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Jours tranquilles à Paris
26 mai 2013

Festival de Cannes (hier soir) - "La Venus à la fourrure" de Roman Polanski

Pour ce onzième jour de la 66ème édition du Festival de Cannes, de nombreuses personnalités s'étaient réunies sur les marches du Palais autour d’Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, les acteurs du film La Vénus à la Fourrure de Roman Polanski.

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Roman Polanski, maître ès dérision avec sa “Venus à la fourrure”

Festival de Cannes 2013 | Adapté d'une pièce de Broadway (et non directement du roman de Sacher-Masoch), le film de Roman Polanski met en scène Emmanuelle Seigner en actrice dominatrice et Mathieu Amalric en metteur en scène infatué. “La Venus à la fourrure” était le dernier film présenté en compétition.

Dès les premières secondes, la musique d'Alexandre Desplat, grinçante, grotesque, rappelle celles que composait pour les premiers films de Roman Polanski son compatriote, Krzysztof Komeda ; elle instaure immédiatement un climat de cauchemar, de dérision absolue... Accentuée par une pluie de cinéma et des éclairs de studio qui zèbrent cette rue artificielle et ce théâtre décati dont les portes semblent s'ouvrir toutes seules, comme par magie.

A l'intérieur, un metteur en scène vitupère contre les actrices, ces bêtasses, ces pétasses qui, toute la journée, se sont succédées, plus nulles les unes que les autres. Pas une pour interpréter correctement la Wanda de Sacher-Masoch, l'héroïne de La Vénus à la fourrure, qu'il vient d'adapter pour le théâtre. Et ce n'est pas cette retardataire qui risque de le faire change d'avis. Elle s'appelle Vanda comme l'autre, bon, d'accord, mais elle est excentrique, gouailleuse et grossière. Non, elle est vulgaire, carrément vulgaire. Vulgaire à tomber... Bizarre, tout de même : cette dinde inculte, contrairement à ce qu'elle prétend, a lu le roman de Sacher-Masoch. Pour l'aider à lui donner la réplique, elle l'habille d'une veste – achetée aux Puces – dit-elle – qui semble aussi ancienne que le roman. Et surtout, dès lors qu'elle joue le rôle, elle se métamorphose en créature distinguée, fine, mystérieuse... Comment ? Pourquoi ?

Une fois de plus, Roman Polanski tourne un huis-clos. Répulsion, à ses débuts, Carnage, tout récemment, en étaient de vrais. Mais, lorsqu'il tourne en extérieurs, comme dans Cul-de-sac, jadis, ouThe Ghost Writer, il y a peu, il 'arrange pour raréfier l'espace, pour faire se heurter ses personnages contre des murs invisibles. Triomphe à Broadway, la pièce de David Ives (un affrontement, un rien convenu, entre un metteur en scène et une actrice) ne semble pas terrible : théâtrale au mauvais sens du terme. Mais Polanski s'en sert pour fustiger joliment les petites vanités et les grandes pédanteries de la société du spectacle. Son sujet, il s'en fiche un peu. Ces histoires de SM, cette « vénus à la fourrure » et l'ado Sacher-Masoch jouissant des coups de fouets donnés par sa vieille tante, ça le fait sourire. Visiblement. Mais tout ça conforte l'idée qu'il s'est toujours fait de l'humanité souffrante et de ces êtres vulnérables, fragiles et vaguement ridicules qu'il a peint dans ses comédies satiriques (What !) et ses contes noirs (Le Locataire). Comme tous ses autres personnages, ceux de Lune de fiel ou de La Neuvième Porte, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric s'affrontent, s'humilient, détonent et s'étonnent, s'offrent et se refusent, changent d'avis, de rôle et de sexe...

Dans Cul-de-sac, déjà, Françoise Dorléac maquillait et travestissait Donald Pleasence ; il finissait le film, recroquevillé en fœtus sur une plage, appelant au secours sa première épouse, sa seconde maman.... Là, un metteur en scène fat et misogyne, se retrouve, travesti, lui aussi, cloué à un poteau de torture, face au personnage qu'il a inventé et qui, soudain, se venge. La misanthropie de Polanski est, donc, intacte. Son sens de la dérision, aussi... Source : site Telerama . Pierre Murat

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Qui va se voir décerner la palme du sexisme? Peut-être François Ozon pour avoir considéré que la prostitution était «le fantasme de beaucoup de femmes». Ou Roman Polanksi, le réalisateur franco-polonais qui, hier, lorsqu'il présentait à la presse son nouveau film, La Vénus à la fourrure, a lui aussi dévoilé «sa» vision des femmes. 


«Je pense que cette tendance à vouloir mettre les hommes et les femmes à égalité est purement idiote, a-t-il déclaré. Je pense que c'est le résultat (...) des progrès de la médecine. La pilule a beaucoup changé les femmes de notre temps, en les masculinisant». Et d'ajouter que «tout cela chasse le romantisme de nos vies, et c’est bien dommage».


Un avis personnel qui a choqué la Croisette et les réseaux sociaux. «La pilule masculinise les femmes dit Polanski. C'est sûr. Le droit de vote aussi d'ailleurs, on devrait le supprimer», ironise même la féministe Caroline de Haas, et ancienne conseillère de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem.


D'autres twittos sont allés plus loin, et comparé la vision du «romantisme» de Polanski à ses déboires judiciaires. Il est poursuivi aux Etats-Unis pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure. Quant à Emmanuel Seigner, sa compagne et muse qui incarne dans La Vénus à la fourrure une actrice sado-masochiste, elle n'a pas encore réagi aux propos de Roman Polanski, qui apprécie visiblement d'être au coeur du scandale.

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