Jean François Jonvelle (photographe +) à la galerie Dina Vierny
36 rue Jacob - 75006 Paris. exposition jusqu'au 31 juillet 2009.
Jean-François Jonvelle est né en 1943 à Cavaillon. Plus
tard, il vendra ses célèbres melons pour s'acheter un Hasselblad. Pas d'études dignes de ce nom, juste un certificat. Il prend
ses inspirations ici et là, dans la peinture chez Balthus, Bacon, Schiele, mais
sa vraie culture vient du cinéma avec Mankiewicz, Lubitsch, Fritz Lang, Orson
Welles, Arthur Penn, Minnelli, Hitchcock, Marcel l'Herbier, Tourneur, plus
récemment "Brazil" de Terry Gilliam qu'il avouait avoir vu onze fois.
Son film préféfé : "Jules et Jim" de François Truffaut. En 1959, c'est Georges Glasberg, photographe, qui l'initie à
la photo en lui faisant faire le tour de France des cathédrales, une passion
pour la photo qui ne le quittera jamais. A l'âge de 20 ans il devient
l'assistant du photographe américain Richard Avedon. Il est ensuite devenu
indépendant, travaillant toujours autour des femmes. Sa petite sœur, sa maman dont il a toujours été très
proche, et sa grand-mère seront ses "premières victimes
consentantes". Première muse et complice, Tina Sportolaro qu'il rencontre
en 1982 et avec qui il réalise quelques-unes de ses plus belles images. Viendra
Béatrice en 1985. Puis Maud Marker, qui contrairement aux autres femmes avec
lesquelles il partagera des moments de vie, n'a pas envie d'être prise en
photos. Elle, en tailleur Chanel rose bonbon, lui en jeans et baskets. Elle est
l'opposé des femmes qui l'attirent habituellement. Elle s'occupe des castings,
le conseille dans ses choix et devient son agent jusqu'en 2000. Il disait volontiers que son sujet préféré était les femmes
qu'il aimait. Il est notamment l'auteur des photos de la campagne de pub qui avait
révolutionné l'affichage publicitaire dans les années 80 "Demain j'enlève
le bas". Il avait publié en 1998 un album de photos qui était une
sorte d'encyclopédie du décolleté, intitulé "balcons" et se décrivait
lui-même comme "un obsédé sexuel sentimental, un voyeur né".
"Quand je photographie une femme, avait-il dit, je veux qu'elle sache
qu'elle est la plus belle de la terre, parce qu'une femme qui se sent belle est
vraiment la plus belle femme du monde. Mon bonheur, c'est aussi de n'avoir
jamais entravé ma liberté, ni perdu ma fraîcheur, mon instant". Il nous a quitté le 16 janvier 2002.