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Jours tranquilles à Paris
12 juillet 2006

Une cérémonie nationale pour Alfred Dreyfus

Pour le centième anniversaire la réhabilitation d'Alfred Dreyfus, Jacques Chirac présidera "une cérémonie nationale" à l'Ecole militaire à Paris le 12 juillet. Cette décision du chef de l'Etat écarte un transfert de ses cendres au Panthéon.

Tout un symbole, la cérémonie aura lieu dans la cour où Alfred Dreyfus avait été dégradé, le 5 janvier 1895. Jacques Chirac va rendre l'hommage de la République au capitaine lors d'une "cérémonie nationale" le 12 juillet à l'Ecole militaire à Paris.

"Plutôt qu'une panthéonisation, il a fait le choix d'une cérémonie nationale", a-t-on expliqué mercredi dans l'entourage du président, sans préciser ce qui a motivé ce choix. L'idée d'un transfert de la dépouille de cet officier juif alsacien, injustement accusé de trahison en faveur de l'Allemagne, a fait récemment son chemin à l'occasion du centième anniversaire de sa réhabilitation. Le ministre de la Défense du gouvernement de Lionel Jospin, Alain Richard, avait déjà fait poser une plaque commémorative dans l'Ecole militaire.

"Une effroyable erreur judiciaire"

Jacques Chirac "rendra ainsi hommage à l'homme, au soldat, au patriote victime d'une effroyable erreur judiciaire. Il expliquera aussi qu'à travers l'affaire Dreyfus, c'est la République et les valeurs sur lesquelles elle est fondée qui s'enracinent dans la société française", a-t-on souligné dans son entourage.

"L'Affaire Dreyfus" a déchiré l'opinion française pendant plus d'une décennie sur fond d'antisémitisme et de conspiration politico-militaire jusqu'à sa réhabilitation en juillet 1906. De 1894, date de l'arrestation et du premier procès du capitaine Dreyfus, au 12 juillet 1906, date de l'arrêt mettant fin judiciairement à l'Affaire, pas moins de douze années se sont écoulées, au cours desquels Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l'emprisonnement et le bagne, avant d'être réhabilité.

"L'héritage républicain"

L'ancien ministre socialiste Jack Lang (PS) a été un des premiers à suggérer qu'Alfred Dreyfus soit transféré au Panthéon, afin de distinguer "la résistance à l'oppression et à l'injustice, le combat pour le respect et la dignité". Le ministre de la Justice Pascal Clément s'était lui aussi récemment déclaré favorable à un tel geste qui serait "une seconde réhabilitation". Arrière-petit-neveu du capitaine, l'ex-ministre Olivier Stirn a fait de son côté une démarche dans le même sens auprès de Jacques Chirac.

C'est par décret présidentiel qu'est décidée l'entrée d'une personnalité au Panthéon, une ancienne église du Vème arrondissement devenue haut lieu de mémoire où la "patrie reconnaissante" honore ses "grands hommes".

L'un des plus ardents défenseurs du capitaine Dreyfus, Emile Zola, qui avait lancé le célèbre "J'accuse...!" à la une de L'Aurore, le 13 janvier 1898, repose d'ailleurs au Panthéon depuis 1908. Selon l'historien Jean-Jacques Becker, professeur émérite à Paris-X Nanterre, "L'Affaire" appartient aujourd'hui à "l'héritage républicain", par-delà le clivage droite-gauche. Elle est "un des moments où s'est construite l'identité française",

la France puisant dans cet épisode un argument pour se voir comme "porte-parole de la justice à travers le monde".

http://www.actuphoto.com/photographie_3538

dreyfus

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