d’autres de qualité inférieure, par soucis d’économie ou par manque de compétences.

Réussir à approvisionner de bons composants est un art délicat, surtout pour les mobiles Apple, puisque la marque ne vend pas ses pièces aux reconditionneurs. Ces derniers n’employant pas les mêmes termes ni les mêmes critères, nous vous recommandons d’étudier en détail la terminologie de chacun.

D’où viennent-ils ?

Les sources d’approvisionnement sont très variées : certains smartphones à peine déballés ont été renvoyés immédiatement au vendeur parce qu’ils présentaient un problème, ou simplement parce que l’acheteur avait changé d’avis. De gros lots de mobiles sont également achetés à des assureurs ou à des entreprises qui se débarrassent d’un modèle qu’ils ont remplacé.

D’autres sont collectés par les opérateurs français ou étrangers qui rachètent l’ancien mobile de leurs clients. Dans ce contexte, il faut faire attention aux mobiles originaires de pays hors de l’Union européenne : ils peuvent en effet souffrir de problèmes de compatibilité avec les réseaux téléphoniques français. Les reconditionneurs les moins expérimentés peuvent s’y laisser piéger.

La boîte et les accessoires sont-ils fournis ?

La boîte d’origine du smartphone est très rarement fournie, mais les accessoires les plus importants – écouteurs, chargeur et câble – le sont souvent, dans une version de qualité inférieure à celle de l’original.

En la matière, la boutique de reconditionnement officielle d’Apple fait figure d’exception : elle fournit des iPhone dans leur boîte originelle, fort difficiles à distinguer des produits neufs, avec leurs accessoires Apple et leur batterie toute neuve. C’est la seule boutique que nous recommanderions pour un cadeau. Les tarifs de ce portail officiel de la firme à la pomme sont facilement 20 % plus élevés que ceux de la concurrence, mais ils demeurent 10 % à 20 % inférieurs à ceux du neuf.

La batterie est-elle en bon état ?

C’est loin d’être toujours le cas, et c’est le principal problème des smartphones reconditionnés. Les batteries s’usent avec l’âge : elles perdent environ 10 % de leur capacité chaque année. Dans un comparatif de mobiles reconditionnés paru en 2019, le magazine Que Choisir a constaté que leur batterie avait, dans certains cas, faibli de 20 % à 40 %. Or le remplacement de cette pièce coûte en moyenne une soixantaine d’euros.

Beaucoup de reconditionneurs traitent le problème des batteries avec une certaine légèreté, n’informant pas le consommateur sur l’état de ce composant essentiel. Mieux vaut se tourner vers un marchand qui indique clairement que la batterie a été contrôlée, et garantit que sa capacité était d’au moins 80 % de l’originale, sans quoi il l’a remplacée à neuf, comme l’annoncent des sites comme Smaaart, Yes-Yes, Certideal, Cadoz, ou SoRenewed.

Les tests de Que Choisir laissent hélas craindre que beaucoup de reconditionneurs ne respectent pas leurs engagements à cet égard.

Est-ce vraiment un achat écologique ?

C’est très probable. Des études financées par les reconditionneurs Smaaart et Recommerce arguent que le bilan carbone de la fabrication d’un smartphone neuf est quatre à cinq fois supérieur au reconditionnement d’un mobile usagé, tout comme sa consommation en matières premières.

Mais la question d’une généralisation d’un tel système de remise sur le marché demeure. A première vue, cela n’est pas impossible : il y aurait une trentaine de millions de smartphones fonctionnels qui dorment dans nos tiroirs selon une étude du cabinet OpinionWay, un trésor qui grandit chaque année. Mais le cabinet Kantar précise que les Français gardent souvent intentionnellement leur mobile pour s’en servir en cas de pépin, ou par crainte que leurs données soient volées. Puiser dans ce vivier coûte de plus en plus cher aux reconditionneurs.

Quel reconditionneur choisir ?

Avec toutes ces informations récoltées, voici nos conseils.

Si vous recherchez le meilleur prix et le choix le plus vaste pour trouver votre smartphone reconditionné, et si vous êtes prêt à prendre un risque mesuré, rendez-vous sur une place de marché virtuelle – en évitant soigneusement Darty et Amazon qui manquent cruellement de professionnalisme.

Backmarket est un service bien plus clair et complet, qui contrôle plus étroitement les marchands présents dans ses rayons virtuels, vérifiant leur capacité à s’exprimer en français, mesurant le temps de réaction de leur SAV, contrôlant la gratuité du transport des produits en panne, le taux de satisfaction des clients, etc. Néanmoins, cette plate-forme abrite énormément de marchands – plus d’un millier – et la plupart de ceux-ci sont basés à l’étranger. C’est un choix moins sûr, moins écologique, et moins citoyen que ceux que nous détaillons plus bas.

Si vous souhaitez faire l’achat le plus écologique possible, nous vous recommandons Smaaart, qui est probablement le reconditionneur français qui fonctionne avec le circuit le plus court : la plupart des mobiles collectés proviennent des opérateurs français, ils sont remis en état dans une usine de l’Hexagone, et repartent vers des consommateurs français. Attention, tous les produits ne sont pas en stock et les prix sont dans la fourchette haute.

Pour éviter les problèmes de batterie usée, préférez Certideal, qui offre la possibilité changer à neuf la batterie du mobile que vous choisissez pour 25 euros. Cette entreprise déclare reconditionner ses produits en France mais s’approvisionne en téléphones à l’étranger. Ses tarifs sont dans la fourchette basse pour les iPhone, dans la fourchette haute pour les Samsung. On ira plutôt chez Cadaoz pour les mobiles de la marque sud-coréenne, une entreprise qui déclare reconditionner en France mais n’offre hélas pas la possibilité d’opter pour une batterie neuve.

12 septembre 2020

Nabuyoshi Araki

araki60

araki61

araki62

araki63

araki64

12 septembre 2020

Stratégie : quel plan pour le commissaire Bayrou ?

bayrouuuu

Par Lilian Alemagna - Libération

Le maire de Pau a été nommé pour mener une mission de prospective sur la politique de l’Etat, avec le «concours de France Stratégie», une structure rattachée à Matignon. Son rôle et ses objectifs demeurent toutefois flous.

De l’art de recycler ce qui existe déjà. François Bayrou a donc enfilé, la semaine dernière, son nouveau costume de «haut-commissaire au plan». Ressuscité dans une fonction créée par De Gaulle, l’ex-ministre et président du Modem devra, non pas s’assurer de la bonne marche du «plan de relance» à 100 milliards d’euros (ça, c’est pour Matignon et Bercy), mais «réfléchir» à la suite : Bayrou est, selon le décret d’attribution signé par le Premier ministre, Jean Castex, «chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels». Un poste (non rémunéré) de réflexion. Pas d’organisation.

On est loin, a priori, d’un Jean Monnet qui, dès 1946, prenant exemple sur les Américains durant la guerre, avait pour rôle de «planifier» les différentes étapes de la reconstruction du pays tout en «modernisant» l’appareil de production français en associant les acteurs des secteurs d’activité concernés, politiques et «experts». «Ce n’est pas une fonction exécutive. Et je n’ai pas voulu que ça le soit, assume Bayrou auprès de Libération. Je ne siège pas au Conseil des ministres. Je suis déterminé à ne jamais entrer en conflit. Car c’est au gouvernement que les décisions appartiennent. Mais ces décisions peuvent être mises en perspective.» Pour cela, ce même décret d’attribution annonce qu’il «dispose du concours de France Stratégie». Comment ? Mystère…

«Instructions»

Le brouillard règne au sein de cet organisme souvent qualifié de «think tank du gouvernement», mais qui tient à son «autonomie». «Les équipes sont assez stressées. Ils n’ont aucune information sur ce qu’il se trame», témoigne un ancien de la maison, logée dans un imposant bâtiment arts déco de l’avenue de Ségur, à Paris. L’immeuble, après d’importants travaux de modernisation, regroupe depuis 2017 plusieurs services rattachés au Premier ministre comme le Conseil d’analyse économique ou encore le Conseil d’orientation des retraites.

«C’est normal que des questions se posent, tempère Bayrou. Je vais donner des instructions, des orientations d’études. Le problème principal de France Stratégie est qu’il y a beaucoup de gens brillants, diplômés, qui produisent beaucoup d’études mais dont l’écho n’est pas proportionnel à leur valeur. Il faut de la cohérence et une capacité à faire connaître ce travail auprès des citoyens.»

«On n’a pas envie d’être vus comme un hochet, alerte un chercheur. On espère que la mission sera prise au sérieux.» Une «mission» de haut-commissaire au plan qui, sur le papier, n’a pas l’air si différente de ce qui se fait déjà à France Stratégie. Créé en 2013, le «Commissariat général à la stratégie et à la prospective» - nom officiel de France Stratégie - était déjà censé redonner vie à l’idée de «plan», disparue sous Chirac et Villepin en 2006, et alimenter en «prospective» un pouvoir accusé d’être le nez dans le guidon politicien. Le décret signé par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault, donnait pour objectif aux près de 100 collaborateurs de France Stratégie d’aider le gouvernement dans «la détermination des grandes orientations de l’avenir de la nation et des objectifs à moyen et long terme de son développement économique, social, culturel et environnemental ainsi que pour la préparation des réformes décidées par les pouvoirs publics».

Comment ? En conduisant des «travaux de prospective» afin «d’éclairer les pouvoirs publics», en produisant des «études stratégiques permettant d’éclairer l’action du gouvernement et la préparation des réformes», ou encore en «évaluant» certaines politiques publiques. Ses axes de travail actuels : «Soutenir et financer la croissance», «les futurs du travail», «mieux protéger et donner plus de chances aux individus», «climat et territoires». Peu ou prou le nouveau job confié à François Bayrou… Problème : un homme s’occupe déjà d’« organise[r] les travaux» de France stratégie, comme le précise ce même décret de 2013. Il s’agit de Gilles de Margerie, actuel commissaire général de l’institution.

Cet énarque de 65 ans, passé par le secteur bancaire et éphémère directeur de cabinet d’Agnès Buzyn, a été nommé à ce poste en 2018 par Edouard Philippe. Il remplaçait alors l’ex-conseiller social de François Hollande, Michel Yahiel, débarqué après avoir eu l’idée (trop à gauche pour Matignon) de taxer les propriétaires en cas de nouvelle crise économique. Avant lui, le poste avait été taillé sur mesure par François Hollande pour l’économiste Jean Pisani-Ferry, l’un des architectes de ce nouveau Commissariat général puis corédacteur du programme économique d’Emmanuel Macron en 2017. Selon plusieurs sources, Margerie - muet depuis la nomination de Bayrou - n’a pas été associé à la création du nouveau poste de Bayrou. «Ils sont un peu deux sur un fauteuil. Ça va être compliqué», remarque un habitué des lieux qui rappelle notamment que les «recrutements» ou «les axes de travail» restent du domaine de Margerie tant qu’un autre décret n’est pas pris pour confier ces pouvoirs à Bayrou. «On attend avec impatience la lettre de mission signée par Macron», confie un responsable de France Stratégie. A Matignon, on assure qu’il n’existera «pas de relation hiérarchique entre le commissaire général et le haut-commissaire mais un lien fonctionnel qui lui permettra de mener à bien sa mission».

Visibilité

L’ex-ministre de l’Education et de la Justice doit d’ailleurs s’installer avenue de Ségur, de manière «provisoire», précise-t-on dans l’entourage du Premier ministre. Il aura droit, comme Jean-Paul Delevoye en son temps pour préparer la réforme des retraites, à «quelques collaborateurs» à lui et un budget propre toujours «en cours de fixation». En interne, les témoignages récoltés par Libération font état d’un personnel «mitigé» quant à la nomination d’un politique à leur tête. Autant, pointe un universitaire, «cela va donner de la visibilité à une structure qui n’en a plus depuis trois ans», autant, prévient le même, le risque est de voir le patron du principal parti allié à Emmanuel Macron transformer l’institution en «boîte à idées du gouvernement en vue de préparer la campagne présidentielle» du président sortant. «Je ne confonds en rien les domaines», a juré la semaine dernière Bayrou sur France 2.

Mais une partie des équipes de France Stratégie s’inquiète également de son «autonomie» lorsqu’il s’agira de livrer des évaluations sur des sujets économiques à très fort potentiel politique. Exemple : la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune et la création d’un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital. France Stratégie a la charge, via un «comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital» installé fin 2018, de dire si ces réformes fiscales qui ont marqué le début du quinquennat Macron ont rempli leur objectif de «réorientation» de l’argent des plus aisés vers le financement de «l’économie réelle». «Est-ce que cela va être poursuivi, on ne sait pas», s’inquiète un permanent. Bayrou jure qu’il ne bloquera aucun rapport gênant pour Macron. «J’ai toujours voué un culte à l’impartialité», dit-il à Libération. Sur la fiscalité du capital, le premier rapport, en 2019, avait conclu qu’il était trop tôt pour tirer la moindre conclusion. Le rapport 2020 est attendu pour l’automne. Un premier test.

Publicité
Publicité