Annette Messager au Centre Pompidou

8 juillet 2007

Le visiteur est saisi, dès l'entrée dans le Centre Pompidou, par l'étrange ballet que lui offre l'installation imaginée par l'artiste pour le Forum: La Ballade de Pinocchio à Beaubourg, De gigantesques fragments de corps humain en skaï rembourré, emprisonnés dans de grands filets noirs, semblent tomber en chute libre dans l'ouverture du Forum jusqu'au niveau inférieur, Un amas de traversins les accueille, à travers lequel déambule un petit personnage de bois allongé paresseusement sur un polochon, traîné le long d'un« ring », Il s'agit de Pinocchio, dont l'apparition remonte au projet Casino, réalisé pour la Biennale de Venise de 2005, Pinocchio, à mi-chemin entre l'animé et l'inanimé, le mort et le vivant, est particulièrement emblématique du travail de l'artiste, Ici, le rêve du petit pantin de devenir un être humain semble s'incarner sous nos yeux, L’œuvre entre en résonance avec le bâtiment qu'elle traverse de haut en bas, comme si l'artiste assimilait ce dernier à un organisme vivant.

Annette Messager
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L’idée de circulation a d'ailleurs présidé à l'élaboration de ce qu'Annette Messager considère comme le point de départ de l'exposition : le laissez-passer 2007, créé spécifiquement pour le Centre, et qui permet d'accéder librement à tous les espaces,

La carte lenticulaire qu'elle a imaginée donne à voir alternativement, selon le mouvement que l'on imprime à son poignet, les mots «Laissez passer» ou «Laissez pisser», Loin d'être une simple boutade, ce jeu sur les mots - qui habite toute l'œuvre - souligne le lien entre le bâtiment et les fonctions corporelles, le flux et les fluides, Il condense dans un registre minuscule des préoccupations fondamentales dans le travail de l'artiste, centré sur la question du corps,