70 ans après, les commandos marine font perdurer l'esprit Kieffer - Casino de Ouistreham
Save the date : D-DAY : un voyage photographique grand format dans les paysages du débarquement
Christophe Daguet photographie depuis 3 ans les historiques liés à la seconde guerre mondiale en Normandie.
Shootées au film, ces photos sont ensuite numérisées grâce à nos scanners X1 et X5. L'exposition est composée de tirages grands formats de 100*300cm et 200*600cm, véritables murs d'images panoramiques qui permettront de faire faire plonger le visiteur dans la nature normande.
Rendez-vous à Caen du 2 Juillet au 10 Septembre dans la Salle Saint-Sépulcre, classée au patrimoine des monuments historiques au pied du château de Caen et du Musée des beaux- arts.
Résistance : « Nous représentions peu de force, mais une volonté sans limite »
Entretien
Margot Caudan ,94 ans, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale.
A l’occasion du 70e anniversaire du débarquement des alliés, quels souvenirs vous restent en mémoire ?
En 1944, j’étais en prison à la Roquette. Nous attendions depuis longtemps ce moment. Nous sentions la fin de cette période difficile. En prison, nous étions gardées par des religieuses et ce sont elles qui nous ont informées du débarquement. J’avais toujours gardé mon énergie, je ne baissais pas les bras. En prison, nous nous soutenions. C’était difficile, nos camarades étaient déportées régulièrement. Nous attendions notre tour sans bien comprendre comment nous étions sélectionnées pour l’enfer.
Avec le recul, comment réagissez-vous au regard de cette période de votre vie ?
Je repense maintenant à ces minorités courageuses dispersées qui se sont engagées par conviction. Nous n’étions qu’une poignée, nous représentions peu de force, mais une volonté sans limite. Il faut dire qu’une minorité s’engageait, une autre faisait de la délation et une majorité était attentiste. Il y avait des gestes symboliques. A Paris, où je vivais, le dernier métro était réservé aux juifs, de nombreux Parisiens le prenaient par opposition. Il faut dire que c’était difficile de rentrer dans la résistance quand on n’avait pas accès aux filières. Enfant, à l’école, j’ai été témoin d’injustices vécues par mes petits camarades juifs échappés des pogroms d’Europe centrale, cela me révoltait. J’ai découvert la fraternité sans frontières, c’est ce qui m’a amenée à militer.
Quel rôle les femmes ont-elles joué dans la Résistance ?
Un grand rôle, souvent comme agents de liaison pour transporter les armes, les munitions, les documents. J’étais membre du mouvement communiste l’Union des jeunes filles de France (UJFF) en 1936. Ce fut le motif de ma première arrestation en 1940, j’étais mariée depuis 8 jours. J’ai été emprisonnée à deux reprises à Fresnes puis à la Roquette. J’ai échappé deux fois à la déportation par chance, par hasard. Ce qui était très difficile à vivre, c’était la peur d’être suivie, d’être prise dans une fusillade, l’anxiété était permanente. J’ai vu dans la cour de la prison huit camarades être fusillées, c’est très dur. Individuellement, nous étions portées par notre engagement. Nous avions conscience que chaque résistant était un maillon dans la chaîne de la liberté. Nous ressentions une grande responsabilité et nous avions le sentiment de faire peu de chose.
Avez-vous un message à transmettre ?
Je suis optimiste par nature. Nous vivons une période difficile, les inégalités se creusent et nous sommes gouvernés par la finance, la spéculation, une autre époque. Je suis toujours communiste dans le sens philosophique, celui du partage de la richesse du savoir, de l’humanité, de la réflexion du cerveau humain. C’est ce qui devrait être remis dans notre système. Réfléchir et analyser par soi-même, c’est le message à transmettre aux jeunes. Quand on s’engage pour défendre quelqu’un d’autre, on se défend soi-même. Il ne faut pas se laisser entraîner, mais réfléchir et agir. Les bourreaux de l’époque étaient des gens normaux, les Allemands étaient un peuple cultivé qui s’est laissé tromper. Cela peut se reproduire et guetter n’importe quel peuple. Il faut rester vigilant.
À lire, "Les femmes dans la nuit" , de France Hamelin, livre collectif de résistantes internées.
70ème anniversaire du Débarquement en Normandie
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