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Jours tranquilles à Paris

12 septembre 2020

Brexit : la fuite en avant de Boris Johnson

johmson

Le 31 janvier, Boris Johnson prononçait un discours signant le départ officiel du Royaume-Uni de l’Union européenne. Après 17 196 jours et quarante-sept ans, il lui disait «bye bye», souhaitant «que ce jour marque le début d’une nouvelle ère de coopération amicale entre l’UE et un Royaume-Uni énergique».

Huit mois plus tard, le paysage ressemble à un champ de ruine. Etape après étape, Boris Johnson et son gouvernement ont sapé la confiance et la bonne volonté des Européens. Le message posté jeudi soir sur Twitter par Andreas Michaelis, ambassadeur allemand à Londres, en disait long sur la frustration européenne. «En plus de trente ans comme diplomate, je n’ai jamais expérimenté la détérioration si rapide, intentionnelle et profonde d’une négociation.»

Evidemment validé par Berlin qui occupe la présidence tournante de l’UE, le signal est clair : «Ça suffit, il est temps de redevenir sérieux», résume une source diplomatique. Jusqu’ici, les Britanniques ont toujours pensé qu’Angela Merkel était plus conciliante que les Français et serait toujours prête à arrondir les angles. Ce n’est plus le cas. Les conséquences précises de la décision britannique d’introduire et de voter, à marche forcée, une loi prévoyant de fait la possibilité de violer des traités internationaux sont encore incertaines. Mais Johnson a franchi un nouveau cap dans l’outrance, provoquant la fureur et une profonde incrédulité à l’étranger. L’UE a demandé le retrait des articles contentieux de la loi. Michael Gove, ministre en charge du Brexit, a catégoriquement refusé. Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, a exclu tout futur accord de libre-échange si le gouvernement britannique revenait sur l’accord du Brexit et le protocole nord-irlandais.

Le malaise est présent aussi au Royaume-Uni, y compris au sein du Parti conservateur. Comment un Premier ministre, membre du parti tory, pour lequel l’Etat de droit et la primauté du marché sont cardinales, en est-il arrivé à assumer de ne pas respecter ses engagements internationaux ? Les réactions outrées de Theresa May, de John Major ou de ministres conservateurs se sont multipliées. «Comment pouvons-nous accuser la Russie, la Chine ou l’Iran d’une conduite en dessous des standards internationaux si nous montrons nous-mêmes un tel dédain pour nos obligations contenues dans des traités ?» s’est indigné Michael Howard, chef des Tories.

Officiellement, les négociations avec l’UE pour un éventuel accord de libre-échange se poursuivent. Une nouvelle session est prévue la semaine prochaine à Bruxelles. Mais que se diront les négociateurs alors que les questions qui coincent - pêche, conditions de concurrence et gouvernance - n’ont pas avancé d’un iota ? Et que le vote de la loi sur le marché intérieur est attendu en milieu de semaine ? Dans cette fuite en avant, jusqu’où ira Boris Johnson ? Et jusqu’à quand ?

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12 septembre 2020

JR - Palais de Tokyo

JR palais de tokyo

12 septembre 2020

Faut-il laisser les bateaux à quai pour protéger les dauphins ?

La Commission européenne réclame des mesures immédiates à la France et à l’Espagne. Photo Pascal Bodéré

Aticle de Jean Le Borgne

Depuis le début de l’été, les captures accidentelles de dauphins se multiplient dans le golfe de Gascogne. Menacés d’un arrêt d’activité, les pêcheurs bretons appellent à dépassionner le débat.

Les images de Sea Shepherd ont tourné en boucle tout l’été pour pointer du doigt les prises accidentelles de dauphins communs dans le golfe de Gascogne. Elles sont jugées trop nombreuses par Bruxelles. Après avoir entendu la plainte commune de 26 ONG et les recommandations du Ciem, la Commission européenne réclame des mesures immédiates à la France et à l’Espagne, évoquant la possibilité d’une fermeture de la pêche d’au moins deux semaines pour les bateaux concernés du golfe de Gascogne : fileyeurs, chalutiers pélagiques et bolincheurs.

Sur les quais, la menace d’un arrêt forcé inquiète, conduisant les organisations professionnelles à multiplier les initiatives pour tenter de désamorcer la situation. Des pêcheurs soutenus par plusieurs élus locaux, à l’image de la maire de Penmarc’h (29), Gwénola Le Troadec, qui alertait Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique.

« Il faut dépassionner le débat », martèle Olivier Le Nezet, le président du comité régional des pêches. Les captures accidentelles de dauphins, licites lorsqu’elles sont déclarées, les pêcheurs ne les contestent pas. Depuis le début de l’année, les échouages se sont multipliés en baie d’Audierne portant à 128 le nombre de dauphins morts retrouvés sur la côte. Les autopsies réalisées par l’observatoire Pelagis ont conclu à une capture accidentelle dans 75 à 80 % des cas. Au total, plus d’un millier de dauphins communs se sont échoués en huit mois sur la façade atlantique.

La conséquence, pour les pêcheurs, d’un déplacement des quelque 200 000 dauphins communs du golfe vers les côtes. Une situation qu’Olivier Le Nezet attribue à la prolifération d’anchois, une espèce longtemps interdite à la pêche et aujourd’hui boudée, faute de rentabilité. Le problème n’est pas nouveau. « Ça ne nous fait pas plaisir de pêcher un dauphin. Le problème c’est qu’on a besoin des scientifiques pour comprendre ce qu’il se passe », souligne-t-il.

Une perte chiffrée à 20 M€

À Lorient comme dans le Pays bigouden ou à Concarneau, la menace d’une interdiction de la pêche fait craindre une énième période difficile. Le comité national des pêches a chiffré les pertes entre 7 et 10 M€ pour les quelque 500 bateaux concernés ; à près de 20 M€ pour la filière.

Une mesure que les pêcheurs estiment injustifiée si elle venait à être appliquée. À Lorient, trois paires de chalutiers pélagiques ont été équipées de pingers, un système de répulsif acoustique, en 2018. Le dispositif a été généralisé l’an passé sur la flottille, réduisant de 65 % le nombre de captures accidentelles.

Et un nouveau programme, baptisé Licado, a été lancé il y a un an par le Comité régional des pêches pour équiper les fileyeurs. Les premiers tests ont été réalisés cet été à la pointe de Penmarc’h. La preuve, pour les pêcheurs dans l’attente d’une décision favorable du gouvernement, de leur bonne volonté.

12 septembre 2020

Julian Assange

julian33

12 septembre 2020

« Singes » et « nègres » : Sarkozy crée la polémique

sarko

« On a peut-être le droit de dire "singe" sans insulter personne », a lancé Nicolas Sarkozy sur le plateau de « Quotidien». Capture d’écran TMC/Quotidien,

L’association d’idées entre « singes » et « nègres » faite par Nicolas Sarkozy, jeudi soir, dans l’émission « Quotidien », a valu à l’ancien président de la République une avalanche de critiques.

« On a le droit de dire singe ? Parce qu’on n’a plus le droit de dire les… On dit quoi maintenant, "Les Dix petits soldats", c’est ça ? » En faisant référence au changement de nom du roman d’Agatha Christie « Les Dix petits nègres » rebaptisé « Ils étaient dix », Nicolas Sarkozy a semé un certain malaise chez nombre de téléspectateurs, jeudi soir, sur la chaîne TMC, lors de l’émission « Quotidien ».

???? pic.twitter.com/bWR0MqvwhV— Julien Paniac (@JulienPaniac) September 10, 2020

L’ancien président de la République revenait, plus généralement, sur l’importance des mots en politique, et notamment sur son fameux « racailles » : « Si on n’emploie pas des mots que les gens entendent et qui leur signifient que nous, qui sommes privilégiés, nous comprenons dans quel enfer ils vivent, à ce moment-là, si vous ne faites pas ça avec des bons mots, vous décrochez toute une partie de la population », estime-t-il.

Nicolas Sarkozy a alors critiqué « cette volonté des élites qui se pincent le nez, qui sont comme les singes, qui n’écoutent personne ». Et de conclure cette séquence d’une trentaine de secondes par un : « On a peut-être le droit de dire "singe" sans insulter personne ».

Sur Twitter, une kyrielle de politiques, d’artistes et d’utilisateurs du réseau social ont fustigé la séquence. C’est le cas de la députée insoumise de Paris, Danièle Obono : « Nicolas "On-Peut-Pu-Rien-Dire" Sarkozy, petit ex-président de la République française, grand inspirateur de la droite/droite extrême/extrême-droite décomplexée », a tancé l’élue, elle-même dessinée en esclave dans le magazine Valeurs Actuelles.

Des réactions outrées à gauche

Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a vu dans l’association de mots faite par l’ancien chef de l’Etat un «racisme sans masque», l’ex-candidate PS à la présidentielle, Ségolène Royal, estimant que «c’est hélas dans la droite ligne de son lamentable discours de Dakar» de 2007, où il avait affirmé que « l’homme africain » n’était «pas suffisamment entré dans l’Histoire».

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12 septembre 2020

Son et Lumière 3ème RIMA - hier soir jardins des remparts de Vannes

3ème RIMA Vannes

Le spectacle proposé par le Rima, a multiplié les tableaux retraçant 50 ans d'opérations du regiment, comme ici celle baptisée.« Pamir », en Afghanistan en 2009, avec cette réunion avec le chef du village.

C'était un défi que d'organiser ce spectacle dans le jardin des remparts, en pleine pandémie de Covid. Hier soir, le 3e Rima a été à ta hauteur des attentes du grand public, des familles et amis du regiment, venus découvrir cette super-production made in Vannes, retraçant 50, ans d'opérations extérieures.

A travers de multiples tableaux vivants, les spectateurs ont pu s'immerger dans ce qui a fait l'histoire du Rima : de l'opération Tacaud.au Tchad en 1978, avec une reconstitution du village d'Ati, à l'opération «Pamir », en Afghanistan en 2009 avec la reconstitution d'une « choura », réunion avec un chef du village, en passant par la Guerre du Golfe, en 1991, la Bosnie en 1995, avec la scène emblématique de la reprise du pont de Vrbanja.

Un spectacle total incluant du mapping sur les remparts, qui n'aurait pas été possible sans l'engagement sans faille dans ce projet, depuis octobre, de 300 Marsouins.

3rima spectacle

12 septembre 2020

Les Gilets jaunes sont de retour....

Après une pause pendant l’été, les gilets jaunes et leurs colères font leur retour, samedi, dans les rues pour une série d’actions et de manifestations à Paris et dans plusieurs autres villes.

Près de deux ans après la naissance du mouvement, des rassemblements sont annoncés en province (Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux ou Strasbourg) et dans la capitale. À Paris, les manifestants sont invités à se réunir sur les Champs-Élysées, place de la Bourse, place Wagram et place Saint-Pierre, au pied de la basilique du Sacré-Cœur, à Montmartre. « Au vu des risques de troubles à l’ordre public », le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit « tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement » dans plusieurs secteurs de la capitale. Il a également interdit deux manifestations qui devaient passer par les Champs-Élysées.

De source policière, 4 000 à 5 000 manifestants sont attendus à Paris, dont 1 000 personnes potentiellement violentes.

2 300 personnes ont indiqué qu’elles entendaient participer au rassemblement sur les Champs-Élysées, et 7 000 se sont montrées intéressées, selon la page Facebook de l’événement.

Appel à la désobéissance civile

Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a appelé, sur les réseaux sociaux, « à une désobéissance civile complète ». « Je vous incite, ce jour-là, à ne montrer aucune carte d’identité, quitte à aller faire un petit tour au commissariat pour une vérif d’identité et d’y passer quatre heures. Entre perdre un œil et les faire chier, appliquez la désobéissance civile », a-t-il ajouté.

Des rassemblements en Bretagne mais sans Bigard

L’humoriste Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle et soutien des gilets jaunes, qui avait indiqué, sur Twitter, se rendre samedi sur un rond-point près de Brest « pour boire un canon avec (ses) amis » avant le spectacle qu’il donnera, le soir, à Guipavas (29), a finalement changé d’avis : il manifestera bien mais à Paris. Mais pas au côté de Jérôme Rodrigues, qui a récemment assimilé des policiers à une « bande de nazis » lors d’un échange, sur Twitter, avec le syndicat Synergie-Officiers. « Je ne peux pas marcher à côté d’un mec qui dit ça », a expliqué Jean-Marie Bigard, annonçant qu’au terme d’un accord passé avec les représentants des gilets jaunes, il défilerait dans la capitale, mais « à la tête d’un autre cortège ».

En Bretagne, des rassemblements sont notamment programmés à Saint-Brieuc, Guingamp (22), Quimper, Rennes. Les gilets jaunes se sont aussi donné rendez-vous à Nantes.

12 septembre 2020

Basilique Sainte Anne d'Auray

Basilique Ste Anne (18)

Basilique Ste Anne (26)

11 septembre 2020

Libération du 11 septembre 2020

libé 11 sept

11 septembre 2020

Rimbaud et Verlaine : une pétition soutenue par Roselyne Bachelot demande leur entrée au Panthéon

verlaine rimbaut

Par Pierre Ropert

Une pétition, soutenue par la ministre de la Culture, demande à ce qu'Arthur Rimbaud et Paul Verlaine fassent leur entrée au Panthéon. La pétition fait "appel au président de la République", seul habilité à décider de ce transfert.

"Est-ce ainsi que la France honore ses plus grands poètes ?" interroge la pétition lancée par un groupe d’intellectuels, académiciens et universitaires passionnés de Rimbaud et Verlaine, qui souhaitent faire entrer le couple de poètes au Panthéon. Soutenue par Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, ainsi que neuf de ses prédécesseurs, dont Jack Lang ou François Nyssen, la pétition précise :

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine sont deux poètes majeurs de notre langue. Ils ont enrichi par leur génie notre patrimoine. Ils sont aussi deux symboles de la diversité. Ils durent endurer "l’homophobie" implacable de leur époque. Ils sont les Oscar Wilde français. Ce ne serait que justice de célébrer aujourd'hui leur mémoire en les faisant entrer conjointement au Panthéon, aux côtés d'autres grandes figures littéraires : Voltaire, Rousseau, Dumas, Hugo, Malraux.

Les signataires de l'appel soulignent ainsi que Rimbaud (1854-1891) est non seulement enterré à Charleville-Mézières, une ville qu'il détestait, mais surtout dans le caveau familial aux côtés de Paterne Berrichon, "son ennemi et usurpateur", poète qui épousa sa sœur et tenta de lisser l'image de Rimbaud à titre posthume, en prétendant que ce dernier avait retrouvé la foi catholique sur son lit de mort et en faisant passer sa relation homosexuelle avec Verlaine pour une relation plus chaste qu'elle ne l'était.

Verlaine (1844-1896), de son côté, repose au cimetière des Batignolles à Paris, "près du périphérique, sous d’affreuses fleurs en plastique" assène la pétition.

Les signataires ne manquent pas d'appuyer le caractère patrimonial des œuvres respectives des deux poètes :

C’est dans l’œuvre de Verlaine que l’on a puisé en 1944 le message annonçant le débarquement en Normandie à l’intention de la résistance intérieure – le vers célèbre "Les sanglots longs des violons de l’automne/ Bercent mon cœur d’une langueur monotone". C’est vers la figure emblématique de Rimbaud que l’on se tourne dès qu’une révolte éclate, surréaliste ou étudiante, comme en mai 68, ou lorsqu’il est question de « Changer la vie », le slogan de la gauche des années 1970.

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine ont pourtant longtemps été considérés comme des amants scandaleux, et à ce titre punis. Les signataires de l'appel estiment ainsi que les panthéoniser reviendrait à leur rendre justice, deux siècles après la condamnation de Verlaine à deux ans de prison.

L'histoire sulfureuse des deux poètes débute à la fin de l'été 1871. Arthur Rimbaud, après une brève correspondance dans laquelle il a donné à lire quelques uns de ses poèmes, débarque à Paris, dans le cercle littéraire de Verlaine. Celui-ci, âgé de 27 ans, s'éprend du jeune Ardennais, de 10 ans son cadet. Ensemble, ils vivent un amour passionné et tumultueux.

Deux ans plus tard, en 1873, lors d'une énième dispute à Bruxelles où ils se sont réfugiés, Rimbaud annonce son désir de repartir à Paris.  Verlaine explose, descend acheter un revolver, puis remonte à l’hôtel. Ivre mort, à trois mètres de distance, il parvient à toucher Rimbaud au poignet ; le second coup se fiche dans le plancher. La série documentaire Une Histoire particulière revenait sur cet épisode décisif dans la vie des deux poètes :

Verlaine est arrêté. Mais c'est davantage pour son homosexualité et son passé de communard que pour les violences faites à Arthur Rimbaud qu'il sera condamné, ce que ne manque pas de rappeler la pétition :

Paul Verlaine a été condamné à deux ans de prison pour avoir tiré deux coups de revolver sur Rimbaud. Ce dernier, dont la blessure était légère, s’est désisté de toute action en justice. Mais le parquet belge et la police française ont monté un dossier à charge, dont les archives prouvent désormais qu’il fut lié à son rôle dans la Commune et à son homosexualité. Il est resté 555 jours en prison, quand il aurait dû n’y passer que quelques semaines. Et on sait aussi que la Préfecture de police de Paris a favorisé l’aggravation de sa peine en raison, précisément, de ce "drôle de ménage ".

Les signataires de la pétition font ainsi "appel au président de la République", seul habilité à décider d'un transfert ou non au Panthéon. Sous son mandat, Emmanuel Macron a déjà transféré deux personnes au Panthéon : la résistante et ministre Simone Veil, avec son mari Antoine, en juillet 2018.

Précision 9/9  - 18h07 : Roselyne Bachelot n'a pas signé directement la pétition mais la soutient publiquement

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