Violences du Nouvel An à Cologne : le nombre de plaintes dépasse désormais les 500
Photo ci-dessus : Milo Moiré manifestant à Cologne
Après les violences du Nouvel An à Cologne le nombre de plaintes est passé à 516, dont environ 40 % pour des faits d’agression sexuelle, a fait savoir la police dimanche 10 janvier. Dix-neuf personnes sont pour l’instant considérées comme suspectes, a poursuivi la police dans un communiqué.
Cette nuit-là, des dizaines d’hommes agissant en bandes s’en étaient pris à des femmes en plein centre-ville, au milieu d’une foule masculine estimée au total à un millier de personnes.
Des violences probablement planifiées selon le ministre de la justice allemand
Ces violences qui ont scandalisé l’Allemagne ont très vraisemblablement été coordonnées et planifiées, a estimé dimanche le ministre de la justice, Heiko Maas, dans une interview au quotidien Bild :
« Quand une telle horde se rassemble pour enfreindre la loi, cela paraît sous une forme ou une autre planifié. Personne ne me fera croire que cela n’a pas été coordonné ou préparé »
« Nous devons urgemment clarifier comment on a pu en arriver à de tels actes », a souligné le ministre. Quand bien même des demandeurs d’asile sont suspectés par la police, il a mis en garde contre les amalgames avec tous les réfugiés arrivant dans le pays.
« Il est hasardeux de faire un lien entre l’origine d’une personne et sa propension à enfreindre la loi », a-t-il dit car les statistiques montrent que les réfugiés « commettent en proportion autant de délits que les Allemands ».
La chancelière Angela Merkel durcit le ton
Samedi, la chancelière Angela Merkel s’est montrée très ferme face aux réfugiés qui auraient participé aux violences à Cologne.
« Si des réfugiés ont commis un délit », cela doit « avoir des conséquences, (…) cela veut dire que le droit [de séjour] doit s’arrêter s’il y a une peine de réclusion ou même avec sursis »
La direction du parti conservateur de la chancelière, la CDU (Christlich Demokratische Union Deutschlands – « l’Union démocrate-chrétienne d’Allemagne »), s’est accordée pour demander que la perte du droit d’asile en Allemagne soit plus systématique en cas de délit. Une position qui doit désormais être discutée avec l’autre grand parti présent dans la coalition gouvernementale à Berlin, le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD – Sozialdemokratische Partei Deutschlands).
Manifestations tendues à Cologne entre l’extrême droite et les forces de l’ordre
L'extrême droite allemande a tenté de tirer profit à Cologne de cet émoi, en manifestant, samedi 9 janvier, dans une atmosphère très tendue.
Au même moment samedi, l’extrême droite allemande a tenté de tirer profit à Cologne de cet émoi, en manifestant dans une atmosphère très tendue. « L’Allemagne a survécu à la guerre, à la peste et au choléra, mais survivra-t-elle à (Angela) Merkel ? », clamait une pancarte au milieu de la foule de partisans du mouvement Pegida des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ».
Au bout de trois heures de rassemblement, la police, cible de jets de bouteille et de pétard, a finalement fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène. A quelques encablures de là, un millier de contre-manifestants s’étaient regroupés au cri de « Nazis dehors ! » et avec des pancartes affichant que « le fascisme n’est pas une opinion, c’est un crime » et que « les réfugiés sont les bienvenus »
En 2015, l’Allemagne a vu affluer 1,1 million de demandeurs d’asile, et les violences du Nouvel An à Cologne ont créé un choc dans le pays, faisant croître les critiques à l’égard de la politique d’ouverture aux demandeurs d’asile suivie depuis septembre par la chancelière.