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Jours tranquilles à Paris
tintin
8 février 2016

Les héros de Tintin donnent de la voix

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Cette scène des Cigares du pharaon est célèbre : poursuivi par l’armée égyptienne, Tintin s’enfuit par la grande porte d’une médina, saute dans un avion biplace, disparaît dans les nuages, pour finalement s’écraser en catastrophe dans la jungle indienne. Comment rendre aussi palpitante à la radio une telle succession de rebondissements, de sensations, de décors, faite de si peu de narration ?

Ce défi, France Culture et la ­Comédie-Française l’ont relevé avec Moulinsart, la société chargée de l’exploitation commerciale de l’œuvre d’Hergé. Leur choix s’est d’abord porté sur Les Bijoux de la Castafiore. Mais le projet a été abandonné à la suite de la mort du réalisateur François Christophe, fin 2013. France Culture et la Comédie-Française ont alors rebattu les cartes. Jugés « faibles » et « peu radiophoniques », Tintin au pays des soviets,Tintin au Congo et Tintin en Amérique ont été exclus d’entrée de jeu. Les Cigares du pharaon, quatrième album des aventures de Tintin, paru en 1934, se sont alors imposés. Encore fallait-il dénicher un grand tintinophile pour le réaliser ! Les candidats devaient entre autres donner l’âge de Tintin. Benjamin Abitan ne s’est pas trompé : environ 16 ans. Depuis, l’heureux élu se compare volontiers à « un enfant gâté ». On le comprend. Pour conduire sa mission, il a pu disposer de la bonne grâce des comédiens du Français et des musiciens de l’Orchestre national de France.

Fidèle à l’œuvre d’Hergé

Pour autant, trouver le bon dosage entre le jeu des acteurs, la musique et le bruitage n’a pas été une mince affaire. Nommé en janvier 2015, Benjamin Abitan a dû travailler tambour battant pour délivrer les cinq épisodes de ce premier feuilleton radiophonique qui seront diffusés du 8 au 12 février. « On a passé notre temps à courir après Tintin », souffle le réalisateur. Abitan a bien sûr lu et relu l’album des Cigares du pharaon que lui avait offert, il y a près de trente ans, son grand-père. Il est allé consulter l’éminent spécialiste de Tintin Benoît Peteers. « Il m’a mis en garde : “Tintin n’est pas pour les enfants ! Pour toucher l’auditeur, il faut s’adresser à l’enfant qui est en lui.” » Le jeune réalisateur a aussi écouté Les Sept Boules de cristal, feuilleton diffusé en 1959 par France II-Régional. « Pour me renseigner sur une tradition radiophonique, mais aussi pour entendre ce que je ne voulais pas faire. » A l’inverse de ses prédécesseurs, Abitan s’est efforcé de rester ­fidèle à l’œuvre d’Hergé. Ainsi rend-il à Milou l’usage de la parole. Le meilleur ami de Tintin devient tout de suite plus attachant. La scénariste, Katell Guillou, chargée d’adapter le texte d’Hergé, a imaginé des solutions très astucieuses pour suivre Tintin au plus près. Une lecture trop rapide l’aurait conduite à retranscrire l’intrigue telle quelle : pris au piège dans le tombeau du pharaon Kih-Oskh, le jeune reporter découvre avec effroi la rangée de savants momifiés dans leur sarcophage. C’eut été oublier les patronymes des défunts inscrits sur les écriteaux posés au pied de chaque cercueil. Katell Guillou a voulu que l’auditeur écoute Tintin citer avec ­inquiétude le nom de chaque égyptologue. Pour préserver le mystère et l’incertitude qui entourent Tintin, Benjamin Abitan a demandé aux comédiens « de ne pas jouer de la bande dessinée, mais la situation ». Noam Morgensztern interprète Tintin avec énergie, tout en veillant à ne pas surjouer ses intentions. « Tintin ne s’autorise pas à vivre les émotions trop longtemps, assure le comédien. Il est constamment happé. Il va boire un café avec la même énergie que s’il sauvait une vie. »

Un travail de « déminage »

Cette orientation affaiblit parfois le récit. La fantaisie qui ponctue certaines pages manque cruellement. On s’étonne que Tintin n’éprouve aucune réaction lorsqu’il pêche un requin. Fort heureusement, le réalisateur n’a pas sacrifié le burlesque : Dupond et Dupont continuent de se prendre les pieds dans le tapis. Quant au très pittoresque senhor Oliveira da Figueira, il ne perd pas une miette de son accent. Katell Guillou a dû toutefois entreprendre un travail de « déminage » à certains endroits du texte. Difficile, en effet, d’imaginer, sur France Culture, le milliardaire Rastapopoulos parler à ­Tintin de sa « dernière superproduction » intitulée Haine d’Arabe. Ici, la scénariste a opté pour une adaptation plus neutre : La Fureur du cheikh. Au fil des épisodes, c’est un Tintin frais et malin qu’on redécouvre avec émerveillement. Abitan a voulu restituer le jeune reporter par rapport à ses aventures précédentes. « Tintin est moins naïf, assure le réalisateur. Le danger qui le guette ici, c’est la folie. Tintin est à la poursuite de trafiquants de drogue, mais il est lui-même poursuivi par son inconscient. Il passe son temps à tomber dans les vapes, à avoir des hallucinations, à se faire hypnotiser, à échapper au poison fou. » La folie, la drogue, la peur de la mort… Des thèmes que l’on retrouve dans l’album suivant, Le Lotus bleu. Sa réalisation radiophonique est en cours, sadiffusion programmée pour septembre 2016.

« Le Feuilleton », du lundi 8 au vendredi 12 février, à 20 h 30, sur France Culture.

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16 avril 2015

Tintin a sauvé le château de Cheverny - Moulinsart

Au pays des châteaux de la Loire, il y a Chambord, Chenonceau, Amboise, Blois… et aussi Cheverny, le château de Tintin et Haddock. Une filiation qui a donné une seconde vie au domaine de Charles Antoine de Vibraye, son propriétaire. Visite guidée…

On s’attendrait presque à voir arriver Nestor, le très sélect majordome de Moulinsart, en haut du perron du château. Et la voix de la Castafiore entonner une opérette italienne… Ou encore, au coin de l’allée de ce parc de 2 000 ha, voir apparaître Séraphin Lampion, des assurances Mondass, dans son tacot… Bienvenue à Moulinsart, chez le capitaine Haddock. Non ! Plutôt à Cheverny, chez le marquis CharlesAntoine de Vibraye. Enfin, on ne sait plus trop. Car le château, sans ses ailes, ressemble à s’y méprendre à celui de Haddock dans Le secret de la Licorne puis Les Sept boules de Cristal . Aucun doute là-dessus : Cheverny a servi de modèle au dessinateur Hergé, qui en a fait le domaine du capitaine. Voici donc une bande dessinée qui, soixante-dix ans après, permet au château de faire de bonnes affaires touristiques. Gros business ?« Le mariage entre Tintin et le château est une réussite : 85 000 visiteurs l’an dernier pour l’exposition Tintin, pour 300 000 personnes venues visiter Cheverny. Beaucoup de francophones, après la visite du château, passent par l’exposition. Tintin, ça leur parle », explique Charles-Antoine de Vibraye. Il se souvient de la lecture de son premier Tintin, Coke en stock , lors d’un départ en vacances à La Rochelle. Mille sabords ! Bougre de sauvage d’aérolithe de tonnerre de Brest ! Pourquoi diable Haddock a-t-il choisi ce château classique du XVIIe siècle dans ce coin de Sologne, au cœur du Loir-et-Cher ? Luis Castellano, chez Moulinsart, explique qu’Hergé« travaillait sur documents. La première fois qu’il dessine Moulinsart, c’est en 1942 dans Le secret de la Licorne . Sans doute l’avait-il trouvé sur un guide touristique. »

L’ arrivée du rallye Tintin

C’était la méthode Hergé :« Beaucoup de documentation et, sans doute, au détour d’un dépliant, la photo du Château de Cheverny. » Et pourquoi ne pas avoir choisi le somptueux château de Chambord ?« Parce que Cheverny est une architecture classique et simple qui correspondait mieux au style de dessin à ligne claire que les châteaux Renaissance. » Ça n’est pas Haddock qui va s’en plaindre, hein, moussaillons ? Ici, l’univers des personnages d’Hergé occupe, depuis 14 ans, les greniers à fourrage du château.« La rencontre avec Cheverny s’est faite en 1996, lorsqu’un collectionneur d’objets de Tintin, à Blois, a cherché un endroit pour les exposer » ,raconte Charles-Antoine de Vibraye. Il a pensé à Cheverny, sans doute à cause de Moulinsart. Pile poil ! À cette époque, la fondation Moulinsart, qui veille sur les intérêts et l’image de Tintin, voulait créer quelque chose en France. Ça tombait bien. De son côté, le châtelain de Vibraye avait besoin de neuf pour faire vivre son château de 54 pièces, surtout avec la grosse concurrence de Chambord, Chenonceau, Chaumont-sur-Loire…« Je ne voulais pas faire capoter Cheverny, dans la famille depuis six siècles : pas question pour moi d’être le maillon faible d’une longue lignée. C’est un peu Tintin qui aujourd’hui m’aide à y parvenir. » Entre Charles-Antoine de Vibraye et Moulinsart, il a fallu du temps : l’image de Tintin, ça n’est pas du gâteau. N’y goûte pas qui veut. Mais après cinq ans de discussions, la fondation Moulinsart a accepté le projet de l’exposition Tintin à Cheverny. Ensuite, il a fallu le faire savoir. Une dizaine d’années ont encore été nécessaires pour que le public vienne pour Tintin. Il s’y retrouve plongé dans des pièces où le décor ressemble à s’y méprendre aux cases de la BD, avec un côté interactif : la salle à manger, le laboratoire de Tournesol…« Les événements Tintin en France sont rares. Depuis quelques années, cela se résume en trois dates : le film Tintin , de Spielberg ; l’exposition de Cheverny et, ce mois-ci, la création d’un avion Airbus aux couleurs de Tintin », explique Nick Rodwell, l’administrateur de Moulinsart. Le conjoint de la veuve d’Hergé a flashé sur l’idée d’installer Tintin au château. Tout comme il se réjouit d’y voir arriver le premier rallye auto Tintin en France, sur la thématique des voitures qui apparaissent dans les albums. Elles seront une quarantaine, samedi 18 avril, à partir du Mans (Sarthe) jusqu’à Cheverny, où elles défileront le dimanche, à partir de 9 h 30.« Tintin, confie Charles-Antoine de Vibraye,je vis avec. Dans mon bureau, sous les locaux de l’exposition, j’ai l’impression de l’entendre tous les jours. Cheverny, c’est lui. » Il reconnaît le bienfait du personnage d’Hergé pour son domaine. À tel point qu’une extension de l’exposition est en projet. Bougre d’extrait de cornichon, ça n’est pas la belle histoire d’une rencontre réussie, ça ? Article d'Eric de GRANDMAISON.

Voir mes précédents billets sur Tintin :

Tintin baisse la culotte !         28/03/2015

Tintin dans tous ses états...    18/06/2014

Save the date : Tintin comme vous ne...   05/06/2014

Quand TINTIN vaut de l'or... 01/06/2014

Artcurial         07/06/2013

SAVE THE DATE : DES ENCHÈRES DÉDIÉES À... 25/04/2013

Artcurial    01/06/2012

TINTIN au musée... 02/06/2009

Pour y accéder (après avoir noté les différentes dates) voir l'historique en cliquant sur le lien suivant : http://jourstranquilles.canalblog.com/archives/index.html 

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28 mars 2015

Tintin baisse la culotte !

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18 juin 2014

Tintin dans tous ses états...

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5 juin 2014

Save the date : Tintin comme vous ne l’avez jamais vu !

Un reporter au musée

La Médiathèque Jacques Baumel à Rueil-Malmaison vous révèle la face cachée de Tintin avec l’exposition

« Tint’inconnu en parodies » du samedi 14 au lundi 30 juin.

Du pastiche gentillet à la parodie gay trash, le héros accompagné de son fidèle clébard qui a bercé votre enfance a suscité les réactions de nombre d’admirateurs comme de détracteurs, sa houppette et sa relation avec Milou se transformant en questions existentielles. C’est donc un Tintin décalé et fantasmé que la Médiathèque vous propose de découvrir à travers une série d’ouvrages et d’objets insolites gravitant autour du fameux reporter belge et de ses fidèles compagnons. L’exposition retrace aussi les différentes sources d’inspiration, souvent méconnues, d’Hergé, ses relations avec la Suisse et notamment avec l’un des plus célèbres continuateurs de Tintin, le dessinateur franco-genevois Exem et les aventures de son « Zinzin ». Une journée spéciale est prévue le samedi 14 juin, jour du vernissage. Au programme : une visite guidée (sur réservation) faite par le commissaire de l’exposition, une table ronde autour de la question « A qui appartient Tintin ? » à Paris, puis l’inauguration officielle à 18h en présence de plein de beau monde.

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Exposition « Tint’inconnu en parodies »

Médiathèque Jacques Baumel

15-21 boulevard Foch – Rueil-Malmaison

Entrée libre

Du lundi au samedi de 10h à 18h

Nocturne en juin, le jeudi de 10h à 20h

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1 juin 2014

Quand TINTIN vaut de l'or...

7 juin 2013

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25 avril 2013

SAVE THE DATE : DES ENCHÈRES DÉDIÉES À TINTIN EN JUIN

Des enchères dédiées au célèbre héros de bande dessinée Tintin se tiendront le 8 juin à Artcurial (8ème), a annoncé hier la maison de vente. Une rare statue en bronze de plusieurs dizaines de milliers d’euros, des planches dessinées à la main par Hergé (140 000 euros), ou encore des dessins (15 000 euros) seront notamment dispersés. Les œuvres seront exposées du 5 au 7 juin. www.artcurial.com

Il y a déjà eu une vente (voire plusieurs) aux enchères avec pour thème TINTIN

1 juin 2012

Artcurial

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2 juin 2009

TINTIN au musée...

L’année des 80 ans de Tintin se poursuit avec la création d’un musée à la gloire d’Hergé, son emblématique créateur.

Un lieu original et lumineux à la mémoire du créateur de Tintin. C’est à Louvain-la-Neuve que s’ouvre aujourd’hui le musée Hergé. Cette ville de la région wallonne se situe à 20 km de Bruxelles, ville fétiche de l’artiste. Malgré son isolement géographique, le musée espère accueillir 200.000 visiteurs par an. Dès l’entrée, la couleur est annoncée : la star, c’est Tintin. Une reproduction géante d’une vignette du Crabe aux pinces d’or habille le mur extérieur. Mais l’univers d’Hergé, alias George Remi, ne se limite pas aux aventures du jeune reporter à la houppette jaune. Sur 22.000 m² des centaines de documents – planches originales, photos, films… – retracent l’œuvre de l’auteur de BD qui, comme aime à le rappeler le philosophe français Michel Serres, a enchanté au moins trois générations depuis l’apparition de Tintin en 1929. Le musée, dont la première pierre avait été posée le 22 mai 2007 (date à laquelle Hergé aurait eu 100 ans), est donc livré juste à temps pour célébrer les 80 ans du héros. Cet antre à la gloire d’Hergé n’élude aucun aspect de sa vie ni de sa personnalité, pas même sa collaboration controversée au journal Le Soir, contrôlé par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

"Un monde enchanteur "

Le budget de la construction de ce lieu atypique, financé par Fanny Rodwell, la veuve d’Hergé, s’est élevé à 15 millions d’euros. Le vaisseau translucide, a été conçu par l’architecte français Christian de Portzamparc, à qui l’on doit notamment l’école de danse de l’Opéra de Paris à Nanterre et le tribunal de Grasse. Fidèle à l’esprit BD, le musée est divisé en quatre îlots aux murs pentus ou courbés. Les différents espaces articulés autour d’un atrium sont reliés par des passerelles, le tout inondé de lumière grâce à de grandes parois vitrées. L’architecte a voulu « recréer un monde enchanteur dans un gros bateau échoué au bord de la forêt ».

Musée Hergé, Louvain-la-Neuve (Belgique), ouvert tous les jours, de 10 à 18 heures, tarifs : 5 à 9,50 euros. Renseignements au 32.02.62.62.421.

Présentation à la presse : un fiasco

Le musée Hergé a été présenté à la presse le 25 mai. La soixantaine de journalistes qui s’était déplacée n’a appris qu’une fois arrivée que toute prise d’images était interdite par les ayants droit d’Hergé. Certains, qui étaient venus spécialement de l’étranger, sont repartis déçus et scandalisés. De quoi renforcer la mauvaise image des héritiers de l’empire Hergé, qui ont la réputation d’être cupides.

Article extrait du site France Soir

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Photos : exposition "Tintin" au Centre Pompidou en 2007

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