Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
11 juillet 2007

Ma première visite à l’intérieur du bidonville que je vois quotidiennement de la fenêtre de mon bureau

Hier 10 juillet 2007

A 17h15 mes accompagnateurs étaient au rendez-vous : une jeune réalisatrice qui tourne un reportage sur les Roms, un cameraman et un autre jeune homme qui va partir en Roumanie SANY0082detwebtrès bientôt pour réaliser un reportage audio et qui espère retrouver là-bas certaines familles qui ont vécu sur le site de St Denis. En effet, régulièrement ces familles de Roms retournent au pays quelques mois dés qu’ils ont amassé assez d’argent pour y vivre quelques temps.

C’était la première fois que j’entrais dans un bidonville : une place centrale, des « rues » adjacentes, quelques véhicules déglingués garés le long de cabanes en contreplaqué. Une femme s’affairait à faire la cuisine dehors sur un bidon de tôle coupé en deux en guise de cuisinière, des fils pour étendre le linge traversaient les ruelles (comme à Naples) et de ci de là des caddies auxquels il manquait une ou deux roues, sans compter de la ferraille épars à même le sol. DSC_0821web_copieAssis sous une tonnelle en fibre de verre, trois hommes étaient à l’abri de la pluie qui redoublait d’intensité. Ils étaient assis sur un canapé en piteux état et fumaient des cigarettes que l’un d’eux, nouvel arrivé, offrait volontiers. Il avait acheté le paquet de cigarettes en Roumanie au prix d’un euro et cinquante centimes. Il tentait de s’adapter à son nouveau chez soi puisqu’il était en France depuis seulement une semaine. Accueillants, souriants, ces trois hommes nous offrirent leurs places et l’un d’eux à grand renfort de « Chef ! Chef ! » me tendit une chaise pour m’y asseoir en attendant que la pluie cesse. Quelques mots roumains, beaucoup d’échanges de sourires et nous voilà qui partions à nouveau à travers ce village de planches, de tôles ondulées, de détritus de toutes sortes, pataugeant dans les flaques d’eau boueuse que la météo capricieuse de ce mois de juillet se plaisait à alimenter régulièrement par des averses aussi subites qu’intenses.

Notre interprète n’était pas là et nous avions de la peine à communiquer avec ces personnes déracinées qui nous souriaient sans cesse. Les enfants, plus spontanées s’étaient jetés sur moi lorsque j’avais sorti mon appareil photo et me réclamaient sans cesse de les prendre en photo. DSC_0880web_copieChacun paradait devant une épave de voiture ou posait figé dans des postures souvent agressives comme pour mieux montrer que du haut de leur treize voire quatorze ans à peine, c’était déjà des hommes. Après les téméraires garçons, vint le moment des filles. Plus réservées elles sont intervenues après les caïds du groupe et m'ont demandè de les photographier elles aussi, ce que je fis avec soulagement, heureux de m’être débarrassé de la sorte de deux impétueux adolescents qui me harcelaient pour leur « tirer le portrait » encore et encore…. Parmi ces jeunes filles, une toute jeune me fit signe par gestes qu’elle voulait elle aussi poser devant mon appareil. Elle avait à peine cinq ans, si belle et si timide. Je fondis devant cette beauté au regard si pur. C’est à elle que je dédie ce billet. Elle n'a pas choisi de vivre dans la misère...Quel avenir pour cette enfant qui ne demande qu'à apprendre, vivre et aimer ?

JS

Pour en savoir plus, voir la catégorie "Terrain vague St Denis"

Liens : http://parada.france.free.fr/pages_fr/parada_france/documentation.htm

http://parada.france.free.fr/


DSC_0856web_copie

Publicité
Commentaires
Publicité