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Jours tranquilles à Paris
2 décembre 2017

Il pleut à Melbourne +++

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2 décembre 2017

LE CINÉMA NE TOURNE PLUS ROND

Par Didier Péron , Julien Gester , Ève Beauvallet et Olivier Lamm - LIBERATION

Peut-on dissocier l’artiste de son œuvre, l’homme-harceleur du réalisateur incontournable ? Depuis la disgrâce du producteur hollywoodien, les têtes d’affiche tombent en cascade, entraînant dans leur chute les œuvres auxquelles elles sont associées. Et le débat se polarise : certains parlant de censure quand d’autres prônent le boycott.

dernier tango

«Le Dernier Tango à Paris» (1972), de Bernardo Bertolucci. Le cinéaste a reconnu avoir voulu «humilier» la comédienne Maria Schneider pendant le tournage. Photo DR

Qui se soucie encore des prochains Disney et Star Wars, quand l’actualité cinématographique de fin d’année se révèle plus mouvementée que jamais ? Jeudi est apparue sur Internet la bande-annonce de Tout l’argent du monde, nouveau film de Ridley Scott, prévu depuis des lustres pour inonder les écrans français le 27 décembre. Mais, fait probablement inédit dans l’histoire du cinéma, une vidéo semblable faisant la réclame de ce même film avait déjà été diffusée deux mois plus tôt, avec un autre acteur pour y camper l’un des personnages principaux : depuis, Christopher Plummer a remplacé au pied levé Kevin Spacey. Entre-temps, Spacey a tout simplement été coupé au montage, purgé numériquement des plans où il apparaissait, et suppléé à l’image par Plummer afin que cet accident de notoriété n’affecte pas le calendrier de lancement planétaire du film. La décision fut prise début novembre, dès le lendemain de la parution d’un déluge d’accusations d’agression sexuelle visant l’acteur de Usual Suspects et House of Cards - série dont Netflix annonçait par ailleurs la suspension (lire ci-contre). Le même jour, devait également sortir en France I Love You Daddy, premier long métrage signé par le comique et showrunner Louis C.K. depuis que sa série Louie en a fait l’un des champions de la comédie d’auteur américaine. Ses distributeurs, en France comme aux Etats-Unis, ont décidé d’ajourner la diffusion du film à une date qui n’adviendra sans doute jamais, en conséquence des aveux du réalisateur, enrubannés d’excuses sans effet : oui, ces femmes, dont les rangs s’étaient épaissis en quelques jours, qui l’accusaient de harcèlement sexuel disaient vrai - à plusieurs reprises, il s’était masturbé devant elles sans leur consentement. Fin janvier, encore, paraîtra sur les écrans français le nouveau Woody Allen, Wonder Wheel, déjà sorti vendredi aux Etats-Unis, dont bon nombre de recensions évoquent les échos malaisants à la liaison controversée entre le cinéaste new-yorkais et son ex-belle-fille, Soon-Yi, rappelant au passage les accusations de viol sur sa fille adoptive Dylan, dont il fait l’objet depuis 1993 sans avoir jamais être jugé.

«Zinzins»

Témoignages accablant de producteurs, cinéastes, showrunners, scénaristes, acteurs, de James Toback à John Lasseter (patron de Pixar), de Steven Seagal à Dustin Hoffman, de Matthew Weiner (créateur de la série Mad Men) à Jeffrey Tambor (interprète principale de la série Transparent)… Pendant qu’aux Etats-Unis, la liste s’allongeait de jour en jour, d’autres en France se préparaient à assister à la rétrospective à la Cinémathèque française de l’œuvre de Jean-Claude Brisseau, condamné en 2005 et 2006 pour des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles lors de castings érotiques. Sauf que celle-ci a été remise à plus tard - une pétition signée par nombre de grands noms du cinéma français réclame son maintien. L’annulation fut décidée début novembre «par souci d’apaisement», à la suite des protestations dont avait déjà fait l’objet la rétro (maintenue, celle-là), consacrée à Roman Polanski en septembre. Des collectifs féministes (Osez le féminisme, la Barbe, Femen…) avaient appelé à une manifestation, réclamé l’annulation du cycle (lire page 5) et, lors de l’inauguration, opposé aux honneurs du tapis rouge les cinq accusations de viols sur mineures dont le cinéaste fait désormais l’objet, tandis que celui-ci était acclamé à l’intérieur et traitait ces dernières de «zinzins» à la faveur d’une comparaison osée avec les autodafés nazis. Quelques jours plus tard, le directeur de l’institution cinéphile, Frédéric Bonnaud, renchérissait sur le plateau d’une émission de Mediapart. Sans guère rencontrer de contradiction, il évoquait alors un «choc totalitaire» exercé par de «demi folles» et «un retour à l’ordre moral sous les ordres de véritables ligues de vertu».

Une «ligne défensive», «déconnectée des vrais enjeux», déplorait alors la Société des réalisateurs de films (SRF) dans un communiqué mis en ligne le 10 novembre. La SRF, qui compte dans son conseil d’administration des réalisateurs comme Jacques Audiard, Rebecca Zlotowski ou Céline Sciamma (lire page 7), regrettait «que la Cinémathèque joue la fuite, l’hostilité ou la résistance au débat qu’elle n’arrive manifestement pas à penser dans sa complexité ni même ses grandes lignes». Le 15 novembre, c’est l’Observatoire de la liberté de création (dont la SRF est membre) qui montait au créneau en publiant un communiqué intitulé «Contre le retour de la censure institutionnelle» pour «dire son inquiétude face à la démultiplication des demandes de censure» et rappeler que les institutions culturelles «ne sont pas les gardiennes de la vertu».

«Conseillé d’interdire»

Pendant ce temps, dans une tribune publiée par Libération, Frédéric Bonnaud répondait aux chroniques de Daniel Schneidermann parues dans ces mêmes pages («Frédéric Bonnaud a toujours été "du bon côté". Et soudain, dans le sidérant miroir que lui tend l’époque, il se découvre du côté des oppresseurs») en s’alarmant d’un «contexte de mise en accusation délirante du cinéma dans son ensemble» où «il est maintenant conseillé d’interdire, pour se garder de façon préventive de la mise au pilori médiatique».

Se demander ce que valent ces reports, ces ajournements, ces disgrâces, c’est aussi questionner l’impact réel de la «révolution» à l’œuvre. «Révolution» qui semble convoquer sur le banc des accusés, à longueurs de tweets et de tribunes, trois cas de figure pourtant bien distincts : d’une part les œuvres «entachées» par les actes de leurs auteurs (celles de Polanski ou Allen), de l’autre les œuvres au prétexte desquelles ont été commises des violences sexuelles (à l’instar du Dernier Tango à Paris de Bertolucci, où l’actrice n’avait pas donné son consentement pour simuler une scène de sodomie), et enfin les œuvres soupçonnées d’alimenter une «culture du viol» (ce serait même le cas de A bout de souffle, dans lequel certains lisent le comportement de Belmondo comme du harcèlement à l’égard de Seberg).

Imbroglio ? Il continue avec la nature et la gravité des fautes des auteurs ou acteurs incriminés, tous évacués d’un même geste rageur. Reste que le caractère pour le moins inédit de cette crise oblige chacun à reconsidérer sa place, son regard, ses convictions à l’aune d’une actualité où la stupéfaction le dispute à l’embarras. «Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu un tel ébranlement du secteur de l’entertainment hollywoodien, dévoré en son cœur par un seul et même sujet», dit notamment le critique vétéran Todd McCarthy dans une table ronde de journalistes cinéma publiée par le Hollywood Reporter, expression collective d’un trouble sismique chez ces spectateurs professionnels dont les critères de jugement semblaient soudain violemment bousculés. Comme si le vent mauvais de l’opprobre sexiste avait fracassé le plafond idéalisé des idées esthétiques. Todd McCarthy, après trente ans passés à juger des films au sein du magazine Variety, s’estime aujourd’hui représentatif de cette catégorie de spectateurs ayant aimé le cinéma pour sa «capacité à rompre les limites de la sexualité, à prendre des risques, à partir en éclaireur dans les zones obscures du comportement humain. Cependant, déclare-t-il dans le Hollywood Reporter, cette approche doit désormais être reconsidérée d’un tout autre point de vue».

Soudain il est devenu comme évident qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume de La La Land. La façade prestigieuse et rutilante d’un monde soigneusement marketé par des milliers de conseillers en communication, scellé en son périmètre VIP par une solide culture du secret, s’est comme écroulée et un flot de questions qu’on s’était peut-être habitué à ne plus se poser sont remontées à la surface dans cette tourmente mêlant souvent dans la plus grande confusion revendications militantes, crispations cinéphiles, opprobres paniques et réflexes sectoriels couplant la prophylaxie morale et la sauvegarde économique.

Machine à enfumage

Le cinéma ne serait-il pas - dans son imagerie dominante, son emprise sociale et culturelle, ses récits, son glamour, son insatiable désir de fabriquer et sublimer des archétypes - une vaste machine à enfumage qui permettrait, un peu mieux que les autres industries, au machisme et au sexisme de se perpétuer sans fin ? Les lectures canoniques sur le male gaze (concept forgé par la théoricienne féministe Laura Mulvey en 1975) ont repris du service, rappelant à nouveau la domination de ce «regard masculin» qui continue de structurer la majorité des fictions, des pubs, des clips, et tend à objectiver les rôles féminins sous la forme d’icônes que la mise en scène et le montage subliment et découpent selon les modalités d’un fétiche qu’on adore et qu’on malmène sans fin.

«What do we do with the art of monstrous men ?» («Que faire de l’art des hommes monstrueux ?») s’interroge dans un long texte pour la Paris Review Claire Dederer, quelques jours après la publication par le New York Times d’un article titré, «Charlie Rose, Louis C.K., Kevin Spacey : Rebuked. Now what do we do with their work ?» («Que faire de leurs œuvres ?»). Comment sortir de ces apories morales par le haut ? Doit-on polariser le débat à l’extrême ? Avec d’un côté, la peur panique qu’on interdise purement et simplement la vision de films au nom d’une cinéphilie purgée de toute zone d’ombre ou ambiguïté (ce qui ne s’est exprimé tel quel dans aucune revendication d’aucune association) ; de l’autre, le soupçon que les cris d’orfraie des défenseurs du droit à offenser et à subvertir morale et normes par l’art ne soient rien d’autre que les derniers râles d’une classe privilégiée par son genre et ses acquis.

Narcissisme

A l’équivalence d’un krach boursier détruisant la valeur et la réputation de plusieurs banques en quelques heures ou quelques jours, l’affaire Weinstein a profondément démonétisé le prestige et l’aura d’un milieu nourri par une culture féroce de la compétition, mais aussi un goût très prononcé pour le no limit (d’ambition, d’argent, de pouvoir, de célébrité, de narcissisme… et de sexe). Bigger than life, oui, mais à quel prix ? Que le moment soit historique, il n’est guère possible d’en douter, il s’écrit sous nos yeux dans un contexte passionné, où chacun se trouve un peu trop promptement sommé de choisir son camp. Or, il doit être possible de goûter la complexité morale d’œuvres qui ne sont pas toujours et toutes destinées à refléter ou corriger les injustices du monde réel, de continuer de sonder les mérites et travers (esthétiques, moraux, politiques) de leurs travellings, sans transiger pour autant avec les errements coupables de leurs démiurges.

Didier Péron , Julien Gester @juliengester , Ève Beauvallet , Olivier Lamm

2 décembre 2017

Miles Aldridge avec les œuvres de Maurizio Cattelan

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2 décembre 2017

Andja Lorein

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2 décembre 2017

Portrait : Un apéro avec Anémone : « Je veux renouer avec la vie de légume que j’affectionne »

Par Sandrine Blanchard - Libération

Star-system, maternité, pollution, la comédienne balance sur tout et milite surtout pour le droit à l’oubli. Après la dernière de sa pièce « Les Nœuds au mouchoir », qu’elle joue jusqu’au 31 décembre, elle quitte le métier.

Je me faisais une joie de rencontrer Anémone. L’inoubliable Thérèse du Père Noël est une ordure, l’émouvante Marcelle du Grand Chemin – qui lui valut un César de la meilleure actrice en 1988 – la touchante Mélanie du Petit prince a dit, la comédienne populaire au réjouissant franc-parler.

Le lieu du rendez-vous n’a rien d’exotique. C’est un bar d’hôtel impersonnel, comme il y en a des centaines à Paris, coincé entre la rue de Rivoli et le Forum des ­Halles : le Tonic Hotel. Elle y réside le temps d’une pièce de théâtre et s’en échappe dès qu’elle le peut pour rejoindre sa maison perdue dans le Poitou, où elle s’est retirée depuis vingt ans.

Je la retrouve tassée dans un fauteuil, emmitouflée dans une chemise de bûcheron et un gilet jacquard. Les cheveux gris, courts et clairsemés, des lunettes rondes qui lui mangent un visage émacié, Anémone est plongée dans le dernier livre de Naomi Klein, Dire non ne suffit plus (Actes Sud, 224 p., 20,80 euros). Elle paraît fatiguée. Seule sa voix n’a pas changé.

« On se grouille, hein »

Je voulais prendre un apéro avec elle, on se retrouve à l’heure du goûter. Montant sur scène à 19 heures, difficile de partager le verre de vin blanc qu’elle prend chaque soir avant de jouer. Ce sera un thé noir sans sucre et l’inquiétude permanente d’être en retard pour aller au théâtre. Elle nous annonce qu’elle n’a qu’une petite heure à nous consacrer, après, elle se « casse ». Mais le photographe doit arriver dans une heure… Ça l’« emmerde », les photos. Elle n’est pas maquillée et ne se maquillera pas. Finalement, elle se plie à la séance de prises de vue, mais « on se grouille, hein », prévient-elle.

Dans moins de deux heures, elle doit rejoindre le Palais des Glaces pour interpréter une « mamie zinzin ». C’est ainsi qu’elle nomme son personnage de vieille dame atteinte d’Alzheimer dans Les Nœuds au mouchoir. Elle y est drôle et émouvante, subtile, juste et touchante. « Après ça, j’arrête. J’en ai marre, j’ai envie qu’on m’oublie », jure-t-elle. Anémone n’aspire qu’à une chose : « Ne rien faire, renouer avec la vie de légume que j’affectionne. Buller sur mon canapé à la campagne. La ville ça pue, ça fait du bruit. »

Ecologiste de la première heure

En Tatie Danielle de la fin du monde, elle s’épanche bien davantage sur notre planète – qu’elle juge définitivement foutue – que sur sa carrière. Parle avec plus d’assurance des dégâts causés par le glyphosate de Monsanto et des bienfaits de la permaculture que de cinéma et de théâtre.

Ecologiste de la première heure – elle a voté René Dumont en 1974 –, soutien d’Attac dès sa création, l’actrice a été très tôt sensibilisée aux désordres de l’environnement grâce à ses lectures (Printemps silencieux, de Rachel Carson, Plon, 1963), et à son frère, l’agronome Claude Bourguignon. « Il faisait de l’ornithologie. Voyant disparaître leur sujet d’étude à vive allure les ornithologues ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme. J’ai grandi avec ça. »

Elle garde un souvenir « génial » du forum des altermondialistes à Porto Alegre au Brésil et se scandalise du regard méprisant porté pendant longtemps sur les écologistes. « On nous traitait de fous, de Cassandre, peste-t-elle. Alors que c’est frappé au coin du bon sens : on ne peut pas rêver d’une croissance infinie de la population et de la consommation individuelle sur une planète qui n’est pas en expansion. »

« C’EST UNE LOI DE LA BIOLOGIE : TOUTE ESPÈCE PROLIFÉRANTE ARRIVÉE AU STADE DE LA PULLULATION (CE QUI EST LE CAS DE L’ESPÈCE HUMAINE) CONNAÎT UN CRASH DÉMOGRAPHIQUE À LA HAUTEUR DU BOOM QUI A PRÉCÉDÉ. JE NE VOIS PAS POURQUOI ON FERAIT EXCEPTION. »

Aujourd’hui, elle envoie tout balader, ne veut même plus se révolter parce que « c’est trop tard, toutes les études convergent. Il y a cinquante ans, on aurait pu faire autrement. Maintenant, démerdez-vous. Ça va finir avec de grands bûchers. On n’arrivera plus à enterrer les gens tellement ils mourront vite. »

Et Anémone d’enfoncer le clou de la désespérance : « C’est une loi de la biologie : toute espèce proliférante arrivée au stade de la pullulation (ce qui est le cas de l’espèce humaine) connaît un crash démographique à la hauteur du boom qui a précédé. Je ne vois pas pourquoi on ferait exception. » Et dire que je pensais me marrer en la rencontrant…

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Anémone a toujours voulu être actrice. Ni à cause d’un film ou d’une actrice enparticulier, non, elle est « née comme ça ». Point barre. « Je prenais des cours de danse à la Schola Cantorum, à Paris, j’ai repéré un cours de théâtre juste à côté, et puis voilà. J’ai traîné aux terrasses des bistrots, et j’ai rencontré des artistes. »

Issue d’un milieu bourgeois, des médecins « plutôt de gauche », elle n’était « pas spécialement rebelle », mais trouvait « les hippies plus marrants que les banquiers. Ma mère avait foutu le camp à la campagne, mon père était tout le temps au boulot. Du coup, je me suis fait des copains », résume-t-elle.

Fâchée avec le Splendid

Du café-théâtre du Splendid, elle garde un souvenir de « grande marrade », mais s’est fâchée à jamais avec la troupe pour des histoires d’argent. Une fâcherie « définitive », insiste-t-elle, « car je suis têtue comme une mule ». Et en plus, « j’ai découvert avec stupéfaction qu’ils étaient de droite ». Décidément, rien ne va.

Son métier de comédienne, voilà bien longtemps que le star-system l’en a dégoûtée. « Je n’avais pas choisi d’être vendeuse de films. Les professions artistiques sont devenues des produits d’appel. Le fric s’est jeté dessus. Les promos et le temps consacré au contrat et au pognon, ça me fait chier. » En fait, tout la fait chier, Anémone.

« J’AURAIS SÛREMENT EU UNE CARRIÈRE DIFFÉRENTE SANS MES ENFANTS, CAR LA MARMAILLE, ÇA VOUS PREND BEAUCOUP DE TEMPS, D’ÉNERGIE, DE FRIC. »

Mais comme elle a des gosses (un garçon, une fille), il fallait bien qu’elle gagne sa vie, alors elle s’est pliée, un temps, à « ce monde de fous » et a accepté quelques nanars « pour son banquier ». Ah, les enfants ! Il y a quelques années, elle a brisé un tabou à la télévision en avouant qu’elle regrettait de les avoir faits, poussée par la pression sociale selon laquelle, si on n’a pas d’enfant, on n’est pas une vraie femme.

Ses gosses, elle les aime – « les pauvres, ils n’y sont pour rien » – mais, dit-elle aujourd’hui, « j’aurais sûrement eu une carrière différente sans eux, car la marmaille, ça vous prend beaucoup de temps, d’énergie, de fric ». Des documentaristes de la télé québécoise l’ont récemment contactée pour un sujet sur les femmes qui ne veulent pas d’enfant. Ce projet l’a ravie. Enfin quelque chose qui lui fait plaisir !

Pour le reste, elle en a marre de « ce monde basé sur le profit », de cette « ploutocratie mondialisée ». Elle ne vote plus car, qu’ils soient de droite ou de gauche, les politiques sont tous « des crétins et des menteurs » et en a « ras le bol de jouer », d’autant qu’à Paris, les salles sont à moitié vides. Et pour couronner le tout, « Trump l’andouille va nous foutre une guerre ».

Ah si ! Elle est « très contente » d’être vieille « parce qu’on n’a plus rien à foutre de rien ». L’actrice n’attend plus qu’une chose : la dernière représentation des Nœuds au mouchoir, le 31 décembre. Après, basta. La « cossarde » repart dans le Poitou bouquiner.

Elle a toujours été une grande lectrice. De romans, quand elle était jeune, puis d’essais sur l’économie. D’Alain Minc à Frédéric Lordon, de Milton Friedman à Yanis Varoufakis, elle a tout lu, s’est passionnée pour cette matière et s’est convaincue que « les alters sont les plus intéressants ». Anémone tire sa révérence et ne souhaite bonne chance à personne. Même pas à ses enfants. « Ils n’ont rien compris, je n’ai pas réussi à leur transmettre l’urgence écologique. Ils ne feront pas partie des survivants. » En même temps, dit comme ça, on comprend leur manque d’enthousiasme.

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