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Jours tranquilles à Paris
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28 décembre 2018

« L’Homme fidèle », variation espiègle sur le triangle amoureux - vu aujourd'hui

salle cinema

L’acteur et réalisateur, Louis Garrel, met en scène un homme tiraillé entre deux femmes dans cette comédie légère et plein d’humour à l’esprit très Nouvelle Vague.

Coécrit avec Jean-Claude Carrière, ce film délicat met en valeur la magnifique maturité artistique de son actrice principale, Laetitia Casta.

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Abel (Louis Garrel) se trouve pris tel une marionnette dans le jeu de deux femmes.

L’Homme fidèle de Louis Garrel - film français, 1 h 14

Il y a des films dont on sait qu’on va immédiatement les aimer. Question de rythme, de ton, d’atmosphère. C’est le cas de cet Homme fidèle, joli cadeau de Noël, dont la séquence d’ouverture est à elle seule un vrai petit bijou. On suit Abel (Louis Garrel) rentrer chez lui dans un bel appartement parisien haussmannien où, comme il nous l’explique en voix off, il vit en couple depuis trois ans avec la belle Marianne (Laetitia Casta).

À l’intérieur, sa compagne l’attend avec une triple nouvelle. Elle est enceinte, pas de lui mais de son meilleur ami, Paul, avec lequel elle a une liaison. Le mariage est déjà prévu (« C’est mieux pour le bébé, tu ne trouves pas ? »), et d’ailleurs, il est invité si jamais l’envie lui en prenait. De la réaction d’Abel, qui repart immédiatement ses sacs sous le bras, on n’entendra que le bruit d’un corps qui tombe dans les escaliers, une fois la porte refermée.

Une comédie pétillante et drôle

Cette formidable entrée en matière, qui doit beaucoup à la science et l’expérience de son coscénariste, Jean-Claude Carrière, annonce d’emblée ce que sera le film : une comédie pétillante et drôle, nouvelle variation pleine d’espièglerie autour de la figure du triangle amoureux, dont l’idée a été lointainement inspirée à Louis Garrel par La seconde surprise de l’amour de Marivaux.

"Les deux amis", fable grave et burlesque

La veuve ici, c’est Marianne que l’on retrouve dix ans plus tard lors des obsèques de son mari, Paul. Abel est présent bien sûr, et tout disposé à consoler et reconquérir cette femme qu’il n’a jamais cessé d’aimer. Deux obstacles vont pourtant se dresser sur son chemin. D’abord Joseph (Joseph Engel), l’enfant que Marianne a eu de Paul, qui n’aime pas Abel et lui laisse entendre que sa mère aurait tué son père. Ensuite Ève (Lily-Rose Depp), la sœur du défunt Paul, entichée d’Abel depuis l’adolescence et bien déterminée à assouvir son fantasme et à l’arracher aux bras de Marianne.

S’ensuit un chassé-croisé amoureux dans lequel Abel apparaît comme une simple marionnette, transportant en permanence ses affaires d’un endroit à l’autre, aux mains de ces deux femmes puissantes. Mais à ce petit jeu de la manipulation perverse, c’est l’aînée, Marianne, qui s’avère la plus diabolique et la plus déterminée. Incarnée par une Laetitia Casta, éblouissante de naturel, elle apparaît dans toute l’assurance de sa maturité et de son expérience de l’amour, acceptant de faire semblant de tout perdre pour mieux au final remporter la mise.

Un univers à mi-chemin entre Truffaut et Woody Allen

Après Les Deux amis (2015) – déjà l’histoire d’un triangle amoureux – l’acteur Louis Garrel parvient avec L’Homme fidèle, à construire un univers particulier, à mi-chemin entre François Truffaut et Woody Allen. De la nouvelle vague dont il est l’un des rejetons, il emprunte volontairement certains codes : la voix off, le décor des rues de Paris, l’économie de moyens (le film a été tourné en quatre semaines), le personnage de l’enfant rebelle.

Des références assumées mais qu’il s’empresse avec un malin plaisir de détourner. Il y ajoute de l’absurde, de l’humour, et même un faux suspense, passant ainsi allègrement par tous les genres, de la comédie de mœurs au thriller en passant par la comédie romantique. C’est ce qui donne à ce film, à l’histoire et aux décors volontairement intemporels, toute sa modernité.

Cette brève romance – le film dure 1 h 14 – est drôle, rythmée, remarquablement écrite et dialoguée. Et au fond assez morale. Si Abel apparaît faible et laisse le destin décider à sa place, il est l’homme fidèle à celle qu’il aime comme à lui-même, celui qui n’utilise jamais de masques. Les chemins tortueux de sa vie sentimentale ne représentent alors que les étapes nécessaires pour éprouver la solidité de son amour et accepter sa paternité. Un film à déguster sans modération.

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Jean-Claude Carrière, scénariste prolifique

Né en septembre 1931 dans l’Hérault, Jean-Claude Carrière est un écrivain, scénariste et homme de théâtre, auteur de plus d’une soixantaine de films de cinéma et d’une dizaine à la télévision.

Il débute au cinéma avec Jacques Tati et Pierre Etaix avant d’entamer une longue collaboration avec le réalisateur espagnol Luis Buñuel (Le Journal d’une femme de chambre, Belle de jour, Le Charme discret de la bourgeoisie, Cet obscur objet du désir…).

Il a également régulièrement travaillé pour Louis Malle (Viva Maria, Le Voleur, Milou en mai), Jacques Deray (La Piscine, Borsalino), Milos Forman (Taking Off, Valmont), Volker Schlöndorff (Le tambour, Un Amour de Swann, Le Roi des aulnes), Andrzej Wajda (Danton, Les Possédés) et Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac, Le Hussard sur le toit).

Il a reçu le César du meilleur scénario original en 1983 pour Le Retour de Martin Guerre avec Daniel Vigne.

Céline Rouden

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26 décembre 2018

Cinéma : sortie aujourd'hui...

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Critique « L’Homme fidèle » : recueil d’énigmes amoureuses

Par Thomas Sotinel  -  Le Monde

Louis Garrel filme une histoire triangulaire dans laquelle il joue aux côtés de Laetitia Casta et Lily-Rose Depp.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

C’est un bonsaï, ou une maison de poupée. Un film délibérément plus exigu que ce qu’exigeraient son contenu (une histoire d’amour triangulaire qui court sur dix ans) et son histoire (fruit de la rencontre entre son auteur-interprète, héritier d’une illustre dynastie cinématographique, et son vénérable scénariste, qui a voyagé dans tout le cinéma depuis des décennies). En une heure et quart, Louis Garrel et Jean-Claude Carrière font miroiter les possibilités infinies de leur scénario pendant que le réalisateur trempe un doigt de pied dans tous les fleuves que son expérience et sa cinéphilie lui ont fait traverser, des classiques hollywoodiens aux jeunes Parisiens (le film commence par un plan sur la tour Eiffel qui aurait trouvé sa place dans le Dans Paris, de Christophe Honoré) en passant par la Nouvelle Vague.

L’expérience produit un mélange de plaisir et d’agacement, à moins d’avoir la force d’âme nécessaire pour attendre le prochain film de Louis Garrel, histoire de vérifier le sérieux des clins d’œil et des promesses esquissées. Auquel cas, il ne reste que le plaisir.

A peine évanouie la carte postale évoquée plus haut, L’Homme fidèle commence par un réarrangement radical d’une figure fondamentale du cinéma français : la scène de rupture. Dans le couloir d’un appartement post-haussmannien, Marianne (Laetitia Casta) annonce à Abel (Louis Garrel) qu’elle est enceinte. Mais pas de lui. De son meilleur ami, Paul. Avec qui elle va se marier. Dans dix jours. Abel subit ce passage à tabac comme d’autres se prennent des tartes à la crème. Lui manque le maquillage du clown, et son impassibilité ne convainc pas tout à fait.

Charmant punching-ball

Une petite dizaine d’années plus tard, Paul meurt, dans son sommeil. Abel profite de ses funérailles pour renouer avec Marianne, qui ne se fait pas trop prier. Avec le défunt, elle a eu un fils, Joseph (Joseph Engel), un enfant au regard aussi clair qu’insondable qui affirme à Abel que sa mère a tué son père. Depuis le début du film (qui n’est pas si ancien que ça, on en est à peine au premier quart d’heure), une très jeune fille traîne dans les pourtours du cadre. Elle a désormais les traits de Lily-Rose Depp. Sœur du défunt Paul, Eve a toujours été amoureuse d’Abel et supporte mal, maintenant qu’elle est en âge de le séduire, de le voir retomber dans les bras de Marianne.

Charmant punching-ball, notre héros oscille sous les coups de la suspicion enfantine de Joseph, de la libido dévorante d’Eve, de l’autorité inquiétante de Marianne. La mise en scène ultra-cursive de Louis Garrel ne laisse pas beaucoup de temps à la réflexion, sur le moment. Elle est assez énergique pour faire naître un léger malaise, qui infléchit la nature du film. Ce qui semblait relever à première vue du divertissement bien parisien, nourri de références cinéphiles (les voix off à la Truffaut, Casta filmée comme une héroïne hitchcockienne), se mue par moments en affrontement tragique.

CE QUI SEMBLAIT RELEVER À PREMIÈRE VUE DU DIVERTISSEMENT BIEN PARISIEN, NOURRI DE RÉFÉRENCES CINÉPHILES, SE MUE PAR MOMENTS EN AFFRONTEMENT TRAGIQUE

Joseph, l’enfant à la parole dévastatrice, est le cousin d’un autre petit garçon issu de l’imagination de Jean-Claude Carrière, celui de Birth. Comme dans le film de Jonathan Glazer (2004, avec Nicole Kidman), il bouleverse les certitudes des adultes. Mais, là où le metteur en scène britannique mettait en mouvement une catastrophe qui engloutissait les personnages, le Français se contente d’esquisser des hypothèses : Marianne est-elle une divinité qui exige des sacrifices ou une femme qui apprend à surmonter son égoïsme ? Eve est-elle un charmant succube qui se débarrasse de ses proies ou une adolescente qui fait l’apprentissage des amours adultes ?

Dans ce petit recueil d’énigmes amoureuses, on est guidé par les actrices. Laetitia Casta fait preuve d’une autorité qu’on lui a rarement vue, Lily-Rose Depp d’une versatilité et d’un sens comique inédits. Entre les deux, le cœur ballant, Louis Garrel s’est donné une place de victime très enviable.

« L’Homme fidèle », film français de et avec Louis Garrel. Avec Laetitia Casta, Lily-Rose Depp, Joseph Engel (1 h 14). Sur le Web : www.advitamdistribution.com/films/lhomme-fidele et www.whynotproductions.fr/film3.php?id=177

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22 décembre 2018

"L'homme fidèle" de et avec Louis Garrel - Lily Rose Melody Depp - Laetiti Casta

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Laetitia Casta, Louis Garrel et Lily-Rose Depp sont au cœur d'un triangle amoureux dans "L'Homme fidèle", réalisé par Louis Garrel himself. 

Rendez-vous est pris pour découvrir le 26 décembre Lily-Rose Depp, Laetitia Casta et Louis Garrel réunis devant la caméra de ce dernier. Pour son cinquième film, Louis Garrel se met en scène aux côtés de son épouse et de la fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp dans un triangle amoureux dérangeant. Laetitia Casta est Marianne qui quitte Abel (Louis Garrel) pour Paul, son meilleur ami et père de son enfant à naître. Huit ans plus tard, Paul meurt et lors de l'enterrement, Abel retrouve Marianne et fait tout pour la reconquérir. Les anciens amants se redonnent une deuxième chance. Mais la soeur de Paul, Eve (Lily-Rose Depp) ne l'entend pas de cette oreille et complote avec Joseph, le fils de Paul et Marianne, pour mettre à mal cet amour ressuscité. 

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18 décembre 2018

Au dîner avec Lily-Rose Depp, Laetitia Casta et Louis Garrel ! - C à Vous - 17/12/2018/

16 décembre 2018

Lætitia Casta : "Je ne veux pas mettre ma vie en danger pour le cinéma"

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Dans L’Homme fidèle, elles s’affrontent pour conquérir Louis Garrel, acteur et réalisateur de ce marivaudage inspiré. Dans la vie, ces deux actrices exigeantes se vouent une admiration réciproque. Conversation complice.

Devant l’objectif, Lily-Rose et Lætitia dansent, et tout s’arrête. Deux forces inouïes. Deux histoires personnelles, que rien ne sépare, pas même l’âge, l’une a 19 ans, l’autre à peine 40. Quoi de commun entre la fille aînée du couple Vanessa Paradis et Johnny Depp, et celle qui partage sa vie avec Louis Garrel, réalisateur de L’Homme fidèle, lui-même acteur principal du film ?

Lily-Rose, Lætitia, Louis, trois personnalités, trois rôles tendus comme des miroirs où se reflètent les bleu-gris de Paris. Un ciel, une lumière d’esquisse, une joie teintée de mélancolie, l’âme du cœur peinte par Marivaux : «L’amour a ses expressions, l’orgueil a les siennes.» Un cinéma d’auteur, nourri de mots et d’évocations. La patte Garrel, acteur fétiche de Christophe Honoré, à l’œuvre pour son deuxième film intimiste, caméra-stylo trempée dans l’encre des sentiments.

À petit budget, tournage express détournant la contrainte en idéal : parler de l’essentiel, l’amour. L’amour des femmes. Du cinéma. De Paris. Avec ses couleurs d’aurore et de gris pavés, ses feuilles rousses. Ses répliques plus rapides que des ballons de récré. La mémoire d’une enfance en live nourrie de bobines et de rencontres. De l’esprit. L’Homme fidèle concentre une vision. Celle qui se soumet à l’usage absolu des mots, le rapport si poétique avec eux : «J’essayais d’oublier Marianne le soir même avec une autre femme, et c’est cette autre femme que j’oubliais dès le lendemain.» L’amour, c’est Marianne (Lætitia Casta), la femme, la mère. L’orgueil, c’est Ève, (Lily-Rose Depp), irrésistible jeunesse qui enlace et se lasse. Au milieu, Abel (Louis Garrel), «qui se trimbale ses affaires d’un lieu à l’autre avec toute sa vie dedans.»

Derrière la caméra, Louis Garrel, filleul de Jean-Pierre Léaud et acteur à 6 ans, maîtrise tout au millimètre, regards, gestes, aveux et non-dits. Il a voulu combiner trois genres en un : «Un mini-thriller, une comédie de remariage, une comédie gaguesque de clown.» Et s’amuse à détourner les codes en transformant une rupture en «antiscène de ménage absolue.» Près de quarante ans après, L’Homme fidèle pourrait être un conte filmé dédié à toute la mémoire du théâtre et du cinéma français, de Marivaux à Truffaut, de Musset à Sautet et à Rohmer.

Entre les filles, il y a bien plus qu’une complicité de comédiennes qui se font la guerre à l’écran pour un homme. Il y a une histoire liée à leurs parcours respectifs. Lily-Rose Depp a arrêté ses études pour le royaume de la célébrité, où elle a su se faire un prénom. Égérie Chanel, elle a choisi le cinéma, comme Lætitia Casta a choisi d’inventer sa vie, en échappant à sa propre image pour devenir actrice, au cinéma (Gainsbourg, vie héroïque, 2010, de Joann Sfar) comme au théâtre. Applaudie. Reconnue, comme l’est Lily-Rose aujourd’hui, de La Danseuse (Stéphanie Di Giusto, 2016) aux Fauves, de Vincent Mariette (sortie le 23 janvier). Avec des choix qui les engagent, au nom d’une culture française (franco-américaine pour Lily-Rose) et une prédilection pour le cinéma indépendant.

Lily-Rose Depp et Lætitia Casta, muses modernes

Madame Figaro. - Vous avez peu de scènes ensemble et pourtant tout le film parle de vous deux. Comment définissez-vous votre rôle ?

Lætitia Casta. - Je venais de jouer Scènes de la vie conjugale, de Bergman, plus de deux cents fois au théâtre. Chaque rôle est comme la suite d’un autre, je le vis comme une continuité dans une recherche qui ne s’arrête jamais. Le plus merveilleux à travers ce métier, c’est d’explorer la vie. Chercher des choses enfouies, les révéler. Mettre de la chair pour ne pas rester dans la théorie. Marianne est multiple parce que au lieu d’être dans le combat, elle choisit le lâcher-prise. Elle n’est ni dans le bien ni dans le mal. Accepter en soi cette chose ambiguë, c’est accepter une partie de sa féminité profonde. Tout bouge en moi, malgré moi. C’est ainsi que j’ai travaillé ce rôle, sans chercher à trop contrôler.

Lily-Rose Depp. - On a l’impression qu’elles sont en guerre à cause d’un homme, mais en fait Ève et Marianne sont les deux facettes d’une même femme. Dans ma tête, Marianne est la femme ultime, extrêmement forte, celle qu’Ève a toujours rêvé d’être depuis qu’elle est petite. Dans mon imagination, Marianne est le rêve d’Ève : être grande, avoir l’homme qu’elle veut. Avec Louis et Lætitia, on a beaucoup travaillé avant, en parlant des personnages, de leur histoire. Il est important de penser à leur vie d’avant. Avant qu’on ne les retrouve face à la caméra.

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Un film de Louis Garrel, avec Laetitia Casta, Louis Garrel, Lily-Rose Depp. Sortie en salles le 26 décembre 2018 (1h 15min).

En quoi l’âge est-il ou pas un atout pour séduire ?

L.-R. D. - Quand j’avais 13 ans, je n’avais qu’une envie : être une femme. Pour plaire. Être regardée. Désirée. J’en ai 19 aujourd’hui. Je comprends que quand on est jeune, on a tellement envie d’être grande que ça peut faire souffrir. Avec l’âge, on a parfois envie de redevenir une petite fille.

L. C. - Je n’ai jamais été dans des stratégies de séduction liées à l’âge. Mais je trouve qu’avec le temps, il est jubilatoire de se détacher du regard des autres. Et de poser un regard sur soi. S’aimer, tout part de là.

Dans le film, deux visions de l’amour s’opposent. Quelle est la vôtre ?

L. C. - Il y a plusieurs formes d’amour. Il n’y en a pas une plus noble que l’autre. Quand on veut vraiment du bien à l’autre, c’est à partir de ce moment-là que l’amour devient très fort. L’idée de l’amour, c’est juste du fantasme. Être dans l’amour, c’est marcher ensemble. C’est l’amour véritable.

L.-R. D. - Le comble de l’amour, ce n’est pas de posséder. Tout ce qui est censé arriver arrive. Ce qui est important, c’est de rester soi-même.

Quelle a été pour vous la scène la plus difficile à tourner ?

L.-R. D.- La scène du rouge à lèvres. C’est dur de dire à quelqu’un qu’on l’aime. Même si c’est au cinéma. On se sent vulnérable. Il fallait que ce soit impulsif et tendre. L’important, c’était aussi de ne pas passer pour une hystérique. De montrer l’envie absolue de déclarer son amour, de le dire. Le rouge à lèvres, c’est un lien avec la féminité. C’est une façon de lui montrer qu’elle n’est pas un bébé. Le rouge à lèvres m’a aidée.

L. C. - La scène de la salle de bains et de la chambre. Se démaquiller, se déshabiller tout en préparant Abel à l’idée qu’il aille retrouver Ève. Il fallait tout contrôler et en même temps que cela ressemble à une petite musique jouée naturellement, sans effort. Louis est comme un chef d’orchestre. Il a l’oreille juste.

Comment définiriez-vous ce film ?

L. C. - C’est un film qui parle des névroses françaises, et qui justement n’est pas trop français.

L.-R. D. - Je l’ai vu quatre fois, et je pourrais le regarder indéfiniment. Je suis fière. Ce film, c’est tout ce que j’aime. C’est une lettre d’amour à Paris. Une ville personnelle, magnifique, où on aime l’amour. Il y a beaucoup de romance. Si l’amour est universel, ce film parle de l’amour en France, et c’est ma culture, celle que m’a transmise ma famille française.

Avez-vous accepté tout de suite d’y participer ?

L. C. - Non, car j’en avais même un peu peur. Ce n’est pas toujours simple d’être regardée par quelqu’un qui vous connaît si bien. Et puis, pour moi, la vie est plus importante que le cinéma. Je ne veux pas la mettre en danger pour lui. J’ai accepté car j’ai énormément aimé le scénario, le trio, l’histoire. Je ne voulais pas passer à côté de cela.

L.-R. D. - Oui, tout de suite, parce que, encore une fois, c’est tout ce que j’aime. J’avais rencontré Louis en 2015 sur le plateau de Planétarium. J’ai adoré le scénario, soutenu par la qualité de l’écriture, le jeu autour de cette rivalité qui n’en est pas une. Marianne mène le jeu. Ève comprend que devenir une femme n’a rien à voir avec quelqu’un d’autre qu’elle-même.

Que vous a révélé le film ?

L.-R. D. - ll m’a rappelé ce que j’étais adolescente. Je n’en pouvais plus de ne pas être une femme. Ève me touche énormément dans sa candeur et sa liberté. Ce film m’a donné de la force. Il m’a fait penser que la vie est courte. Qu’il faut vivre tout, tout de suite. Vivre à fond ses sentiments. Ses histoires d’amour, ses histoires tout court. Cela paraît simple, mais c’est plus simple à dire qu’à vivre.

L. C. - Le sentiment du temps. Accepter de laisser derrière soi une partie de sa vie. Ève grandit. Abel doit assumer ses responsabilités. Marianne lâche prise. Laisser tomber les masques, ne pas se cacher derrière un rôle à effets, un rôle de performance. Tout cela m’a un peu fragilisée. Du coup, cela m’a rendue plus forte.

Un jeu de miroirs entre vous ?

L. C. - À travers Ève, je me suis revue quand j’ai commencé, très jeune. J’admire Lily-Rose, car elle est très rapide. Elle sait.

L.-R. D.- À travers Marianne, je me suis revue rêvant celle que j’ai toujours voulu être. J’admire Lætitia en tant qu’actrice et en tant que femme. Si forte et chaleureuse. Naturelle. Impressionnante.

Le pire faux pas en amour ?

L. C. - Ne pas être soi face à l’autre. L’important, c’est d’avoir le courage, non pas de tout dire, mais de se montrer tel que l’on est face à l’autre.

L.-R. D.- Penser à l’autre comme s’il était ton bras gauche. Ce n’est pas sain.

Votre secret d’amour ?

L. C. - Je n’en ai pas. C’est une idée préconçue du bonheur et je ne suis pas dans ces rails-là. La vie est plus forte que cela. Je l’invente chaque jour.

L.-R. D.- Rester individuel, c’est-à-dire singulier. Envers et contre tout. Même si, pour moi, il n’y a rien de plus beau au monde que l’amour fou, passionnel.

L’Homme fidèle, de Louis Garrel, sortie le 26 décembre.

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27 novembre 2018

Lily-Rose Depp briseuse du couple Laetitia Casta et Louis Garrel dans la bande-annonce de L'homme fidèle (VIDEO)

Quand Lily-Rose Depp aime, elle est prête à tout. Son personnage dans L'homme fidèle du moins. Dans le nouveau film de Louis Garrel, attendu dans les salles le 26 décembre prochain, la fille de Vanessa Paradis et de Johnny Depp incarne Eve, une jeune femme qui s'éprend d'Abel. Mais voilà... Abel (incarné par Louis Garrel) est de nouveau en couple avec Marianne (Laetitia Casta), qui n'est autre que l'ancienne belle-soeur d'Eve. La guerre est déclarée entre les deux femmes, et Abel au coeur d'un triangle amoureux. Si c'est une grande première entre Lily-Rose et Louis Garrel, c'est la deuxième fois en revanche que l'acteur-réalisateur dirige Laetitia Casta, son épouse à la ville, pour le cinéma.

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16 octobre 2018

"L'homme fidèle" avec Laetitia Casta et Lily Rose Melody Depp

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23 septembre 2018

Laetitia Casta et Lily Rose Melody Depp

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Laëtitia Casta ❤️ Festival du film San Sebastian pour le film de Louis Garrel L'homme fidèle. Merci @azzedinealaiaofficial

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13 septembre 2018

Lily Rose Melody Depp

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12 décembre 2017

Lily-Rose Depp, Kristen Stewart, les muses Chanel posent ensemble

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