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Jours tranquilles à Paris
24 août 2014

Les rayures, rayées de la plage ?

Si certaines stations balnéaires, comme Dinard ou Trouville, perpétuent la tradition des rayures, leur vieille romance avec la mer bat de l’aile, constate l’historien Michel Pastoureau. C’est dommage car elles ont longtemps constitué un attribut familier du bord de mer. Elles y foisonnaient sous le Second Empire et à la Belle Époque, et y étaient encore très présentes dans les années 1950. Bien des étoffes demeuraient rayées, associant le plus souvent le blanc et une autre couleur : maillots et serviettes de bains ; tentes et parasols ; jouets de plage et marinières des enfants ; ballons et cerfs-volants… Puis les rayures se sont faites rares, victimes des années 1970, de leurs couleurs criardes et de leurs motifs à fleurs, exotiques ou « psychédéliques ». Pour ma part, j’ai mal vécu la mode de ces années-là : palette agressive, vulgarité tapageuse, philosophie de pacotille. Le lien entre la mer et la rayure est ancien. Dès le XVIe siècle, des documents montrent des « gens de mer » en habit rayé. Trois siècles plus tard, les simples matelots (les « zèbres ») se reconnaissent à leurs rayures, les officiers n’en portant pas. Progressivement, on passe de la haute mer au bord de mer et, à l’horizon des années 1860-1880, la plage se couvre de rayures. Mais on les rencontre aussi sur les chemises, sousvêtements, tenues de nuits. Plus tard, caleçons, pyjamas, serviettes de toilettes, maillots sportifs. Pendant des siècles, les étoffes qui touchaient le corps nu devaient être absolument blanches, pour des raisons hygiéniques et morales. À la fin du XIXe siècle, on est passé lentement du blanc à la couleur, en utilisant deux relais : les teintes pastel (des « presque couleurs ») et les rayures, qui ont ainsi connu leur apogée entre 1880 et 1960. Article de Michel PASTOUREAU.

culotte-de-maillot-de-bain-a-rayures-fluos-pas-cher

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