L'exposition présente une rétrospective des autoportraits de
Kimiko Yoshida, des premières "Mariées" aux derniers travaux, inédits
en France, intitulés "Peintures". La série des "Mariées célibataires" trouve son
point de départ dans l'enfance de Kimiko Yoshida au Japon. Elle reflète la
hantise de la petite fille qui découvre le destin humilié de sa mère, soumise à
un mariage arrangé. En une succession de figures sans doute conjuratoires,
Kimiko Yoshida incarne une "Mariée intangible" aux identités simultanément
fictives, mythologiques et contradictoires. Elle crée des dizaines
d'autoportraits quasi monochromes pour mettre en scène le mariage virtuel de la
« Mariée célibataire », tour à tour veuve, cosmonaute, chinoise, manga,
égyptienne ...La nouvelle série "Peintures" procède, elle, de la
pratique du détournement. Pour Kimiko Yoshida, il s'agit de détourner de leurs
usages les objets de la vie quotidienne ou de la mode ; les chefs d'oeuvre de
l'histoire de la peinture; ses précédentes Mariées ; et la pratique
photographique elle-même. Ancienne créatrice de mode, Kimiko Yoshida s'approprie, dans
une riche série de 80 oeuvres, les créations Haute Couture de Paco Rabanne.
Elle transforme robes, jupes, accessoires, pantalons et chaussures, en coiffes
Grand Siècle, parures antiques et autres costumes historiques. À l'issue de ces mises en scène, ce sont les grands maîtres
de l'histoire de l'art qui sont convoqués : Picasso, Matisse, Gauguin,
Rembrandt, Rubens, Delacroix, Tiepolo, Watteau... Cette évocation des chefs
d'oeuvre, loin d'être une citation ou une imitation, est une allusion au trait
unaire, c'est-à-dire ce que le souvenir retient arbitrairement d'une peinture
(un marqueur discret, parcellaire et métonymique). De l'oeuvre ne demeure donc
plus que le petit détail élémentaire prélevé en éludant le reste du tableau et
c'est cette réduction qui conditionne l'identification partielle de
l'autoportrait à une peinture du passé. L'histoire de l'art n'est pas la seule référence de ces
"Peintures", l'artiste revisite également ses propres autoportraits
antérieurs. Au moyen d'objets quotidiens, elle recrée telle coiffe ou tel
masque ancien provenant de collections muséales et derrière lesquels elle avait
déjà mis en scène sa propre disparition. Enfin, comme ses précédents
autoportraits, les "Peintures" se présentent comme une tentative
(inachevée) de monochrome : Kimiko Yoshida voit dans le monochrome une
métaphore de l'infini, où la figure de l'artiste tend à disparaître. "Peintures", ce simple titre détourne la réalité
matérielle de la photographie. En tirant, à partir de ses originaux analogiques
(prises de vue Hasselblad) ou numériques (prises de vue Olympus, pour la série
Paco Rabanne), des impressions digitales sur de grandes toiles (142 x 142 cm),
l'artiste réalise des "Peintures" sans peinture, des photographies
sur toile. Depuis qu'elle a quitté son pays natal, Kimiko Yoshida
affine une forme de contestation féministe, cultivée et distanciée de
l'"état des choses": contre les clichés contemporains de la séduction,
contre la servitude volontaire des femmes, contre les identités
communautaristes et contre les déterminismes de l'hérédité.
Vous souhaitez rejoindre la légendaire troupe du plus avant-gardiste des cabarets parisiens et correspondez aux critères esthétiques établis par Monsieur Bernardin, le fondateur du Crazy Horse…
-vous mesurez entre 1,68 m et 1,72 m
-vous avez la longueur de jambes requise par rapport au buste : 1/3 – 2/3
-la distance entre vos deux pointes de seins est de 27 cm
-la distance entre votre nombril et votre pubis est de 13 cm
L'exposition regroupe, pour la première fois, un ensemble
important de photographies de Karl Lagerfeld.
Grand passionné de l'image, Karl Lagerfeld pratique la
photographie depuis 1987, accumulant les séances photo pour la publicité et les
plus grands magazines de mode internationaux. Il collecte également des clichés
plus personnels lors de ses voyages et de ses déambulations parisiennes.
L'exposition s'organise en deux parties, la première
consacrée à des thématiques fortes dans le parcours du photographe, telles que
le portrait, la mode, le paysage ou l'architecture, la deuxième donne à voir
son travail plus expérimental autour du tirage.
"Ce que j'admire le plus ce sont les photographes qui
sont passés à la postérité avec une seule image. Une image - je préfère ce mot
au mot photo - qui s'est inscrite dans la mémoire collective du monde civilisé
comme "The White Fence" de Paul Strand, "The Blessed Art Thou
Among Women" de Gertrude Kasebier ou "Le soldat espagnol
mourant" de Capa . C'est également valable pour des photographes plus
proches de nous comme Richard Avedon et sa célèbre photo "Dovima et les
éléphants" - qu'il s'agisse d'une photo de mode ne diminue en rien la
qualité de son auteur, au contraire.
J'avoue aimer particulièrement la photographie de la fin du
XIXe et du début du XXe siècle. J'ai une passion pour Stieglitz, Steichen,
Clarence White, Demachy et Alvin Langdon Coburn... La photographie allemande
des années 20 - et tous ceux qu'elle a influencés par la suite comme Helmut
Newton, Peter Lindberg ou Ellen Von Unwerth - me touche très profondément....
Aujourd'hui la photo fait partie de ma vie. Elle ferme le
cercle de mes préoccupations artistiques et professionnelles. Je ne vois plus
la vie sans sa vision. Je regarde le monde et la mode avec l'oeil de
l'appareil. Cela donne à mon travail de base un détachement critique qui aide
plus que je ne l'aurais soupçonné.
Mon propre passé ne m'obsède guère, mais j'ai l'étrange
impression que mon succès dans la mode s'est intensifié depuis que je fais de
la photo. Je vois une relation très positive et très créative entre les deux
métiers. Dans ces deux métiers, j'ai toujours été aidé par des équipes
formidables. Un très bon atelier de Couture est indispensable pour créer des
robes techniquement irréprochables, un tirage parfait, sur un très beau papier,
est aussi l'aboutissement d'un travail collectif.
Le papier est ma matière préférée, il est le point de départ
d'un dessin et le résultat final d'une photo".