Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
6 novembre 2013

Helene Bailly Gallery - Denis Rouvre (photographe)

1381536_530963100317854_425905908_n

Helene Bailly Gallery : Denis Rouvre, Kanak

L’art de la guerre commence avec l’affirmation d’un regard. Résister, c’est ne pas baisser les yeux. Depuis l’autre bout du monde, depuis l’autre bout de la France, depuis la commune de Canala, à trente kilomètres au nord de Nouméa, Toawani , Basile Kaitchou, Toawani Moasadi, Franck Tomedi, Ezekia Diake nous regardent dans les yeux. Ils se présentent face à l’objectif du photographe. Ils sont fils et filles de la terre kanak.

Leurs visages ont les couleurs de l’argile séché et du bois. Leurs cheveux sont de broussailles. Ce sont des hommes et des femmes paysages. Il y a de l’arrogance dans ces prunelles chargées au noir. Des braises de tristesse aussi. Une larme d’amertume. Le noir de la violence et des exploits indé- pendantistes est passé, mais ces regards portent encore le flambeau d’une inflexible insularité.

La brutalité de leurs traits corrobore la brutalité de la vie et de l’histoire. Les vieux sont fracassés. Les jeunes sont revendicatifs. Les valeurs des uns ne coïncident plus forcément avec celles des autres. Ils sont de Canala et d’outremer. Ils sont rebelles et vaincus. Héros et renégats. Solidaires et claniques. Enracinés et sans repères. Ils nous regardent depuis les lointains. Nous les voyons pour la première fois.

Publicité
Commentaires
Publicité