Pussy Riot
Lever à 5h30, trois lavabos et deux toilettes pour 40 prisonnières, lecture imposée et quotidienne du règlement intérieur de la prison, passage conseillé par la salle de prière : c'est le quotidien de Maria Alekhina, 24 ans, une des deux jeunes condamnées du groupe Pussy Riot.
Elle raconte son expérience de la vie dans la colonie pénitentiaire numéro 28, la "zone", dans une lettre de prison publiée par l'hebdomadaire russe New Times. Elle y purge une peine de deux ans pour avoir chanté en février une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.
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Une expérience qui peut aujourd'hui servir à beaucoup de gens" : une des deux jeunes condamnées du groupe Pussy Riot raconte son expérience de la vie dans la "zone", dans une lettre de prison publiée lundi 17 décembre par l'hebdomadaire New Times.
Maria Alekhina, 24 ans, décrit dans cette lettre ses premières semaines de détention dans la colonie pénitentiaire numéro 28, dans la région de Perm, dans l'Oural. Elle y purge, comme Nadejda Tolokonnikova dans un autre camp, une peine de deux ans pour avoir chanté en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à deux pas du Kremlin, une "prière punk" demandant à la Sainte Vierge de "chasser" le président Vladimir Poutine du pouvoir.
Son récit n'en est pas un, mais "des mots pour décrire l'impossible", souligne d'emblée la jeune femme. La "zone", le mot utilisé pour évoquer les camps en Russie depuis l'époque soviétique, est "entourée d'usines et de taïga" dans cette région reculée de l'Oural, raconte-t-elle, "on y respire des fumées toxiques".
"Tout est gris aux alentours, et, même si quelque chose est d'une autre couleur, il y a toujours une nuance de gris dedans. Tout : les bâtiments, la nourriture, le ciel, les mots", écrit encore la jeune femme, mère d'un enfant en bas âge. "C'est une anti-vie", conclut Alekhina.
Elle raconte la vie dans les quartiers de quarantaine où les détenues passent les premiers jours de leur peine et où on leur "apprend à s'habituer". Lever à 5 h 30, trois lavabos et deux toilettes pour 40 prisonnières, lecture imposée et quotidienne du règlement intérieur de la prison, passage conseillé par la salle de prière, énumère la jeune femme.
"Le moyen de pression est la libération anticipée", souligne-t-elle. Pour cela, il faut "coudre douze heures par jour pour 1 000 roubles [25 euros] par mois, ne pas se plaindre, dénoncer et piéger [d'autres détenues], renoncer à ses derniers principes, se taire et endurer, s'habituer", explique encore la jeune femme. (Source : AFP)
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