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Jours tranquilles à Paris
1 juillet 2017

Extrait d'un shooting - jeux de rôles

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1 juillet 2017

Simone Veil, pour l'avenir

Une femme pour la liberté. Pour la liberté des femmes ; pour la liberté tout court… Ceux qui ne croient pas au progrès humain, qui pensent la démocratie comme décadence, qui cultivent un pessimisme lettré, qui érigent la nostalgie en philosophie se pencheront sur la vie de Simone Veil. Ils y trouveront la réfutation éclatante de leur fausse lucidité. A travers les tragédies, les combats, les vicissitudes de la vie politique, celle qui vient de disparaître a incarné l’espoir paradoxal de la faillible humanité. Rescapée du crime des crimes, survivante en colère, elle symbolise la résilience de ceux qui veulent croire, malgré toutes les horreurs, à la perfectibilité des sociétés humaines, trop humaines. Elle fut une bourgeoise en chignon sévère et fourrure, femme de droite au caractère difficile, magistrate qui approuve la duret é des lois. Elle fut néanmoins une révoltée, une militante qui tire les leçons du sinistre XXe siècle pour secouer les traditions, faire vivre la mémoire de l’horreur pour la conjurer, patriote qui exècre le nationalisme, conformiste qui rompt avec l’ancestrale sujétion des femmes, européenne qui croit à l’union des peuples pour interdire sur le vieux continent la guerre des nations.

Echappée de la Shoah grâce à sa force de résistance autant que par le miracle du hasard, elle constate avec amertume au sortir de la guerre que les victimes sont réduites au silence, éclipsées par l’effervescence patriotique. Elle prend sa revanche à la tête de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui allie minutieusement le souvenir et l’émotion à la quête incommode de la vérité. Elle a compris pour l’avoir éprouvé dans sa chair, dans la perte des proches, le danger fondamental des catégories identitaires qui jettent l’humanité contre elle-même, fille d’une famille juive intégrée depuis toujours soudain expulsée, moralement et physiquement, de la communauté nationale, et condamnée à l’effacement par le refus de reconnaître l’unicité du sort des juifs déportés.

C’est la racine de son engagement pour l’Union européenne, qui lui semble la seule voie du salut pour ce continent martyrisé par le culte de la nation. La volonté de faire sa vie après l’avoir sauvée de peu la fait sortir de son destin de femme tracé d’avance. Elle devient magistrate contre l’avis de son mari, qui devra se convertir, contraint et forcé, à l’égalité des sexes, puis au rôle second que la notoriété de celle qu’il voyait en épouse classique relègue dans une ombre relative. Peut-être est-ce là l’origine de son engagement pour la liberté du choix, qui impose la légalisation de l’IVG à une majorité rétive. La force des préjugés, les insultes antisémites, la hargne archaïque des croisés de la tradition la ramènent aux épreuves de la prime jeunesse. Elle fait front victorieusement, sans ciller. «Non, dit-elle en commentant la p hoto illustre où elle a la tête dans les mains, seule au banc du gouvernement, je ne pleurais pas.»

Les pleurs sont pour aujourd’hui. Ils sont au cœur de tous les démocrates de France, de ceux qui, pensant à Simone Veil, qui gardent leur foi en l’avenir.

LAURENT JOFFRIN

1 juillet 2017

Chiharu Shiota à la Galerie Templon (vu hier)

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Après son intervention très remarquée au Bon Marché Rive Gauche à Paris au début de l’année, l’artiste japonaise Chiharu Shiota revient dans les deux espaces de la Galerie Daniel Templon avec une installation in situ spectaculaire et une nouvelle série de sculptures inédites.

Elle explique : « Je travaille avec des bateaux depuis mon exposition au Pavillon du Japon à la Biennale de Venise (2015) ; j’avais envie de créer, ici, un énorme bateau hors norme qui résume les thèmes abordés dans mes travaux les plus récents. Les bateaux transportent les gens et le temps. Ils sont pointés vers une direction, sans aucun autre choix que d’avancer. Même si nous ne savons pas où nous allons, nous ne pouvons nous arrêter. La vie est un voyage incertain et merveilleux, et les bateaux symbolisent nos rêves et nos espoirs. »

Flotte dans un océan tissé de fils rouges, un immense bateau de 5 mètres dont l’armature de la coque ressemble à un squelette humain. A cet environnement répondent de grandes peintures tissées, les Skins, renvoyant à des visions tout aussi poétiques et ambigües du corps, de sa surface, de ses réseaux de connexion. Une série de sculptures de fils rouge emprisonnant des objets – robe, arme - complète un ensemble évocateur des questionnements métaphysiques de l’homme, de ses difficultés à comprendre le monde et des relations complexes entre les êtres. « Au commencement de l’humanité, la mort était directement connectée à la vie humaine, considérée comme sa destination. Cela offrait des réponses à nos interrogations quant au sens de la vie. Les hommes étaient plus sensibles aux processus créatifs et aux différentes étapes de leur parcours. Aujourd’hui, nous construisons et créons en masse, y compris des choses dont nous n’avons pas besoin, et cela sans avoir un objectif clair, et à une vitesse vertigineuse… » Née à Osaka au Japon en 1972, Chiharu Shiota vit et travaille à Berlin depuis 1997. Elle s’est fait connaître pour ses vastes environnements tissés en fils de laine. Protéiforme et extrême, sa pratique artistique explore les notions de corps, de temporalité, de mouvement, de mémoire et de rêve. Ses installations in situ sont souvent le théâtre de performances conçues par l'artiste et engagent l’implication mentale et corporelle du spectateur.

Ces dernières années l’artiste a largement exposé à l’international, notamment à la Biennale d’art contemporain de Kiev (2012), au Museum of Art de Kochi (Japon) et au Manege, Moscou (2013), à la Freer & Sackler Gallery, Smithsonian, Washington DC (2014), à la Biennale de Venise et au K21 Kunstsammlung NRW, Düsseldorf (2014), au Scad Museum of Art, Savannah (USA) et au New Museum de Jakarta en 2017. La Kunsthalle Rostock lui dédie une exposition personnelle depuis le 5 mai 2017.

En France, on a déjà pu voir son travail à La maison rouge (2011), à la Sucrière à Lyon (2012), au Carré Ste Anne à Montpellier (2013), à la Vieille Charité à Marseille (2014), à l’espace culturel Louis Vuitton (2015) et au Bon Marché Rive Gauche (2017). A l’occasion des 500 ans du Havre, Chiharu Shiota présentera du 27 mai au 8 octobre 2017, Accumulation of Power, une grande installation in situ dans la fameuse Église St. Joseph du Havre - architecte Auguste Perret.

Du lundi au samedi de 10h à 19h

Galerie Daniel Templon

30 rue Beaubourg 75003 Paris I 01 42 72 14 10 I info@danieltemplon.com - danieltemplon.com

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L’exposition se poursuit à l’Impasse Beaubourg (ci-dessous)

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Photos : Jacques Snap

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1 juillet 2017

Simone Veil

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