Affichages publicitaires sauvages: Paris fait grimper la facture
Pour décourager les entreprises publicitaires de pratiquer des affichages sauvages, la Ville de Paris a décidé de relever ses tarifs de nettoyage, facturés aux contrevenants.
Depuis quelques années, des agences de publicité ou des marques qui tentent de se démarquer ont adopté de nouvelles formes d'affichage. Sous forme de fresque sur des murs, de collages ou à même le trottoir, ces publicités s'affranchissent d'autorisation pour vendre une marque, un spectacle ou un produit.
"Des annonceurs vont jusqu'à louer les services d'agences de publicité pour peindre des murs pignon entiers sans aucun droit, sans aucune règle, faisant fi de nos règlements" a déploré ce jeudi devant le Conseil de Paris Alexandra Cordebard, maire du 10e.
Dans son arrondissement le mur à l'angle de la rue Poulmarch et du quai de Valmy fait régulièrement les frais de ces affichages. Cette année et à plusieurs reprises, une agence a ainsi été épinglée par la maire du 10e pour avoir réalisé des fresques sur la totalité du mur, sans autorisation.
Des amendes peu dissuasives
Parfois très esthétiques, ces affichages restent illégaux et ne coûtent à ces agences que le prix de réalisation. Pour la mairie en revanche, ces affichages entraînent un coût lié à l'intervention des services de propreté. Si des amendes sont bien prévues pour sanctionner ces comportements, leur montant fixé à 1.500 euros par le code de l'environnement reste assez peu dissuasif et ne règle pas la facture de la mairie. Ce jeudi, le Conseil de Paris a décidé de sévir en relevant ses tarifs d'intervention, dont la facture est ensuite adressée aux contrevenants.
"Dans le cas où un afficheur s'intéresserait à nouveau au magnifique mur de la pointe Poulmarch le long du canal, il pourrait lui en coûter au moins 17.000 euros en recouvrement de nos frais de désaffichage", a précisé Paul Simondon, maire-adjoint en charge de la propreté.
Selon la taille et le type d'intervention des forfaits à partir de 540 euros pour un mur sont mis en place. Le nettoiement des publicités au sol est également prévu et l'intervention d'une laveuse de trottoir facturé à 650 euros pour 6 heures de service.
Ces nouveaux tarifs, qui entreront en vigueur au 1er janvier 2019 prévoient aussi de facturer l'enlèvement d'épaves de vélos et autres trottinettes en libre-service qui seraient abandonnés sur la chaussée par des opérateurs de free-floating. Un service facturé à 34 euros l'unité.
Carole Blanchard