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Jours tranquilles à Paris
17 août 2020

Coronavirus : Macron et le gouvernement face à la peur de la seconde vague

Par Cédric Pietralunga, Olivier Faye - Le Monde

Les autorités constatent une accélération croissante de la transmission du Covid-19 en France. Le nombre de patients en réanimation a augmenté ces derniers jours.

La tension monte pour Emmanuel Macron et le gouvernement à mesure qu’approche la rentrée. Depuis déjà plusieurs semaines, les autorités constatent une accélération croissante de la transmission du Covid-19 en France, faisant redouter une seconde vague de l’épidémie. 3 015 nouveaux cas en vingt-quatre heures ont été enregistrés, dimanche 16 août ; 3 310, samedi 15 août. Des seuils inédits depuis le déconfinement en mai. Le nombre de patients en réanimation (376, comme samedi) a lui aussi augmenté ces derniers jours.

« La situation est préoccupante, il y a un retournement de la tendance. Les chiffres peuvent paraître minimes mais ils sont tous en augmentation », souligne-t-on dans l’entourage du ministre de la santé, Olivier Véran. Paris et les Bouches-du-Rhône, en particulier, ont été classés en « zone de circulation active » du virus. Dès lors, la reprise d’une activité « normale » à partir de septembre, que ce soit dans les écoles ou les entreprises, représente un enjeu de taille pour l’exécutif, qui ne veut pas aggraver, d’un côté, la crise économique, mais doit, de l’autre, gérer au mieux le risque sanitaire.

Pour tenter de trouver cet équilibre, le gouvernement s’appuie sur un objet en particulier, sujet de nombreuses controverses ces derniers mois en raison de sa pénurie et des débats sur son utilité : le masque. « Le port du masque obligatoire [dans les entreprises] fera partie des propositions que nous ferons aux partenaires sociaux », a annoncé la ministre du travail, Elisabeth Borne, dans un entretien au Journal du dimanche, alors qu’une série de mesures adaptant les règles sanitaires dans les entreprises doivent être présentées, mardi 18 août, aux représentants du patronat et des syndicats. Selon certains scientifiques, près de 20 % des clusters se formeraient dans les entreprises privées. Raison pour laquelle le télétravail, a précisé Mme Borne, doit être mis en place « chaque fois que c’est possible dans les zones de circulation active du virus ».

« Le mot d’ordre, c’est l’anticipation »

Mais le masque est en passe de s’imposer aussi de manière générale à l’extérieur. La plupart des grandes villes, comme Paris, Nantes, Marseille, Le Havre, Nice ou Bordeaux, l’ont ainsi rendu obligatoire dans leurs rues ou leurs places les plus fréquentées. La liberté locale, en la matière, est le maître mot de l’exécutif, après des mois de pilotage resserré depuis la capitale. « Le mot d’ordre général, c’est l’anticipation, de tirer certains enseignements du passé et d’être plus proactifs, explique un proche d’Emmanuel Macron. Le second mot d’ordre, c’est le pragmatisme. C’est pour ça qu’il y a une approche très localisée qui consiste à laisser les maires et les préfets prendre les mesures qui s’appliquent au cas par cas. »

Si l’interdiction des rassemblements de plus 5 000 personnes a été prolongée jusqu’au 30 octobre, les préfets ont ainsi la possibilité d’y déroger, comme c’est le cas au Puy du Fou, en Vendée, où le seuil maximal a été rehaussé à 9 000 personnes pour un spectacle le 15 août. « L’Elysée n’y est pour rien de rien », jure un macroniste, alors que le chef de l’Etat avait plaidé en faveur d’une réouverture rapide, en juin, du parc fondé par son ami Philippe de Villiers.

Cette stratégie de différenciation est poussée depuis le départ par le premier ministre, Jean Castex, pour qui les décisions doivent être prises « au plus près du terrain ». La semaine dernière, il a écrit aux préfets et aux maires des vingt plus grosses villes de France pour leur demander de préparer d’ici à début septembre des « plans spécifiques » de lutte contre le virus en cas d’emballement de l’épidémie sur leur territoire. « C’était une demande émise par le conseil scientifique dans son dernier avis » publié le 27 juillet, justifie-t-on à Matignon. L’exemple de la Mayenne, où la flambée du nombre de malades a été enrayée grâce à la multiplication des tests, fait figure de modèle à suivre.

Les semaines à venir vont se révéler cruciales à titre personnel pour M. Castex, qui joue une partie de sa crédibilité avec la crise sanitaire. C’est en effet lui qui a préparé et mis en œuvre, en tant que délégué interministériel, le plan de déconfinement à la fin du printemps, sous l’autorité de son prédécesseur, Edouard Philippe.

Le « dossier numéro un » du premier ministre

Que l’épidémie de Covid-19 reparte et c’est toute sa stratégie, fondée sur le dépistage ciblé et l’isolement des personnes infectées, qui pourrait être remise en cause, affaiblissant d’autant sa position. « Le premier ministre a été choisi pour piloter la France en période de crise, le Covid-19 est son dossier numéro un », reconnaît-on à Matignon, où l’on veut croire que « si l’épidémie repartait, on ne pourrait pas dire que c’est parce que le déconfinement a été raté ». Mardi 18 août, M. Castex effectuera un nouveau déplacement lié à la crise sanitaire, en Haute-Garonne, où il devrait saluer la mise en place des « colos apprenantes ».

Pour l’exécutif, tout doit être fait pour éviter un nouveau confinement généralisé des Français, dont les conséquences sociales et économiques seraient désastreuses. Selon l’OCDE, la France serait la deuxième économie la plus touchée des pays développés – derrière l’Espagne – en cas de seconde vague, avec un recul de 14,1 % de son produit intérieur brut sur l’année et une reprise de « seulement » 5,2 % en 2021. « Il faut se mettre en branle dès maintenant et ne pas attendre l’arrivée de la seconde vague », enjoint-on à Matignon, où l’on assure qu’« il n’y a pas de plan de reconfinement généralisé du pays actuellement à l’étude ». Le 11 août, M. Castex affirmait vouloir « éviter par-dessus tout un retour en arrière, un reconfinement important ». Néanmoins, assure un proche de M. Macron, « il n’y a pas de volonté de faire passer l’économie devant le sanitaire ».

Le juge de paix pourrait être la façon dont va se dérouler la rentrée scolaire. A deux semaines du retour des élèves en classe, de nombreuses incertitudes entourent encore les conditions dans lesquelles ces derniers pourront être accueillis. Plusieurs scientifiques craignent une multiplication des cas de Covid-19 si les mesures barrières n’étaient pas respectées, ce qui pourrait s’avérer difficile dans certains établissements saturés. L’inquiétude grimpe par endroits, comme en Seine-Maritime, où la Fédération des conseils de parents d’élèves dénonce une « impréparation » générale et demande un report de la rentrée le temps de « trouver des solutions concrètes ». « Un protocole sanitaire a été défini au niveau national mais les préfets auront la capacité de faire évoluer les mesures prises au niveau local », rassure-t-on à Matignon. Pas certain que cela suffise à apaiser tout le monde.

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6 août 2020

Emmanuel Macron et Jean Castex

macron castex

3 août 2020

Jean Castex en vacances...

castex en vacances

30 juillet 2020

Le Drian et « l’autre folle de Ségo »…

le drian

Une erreur de Jean-Yves Le Drian dans l’envoi d’un SMS est à l’origine du cafouillage autour de l’entrée de Ségolène Royal au gouvernement, rapporte Le Canard enchaîné, dans son édition de ce mercredi 29 juillet. Alors qu’Emmanuel Macron demande à ses proches de lui proposer des candidatures de femmes de gauche, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères appelle Ségolène Royal pour tâter le terrain. Celle-ci posant des conditions drastiques, Jean-Yves Le Drian transmet le message au chef de l’État qui répond « Je ne sens pas du tout ce truc (…). Et puis, il y a Pompili », selon l’hebdomadaire satirique. Croyant répondre à Macron, Le Drian envoie à Ségolène Royal le SMS suivant : « Pompili très bien, c’est quand même mieux que l’autre folle de Ségo ». Le Drian alerte immédiatement le chef de l’État de sa gaffe, mais le mal est fait : Ségolène Royal envoie un SMS à Emmanuel Macron pour engager une négociation sur son entrée au gouvernement. Et rapporte, dès le lendemain sur le plateau de BFMTV, avoir été contactée par un proche du Président. Lequel ne l’appellera évidemment pas…

28 juillet 2020

Gérald Darmanin : les féministes ne lâchent pas l’affaire

Par Virginie Ballet — LIBERATION

Mobilisées contre la nomination de l’élu du Nord, visé par plusieurs actions judiciaires, au ministère de l’Intérieur des associations multiplient les manifestations pour se faire entendre.

Surtout, ne pas relâcher la pression. Près de trois semaines après la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, la mobilisation féministe contre ce qui est qualifié de «remaniement de la honte» ne faiblit pas, et semble même changer de nature. Le mot d’ordre : obtenir la démission du locataire de la Place Beauvau, alors que la justice a ordonné en juin la reprise des investigations concernant une accusation de viol à son encontre.

La semaine dernière, l’association Pourvoir féministe, think tank tout juste créé et qui se veut un «laboratoire d’idées et d’actions pour repenser le champ politique selon des perspectives féministes», a décidé d’en appeler à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), créée en 2013 pour veiller à la probité des responsables publics. «En tant que ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a autorité sur les services de police, ce qui pose un réel problème de conflits d’intérêts, malgré les lettres de déport du ministre», explique Anaïs Leleux, présidente de Pourvoir féministe.

«Ethique en politique»

Selon elle, plus de 12 000 personnes ont déjà signé en quelques jours le formulaire en ligne destiné à alerter la HATVP. En parallèle, ce tout nouveau think tank, qui se veut apartisan et espère peser en vue de l’élection présidentielle de 2022, a également écrit au parquet de Lille pour tenter de relancer l’enquête pour «abus de faiblesse» classée sans suite en 2018, et relative à des faits datés de 2015. Anaïs Leleux : «Le sens de notre démarche repose sur l’éthique en politique. Nous tentons d’actionner des leviers qui étaient jusque-là de l’ordre de l’impensé dans ce genre de questions.» Interrogé mercredi par Europe 1, l’avocat de Gérald Darmanin, Me Mathias Chichportich, a quant à lui martelé qu’il n’y a «aucune interférence entre les fonctions de M. Darmanin et les investigations à mener». Et d’ajouter : «Lorsqu’on instrumentalise une procédure classée sans suite et une jeune femme qui ne veut plus en entendre parler, ce n’est plus du militantisme, c’est de la politique.» Ce qui n’a pas manqué d’exaspérer Anaïs Leleux : «Quand Macron dit avoir parlé "d’homme à homme" avec son ministre, c’est une manière de dépolitiser nos luttes, de prétendre que c’est une affaire privée. Or, qu’est-ce qui est plus politique qu’un remaniement ?»

Comme beaucoup de militantes, Anaïs Leleux a le sentiment que «la mobilisation citoyenne n’a pas été entendue», et ce, alors que plusieurs manifestations ont eu lieu un peu partout en France ces dernières semaines, de Paris à Bordeaux, en passant par Toulouse ou encore Lille. «C’est ainsi depuis le début du quinquennat», renchérit Léonor Guénoun, membre du mouvement #NousToutes à l’origine d’une vaste mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles dans l’Hexagone en novembre dernier. «150 000 personnes sont descendues dans la rue. Pour quelle réponse ? Un tweet du Président… Malgré ce qu’il prétend, ces sujets n’intéressent pas le gouvernement. Maintenir en poste un ministre accusé d’un crime, c’est aussi une manière de minimiser la gravité des violences sexuelles», déplore Léonor Guénoun.

Alors chez #NousToutes non plus, pas de pause estivale : le collectif a mis en ligne un kit pour continuer d’interpeller le gouvernement par courrier ou sur les réseaux sociaux et adresser au Premier ministre ce genre de tweet : «Bonjour @JeanCASTEX, votre ministre de l’Intérieur est visé par une enquête pour viol et a reconnu avoir échangé un service contre un acte sexuel. En matière d’insulte aux femmes victimes (et de conflit d’intérêts), on pouvait difficilement faire mieux non ? cc @Matignon.» Dans une tribune initiée par les jeunes du collectif #NousToutes et parue samedi sur Mediapart, plus de 20 000 personnes de 13 à 25 ans, qui se présentent comme la «génération #MeToo», disent leur ras-le-bol du «climat d’impunité qui règne depuis la nomination de Gérald Darmanin», dressent «le constat d’un décalage béant entre les attentes de la société et l’entêtement du gouvernement à maintenir au pouvoir un homme accusé de viol» et disent ne pas se reconnaître dans «ce pouvoir qui cultive l’entre-soi masculin». Léonor Guénoun : «Il devrait en aller de ces questions comme de l’écologie : il y a urgence. On ne peut plus faire comme si cela n’existait pas. Quant à la présomption d’innocence, sans cesse brandie, il n’est pas question de la remettre en cause. Le problème, c’est le symbole politique et éthique.»

Fissure dans l’impunité

Pour les militantes féministes interrogées, il est grand temps que «la France soit à la hauteur de #MeToo». La démission de Christophe Girard, adjoint à la Culture de la mairie de Paris épinglé pour ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff, serait-elle une fissure dans l’impunité décriée ? Accusé notamment d’avoir réglé les notes d’hôtel de l’écrivain accusé de pédocriminalité, par l’intermédiaire de la Fondation Yves Saint Laurent dont il fut le secrétaire général, Girard a annoncé jeudi renoncer à ses fonctions à la mairie de Paris, quelques heures après une manif sur le parvis de l’hôtel de ville de la capitale. Dans un communiqué, Girard a déclaré ne pas vouloir se «pourrir la vie plus longtemps» pour «quelque chose qui n’existe pas» et fustigé «les nouveaux maccarthysmes». Depuis, deux élues EE-LV au conseil de Paris, Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu, font l’objet d’une vague de cyberharcèlement en raison de leurs prises de position, au point qu’Alice Coffin a été placée sous protection policière.

Enième illustration du «backlash», ou «guerre froide contre les femmes», théorisé par l’Américaine Susan Faludi, comme le rappelle Céline Piques, porte-parole d’Osez le féminisme ! : «On a vu ressurgir les arguments les plus rances, les accusations d’hystérie… Ça ne peut que motiver à continuer de mettre en lumière les mécanismes de pouvoir qui contribuent au silence et à l’impunité des agresseurs.»

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26 juillet 2020

« L’équipe est au complet »

« L’équipe est au complet » : avec onze nouveaux secrétaires d’Etat, Macron et Castex renouent avec les gouvernements pléthoriques

Par Olivier Faye

Le gouvernement, porté à 43 membres, devient le plus gros de l’histoire politique récente. Pour l’exécutif, il s’agissait de récompenser quelques députés méritants et de mettre l’accent sur le social.

« L’équipe est au complet », s’est félicité le premier ministre, Jean Castex. Elle est pléthorique. En procédant, dimanche 26 juillet, à la nomination de onze secrétaires d’Etat, Emmanuel Macron a porté à quarante-trois (21 hommes et 22 femmes) le nombre de membres du gouvernement. Un record sous son ère, mais aussi dans l’histoire politique récente, ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, n’ayant jamais rassemblé autant de ministres autour d’eux.

Aucun bouleversement majeur n’était à attendre de cette nouvelle vague de nominations, qui a tardé à éclore, vingt jours après la formation du premier gouvernement Castex, censé conduire la Macronie sur la route de l’élection présidentielle de 2022.

Cette fois, pas de « stars » au programme, comme Eric Dupond-Moretti ou Roselyne Bachelot, ni de balancier qui penche plus à droite qu’à gauche. Les profils retenus, qui représentent différents courants de la majorité, témoignent d’une volonté de récompenser quelques députés méritants mais aussi de mettre l’accent sur le social alors que la crise économique va occuper l’agenda des deux prochaines années.

Ces derniers jours, l’entourage d’Emmanuel Macron racontait un chef de l’Etat soucieux de trouver « le juste équilibre entre la continuité et le nécessaire renouvellement » de son équipe.

Cinq secrétaires d’Etat, en premier lieu, ont donc été reconduits dans leurs fonctions, voire « confortés », souligne-t-on au sein de l’exécutif. Parmi eux, Laurent Pietraszewski, qui conduisait la réforme des retraites depuis décembre 2019. Ce dernier va être chargé de mener à bien un dossier mis à l’arrêt par l’épidémie de Covid-19 et sur lequel M. Macron mise beaucoup pour parfaire son image de président réformateur. Crise sanitaire oblige, M. Pietraszewski se voit par ailleurs confier le portefeuille de la santé au travail.

Un gouvernement tourné vers les territoires

Son collègue Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à la petite enfance, est lui aussi reconduit dans ses fonctions à la tête d’un périmètre élargi aux « familles », selon le terme utilisé par l’Elysée. Une récompense pour ce proche du président, dont le travail est salué par certains acteurs associatifs.

Autre proche de M. Macron conforté : son ancien conseiller à l’Elysée, Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, qui devient secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques. En clair, « il récupère tous les télécoms : fibre, 4G, 5G, zones blanches, etc. », explique-t-on dans son entourage. Autant de dossiers qui se trouvaient jusque-là éclatés entre différents ministères. Le terme de « transition » est censé désigner à la fois la question de l’emploi et de l’égalité d’accès au numérique sur tout le territoire.

« Nous allons insister sur le numérique du quotidien », rapporte un proche de M. O, qui aura deux ministres de tutelle : Bruno Le Maire à l’économie et Jacqueline Gourault à la cohésion des territoires. Manière de renforcer le tropisme d’un gouvernement que Jean Castex veut tourné vers les « territoires ». Et de récompenser un homme qui a porté à bout de bras la controversée application StopCovid pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Au chapitre reconduction, enfin, l’ancien du parti Les Républicains (LR) Jean-Baptiste Lemoyne, qui n’avait aucune affectation spécifique au Quai d’Orsay, se voit officiellement attribuer le portefeuille du tourisme, qu’il avait déjà préempté dans les faits. Il glane en plus celui de la francophonie et des Français de l’étranger. Sa collègue Sophie Cluzel, quant à elle, garde la charge des personnes handicapées.

Rassurer le MoDem

Le renouvellement, maintenant. Quatre portefeuilles inédits dans ce quinquennat font leur apparition au sein du gouvernement Castex : biodiversité, économie sociale et solidaire, ruralité et éducation prioritaire. Ils ont tous été attribués à des députés de la majorité. « Le président et le premier ministre gèrent l’Assemblée », sourit un conseiller de l’exécutif. La première phase du remaniement, en effet, a suscité tensions et mécontentements au sein du Palais-Bourbon.

Le dossier de la biodiversité, tout d’abord, a été attribué à la députée (La République en marche, LRM) de Haute-Marne, Bérangère Abba. Déjà chargée de la transition écologique pour le compte du parti présidentiel, elle remplace numériquement au sein du ministère Brune Poirson, qui quitte le gouvernement et devrait retrouver son siège de députée de Vaucluse. Cette dernière avait porté, en 2019, la loi antigaspillage devant le Parlement. Elle s’est dite fière d’être allée « à l’encontre d’intérêts puissants » pour réformer « un secteur qui ne l’avait pas été en trente ans ».

Faisant le chemin inverse, la députée (LRM) de Paris Olivia Grégoire prend la tête d’un secrétariat d’Etat à l’économie sociale, solidaire et responsable qui avait disparu depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Pas forcément le poste où l’on attendait cette libérale au fort caractère, ancienne des cabinets de Jean-Pierre Raffarin et de Xavier Bertrand. Cette nomination enlève en tout cas son nom de la liste des potentiels prétendants à la présidence du groupe LRM à l’Assemblée nationale, qui va se jouer en septembre.

Autre portefeuille à l’intitulé « social » : l’éducation prioritaire, qui échoie à la députée (MoDem) du Val-d’Oise, Nathalie Avy-Elimas. Elle travaillera sous l’autorité du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, tout comme sa collègue du MoDem, la députée de Loire-Atlantique Sarah El Hairy, nommée secrétaire d’Etat à la jeunesse et à l’engagement. Deux promotions qui ont de quoi rassurer le parti centriste, qui s’estimait lésé lors de la première étape du remaniement. Son président, François Bayrou, devrait pour sa part devenir commissaire au plan, directement rattaché à l’Elysée. Mais la nouvelle ne pourrait être officialisée qu’à la rentrée. « Principalement parce que Bayrou veut se distinguer », grince une source au sein de l’exécutif.

Vers un remaniement… à l’Elysée

Le député des Hautes-Alpes et membre du Parti radical de gauche, Joël Giraud, connu comme rapporteur général du budget au sein du Palais-Bourbon, devient pour sa part secrétaire d’Etat à la ruralité. Manière, là aussi, de « traiter » un allié de la majorité.

Dernière nomination, enfin, celle de Clément Beaune, 38 ans, comme secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Le conseiller Europe d’Emmanuel Macron à Bercy puis à l’Elysée, réputé pour son efficacité et apprécié des chancelleries européennes, attendait depuis des mois de pouvoir voler de ses propres ailes. A tel point que son nom circulait au moment de chaque remaniement ministériel ou presque, tout comme il l’avait fait lors de la composition de la liste de la majorité pour les élections européennes, ou encore du choix d’un commissaire français pour la Commission de Bruxelles. Mais le chef de l’Etat avait toujours retenu auprès de lui son « sherpa » au rôle si précieux lors des Conseils européens.

Reste maintenant à le remplacer au sein d’un palais de l’Elysée qui a vu nombre de bureaux se vider ces dernières semaines, avec les départs du conseiller spécial, Philippe Grangeon, du chef de cabinet, François-Xavier Lauch, ou du conseiller presse, Joseph Zimet. C’est désormais un autre type de remaniement qui attend Emmanuel Macron.

21 juillet 2020

Récit - L’affaire Darmanin devient un « boulet » pour l’exécutif

Article de Alexandre Lemarié

Mis en cause par une femme pour viol, le ministre de l’intérieur ne cesse depuis sa nomination d’être pris à partie par des associations féministes. S’il a le soutien d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, plusieurs au sein de la majorité s’inquiètent que la polémique n’affaiblisse le pouvoir.

Il est sur tous les fronts ou presque. Depuis sa nomination au ministère de l’intérieur, Gérald Darmanin multiplie les déplacements et les prises de parole pour renouer la confiance avec les forces de l’ordre. Et surtout tenter d’imprimer sa marque.

Mais rien n’y fait. Deux semaines après son arrivée, le nouveau locataire de Beauvau reste empêtré dans la polémique sur son affaire. En 2017, il a été mis en cause par une femme pour viol. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d’appel de Paris, qui a demandé début juin de nouvelles investigations.

Les accusations qui le visent lui valent d’être soumis au feu roulant des critiques, notamment de la part d’associations féministes. Samedi 18 juillet, l’ex-ministre du budget a encore été la cible de chants hostiles de la part d’une dizaine de femmes, lors de sa venue à Nantes, après l’incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. « Cathédrale en feu ! Darmanin au milieu ! », ont-elles notamment scandé. Depuis sa nomination place Beauvau, les militantes féministes dénoncent inlassablement un « remaniement de la honte ». Elles appellent à la démission de M. Darmanin et ciblent également le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, accusé d’avoir critiqué le mouvement #metoo. Plusieurs milliers de manifestants ont notamment protesté le 9 juillet à Paris et dans plusieurs villes de France contre leur présence au gouvernement, dénonçant « la culture du viol En Marche ».

Au sein de l’opposition, les attaques fusent également. « Gérald Darmanin n’est pas à sa place comme ministre de l’intérieur », a jugé la sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol. Chez Les Républicains (LR), Rachida Dati a déploré qu’« une suspicion de viol, de harcèlement et d’abus de confiance » ne soit pas considérée comme « un obstacle à diriger le pays ». La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a, elle, déploré « une marque de mépris pour toutes les victimes ». Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 juillet, un collectif de 91 femmes issues de plus de trente-cinq pays du monde a condamné, à son tour, « un virage politique antiféministe ».

« Tranquille comme Baptiste »

Gérald Darmanin joue de son côté la sérénité, assurant n’avoir « évidemment » rien à se reprocher. « Je suis tranquille comme Baptiste », a-t-il déclaré, samedi 18 juillet, dans La Voix du Nord, faisant référence au personnage de comédie qui joue le bouc émissaire subissant les coups avec flegme. « J’ai eu une vie de jeune homme », s’est-il défendu, s’estimant « accusé à tort ». Deux jours plus tôt, il avait déjà contre-attaqué, en se disant « victime d’une chasse à l’homme » et « l’objet d’une calomnie ».

« Depuis que cette histoire est sortie en 2017, il se considère comme un grand brûlé, confie son entourage. Le coup avait été rude à l’époque. Aujourd’hui, trois décisions de justice ont été rendues, toutes dans le même sens : deux enquêtes préliminaires ont été classées sans suite et un non-lieu a été rendu par deux juges d’instruction. » Mais l’enquête, qui est en cours, reste une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

Le camp Darmanin se montre rassuré par la réaction de l’exécutif, qui a affiché un soutien sans faille à son ministre. Le 14 juillet, Emmanuel Macron a défendu sa nomination au nom du respect de la présomption d’innocence, précisant avoir abordé le sujet avec lui « d’homme à homme ». Le premier ministre, Jean Castex, répète quant à lui « assumer totalement » le choix de placer l’ex-maire de Tourcoing (Nord) à Beauvau. Le 16 juillet, il a même haussé le ton, en dénonçant des « dérives inadmissibles » dans les critiques contre M. Darmanin.

La majorité, elle aussi, fait bloc ; 167 parlementaires de La République en marche (LRM) ont ainsi publié une tribune dans Le Monde, le 15 juillet, pour défendre la présomption d’innocence, estimant que « la vindicte populaire n’est pas la justice ». « La présomption de culpabilité ne peut remplacer la présomption d’innocence », fait valoir la porte-parole de LRM, Aurore Bergé. Pas question, selon elle, de répondre aux injonctions des féministes, qui demandent le départ de M. Darmanin. « Il est pris pour cible car il est l’un des ministres les plus importants du gouvernement. Il est impensable de céder à ce genre de menaces ou alors il suffira d’une plainte pour déstabiliser n’importe quel gouvernement. »

« Cela ne passe pas »

Il n’empêche, l’intensité et la durée de la mobilisation suscitent de l’inquiétude chez certains fidèles du chef de l’Etat. « C’est chaud bouillant cette histoire car cela ne passe pas », s’alarme un macroniste historique. Avant de trancher, sévère : « Sur le fond, l’argument de la présomption d’innocence est légitime. Le problème, c’est sur le plan moral : une accusation de faveur sexuelle, c’est une tache indélébile. » Au sein de la majorité, quelques élus, minoritaires, reprochent à MM. Macron et Castex d’avoir « sous-estimé l’affaire ». « Ils n’ont pas su anticiper et ont commis une erreur d’appréciation, s’étonne un parlementaire. C’est inexplicable qu’ils l’aient mis là. C’était trop dangereux. »

Des élus LRM jugent la situation « difficilement tenable » si le feuilleton s’installe. Les partisans de M. Darmanin, eux, veulent se rassurer en pariant sur une érosion progressive de la mobilisation, à la faveur des vacances d’été. « Et à la rentrée, on ne parlera plus de cela mais de la crise sociale », veut croire l’un d’eux. « Cette histoire va s’éteindre d’elle-même. De toute façon, le président ne cédera pas », assure un ministre.

Si c’est le cas, restera un point faible à combler : rassurer sur la volonté de l’exécutif d’œuvrer en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Depuis le remaniement, les féministes estiment que M. Macron a « perdu toute légitimité » dans ce domaine. Conscient de cet écueil, il a rappelé, le 14 juillet, ne pas avoir renoncé à en faire « un fil rouge » de son quinquennat. Pas question de perdre le vote d’une partie des femmes dans l’optique de la présidentielle de 2022. « Cela reste une grande cause, sur laquelle notre action va se poursuivre et s’intensifier », assure l’Elysée.

Une tâche dévolue à la nouvelle ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno. « Ma responsabilité est de faire en sorte que des victimes de violences se sentent libres de dire “je suis violentée” », déclare-t-elle au Parisien, dimanche, disant avoir lancé à M. Darmanin, récemment : « Ton sujet va être un boulet à porter pour moi. » Jugeant nécessaire de lui « laisser le bénéfice du doute », elle souligne toutefois se « mettre du côté des personnes dont [elle a] la responsabilité, en l’occurrence les femmes ». Avant de conclure : « Si jamais il m’a menti, j’en tirerai toutes les conséquences. » Comme un avertissement.

21 juillet 2020

Laurent Joffrin lance un nouveau mouvement social-démocrate

Article de Sylvia Zappi - Le Monde

L’ex-directeur de « Libération » veut créer un parti de gauche réformiste. Au PS, beaucoup y voient une manœuvre de François Hollande

Passer du journalisme à la politique est devenu chose courante ; fonder un parti politique quand on est directeur d’un journal l’est moins. Surtout en plein cœur de l’été. C’est pourtant ce que projette Laurent Joffrin, ex-directeur de la publication et de la rédaction de Libération, qui a annoncé le lancement d’une association pour recomposer la gauche, dans un appel intitulé « Engageons-nous », publié par l’Agence France-Presse, dimanche 19 juillet. Accompagné de 130 personnalités du monde de la culture, intellectuels, artistes, militants associatifs, cadres d’entreprise et anciens syndicalistes, l’éditorialiste entend redonner du souffle à la gauche réformiste afin qu’elle redevienne « centrale ».

Les municipales ont créé un « espoir » à gauche en permettant à cette dernière d’emporter plusieurs villes et métropoles, assure le manifeste. Mais le succès rencontré à l’échelle locale n’est pas reproductible au niveau national en l’absence d’un programme « crédible », construit « pour gouverner ». Laurent Joffrin et ses amis – entre autres, les artistes Agnès Jaoui et Ariane Mnouchkine, les sociologues François Dubet et Michel Wieviorka, la femme de lettres Noëlle Châtelet, la journaliste Laure Adler ou encore l’universitaire Dounia Bouzar – déplorent que la gauche réformiste ait laissé, depuis sa défaite en 2017, le champ libre à Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Ils veulent créer une « force centrale », seule capable de porter une candidature en 2022 qui ne soit pas de témoignage, comme celles, selon eux, des écologistes et des « insoumis ». Pour ce faire, il faut, selon les initiateurs, inventer un troisième courant qui unifie les partis réformistes – Parti socialiste (PS) et Parti radical de gauche –, mais aussi des déçus du macronisme et des personnalités de la société civile.

Le journaliste de 68 ans explique qu’il ne se résout pas à voir le PS (dont il fut membre) « s’effacer ».« Il faut réaffirmer des valeurs et des propositions pour que cette gauche-là existe, dit-il. Je veux plaider pour l’émergence d’un nouveau mouvement politique, citoyen, où l’écologie ne domine pas tout. » Les mots ressemblent à s’y méprendre à ceux de certains caciques du PS, comme aux critiques de François Hollande et Bernard Cazeneuve. Ces derniers ont la dent dure contre la direction socialiste emmenée par Olivier Faure, qu’ils accusent de brader le parti en disparaissant dans la « social-écologie ».

« Petite caste bourgeoise »

A la direction du PS, on voit plus que l’ombre de l’ancien chef de l’Etat derrière l’appel de Joffrin. « C’est une rampe de lancement pour sa candidature. Cela fait des mois que Hollande cherche une fenêtre par où rentrer dans la vie politique. Mais il ne se rend pas compte que personne ne veut de lui, car s’il y a bien un truc qu’on nous reproche, c’est son quinquennat », critique un proche de M. Faure. La date de la conférence de presse présentant l’initiative – le 20 juillet –, le profil des signataires, l’annonce d’« assises sociales et écologistes » pour lancer un nouveau parti font aussi tiquer les socialistes. « Tout ça est signé Hollande. Derrière, il y a la petite bande qui se réunit chez Julie Gayet [la compagne de l’ancien chef de l’Etat], une petite caste bourgeoise qui fait de la politique le samedi soir », s’agace un cadre.

Laurent Joffrin reconnaît avoir parlé de son initiative à François Hollande, dont il est un intime, tout comme à l’ex-ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, mais aussi à Ségolène Royal et à Jean-Christophe Cambadélis. « Cette ligne d’un printemps socialiste est plutôt raccord avec ce que je pense », relève l’ancien premier secrétaire du PS, battu aux législatives en 2017. Quant aux proches de François Hollande, ils assurent que celui-ci regarde l’initiative de son « ami de quarante ans »« avec bienveillance » : « Il pense que c’est utile de réaffirmer une pensée sociale-démocrate », assure une collaboratrice. Le journaliste se défend toutefois de toute influence. « Je propose ce que j’écris depuis trois ans », explique-t-il. Et si Jean-Marie Cambacérès, ancien député, a embarqué son club Démocratie 2012 (constitué de fidèles à M. Hollande) dans l’aventure, comme l’a révélé Le Figaro, c’est par conviction, assure-t-il. Le mouvement de M. Joffrin devrait être lancé le 30 août, dans un théâtre parisien. Le même week-end que l’université d’été du PS.

18 juillet 2020

Réforme des retraites : le gouvernement reporte "au moins jusqu'à la fin de l'année" les concertations

retraites reforme

S'il n'a pas confirmé officiellement la date de reprise des discussions, le Premier ministre a indiqué après la réunion que la concertation reprendrait "dans les mois à venir pour en améliorer le contenu et la lisibilité pour nos concitoyens".

Devant les députés, Jean Castex avait qualifié l'épineuse réforme des retraites de "nécessaire". Il ne compte toutefois pas aller trop vite. Les concertations autour de la réforme sont repoussées "au moins jusqu'à la fin de l'année", a annoncé vendredi 17 juillet le président de la CPME François Asselin, au sortir d'une réunion entre les partenaires sociaux et le gouvernement à Matignon.

"Nous continuons de croire qu'un système universel est plus juste mais la priorité n'est pas celle-ci aujourd'hui", a souligné le secrétaire national de la CFDT Laurent Berger. Le Premier ministre Jean Castex "a dit que c'était repoussé à des discussions plutôt en 2021", a-t-il confirmé.

Par ailleurs, Jean Castex "nous a rassurés sur le fait qu'il faudrait faire la distinction entre ce qui est du domaine du conjoncturel et ce qui est du structurel" sachant qu'après la crise du coronavirus "les schémas d'équilibre" financier "ne sont plus les mêmes", a précisé François Asselin.

Jean Castex promet une "nouvelle méthode"

S'il n'a pas confirmé officiellement la date de reprise des discussions, le Premier ministre a indiqué après la réunion que "l'instauration d'un nouveau système de retraites universel sera maintenue". "Simplement, nous lui appliquerons une nouvelle méthode en reprenant la concertation dans les mois à venir pour en améliorer le contenu et la lisibilité pour nos concitoyens", a-t-il ajouté.

Mardi, Emmanuel Macron avait estimé que la France ne pouvait pas faire "l'économie d'une réforme" des retraites, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel que conçu avant la crise sanitaire. "Je pense que cette réforme est juste car elle est faite pour celles et ceux qu'on a appelés les 'premiers de corvée' mais elle ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise", avait ainsi jugé le chef de l'Etat.

16 juillet 2020

Le port du masque sera obligatoire "dès la semaine prochaine" dans les lieux publics clos, annonce Jean Castex

masque

L'hypothèse d'une telle obligation avait été avancée par Emmanuel Macron, évoquant "par exemple" la date du 1er août. "J'ai entendu et compris que cette échéance apparaissait tardive", a déclaré le Premier ministre lors de son discours de politique générale au Sénat.

La date du 1er août avait d'abord été évoquée. Mais le port du masque sera rendu obligatoire "dès la semaine prochaine" dans les lieux publics clos pour contenir la circulation du coronavirus, a annoncé Jean Castex, jeudi 16 juillet. Les Français devront donc systématiquement se couvrir les voies respiratoires quand ils veulent entrer notamment dans un commerce.

"Nous envisagions une entrée en vigueur de ces dispositions [d'ici le 1er août] parce qu'encore une fois, nous agissons dans une logique préventive, pas sous l'empire de l'urgence", a d'abord expliqué le Premier ministre face aux sénateurs. Mais "j'ai entendu et compris que cette échéance apparaissait tardive ou suscitait quelques interrogations. Le décret entrera donc en vigueur la semaine prochaine", a-t-il ajouté lors de son discours de politique générale. Cette annonce a été accueillie avec quelques applaudissements.

J'ai proposé que l'obligation de le porter soit renforcée dans tous les établissements recevant du public clos, en particulier – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui – les commerces. Cela nécessite un décret alors que dans les locaux dits professionnels, cela suppose une évolution des protocoles sanitaires régissant les activités concernées.

Jean Castex face aux sénateurs

Quid des éventuelles sanctions ? Dans les transports en commun, où le masque est déjà obligatoire, les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros. "Quand on met en place une obligation, il faut qu'il y ait une sanction en face", a déclaré sur franceinfo Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, sans préciser le détail des futures contraventions.

L'hypothèse d'une telle obligation avait été avancée mardi par Emmanuel Macron, évoquant "par exemple" la date du 1er août mais sans préciser les sites concernés. "Si on constatait avant cette date que l'épidémie reprenait, on avancerait cette échéance mais ce n'est pas la peine d'angoisser la population, avait ensuite estimé le Premier ministre. Quant aux entreprises, elles doivent gérer au cas par cas, en fonction des situations."

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