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Jours tranquilles à Paris
musee de la monnaie
20 novembre 2014

Paul Mc Carthy à la Monnaie de Paris

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25 octobre 2014

FIAC - Paul Mc Carthy at Monnaie de Paris

25 octobre 2014

Œuvre vandalisée place Vendôme : McCarthy riposte

L’artiste américain Paul McCarthy dévoile dans une nouvelle exposition sa riposte artistique, après le saccage de son œuvre d'art Tree, vandalisée place Vendôme à Paris la semaine dernière.

L'artiste américain Paul McCarthy n'a pas dit son dernier mot. A l’occasion de sa seconde exposition, Chocolate Factory, à la Monnaie de Paris à partir du 25 octobre, il répond aux attaques dont son œuvre Tree a été la cible la semaine dernière. A sa manière.

“Les visiteurs seront accueillis par une forêt d’arbres de Noël gonflables géants dignes d’un conte de fées”, dévoile The New York Times. D’après M. Robic, porte-parole du musée, “[ces arbres] pourront toujours être interprétés comme des sex-toys par les non-initiés”. Commentant cette assimilation du travail de l’artiste à un “plug-anal”, M. Robic a confié au quotidien britannique The Guardian que McCarthy cherchait "à montrer que les gens sont nourris par le mercantilisme de leur société de consommation”.

The New York Times décrit un autre élément de l’exposition, “une vidéo de [la] main de [l’artiste] écrivant violemment, sur fond de sonorités agonisantes, dont sa voix vociférant les insultes proférées contre lui place Vendôme, tels que 'Toi, sale Américain', 'Tu ne devrais pas être ici', 'Ton travail est dégénéré'.”

Alors que la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) vient d’ouvrir ses portes, la presse étrangère considère que cette polémique dessert les intérêts de Paris. The Guardian pense que “la controverse autour de l’exposition de l’arbre de McCarthy a fait de l’ombre à la tentative de [la capitale française] de se prévaloir d’être un centre mondial de l’art”.

The New York Times considère, lui, que, suite aux réactions agressives sur Internet et aux critiques des conservateurs catholiques, “la sculpture est devenue un totem de la liberté artistique.”

Source : Courrier international. article d'Emmanuelle Morau et Pauline Elie

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Des œuvres en chocolat de l'artiste américain Paul McCarthy exposées à la Monnaie de Paris, à partir du 25 octobre 2014 - AFP/Patrick Kovarik

19 octobre 2014

Paul Mc Carthy

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A bien y regarder, Paul McCarthy a tout du Père Noël. Un tantinet  ventripotent, une grosse barbe blanche bien touffue, un regard doux et une stature à faire pâlir n importe quel joueur de basket-ball, il sort de sa hotte des œuvres enrubannées d ironie, de provocation et de subversion. Chez lui, le papier cadeau est tout aussi réfléchi et soigné que l'objet du désir. Sa Laponie personnelle se situe dans une zone industrielle de Californie, à Baldwin Park. Entouré de ses assistants, il conçoit ses installations et performances en toute discrétion. Ses inspirations? Les dessins animés, l'univers enchanté de Walt Disney qu'il assaisonne d'excréments, de sexe et de sadomasochisme, la politique, la consommation à outrance, le capitalisme, le divertissement. .. Autant de thèmes déjà utilisés par les artistes Pop Art mais que Paul McCarthy détourne, renverse, écrase, tord pour en extraire la substance la plus perverse, la plus irrévérencieuse : "Mon travail est comme un programme de résistance contre l'économie américaine. Je peux voir plus clairement maintenant que nous vivons au milieu d'une espèce de toile qui se nourrit elle-même. Le but final de cette sorte de capitalisme est d'effacer la différence, d'éradiquer les cultures, de nous transformer en une forme de cyborg, en personnes qui veulent toutes la même chose. » Face à l'absurdité de cette situation, Paul Mc Carthy a choisi de jouer la carte du trash, sans aucune concession possible, privilégiant une vision frontale et répulsive.

D'un extrême à l'autre

Un amour de la transgression qui lui vient de loin. Paul McCarthy naît à Salt Lake City en 1945, le 4 août. Elevé dans une famille de mormons libéraux, l'adolescent, doué pour le base-ball, se passionne pour la poésie et entretient avec plaisir une philosophie et attitude hippie. A l'université, c'est le cinéma qui l'attire, et plus particulièrement le cinéma expérimental: "La caméra en soi était aussi critique pour moi en tant qu'outil contemporain de représentation. A cette période, j'oscillais entre peinture, dessin, vidéo et performances." C'est à ce moment-là qu'il cumule les petits boulots et fréquente les studios de cinéma.. Assistant de la photographie et des effets spéciaux sur le plateau de tournage de Star Trek (1978), il y découvre l'illusion poussée à son paroxysme, une théâtralité qui use de son influence dans les salles obscures comme sur les panneaux publicitaires. Avant de créer ses œuvres sculpturales, il s'est attardé sur la performance, multipliant les interventions chocs. Le ketchup Heinz est à Paul McCarthy ce que la soupe Campbell est à Andy Warhol. Dans une performance de 1974, intitulée « Sauce », tout comme dans « Class Fool » en 1976, où il s'enfonce une poupée dans le rectum, il badigeonne son corps nu de sauce tomate. Ses jambes, son visage, son sexe... Tout y passe, dans une certaine extase et une transe saisissante. Pour transmettre son message, McCarthy utilise tous les supports, d'un extrême à l'autre, pour trouver l'outil ultime qui provoquera chez le spectateur fascination ou écœurement. « Complex Shit », une immense crotte de chien gonflable de 15 mètres de haut, de gros cochons rosés décapités, des Pinocchio « Blockhead » la tête au carré, des Saint Nicolas, la tête de Georges Bush... Les images de la culture populaire deviennent le fond de commerce de son labyrinthe tapissé de fluides corporels, de détournement et de masochisme. Le tout guidé par le pouvoir de la suggestion et de l illusion.

C'est fort en chocolat

Entre Le Père Noël est une ordure et Charly et la chocolaterie, la nouvelle lubie de Paul McCarthy sent bon le cacao. A l occasion de la réouverture de la Monnaie de Paris, l'artiste apporte dans son traîneau « Chocolate Factory », où plutôt l'adaptation de l'installation présentée il y a sept ans à New York. Dans la peau de Willy Wonka, McCarthy s'amuse à transporter le visiteur dans un monde imaginaire peuplé d arbres gonflables et de Pères Noël en chocolat. S'inspirant de la figure de Santa Claus, il a créé sa propre vision du personnage. Même s'il a conservé ses caractéristiques (le bonnet, la barbe, la cloche...), il l'a doté d'un accessoire surprenant: un plug anal qui, pour les âmes les plus pures, pourrait passer pour un sapin de Noël au design contemporain. Un détournement subtil produit en quantité industrielle sur place et vendu 42 € en édition illimitée à la sortie de l'exposition, chez Colette et aux Galeries Lafayette. Dans cet antre de l'industrie mécanique, première usine de la capitale, Paul McCarthy relance la machine. Quand Wim Delvoye installe une machine à fabriquer des excréments, Cloaca, créant ainsi en nombre des sculptures de matières fécales, Paul McCarthy décide, lui, de mettre en place une usine de chocolat en plein cœur de la Monnaie de Paris, remplissant des chariots entiers de cette gourmandise consommée à outrance en fin d'année. En écho à l'activité de la Monnaie de Pans, le tirage de pièces de monnaie par millions, l'artiste fait un pied de nez à un fléau qui nécrose à petits feux les sociétés du monde entier. •

A LIRE

Chocolate Factory.

Au doigt et à l'œil

Edition Hatje Cantz, 64 p., 20€

En deux volumes, cet ouvrage relate l'histoire de " Chocolate FactoryB, des premières idées à sa conception tout entière. A la fois carnets d'inspiration composés de croquis, dessins, collages et textes écrits par Paul McCarthy en lien avec l'imaginaire de Noël et ses personnages enchantés et livre d'images de l'exposition, ce coffret est un point de vue global de l'univers McCarthy à son apogée.

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