C’est l’un des plus grands mystères de la V République. France 3 diffuse ce soir Crime d’Etat sur les derniers jours de Robert Boulin, ministre assassiné en 1979. Ce téléfilm réveille un pan méconnu de l’histoire politique française. Ça commence comme un polar : la victime, noyée dans un étang, commente sa propre mort. Un homme dans la fleur de l’âge, assassiné par prudence. Sauf que toute justice semble expédiée dans Crime d’Etat. Ce téléfilm retrace l’histoire de Robert Boulin, ministre du Travail sous Valery Giscard d'Estaing, retrouvé mort en 1979. On a longtemps fait croire à un suicide pour faire taire cet incorruptible, impliqué malgré lui dans une escroquerie immobilière. Un jeune loup nommé Jacques Chirac vient de créer le RPR. Dans la lutte pour le pouvoir entre Chirac et Giscard, Robert Boulin est un pion stratégique. L’honnête gaulliste, pressenti pour être Premier ministre, sera attaqué de toutes parts et finira par livrer des secrets compromettants. Huit jours plus tard, son cadavre est retrouvé dans la forêt de Rambouillet. Il faudra attendre 1991 pour qu’une contre-expertise ait lieu. L’œil sombre, les lèvres pincées, François Berléand campe un Robert Boulin accablé, qui attire la sympathie. Bouleversé par le piège qui se referme, victime de sa loyauté et de sa confiance, il semble en savoir plus que le scénario ne le laisse entendre. La reconstitution sonne juste, malgré quelques nœuds d’intrigue trop emmêlés pour qui n’est pas familier de cette période.