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Jours tranquilles à Paris
2 septembre 2018

MuCEM - De Pékin à Marseille, Ai Weiwei retrace la route du soi

Par Emmanuelle Jardonnet

Le MuCEM propose une exposition au carrefour de l’intime et de la grande histoire, où l’artiste fait dialoguer ses œuvres avec les collections du musée.

Le Chinois Ai Weiwei au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) ? Il fallait y penser. « Ai Weiwei Fan-Tan » est la troisième exposition française à lui être consacrée, après celle de 2012 au Jeu de paume, sur son travail photographique, et celle du Bon Marché en 2016, qui déployait dans les airs un ensemble de sculptures réalisées selon la technique des cerfs-volants. Première à explorer l’ensemble de son œuvre, « Fan-Tan » n’est pourtant pas une rétrospective, car elle est construite autour du prisme (kaléidoscopique) des relations entre la Chine et la France.

L’idée de cette drôle d’exposition est venue à Judith Benhamou-Huet, sa commissaire, en 2014 alors qu’elle rentrait de Pékin, où elle avait rencontré l’artiste, à l’époque assigné à résidence. Alors qu’elle fait un crochet par Marseille, Jean-François Chougnet, tout juste nommé à la présidence du MuCEM, lui fait part de son souhait de trouver des manières de revisiter les collections du musée, qui restaient trop dans l’ombre de son spectaculaire bâtiment.

Si Ai Weiwei s’est laissé convaincre par sa proposition, c’est que la critique d’art a touché la corde sensible : le lien entre Marseille, qui fut longtemps la porte d’entrée de l’Orient en France, et la trajectoire de son père, Ai Qing, figure de la poésie moderne chinoise.

Sur les traces de son père

Ce dernier a 19 ans, en 1929, lorsqu’il débarque à Marseille. Etudiant en art, il vient se frotter au Paris des avant-gardes. Son retour en Chine, trois ans plus tard, signera le début d’années de persécutions politiques. Pendant la Révolution culturelle, notamment, il est exilé et déporté dans un camp de rééducation. Né en 1957, Ai Weiwei reste marqué par une enfance où il a vu son père chargé de tâches des plus humiliantes. Connue, l’histoire familiale, qui porte en germe l’attitude frondeuse d’Ai Weiwei, est le point de départ de l’exposition, et a donné lieu à une recherche inédite du fils sur les traces de son père à partir des quais de La Joliette, à proximité du MuCEM, où les bateaux débarquaient à l’époque.

Au moment où le poète est réhabilité dans son pays, à la fin des années 1970, c’est au tour de son fils de partir étudier en Occident. Lui choisit les Etats-Unis, et s’installe à New York, où il découvre Duchamp et Warhol. L’exposition présente plusieurs de ses œuvres de jeunesse d’influence duchampienne et surréaliste, où il détourne des objets usuels avec l’œil d’un Chinois sur la culture occidentale. A son propre retour en Chine, dans les années 1990, il commencera à collectionner les objets chinois anciens, qui vont devenir sa matière première. Et c’est ce rapport particulier de l’artiste aux objets et aux traditions qui fait tout le sel de son exploration des collections du MuCEM.

Si l’exposition se déploie selon une logique chronologique à l’échelle de l’artiste, les objets et les œuvres se répondent par ailleurs à la manière de rébus. Une particularité qui ne serait pas étrangère à la Chine, dont le système d’écriture fonctionne sur ce principe, souligne la commissaire.

Ainsi le nom de l’exposition, « Fan-Tan », qui est à l’origine le nom d’un jeu de paris, fait référence au sobriquet donné à un char d’assaut offert par un homme d’affaires chinois aux Alliés pendant la première guerre mondiale. Un œil, peint par des membres du Corps de travailleurs chinois (CLC), appelés à contribuer à l’effort de guerre, ornait ses flancs, comme certains bateaux traditionnels, en Chine. L’artiste duplique ce symbole sur des savons de Marseille, qu’il sigle également des lettres CLC ou de l’oiseau de Twitter, symbole des réseaux sociaux muselés en Chine, et sur lesquels il est très actif.

Sacrifice du patrimoine au profit du clinquant

Un autre va-et-vient visuel s’opère avec son motif le plus connu : le doigt d’honneur de sa série de photos Study of Perspective, brandi devant des monuments emblématiques chinois. On le retrouve notamment en frise discrète sur des faïences réalisées par l’artiste qui racontent le face-à-face des policiers et des migrants à Calais. Ai Weiwei les a peintes dans un style « chinoisant » qui fait écho à celui des assiettes marseillaises du XVIIIe siècle, trouvées dans la collection du MuCEM.

Les guerres de l’opium, perdues par la Chine face aux puissances européennes au XIXe siècle, ont laissé des traces. Au-delà de pipes à opium faites dans le métal des douilles retrouvées dans les tranchées, Ai Weiwei a débusqué dans les collections françaises toute l’imagerie oubliée du « péril jaune » et de ses Chinois barbares, déclinée sur des objets du quotidien : jeux, cartes-réclames…

Ai Weiwei évoque la Chine d’hier et d’aujourd’hui à travers des artefacts, versions au luxe dynastique d’objets contemporains (flacons de parfum, sextoy ou iPhone en jade), menottes, bouées ou caméras en marbre, échos de sa présence auprès des migrants, de Lesbos à Calais. A l’inverse, l’artiste détruit les objets patrimoniaux qu’il collectionne : il casse des jarres han, en recouvre d’autres de peinture industrielle, transforme du mobilier traditionnel en anomalies contemporaines. Comme la Chine, il fait disparaître l’ancien, sacrifie le patrimoine au profit du nouveau et du clinquant.

L’exposition se clôt sur un écho à une récente polémique franco-chinoise : la mise en vente, en 2009, lors de la dispersion de la collection Bergé-Saint Laurent, de deux bronzes pillés lors de la mise à sac du Palais d’été par les troupes françaises en 1860 avait fait scandale en Chine. Ai Weiwei propose une version en bronze doré de l’ensemble des têtes d’animaux du zodiaque chinois qui ornait l’horloge-fontaine détruite. Au-dessus, Ai Weiwei reproduit une déclaration du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, prononcée en janvier en Chine à propos des investissements chinois en France : « On accepte des investissements sur le long terme, pas des investissements de pillage. »

« Ai Weiwei, Fan-Tan », jusqu’au 12 novembre au MuCEM, 201, quai du Port, à Marseille. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 11 heures à 19 heures.

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2 septembre 2018

En Hongrie, Frida Kahlo, Trotski et l’apologie du communisme

frida

Par Blaise Gauquelin, Vienne, correspondant - Le Monde

Des journaux proches du premier ministre souverainiste Viktor Orban s’en prennent à une exposition consacrée à la peintre mexicaine. En cause, l’évocation de sa liaison avec le révolutionnaire bolchévique.

Adriana Lantos pensait avoir offert au public une exposition des plus consensuelles. Mais depuis le 7 juillet et l’inauguration de la rétrospective Frida Kahlo, dont elle est la curatrice, on accuse la Galerie nationale hongroise de faire l’apologie du communisme. Un reproche infamant, dans cette ancienne république satellite de l’Union soviétique ayant beaucoup souffert du joug stalinien.

Tout commence avec un papier dans Magyar Idök, un journal favorable au premier ministre souverainiste Viktor Orban. Au détour d’un article intitulé « Voilà comment on promeut le communisme avec de l’argent public », l’exposition de la peintre mexicaine est listée aux côtés d’autres événements culturels subventionnés, jugés complaisants envers l’ancien régime.

« NOUS PRÉSENTONS UN FILM D’ARCHIVES OÙ L’ON VOIT FRIDA KAHLO EN PRÉSENCE DE TROTSKI. CETTE RENCONTRE A JOUÉ UN RÔLE IMPORTANT DANS LA VIE DE L’ARTISTE. » ADRIANA LANTOS, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION

« Vous n’allez pas le croire, mais Trotski vient de réapparaître à Budapest, cette fois dans le lit de Frida Kahlo », écrit ironiquement le journal, en référence à la romance entretenue entre l’artiste et l’un des leaders de la révolution bolchevique, durant l’exil tardif de ce dernier au Mexique.

A la fin de l’exposition – financée par le gouvernement hongrois avec la coopération du Museo Dolores Olmedo de Mexico – est évoquée sans détour « la forte influence sur Frida qu’eut cet orateur extraordinairement intelligent ». Il s’agit là de « faits historiques », se défend Adriana Lantos : « Nous présentons aussi, c’est vrai, un film d’archives où l’on voit Frida Kahlo en présence de Trotski. Nous avons fait le choix de le diffuser, parce que cette rencontre a joué un rôle important dans la vie de l’artiste. Il faut replacer les choses dans leur contexte. »

Pourchassé par Staline, Trotski avait obtenu la protection du Mexique grâce au peintre Diego Rivera, le mari de Frida Kahlo. Entre janvier 1937 et avril 1939, il avait même vécu avec sa femme dans la maison du couple, à la Caza Azul. C’est à ce moment-là que le révolutionnaire et la féministe ont eu une liaison.

frida trot

Depuis l’article du Magyar Idök, pas un jour sans qu’Adriana Lantos n’ait à répondre sur sa volonté de glamouriser un régime criminel avec l’évocation de cette romance. Elle qui pensait qu’on allait l’interroger sur les liens entre Frida Kahlo et le photographe Nickolas Muray, d’origine hongroise ! Ou sur les raisons obscures poussant la Mexicaine à s’inventer des racines dans les terres lointaines de Transylvanie qui la fascinaient…

Pression sur les élites culturelles

Cette polémique autour de l’exposition est la dernière tentative de pression effectuée sur les élites culturelles du secteur public en Hongrie, héritières de l’ouverture en 1989 et orientées vers l’Occident. Considérées comme étant beaucoup trop libérales, elles seraient un frein à la volonté du premier ministre, qui entend contrôler l’ensemble des sphères d’influence à Budapest.

Le 28 juillet, Viktor Orban, décrié pour avoir porté atteinte à l’état de droit dans son pays, membre de l’Union européenne depuis 2004, a estimé qu’il était temps de construire une « nouvelle ère culturelle ». Depuis, ses relais d’opinion dans la société civile se chargent d’expliquer à quoi pourrait ressembler ce changement radical.

Cité par l’agence de presse Reuters, Tamas Fricz, un politologue acquis à la cause de l’exécutif, a par exemple jugé qu’il est désormais nécessaire de mieux refléter les aspirations esthétiques de la majorité en place, le gouvernement « ayant le droit de privilégier les idées, les artistes et les travaux conservateurs ».

Pas de quoi décourager pour autant le public qui vient en masse découvrir Frida Kahlo, exposée pour la première fois dans ce pays d’Europe orientale. En un mois, 50 000 personnes avaient déjà poussé les portes monumentales de la Galerie nationale hongroise, perchée sur les verdoyantes collines de Buda.

2 septembre 2018

Changement d’heure : la Commission européenne veut « abolir » le passage à l’heure d’hiver

heure hiver

Par Cécile Ducourtieux, Bruxelles, bureau européen

Selon une consultation en ligne, près de 80 % des Européens n’en veulent plus. Assez pour convaincre la Commission de lancer sa rentrée sur ce sujet.

Elargissement de l’Union européenne (UE) aux Balkans, budget européen pluriannuel, réforme de la politique agricole commune… La Commission de Bruxelles, à neuf mois d’élections européennes cruciales pour l’avenir de l’UE, a conscience que ces enjeux mobilisent bien peu le grand public.

C’est sans doute la raison pour laquelle l’institution communautaire a choisi de lancer sa rentrée, vendredi 31 août, sur un sujet bien plus trivial, en confirmant qu’elle souhaitait abolir le passage à l’heure d’hiver, un sujet, qui, manifestement, mobilise bien davantage les citoyens de l’UE.

« Le changement d’heure sera aboli », a affirmé son président, Jean-Claude Juncker à la chaîne allemande ZDF vendredi matin, au lendemain d’un séminaire du collège de la Commission, en partie consacré à cette question. « Les gens n’ont pas envie de continuer à changer leur montre », a ajouté l’ex-premier ministre luxembourgeois.

Cette décision intervient alors que Bruxelles s’apprête à rendre public le résultat d’une consultation citoyenne organisée au cœur de l’été – entre le 4 juillet et le 16 août –, et qui a suscité un nombre de réponses totalement inédit pour un exercice de ce type, d’habitude confidentiel : 4,6 millions d’internautes ont rempli le questionnaire en ligne. Parmi les questions : souffrez-vous du passage à l’heure d’été-d’hiver ? Estimez-vous qu’il faut en finir avec ces changements ?

Abandonnée à la Libération

Or, à en croire le journal allemand Westfalenpost, jeudi 30 août, l’écrasante majorité des participants – 80 % ! – s’est dite favorable à l’abolition du changement d’heure. « Des millions de personnes ont répondu et sont d’avis qu’à l’avenir c’est l’heure d’été qui devrait être tout le temps la règle, et nous allons réaliser cela », a ainsi estimé le président de la Commission.

Depuis des décennies, dans la plupart des pays européens, les horloges avancent d’une heure l’un des derniers dimanches de mars et reculent d’une heure l’un des derniers dimanches d’octobre. De sorte que la clarté se prolonge en soirée durant l’été et que la nuit « tombe » plus vite à l’automne.

C’est l’Allemagne qui, la première, au tout début du XXe siècle, a instauré pour la première fois une heure d’été en Europe. La France suit, en 1916. L’heure d’été est abandonnée dans l’Hexagone à la Libération puis rétablie en 1976 à la suite du choc pétrolier de 1973. A l’époque, l’argument principal des autorités concernait les économies d’énergie censées être générées par cette disposition. L’ensemble des pays de l’UE suit le mouvement dans les années 1980 et une directive, datant de 2001, achève d’harmoniser les choix nationaux.

Ce texte dispose que les pays choisissant le changement d’horaire doivent tous le faire avec la même périodicité et à la même heure, le même jour. C’est cette directive que la Commission va proposer d’amender dans les semaines qui viennent. Eu égard au processus législatif européen, le projet de directive devra ensuite être approuvé au Conseil (les pays membres) et au Parlement européen, ce qui peut prendre plusieurs mois.

Mesure populaire

Cela devrait se faire sans trop de difficultés tant la mesure semble populaire. Côté Conseil, des pays membres militent depuis des années pour l’abandon du changement d’heure. Plusieurs gouvernements mènent déjà un lobbying actif à Bruxelles, ainsi qu’en Finlande, en Lituanie, en Suède ou en Pologne.

C’est le Parlement européen qui a le premier interpellé la Commission sur la question, réclamant lors d’une résolution votée à une forte majorité, en février, qu’elle procède à la consultation publique, motivée par la montée des préoccupations citoyennes concernant d’éventuels dérèglements des rythmes chronobiologiques.

« Au total, 80 % des Européens ne veulent plus du changement d’heure : à nous responsables politiques de les entendre et d’en finir avec ce dispositif ! », estime la Française Karima Delli, eurodéputée écologiste dans un tweet, jeudi. L’élue a beaucoup fait ces derniers mois pour mettre le sujet à l’agenda de l’hémicycle.

Le paradoxe, c’est qu’à ce jour aucune étude scientifique n’a prouvé que le changement d’heure est réellement néfaste, ou au contraire vraiment utile, pour la santé, les économies d’énergie ou la sécurité routière… La Commission le souligne d’ailleurs dans les propos liminaires à son questionnaire estival.

Les économies d’énergie ? « Des études montrent que l’effet global des économies d’énergie liées à l’heure d’été est marginal », souligne Bruxelles. La recrudescence des accidents de la route en raison du manque de sommeil ? « Les éléments de preuve ne sont pas concluants en ce qui concerne le rapport entre les dispositions relatives à l’heure d’été et les accidents de la route. » La santé ? « Les éléments de preuve concernant les effets globaux sur la santé (c’est-à-dire la mise en balance des effets négatifs et positifs présumés) ne sont pas concluants… »

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1 septembre 2018

Prélèvement à la source...

1 septembre 2018

Erdeven - Morbihan

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Photos prises avec une Gopro - Jacques Snap

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1 septembre 2018

La popularité de Macron dévisse sévèrement

macronPar latribune.fr

 [Sondage] Deux tiers des Français ont désormais une mauvaise opinion d'Emmanuel Macron. Selon le dernier baromètre exclusif BVA-La Tribune-Orange-RTL, le président de la République gagne 8 points d'opinions défavorables entre le mois de juillet et le mois d'août, battant ainsi un son record d'impopularité.

La rentrée politique s'annonce compliquée pour Emmanuel Macron. Après un début d'été très tendu pour l'exécutif dans le contexte de l'affaire Benalla, la chute de popularité se poursuit. Selon le dernier baromètre exclusif BVA-La Tribune-Orange (*), le chef de l'Etat perd 6 points d'opinions favorables après avoir connu une relative stabilité autour de 40% depuis le mois de mars. Les répondants ayant une mauvaise opinion de l'ancien ministre de l'Economie sont également en progression en août pour atteindre 66% contre 59% en juillet.

Record d'impopularité chez les plus jeunes et les plus précaires

La part des mauvaises opinions a quasiment doublé depuis le début du mandat d'Emmanuel Macron passant de 35% à 66%. Ce résultat marque un record d'impopularité pour le locataire de l'Elysée. Dans le détail, c'est notamment auprès des Français les plus jeunes et les plus précaires que les baisses sont marquées. Ainsi, les bonnes opinions à l'égard du chef de l'Etat baissent de 10 points chez les moins de 35 ans (34%), de 6 points chez les ouvriers (-6 points, 17%), de 6 points chez les personnes ayant un niveau d'études inférieur au bac (-7 points, 22%) et de 9 points chez les membres de foyers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.500 euros (-9 points, 27%).

Sur le plan politique, Emmanuel Macron semble pâtir d'un discrédit lié à la démission de Nicolas Hulot autant que d'une remobilisation de l'opposition sur fond d'affaire Benalla. Il perd en effet 18 points de bonnes opinions chez les sympathisants Europe-Ecologie-les-Verts (21%) de même que 6 points chez les sympathisants Les Républicains (37%) et 11 points chez les sympathisants du Rassemblement national (9%). L'analyse des raisons avancées par les Français pour expliquer leur opinion montre que les jugements positifs à l'égard d'Emmanuel Macron reposent dans une grande mesure sur son volontarisme dans un climat hostile.

Contrecoup pour Edouard Philippe

En août, 38% des Français déclarent avoir une bonne opinion d'Edouard Philippe en tant que Premier ministre contre 61% qui en ont une mauvaise opinion (+7 points). Edouard Philippe voit également sa part de soutiens dans l'opinion se réduire, un résultat qui le positionne de façon intermédiaire, au dessus des mesures réalisées après 16 mois à Matignon pour Alain Juppé (31% en septembre 96) ou Jean-Marc Ayrault (29% en septembre 2013) mais un cran en dessous des niveaux de François Fillon (55% en septembre 2008) et, plus loin dans le temps, de Pierre Mauroy (46% en septembre 1982). C'est auprès des moins de 35 ans (-13 points, 38%), des ouvriers (-7 points à 18%), des ruraux (-8 points, 35%) et des sympathisants Europe-Ecologie-les-Verts (-10 points, 29%) que la baisse des bonnes opinions concernant le chef du gouvernement est la plus marquée.

Budget 2019 : les Français partagés

Les Français se montrent assez tranchés concernant les mesures qui pourraient être retenues dans les orientations budgétaires pour 2019. Ils sont notamment 71% à être favorables à la dégressivité des allocations chômage des hauts cadres proposée par Aurélien Taché (LREM) et 62% à la suppression des cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Ils sont plus partagés en ce qui concerne le quasi-gel de prestations sociales comme les allocations familiales (45% y sont favorables) et les APL (44%) et se montrent également divisés sur la suppression de 4.500 postes de fonctionnaires en 2019 : 44% y sont favorables et 55% y sont opposés. Cette dernière mesure fait moins débat auprès des salariés du public : 70% y sont opposés. En revanche, ils sont plus hostiles sur la réduction du nombre d'emplois aidés (38%) ou la hausse limitée des pensions de retraite (34% de favorables, 75% des retraités y sont opposés), signe d'une opinion probablement rigidifiée sur le sort des retraités.

Une politique jugée "injuste et inefficace"

Seuls 28% des Français considèrent que la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement est juste et 27% qu'elle est efficace. En septembre 2013, 28% des Français considéraient que la politique menée par François Hollande et le gouvernement était juste et ils n'étaient que 21% à la juger efficace. En croisant les opinions sur la justice et l'efficacité perçues de la politique menée par l'exécutif, il se dégage que seuls 24% des Français jugent cette politique juste et efficace contre 68% qui l'estiment injuste et inefficace.

Nicolas Hulot voit sa cote d'influence progresser

Nicolas Hulot voit sa cote d'influence progresser et conforte sa 1re place au classement des cotes d'influence (38%, +3 points) Après avoir annoncé mardi sa démission du gouvernement, Nicolas Hulot demeure central dans le paysage politique. 38% des Français souhaitent qu'il ait davantage d'influence dans la vie politique française, un score qui progresse de 3 points et le place nettement en tête du classement des cotes d'influence des Français, nettement devant Xavier Bertrand et Alain Juppé qui occupent, ex-aequo, la deuxième position (30%) devant Marion Maréchal et Jean-Yves Le Drian (29%).

Méthode : enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 29 au 30 août 2018. Echantillon de 1.040 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.

1 septembre 2018

Festival de Deauville

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Deauvilleofficial : Around Sandrine Kiberlain - , president of the jury - Sarah Giraudeau, Alex Beaupin, Leila Slimani, Leila Bekhti, Sabine Azema, Stephane Brizé, Xavier Legrand, Pierre Salvadori.

1 septembre 2018

Stéphane Bern et les politiques...

https://www.youtube.com/watch?v=LdyZdxAjlzU

1 septembre 2018

Serge Gainbourg / Jane Birkin - "La décadanse"

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1 septembre 2018

Prélèvement à la source : les quatre risques qui font hésiter l’exécutif

Par Adrien Sénécat

Emmanuel Macron a laissé entendre jeudi que la mesure, qui doit entrer en vigueur en janvier 2019, pourrait être reportée.

Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu doit entrer en vigueur en janvier 2019… à moins que le président de la République, Emmanuel Macron, n’y mette son veto in extremis. « J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme, mais j’ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore avant de donner une directive finale », a-t-il déclaré, jeudi 30 août, à Helsinki, en Finlande.

Preuve que la mesure, déjà reportée de 2018 à 2019 par précaution, inquiète encore au sommet de l’Etat. Voici pourquoi.

1. Doutes sur sa compatibilité avec le système français

Jusqu’à présent, les contribuables payaient à l’administration fiscale, au cours d’une année donnée, leur impôt sur les revenus perçus l’année précédente.

Le prélèvement à la source change deux choses : l’impôt sera directement prélevé sur la fiche de paie des contribuables (c’est l’employeur qui collectera la somme et la reversera à l’Etat) et le décalage d’un an entre revenus et prélèvements sera supprimé. C’est-à-dire qu’en 2019, on paiera ses impôts pour l’année 2019.

Selon le ministère de l’économie, ce nouveau système a un intérêt fondamental : « Pour celles et ceux qui connaissent des changements de situation financière et familiale, l’impôt s’adaptera plus vite. » Il sera en effet possible à « tout moment » de signaler à l’administration, par exemple, un changement d’emploi ou de situation familiale, susceptible de faire varier l’imposition, pour que le taux de prélèvement soit ajusté.

Derrière ce principe général, la situation réelle est toutefois un peu plus complexe. Le calcul de l’impôt sur le revenu ne prend pas seulement en compte les revenus du travail et la composition du foyer, mais une multitude de critères (par exemple, les revenus financiers ou immobiliers). C’est pourquoi la traditionnelle déclaration d’impôts, à faire au printemps, sera maintenue. Par exemple, celle qui sera faite entre avril et juin 2019 prendra en compte les revenus de 2018 et permettra à l’administration fiscale d’ajuster le taux d’imposition des contribuables à la rentrée.

Il existera donc toujours des décalages entre la situation réelle des Français et leur imposition. Le cas des services à domicile (jardinage, aide ménagère…) et les frais de garde d’enfant, qui ouvrent droit à des avantages fiscaux, l’illustre assez bien. Ces avantages ne seront pas pris en compte en temps réel dans la formule retenue : il faudra attendre l’été suivant une année donnée pour que l’administration fiscale prenne en compte ces sommes.

Par exemple, un ménage qui fait appel à une assistante maternelle agréée pour la garde d’un enfant en 2018 devra attendre l’été 2019 pour bénéficier du crédit d’impôt correspondant. Dans certaines situations, dont celle-ci, il est prévu qu’un acompte, c’est-à-dire une avance de 30 % du crédit d’impôts, soit versé en janvier par le fisc pour combler en partie l’écart de trésorerie. Mais attention : celui-ci sera calculé sur les sommes versées deux ans plus tôt. Par exemple, en janvier 2019, l’acompte sera calculé sur les dépenses engagées en 2017 et il faudra attendre la fin de l’été pour que celles de 2018 soient prises en compte. Vous suivez ?

Si le prélèvement à la source est appliqué dans de nombreux pays, comme en Belgique, certains observateurs le considèrent inadapté au modèle français du fait de la nature de notre système, où l’impôt est calculé à l’échelle du foyer et surtout en prenant en compte une multitude de situations particulières.

2. La peur d’une incompréhension des contribuables

Partant de cette situation, la crainte du gouvernement est que la réforme soit mal comprise, et donc mal acceptée par les contribuables. C’est ce qu’a laissé entendre M. Macron lorsqu’il a déclaré, jeudi, avoir besoin « d’une série de réponses très précises et d’être sûr de ce que nos concitoyens vivront » lors de l’entrée en vigueur du nouveau système, « si on le met en place ».

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a multiplié ces derniers mois les interventions médiatiques pour tenter d’expliquer la réforme et de déminer les craintes. Son ministère a multiplié les documents et les vidéos pour tenter d’apporter des réponses aux contribuables.

Reste que si le calendrier d’entrée en vigueur du prélèvement à la source est maintenu, les contribuables verront du changement sur leur fiche de paie fin janvier 2019. Concrètement, leur salaire sera grevé du montant mensualisé de leur impôt tel qu’il a été estimé par l’administration fiscale.

Sauf que, malgré toutes les précautions prises par l’administration, cette estimation est toute relative. Selon la multitude de cas particuliers possibles, il pourra y avoir des écarts entre le montant demandé chaque mois en début d’année et l’impôt réellement dû. Cette différence sera régularisée grâce à la déclaration de revenus du printemps, mais il y a là matière à incompréhension, voire colère, le temps que les citoyens s’habituent au nouveau système.

Ceux qui paieront « trop » en janvier, par exemple, pourront ainsi penser que leur impôt a augmenté et s’estimer lésés par le gouvernement. Dans ce contexte, la tenue des élections européennes en mai 2019, quelques mois seulement après l’entrée en vigueur de la réforme, n’est peut-être pas étrangère aux réticences du chef de l’Etat.

3. Le risque d’un effet négatif pour la croissance

L’autre grande crainte du gouvernement serait de voir le prélèvement à la source brouiller les repères des contribuables en matière de revenus, en particuliers les 40 % de ménages qui ne sont pas mensualisés. C’est-à-dire que le fait de recevoir une fiche de paie amputée du montant de l’impôt perturbe leurs habitudes et les incite à moins dépenser, par précaution. Si ce comportement était largement répandu, cela pourrait avoir des conséquences négatives sur l’activité économique – de quoi inquiéter après un été où l’économie française a ralenti (notamment les prévisions de croissance qui ont été revues à la baisse).

Jusqu’ici, le ministre Gérald Darmanin a balayé l’argument : « Chaque année, 3 à 4 milliards d’euros sont bloqués parce qu’une partie des 40 % de contribuables qui ne sont pas mensualisés a tendance à surépargner en prévision des impôts futurs. Cet argent va être débloqué », assurait-il au Journal du dimanche en avril.

Au crédit du gouvernement, on peut aussi ajouter le fait que moins d’un foyer sur deux est redevable de l’impôt sur le revenu (44 % des ménages en 2016, selon le ministère de l’économie) et qu’au total 90 % des contribuables s’acquittent d’un impôt équivalent à 10 % de leurs revenus ou moins. Cela veut dire que les écarts entre le montant estimé au départ des impôts et la somme réelle devraient être limités à une faible fraction du revenu pour le commun des contribuables.

Il est aussi vrai qu’en théorie, le calendrier de paiement de l’impôt prélevé à la source est plus favorable à la trésorerie des ménages que la mensualisation et le paiement par tiers actuels. Prenons le cas fictif d’un foyer qui doit payer 1 000 euros d’impôts par an, en supposant que l’estimation de son impôt correspond à la réalité :

Avec la mensualisation actuelle, il doit payer 100 euros par mois, de janvier à octobre ;

Avec le paiement par tiers actuel, il doit payer 333,33 euros en trois fois, au plus tard fin mars, fin juin et fin septembre ;

Avec le prélèvement à la source, 83,33 euros lui seront prélevés chaque mois de janvier à décembre.

Cependant, les enjeux d’un tel phénomène sont aussi psychologiques et dépendent des conditions dans lesquelles l’entrée en vigueur du nouveau système se fera. Il est donc difficile d’en mesurer la portée aujourd’hui.

4. Crainte des bugs pour les contribuables et les entreprises

Le double défi de la réforme est qu’elle doit s’appliquer à tous les contribuables, et que ce seront de surcroît les entreprises qui géreront la collecte de l’impôt. Une responsabilité supplémentaire accueillie fraîchement par le patronat.

Dans ce contexte, de possibles bugs techniques auront vite fait de placer le gouvernement sous le feu des critiques. En témoignent les échecs de précédents projets de grande envergure comme celui du logiciel de paie des militaires (Louvois) ou la tentative avortée de créer un opérateur national de paie commun à l’ensemble des agents de l’Etat.

Là encore, M. Darmanin se veut rassurant. « Il n’y a aucun bug administratif ou informatique », a-t-il affirmé sur Europe 1 mercredi. « Nous avons reporté d’un an l’année dernière, nous avons travaillé à cette réforme, j’y travaille tous les jours, les entreprises se sont beaucoup préparées à ça », a-t-il ajouté.

Les propos tenus par Emmanuel Macron en Finlande laissent tout de même entendre qu’en cas de doutes, le gouvernement pourrait reporter le projet une nouvelle fois… ou l’abandonner.

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