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Jours tranquilles à Paris
15 juillet 2019

MASTURBATION : 5 PRATIQUES SOLITAIRES À S’ACCORDER CET ÉTÉ

masturbation

par Elia Manuzio

Rien de tel qu’une bonne routine masturbatoire. Mais à force d’appliquer toujours les mêmes recettes, le corps s’ennuie... Et si vous profitiez de l’été pour sortir de vos propres sentiers battus ?

#1 Ambiancez-vous

Au lieu de vous ruer sur votre jouet préféré et d’expédier votre séance de masturbation en trois minutes douche comprise, accordez-vous une pause en solo avec le même soin que vous le feriez à deux. Choisissez un moment où vous êtes vraiment tranquille et créez vous un espace propice à la détente. Débarrassez-vous de tous les tue-l’amour que compte votre chambre (chaussettes sales, linge qui sèche, paperasse), éteignez votre téléphone, allumez des bougies, enfilez votre plus belle lingerie, mettez une playlist sexy en route. Ensuite, faites votre petit business en prenant votre temps. Vous le méritez.

#2 Autorisez-vous (tous) vos fantasmes

Faire l’amour avec un.e politique, tromper son.sa partenaire, coucher avec une personne du même sexe (quand on est hétéro), avoir un rapport violent… Certains fantasmes sont parfois difficiles à assumer. Vous pouvez décider de lutter éternellement contre eux, ou de les laisser s’exprimer librement. Avec seulement votre imagination ou en vous aidant d’une vidéo porno (vous verrez ainsi que vous n’êtes pas la seule à rêver de transgression), donnez-vous la permission de vous faire plaisir en pensant à absolument tout ce que vous voulez.

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#3 Investissez les lieux

Vous passez vos vacances dans une vieille maison en pierre ? Dans un hôtel en bord de mer ? Sous une yourte ? Quelle que soit votre destination, c’est l’occasion de changer vos habitudes de masturbation et d’expérimenter d’autres sensations. Au contact de nouvelles odeurs, de nouveaux bruits ou même d’une literie différente, votre corps réagira peut-être d’une toute autre façon que dans la pièce ou vous avez l’habitude de vous adonner au plaisir solitaire. N’hésitez pas à provoquer vous même ces changements : enduisez vous de crème qui sent l’été, posez votre tête près d’herbes fraîches, allumez la radio locale ou masturbez-vous allongée au bord de la piscine quand il n’y a personne. De quoi se fabriquer de beaux souvenirs.

#4 Pratiquez le slow orgasm

La raison pour laquelle beaucoup de femmes ont des difficultés à avoir un orgasme ? Parce qu’elles cherchent à tout prix à l’atteindre. Profitez de l’été pour vous concentrer uniquement sur le plaisir et les sensations que peuvent vous procurer votre corps, sans objectif particulier. Prenez une demi-heure pour ne faire rien d’autre que de vous toucher, vous frotter, vous caresser. Mais lentement, en explorant toutes les zones que vous laissez d’habitude à l’abandon : l’intérieur de vos cuisses, la paume de vos mains, le pli de vos seins, vos tétons... Si orgasme il y a, tant mieux pour vous. Sinon, vous aurez juste passé un moment sympa avec vous-même. Et il sera toujours temps de sortir l’artillerie lourde en septembre.

#5 Essayez un "threesome" en solo

Faites ce que vous faites habituellement pour stimuler votre clitoris. Avec votre main libre, selon que vous êtes gauchère ou droitière, introduisez un doigt dans votre vagin et calez-le contre la paroi supérieure (vous devriez sentir une sorte de crête). Vous pouvez aussi, avec ce même doigt exercer une pression sur votre périnée, un peu plus bas ou même l’introduire dans votre anus après avoir appliqué du lubrifiant. Si vous manquez de souplesse, ou d’endurance, vous pouvez remplacer votre doigt par un objet (vibromasseur, dildo ou plug anal).

godes

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13 juillet 2019

Humanitaires bientôt décorées

13 juillet 2019

Chronique - Sexualité : testez vos connaissances sur la bagatelle

Par Maïa Mazaurette

La chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette vous met à l’épreuve ! Elle a concocté 20 questions forcément « piégeuses », parce que le sexe, lui aussi, fait partie de la culture générale.

LE SEXE SELON MAÏA

On nous l’a bien répété : le sexe est politique. Mais le sexe est aussi culturel. Nous autres French lovers, représentants autoproclamés de la « langue de l’amour » et de « l’art de la séduction », constamment accusés de « parler trop de sexe » ou de « subir des injonctions », devrions être incollables sur la question de la bagatelle.

Soixante millions de sélectionneurs en football ? Que nenni : 60 millions d’experts en sexualité. Et si vous avez l’ombre d’un doute, vérifions. Voici 20 questions, nullement difficiles mais évidemment « piégeuses », qui ont toutes été évoquées dans Le Monde : vous savez théoriquement y répondre, même sans Wikipédia ni double décimètre… et les cancres, les paresseux et les curieux pourront directement passer aux réponses.

I. Anatomies, fausses amies

Commençons par les basiques et tournons-nous vers notre matériel de base, à savoir notre enveloppe charnelle. Quelle est la taille du pénis moyen, au repos et en érection ? Et, parce que la taille compte aussi pour les femmes : quelle est la taille du clitoris ? Quels sont les organes composant votre appareil reproducteur ? Et enfin : ça se passe où, l’orgasme ?

Le pénis moyen fait 9,16 cm au repos et 13,12 cm en érection (5 % dépassent les 16 cm, 5 % calent sous les 10 cm). Le clitoris possède des dimensions assez similaires : même si sa perception est souvent limitée au fameux « bouton de rose » (de 7 mm en moyenne), sa longueur totale comprend 10 à 12 cm de ramifications.

Si vous avez répondu que l’appareil reproducteur masculin compte un pénis et des testicules, il vous manque la bagatelle de huit organes. En revanche, l’appareil reproducteur féminin ne compte que cinq organes (vulve, vagin, utérus, trompes et ovaires) : comme quoi, répéter que les femmes sont « faites pour la procréation » est une joyeuse absurdité.

Quant à l’orgasme, ses localisations varient selon les modalités sexuelles et les individus, vous pouvez donc royalement affirmer qu’il s’agit d’un phénomène global s’étendant des muscles au cerveau en passant par des terminaisons nerveuses et un paquet d’organes.

II. Travaux pratiques

Combien de temps dure un rapport sexuel moyen ? Combien de partenaires les Français et Françaises ont-ils par vie, en moyenne ? Quel pourcentage d’entre nous simulent ? A quelle fréquence les Français font-ils l’amour ?

Je sais, je sais, vos rapports sexuels personnels durent vingt minutes les mauvais jours et quatre heures quand vous êtes en forme. Seulement, la durée statistique est de 5 minutes 40… à condition qu’on ne parle que de pénétration. En l’occurrence, si vous avez confondu « pénétration » et « rapport sexuel », vous avez échoué à répondre à la question.

Selon l’IFOP, les hommes ont en moyenne 14 partenaires de galipettes par vie, et les femmes 7 – mais selon l’INED, on est plutôt en dessous, avec 12 pour les hommes, et 5 pour les femmes. Si l’on ajoute à cette incertitude les différences de perception (les hommes ont tendance à gonfler leur tableau de chasse, et les femmes à le réduire), alors il paraît prudent d’attendre la prochaine grosse enquête pour se prononcer. Même chose pour la fréquence sexuelle des Français, volontiers surévaluée : chez les moins de 30 ans, on atteint les cinq rapports par mois, mais un spécialiste des recherches Google comme Seth Stephens‑Davidowitz explique que nous avons toutes et tous tendance à exagérer – il est possible que le « vrai » chiffre ne dépasse pas deux rapports par mois…

Cela dit, il existe quelques constantes dans les sondages : par exemple, les deux tiers des femmes et un quart des hommes ont déjà simulé.

III. Origines du monde (sexuel)

Combien de positions comporte le « vrai » Kamasutra ? Qui est le dieu du désir ? Quel âge a votre vibromasseur ? Et votre godemiché ?

Même si les Français plébiscitent la levrette, l’andromaque, les petites cuillers et le missionnaire, le Kamasutra comporte 64 positions (et non 69 ou 365). Cela dit, libre à vous de réinventer ce vieux répertoire : votre anatomie ne conditionne pas votre sexualité ! En utilisant vos mains, courgettes, harnais et brosses à dents électriques, les possibilités sont littéralement infinies.

Puisque nous voici occupés à débroussailler les érotiques venues du fond des temps, ooops : Eros n’est pas le dieu du désir. Du moins pas originellement. Nous sommes ici en présence d’une famille nombreuse : Eros est le dieu de l’amour, mais se confond avec ses frères. Parmi lesquels Antéros, dieu de l’amour réciproque… et Himéros, dieu du désir (rayé des manuels par les monothéismes). Il faudrait donc repréciser notre langage : « J’adore les films himérotiques de M6 le samedi soir. »

Histoire encore, histoire toujours : le vibromasseur (enfin, le percuteur vibrant) a été inventé en 1883 par le médecin anglais Joseph Mortimer Granville – en revanche, espérons que vous n’avez pas confondu avec le godemiché (sans les vibrations), qui fête son 28 000e anniversaire (le plus ancien a été retrouvé en Allemagne, dans une grotte du Jura souabe).

IV. Le sexe, langue vivante

Rappelez-moi, j’ai comme un trou de mémoire : c’est quoi, le frot ? Et la compersion ? Qui sont toutes ces personnes qui se définissent comme « cisgenres » ? Selon le code pénal : est-ce un viol, quand on insère un doigt dans le corps endormi d’un conjoint ou d’une conjointe ?

On dirait une onomatopée mais il s’agit d’une pratique : le frot consiste à frotter deux pénis l’un contre l’autre – à ne pas confondre avec le frout, qui qualifie dans notre argot fleuri une flatulence vaginale. La compersion consiste à jouir du plaisir de son partenaire (y compris quand il en prend ailleurs, comme chez les polyamoureux) – ce joli mot désigne donc l’inverse de la jalousie.

Et ces cisgenres dont on parle tout le temps, alors ? Il s’agit des personnes qui se sentent en accord avec le sexe qui leur a été assigné à la naissance. Rappelons que d’autres cultures n’utilisent pas notre division homme-femme et laissent place à des individus entre-deux ou au-delà. Dire « c’est une fille, c’est un garçon » devant un nouveau-né n’est pas une simple question anatomique, c’est l’inscription dans un système qui ne convient pas à tout le monde.

Enfin, le viol s’inflige selon le droit français par la force, la surprise, la menace, la contrainte, et comporte « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit » (donc avec les doigts). Le viol conjugal est une circonstance aggravante depuis 2006, il est donc hors de question de pénétrer (ou de forcer à pénétrer) votre conjoint ou conjointe. Même pendant un rêve érotique.

V. Actus brûlantes

Ne me demandez surtout pas comment j’ai pu tirer de telles conclusions, mais j’ai la vague impression que vous faites partie des personnes qui lisent le journal. Parlons donc de l’année écoulée. A quel âge consent-on à des rapports sexuels en France ? Combien de femmes ont-elles accusé Trump d’agression sexuelle ? A quel âge regarde-t-on sa première vidéo porno ? L’écriture inclusive est-elle désormais obligatoire ?

L’âge du consentement en France est de 15 ans : la proposition de loi portant sur un seuil minimal n’a finalement pas été retenue. Il est difficile de décompter précisément les victimes présumées de Donald Trump - tout simplement parce que du voyeurisme au viol, l’amplitude des « mauvaises conduites » qui lui sont reprochées est large. Nous en sommes en tout cas à au moins 22 accusations publiques, et ça ne rend pas l’America great again. La majorité des jeunes Français consomment leur première séquence pornographique avant 15 ans (un dixième avant leurs 11 ans). L’Académie française a effectivement officialisé les formes féminines des titres et fonctions – mais pour les points médians et accords de proximité, il faudra encore attendre que les usages se banalisent.

Et pour améliorer votre score…

Si vous avez échoué lamentablement à ce petit questionnaire, deux notes d’espoir : tout d’abord, vous pouvez toujours vous considérer comme expert ou experte en votre propre sexualité (on sauve son honneur comme on peut), et deuxièmement, les lacunes ne sont pas tant un problème personnel qu’un problème culturel (si vous ne savez pas, c’est qu’on ne vous a pas appris). La sexualité comme culture, et comme culture générale, est encore jeune. Vous pouvez donc vous rattraper sans peine. Et pour le reste… vous pouvez toujours tricher avec Wikipédia.

13 juillet 2019

Week-end de départ en vacances.... Soyez prudent sur la route

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12 juillet 2019

Gilets noirs

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11 juillet 2019

En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon

violence

Par Solène Cordier

Ce nombre, qui comprend les couples officiels ou non, est en légère baisse par rapport aux 130 féminicides recensés en 2017.

Les années passent, et les homicides conjugaux demeurent élevés. En 2018, la Délégation aux victimes, rattachée au ministère de l’intérieur, a comptabilisé 149 morts violentes au sein du couple, contre 151 l’année précédente.

Dans le détail, 121 femmes et 28 hommes ont été tués par leur conjoint ou ex-conjoint. Soit un décès tous les deux jours et demi. A noter que l’étude prend pour la première fois en compte les couples « sans communauté de vie », qui n’habitent pas ensemble, en plus des couples officiels et non officiels. Les données des années précédentes ont été corrigées en prenant en compte cette variable.

« Ce sont des chiffres assez stables depuis quelques années », a observé Michel Lavaud, directeur du service d’information et de communication de la police nationale, lors de leur présentation mercredi 10 juillet. En 2017, 130 femmes et 21 hommes avaient été tués dans le cadre conjugal – ce qui constitue une circonstance aggravante en droit pénal.

Les homicides conjugaux entraînent par ailleurs des morts « collatérales ». En comptant les suicides des auteurs, les infanticides (21 enfants) et toutes les personnes touchées par le phénomène, le bilan s’élève, en 2018, à 231 victimes.

Huis clos qui échappe aux regards extérieurs

En 2018, les morts violentes sur conjoint ou ex-conjoint représentent encore 19 % des 745 cas d’homicides volontaires (non crapuleux) recensés au cours de l’année, près d’un cas sur cinq.

Le premier enseignement de ce bilan annuel, présenté depuis 2006, ne bouge pas : la part de femmes victimes, qui s’élève à 81,2 % pour cette dernière année, reste largement supérieure à celle des hommes. Mais la part des femmes auteures, si elle reste très minoritaire, augmente quand même sensiblement par rapport à 2017, passant de 13,9 % à 20,8 %.

Le profil-type des femmes qui tuent leur conjoint ou ex-conjoint est assez différent de celui de leur alter ego masculin. Ce dernier, le plus souvent marié, est âgé de 30 à 49 ans ; inactif, il utilise dans 66,1 % des cas une arme. Les femmes auteures, majoritairement en concubinage et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle, se situent majoritairement dans la tranche des 60 à 69 ans ; elles utilisent aussi une arme, dans 80,6 % des cas. Fait notable, près de la moitié d’entre elles ont été victimes de violences de la part de leur partenaire.

Le plus souvent, quel que soit le sexe de l’auteur, les faits se déroulent au sein du domicile conjugal, un huis clos qui échappe aux regards extérieurs. Ils ne sont généralement pas prémédités : on compte ainsi 34 assassinats, 102 meurtres et 13 cas de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

La rupture, un moment risqué

L’étude livre un éclairage sur les conditions du passage à l’acte. Dans 54,6 % des situations, la présence d’alcool, de psychotropes ou de stupéfiants est relevée chez l’auteur et/ou la victime.

Pour les auteurs masculins, la dispute est le premier mobile identifié, suivi en deuxième position du refus de la séparation, en cours ou passée. Cette dimension donne du poids au discours des associations qui accompagnent les femmes victimes de violences conjugales, et qui alertent depuis des années sur le fait que la rupture est un moment très risqué.

« Les grossesses et les séparations, notamment, sont des moments où la victime échappe à l’emprise de son agresseur, et où la dangerosité de ce dernier doit être particulièrement prise en compte », approuve Brigitte Grésy, récemment nommée présidente du Haut Conseil à l’égalité, une instance consultative indépendante placée auprès du premier ministre. Laquelle va travailler dans les semaines qui viennent sur « les dysfonctionnements qui peuvent intervenir tout le long de la chaîne, de la prévention au meurtre ».

Un Grenelle des violences conjugales en septembre

Ces chiffres officiels sont en effet publiés dans un contexte de mobilisation assez inédit contre les violences conjugales et les féminicides, qui ont abouti à l’annonce d’un « Grenelle » sur le sujet, le 3 septembre, à Matignon, à l’initiative de la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.

Dans un communiqué de presse envoyé conjointement avec le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, cette dernière réagit aux chiffres de 2018 en estimant qu’ils « démontrent que les efforts des pouvoirs publics pour combattre ces violences intrafamiliales inacceptables doivent se maintenir et s’accentuer ».

M. Castaner, qui réunit les préfets jeudi, leur demandera « de se mobiliser sur ce sujet en vue du Grenelle des violences conjugales ». Il y a urgence ; selon le collectif militant Féminicides par compagnon ou ex, les féminicides conjugaux recensés depuis le début de l’année s’élèvent déjà à 76, en hausse par rapport à la même période de 2018.

9 juillet 2019

Instagram : un bouc émissaire du tourisme de masse ?

Les instagrammeurs sont accusés de dénaturer les lieux qu’ils visitent et de se comporter de façon indécente.

L’histoire était choquante, et a fait le tour de la presse mondiale en quelques jours. Aiguillonnés par le succès de la série Chernobyl, qui retrace la pire catastrophe nucléaire de l’histoire, survenue en Ukraine en 1986, des « influenceurs Instagram » se seraient rués ces dernières semaines sur les lieux pour s’y prendre en photo dans des poses ridicules. Ce manque de respect pour la mémoire des victimes a même poussé le créateur de Chernobyl à appeler les visiteurs du site à se comporter « avec respect ». Des centaines d’articles, dans le monde entier, se sont émus de cette « invasion d’instagrammeurs », et critiqué « ces influenceurs qui s’irradient pour des likes ».

Mais cette invasion des « influenceurs sans gêne » n’a en réalité pas vraiment eu lieu. Il y a bien eu une augmentation de 40 % du nombre de touristes sur place, liée à la diffusion de Chernobyl et à son succès. Mais les « influenceurs d’Instagram » n’en étaient ni la cause ni même tout à fait le symptôme.

Comme le note le site britannique I News, la rumeur est partie de messages devenus viraux sur Twitter, qui agrégeaient des photographies présentées comme « choquantes ». Les photographies en question, plutôt rares, avaient été publiées, à une exception près, par des touristes tout à fait ordinaires. Certaines avaient été reproduites sans la légende qui les rendait moins choquantes ; et d’autres, présentées comme particulièrement peu respectueuses, n’avaient en réalité pas été prises à Tchernobyl. Mais la vague d’articles dénonçant ces « influenceurs morbides » a valu à ces visiteurs des déluges d’insultes et de menaces, qui se poursuivent encore aujourd’hui.

Bouc émissaire commode

Pourquoi tant de haine ? C’est simple : en matière de tourisme, tout le monde ou presque déteste les instagrammeurs. « Influents » ou non, ils sont accusés d’avoir ruiné toutes les meilleures destinations, en popularisant des endroits à l’écart des sentiers battus et en se comportant comme des sauvages. De Paris, où la pittoresque rue Crémieux connaît un afflux de visiteurs qui agace les riverains, à la Norvège, où le spectaculaire site de Trolltunga a dû limiter les accès, jusqu’à Bali, où une magnifique plage de sable fin a été fermée deux ans aux visites pour laisser aux coraux le temps de se reconstituer, un même mal est montré du doigt : Instagram.

Parmi les reproches adressés à ce réseau social destiné au partage de photos : « gâcher », « ruiner » des destinations, les rendre « trop populaires ». Pourtant, le réseau social, propriété de Facebook, fait surtout figure de bouc émissaire. Une part importante des sites qui se plaignent de l’afflux de visiteurs que provoquerait le réseau social n’ont pas attendu l’invention de la perche à selfie pour connaître les dégâts du tourisme et du surtourisme.

« CE QUE RÉVÈLENT CES ARTICLES, C’EST L’ANGOISSE DU VOYAGEUR CULTIVÉ DEVANT L’APPROPRIATION DES LIEUX »

Difficile d’attribuer à Instagram seul les chiffres impressionnants de fréquentation de la tour de Pise, de la grande muraille de Chine, ou du Machu Picchu – qui figurent pourtant tous les trois dans une liste des « dix destinations de vacances ruinées par Instagram », publiée par le quotidien britannique The Independent. Le même article évoque également le cas de Portofino, charmant village italien et destination de vacances depuis un siècle – le fait que Dalida lui ait consacré une chanson en 1959, devenue un tube, n’a par exemple pas aidé à le faire retomber dans l’oubli.

« Ce que révèlent ces articles, c’est l’angoisse du voyageur cultivé devant l’appropriation des lieux et la répétition ad nauseam des esthétiques, analyse Saskia Cousin, anthropologue et maîtresse de conférences à l’université Paris-Descartes. La photo reproduisant la construction du Voyageur contemplant une mer de nuages, le célèbre tableau de Caspar David Friedrich, n’est plus une référence partagée par quelques-uns, mais un mème répété de manière automatique et mimétique. »

« Le Voyageur contemplant une mer de nuages », du peintre Caspar David Friedrich, début du XIXe siècle.

Or, « dès le départ, le tourisme, c’est une affaire de distinction, avant même qu’un tourisme populaire ne se développe, note Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-VIII et spécialiste de l’histoire du tourisme. C’est toujours mal vu quand d’autres arrivent dans un endroit censé être préservé. Au XIXe, il y a un tourisme aristocratique, mais quand des bourgeois arrivent, les aristocrates changent de lieux de vacances. Et dès les années 1930, des gens se plaignent de l’invasion sur les plages. »

Pourtant, en Europe notamment, « il y a toujours eu en parallèle une vision pédagogique du tourisme, l’idée de partager, de faire connaître ce qu’on a vu à d’autres. On le voit dans les revues du Touring Club de France, inspiré d’un modèle britannique : on y raconte et montre ce qu’on a découvert. C’est une démarche qui a sa part de contradictions : je veux aller là où personne ne va, mais si personne ne le sait, ça n’est pas intéressant ».

Et le fait de publier ou de montrer à ses proches des photos de vacances n’est pas un acte uniquement narcissique. C’est aussi, historiquement, un geste politique, explique Sylvain Pattieu : « Les photos de vacances vont de pair avec une certaine démocratisation du tourisme. Après-guerre, le fait d’être salarié assure une sécurité et des mécanismes de promotion sociale, dont le fait de partir en vacances. On a envie de l’exhiber, et les photos font partie de cela : en devenant un touriste, on est vraiment intégré à la société de consommation, c’est un élément de dignité sociale, notamment dans les milieux populaires qui accèdent aux vacances au moment des “trente glorieuses”. »

« Les comportements indécents n’ont rien de récent »

Quant au comportement si décrié des instagrammeurs, il mélange souvent des réalités très différentes. Selfies de mauvais goût au mémorial de la Shoah à Berlin ou à Auschwitz, agissements dangereux pour prendre une photo sur une falaise, manque de respect envers les cultures locales…

Concernant les lieux de mémoire, « les comportements indécents et voyeuristes n’ont rien de récent », rappelle Saskia Cousin. Et de citer Emanuel Ringelblum, qui dans Chronique du ghetto de Varsovie évoquait en 1941 les groupes de touristes allemands qui venaient visiter le cimetière juif :

« La majeure partie ne manifeste aucune sympathie pour les Juifs. Certains affirment même que la mortalité n’est pas suffisamment élevée. D’autres prennent des photos. Les visiteurs s’intéressent surtout à la morgue dans laquelle on dépose les cadavres qui seront enterrés au cours de la nuit. »

Saskia Cousin souligne aussi que « l’un des premiers voyages organisés français était une croisière partie de Marseille pour aller voir, du large, le bombardement d’Alger ».

Concernant les différentes attitudes des instagrammeurs souvent jugées irrespectueuses vis-à-vis d’autres types de lieux, la chercheuse est également mesurée : « Ce n’est pas parce que les instagrammeurs pillent les esthétiques classiques et les surjouent qu’ils dévastent plus que les autres les espaces qu’ils parcourent. » Dans de nombreux cas, c’est aussi et surtout l’arrivée massive de touristes qui agace. « Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas la répétition et la diffusion d’une image qui pose problème, c’est l’absence de régulation des flux touristiques, et la mauvaise répartition des revenus induits par le tourisme. »

Sans compter que l’impact réel du réseau social est presque impossible à mesurer : en 2015, l’office du tourisme de Wanaka, en Nouvelle-Zélande, a décidé d’investir largement dans des « influenceurs Instagram » pour promouvoir sa station balnéaire. En un an, le nombre de nuitées a augmenté de 14 %, plus que les autres villes de l’île du Sud… A l’exception du district de Mackenzie, à deux heures de route, qui a connu la même croissance sans avoir recours aux « influenceurs ».

Effets de zoom

Mais parfois, Instagram peut avoir un réel effet démultiplicateur. Plus l’endroit est préservé, et plus il est petit, et plus l’impact de ce réseau social peut être puissant. A Paris, la paisible rue Crémieux en a fait les frais : longtemps cantonnée aux guides du Paris insolite, elle est devenue, grâce à ses jolies façades colorées, un passage obligé des « influenceurs » d’Instagram qui aiment s’y mettre en scène avec des tenues travaillées dans des positions étranges, au grand dam des riverains.

Les instagrammeurs font alors partie des « découvreurs » de petites merveilles qu’ils vont populariser. Mais ce ne sont pas les cas les plus courants. « Je doute que les instagrammeurs soient ces nouveaux explorateurs de paysage : ce sont d’abord des répétiteurs – et je ne porte pas de jugement de valeur sur cette répétition », tranche Saskia Cousin. Comme ce canyon islandais assailli depuis 2016 par des instagrammeurs (entraînant une fermeture temporaire)… après la diffusion d’un clip du chanteur Justin Bieber s’y déroulant.

Et pour ceux que les instagrammeurs agacent, « il reste à chacun la possibilité de vivre une expérience qui ne soit pas uniquement celle de poster la photo qui sera la plus “likée”, conclut Saskia Cousin. Ceux qui veulent échapper au tourisme et à Instagram peuvent choisir de partir découvrir des villes ou des campagnes dont aucune image n’est disponible. Si si, c’est possible. »

9 juillet 2019

Le Vatican lève l'immunité de l'archevêque Luigi Ventura

Le Vatican lève l'immunité de l'archevêque Luigi Ventura, son représentant en France, visé par une enquête pour agressions sexuelles

Luigi Ventura est accusé d'avoir commis des attouchements contre un fonctionnaire de la mairie de Paris le 24 janvier et, auparavant, sur plusieurs hommes proches de l'Eglise catholique.

Le Vatican a décidé de lever l'immunité de son représentant en France, a annoncé un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lundi 8 juillet. L'archevêque Luigi Ventura, nonce apostolique en France, est accusé d'agressions sexuelles. L'affaire avait éclaté en février, avec la révélation de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris.

La mairie de Paris avait signalé au parquet qu'un Français de 27 ans, Mathieu de La Souchère, s'était plaint d'attouchements répétés du nonce apostolique – des "mains aux fesses" – lors de la cérémonie des vœux aux autorités diplomatiques, en janvier. Pour l'instant, six plaintes ont été déposées en France pour des faits similaires contre le prélat, dont l'une émane "d'un diplomate du Quai d'Orsay et une autre d'un séminariste de 18 ans". Le Quai d'Orsay avait transmis, en mars, la demande de levée d'immunité diplomatique au Vatican. Cette requête était jusqu'ici restée sans réponse.

8 juillet 2019

Comment se débarrasser d'un pervers narcissique?

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Se débarrasser d’un pervers narcissique est loin d’être facile. La victime a souvent du mal à partir parce qu’elle est devenue prisonnière de sa relation et que le pervers narcissique se présente comme innocent. Ce dernier accuse souvent sa victime d’exagération voire d’être dans le déni. Alors, comment se débarrasser d’un pervers narcissique ? Voici plusieurs conseils pour contrôler la rupture. 

Reconnaître le processus de manipulation 

Le pervers narcissique utilise différentes techniques de manipulation pour piéger sa victime. Il commence par repérer ses faiblesses en l’écoutant attentivement. Si vous lui racontez vos moments de doute et vos peurs, il pourra les utiliser contre vous par la suite. Il va ensuite idéaliser sa victime tout en étant conscient de ses faiblesses et de son manque d’estime de soi. Il lui fera des compliments sur son physique et répétera inlassablement à quel point la victime est une bonne personne. Il continuera ainsi jusqu’à obtenir la confiance totale de l’autre.

Une fois cette confiance acquise, il commencera lentement la destruction. Difficile pour la victime de comprendre tout de suite de quoi il s’agit. Le pervers narcissique peut débuter avec des critiques sur la personnalité ou le physique. La victime démunie va se questionner et se sentir stupide. Toutefois, elle ne remettra pas en question le pervers narcissique tout de suite, toujours admirative face à sa clairvoyance. Le pervers narcissique parvient ainsi à faire du partenaire sa marionnette, tout en s’assurant que son jeu est bien caché pour éviter que quelqu’un ne s’en rende compte. 

Rompre avec votre partenaire 

La première réaction que les victimes ont, lorsqu’elles se rendent compte que leur partenaire est un pervers narcissique, est de vouloir changer cette personne pour sauver la relation. Toutefois, même si vous êtes complètement dépendant(e) ou que vous avez peur de ses réactions, ce qui est justifié, sachez que la rupture est la meilleure solution voire la seule option de survie. Le pervers narcissique peut en effet accentuer les menaces et vous blesser davantage. 

Pour se libérer de l’emprise d’un pervers narcissique, il est essentiel de rompre tout contact. Evitez de répondre à ses messages ou à ses appels. De plus, renoncez à vous venger car la vengeance ne servirait à rien. Après la rupture, prenez du temps pour vous reposer. Même si la vie n’a plus aucun sens pour vous et que vous vous demandez si vous serez capable d’avoir de nouveau confiance en quelqu’un, évacuez et repartez de zéro avant de faire le point. Essayez de reprendre une vie sociale, que ce soit en faisant une activité ou un sport que vous aimez. Si vous vous sentez déprimé ou que vous n’arrivez pas à surmonter cette séparation, n’hésitez pas à rechercher un psychanalyste afin de vous reconstruire pas à pas. 

Stéphanie Haerts

7 juillet 2019

Violences conjugales. Lancement d’un Grenelle en septembre

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En septembre, le gouvernement lancera un « Grenelle des violences conjugales », afin d’enrayer le phénomène des féminicides, au nombre de 74 depuis le 1er janvier.

« Autour de ce Grenelle, nous lançons une mobilisation nationale avec une grande consultation citoyenne et une campagne pour interpeller toute la société », a indiqué au « Journal du Dimanche » Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes, précisant que « Brigitte Macron s’engagera » personnellement dans ce dossier.

Ce samedi soir, Emmanuel Macron a lui-même reconnu que la République n’avait « pas su (…) protéger » les victimes de meurtres commis par des conjoints ou anciens compagnons, dans un message sur Facebook égrenant les prénoms d’une cinquantaine de femmes.

« La violence qui vous a coûté la vie nous écœure, nous révolte », a affirmé le chef de l’État.

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Le « Grenelle contre les violences conjugales », qui sera introduit par Édouard Philippe « et réunira les ministres concernés, acteurs de terrain, services publics, associations et familles de victimes », s’ouvrira le 3 septembre, « le 3/9/19, en écho au numéro 3919 », la ligne téléphonique consacrée aux femmes victimes de violences, a expliqué Marlène Schiappa.

Après la mobilisation de ce samedi…

Environ 2 000 personnes selon les organisateurs, 1 200 d’après la police, se sont rassemblées, ce samedi, place de la République, à Paris, pour exiger des mesures immédiates contre les féminicides, à l’appel d’un collectif de familles et proches de victimes qui avait réclamé dans une tribune un « Grenelle des violences faites aux femmes ».

Dans l’interview qu’elle a accordée au « Journal du Dimanche », Marlène Schiappa a annoncé qu’elle s’adressera, jeudi, « à l’ensemble des préfets de France pour les mobiliser ».

« Grande cause du quinquennat »

« Dès la semaine prochaine, je recevrai de nouveau toutes les associations financées par l’État pour avancer. Ce processus se conclura le 25 novembre, pour la Journée contre les violences envers les femmes », a précisé la secrétaire d’État. À cette date, en 2017, Emmanuel Macron avait érigé l’égalité femmes-hommes en « grande cause du quinquennat ».

Depuis, « le gouvernement agit sans relâche », a assuré Marlène Schiappa face aux critiques, citant le lancement d’une plateforme de signalement, le « recrutement de 73 psychologues dans les commissariats », l’augmentation des moyens du 3919 « pour donner un objectif de réponse à 100 % » des appels. « Et l’Inspection générale de la justice a été saisie le 21 juin » pour enquêter sur d’éventuels dysfonctionnements, a-t-elle rappelé.

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Des mesures « au plus près du terrain »

Le Grenelle doit permettre de « construire des mesures encore plus efficaces, au plus près du terrain ». Pour autant, « il ne suffit pas de signer un chèque pour qu’il n’y ait plus de féminicides », a-t-elle prévenu, prenant l’exemple des « téléphones grave danger », remis pour six mois aux femmes menacées : « 880 sont financés par l’État, seuls 302 sont actifs ! Les autres dorment dans un placard quelque part, faute de décisions de justice ».

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