Hergé au Grand Palais très bientôt...
Tintin et les 7 secrets de l’exposition Hergé
BD. C’est la première fois que le Grand Palais ouvre ses portes à un auteur du 9e art. L’occasion d’affiner ses connaissances sur Hergé et son héros fétiche.
Pionnier
« On a voulu traiter Hergé comme un grand artiste comme les autres » ,revendique Jérôme Neutres, commissaire de l’exposition Hergé au Grand palais, à Paris. Pour la première fois, la Réunion des musées nationaux, en étroite complicité avec le musée Hergé en Belgique, accueille un auteur de BD. Des centaines d’originaux, des peintures ou des agrandissements de cases investissent 2 000 m2 d’une scénographie ludique et pédagogique.
Houppette
Tintin au Pays des Soviets (1) , né en 1929, est la première des vingt-trois aventures du jeune reporter, traduites dans plus d’une centaine de langues à plusieurs centaines de millions d’exemplaires. Dans les premières pages, le reporter a la mèche rebelle penchée vers l’avant. Mais dès qu’il prend le volant, la houppette se rabat en arrière sous l’effet du vent. Elle restera telle quelle.
Cinéma
Le langage d’Hergé est très cinématographique, notamment en matière de découpage. Dans une vidéo de l’expo, le cinéaste Yves Robert décortique des cases de Tintin et les Picaros . Il repère un plan rapproché ici, une caméra subjective là, un gros plan plus loin.
Maquette
Dans son souci de réalisme, Renard curieux – son totem chez les scouts – faisait souvent construire des maquettes. La partie habitable de la fusée partie sur la lune et le château de Moulinsart, inspiré du château de Cheverny, sont ainsi exposés.
Couleur
Cécile Maisonneuve, conseillère scientifique de l’exposition, est formelle :« Ce n’est pas qu’Hergé n’aimait pas la couleur, mais l’impression de l’époque ne lui permettait pas d’atteindre son niveau d’exigence. » L’exposition fait découvrir« les vraies couleurs d’Hergé, puissantes, profondes, lumineuses. On parle toujours de sa ligne claire. Mais il a aussi inventé un style en couleurs. »
Paradoxe
La salle « Le succès et la tourmente » aborde la période de la guerre, pendant laquelle Hergé a collaboré avec le journal belge Le Soir , contrôlé par l’occupant.« Ce moment est sombre dans la vie de l’individu, mais très fort dans la carrière du créateur, qui arrive à maturité » ,estime Jérôme Neutres. À la Libération, aucune charge ne sera retenue contre l’auteur.
Peinture
« La peinture ? Il faudrait y consacrer sa vie » , confiait Hergé au spécialiste du 9e art Numa Sadoul.« Hergé est plus un graphiste qu’un peintre ,rebondit Jérôme Neutres.Mais un graphiste de génie ! » Le père de Tintin avait pourtant plus d’un point commun avec les peintres : il dialoguait avec Roy Lichtenstein, collectionnait des Warhol…« Il a remanié certaines séquences d’albums, comme un peintre sur son chevalet. » Pour le plus grand bonheur des collectionneurs ! Article de Laurent BEAUVALLET.
Du 28 septembre au 15 janvier , au Grand Palais, à Paris. Fermé le mardi. 13 €/9 €. (1) Tintin au pays des Soviets sera édité pour la première fois en couleurs le 11 janvier.