La très chic Deauville s’habille en Armor-Lux

La station balnéaire la plus huppée de Normandie a confié au Breton Armor-lux le soin de créer une ligne de vêtements à son image. Chaque marque fera valoir la notoriété de l’autre.

« Nous sommes, lui et moi, très contents de la marque de l’autre ! » Philippe Augier, maire de Deauville, résume en une formule son état d’esprit pour évoquer le partenariat qu’il vient de nouer avec Jean-Guy Le Floch, patron d’Armor-lux. Le 30 avril prochain, il présentera dans sa ville une ligne complète de vêtements. Une cinquantaine de pièces, à la fois sobres et chics. C’est la collection « Deauville par Armorlux ».« J’ai eu la volonté de développer une politique de marque » explique l’élu. Deauville est une marque protégée. Récemment encore, des marques de prêt-à-porter utilisaient, sans autorisation, le nom pour valoriser certains vêtements.

Clochermerle régional

« Si on veut bien se protéger, il faut développer la marque. » Restait à trouver un partenaire ayant à la fois les capacités et la volonté de s’engager dans le projet.« Avec Jean-Guy Le Floch, ça s’est très bien passé. Son esprit d’entrepreneur m’a séduit. Deauville est une marque forte. Armor-lux aussi. » L’industriel quimpérois s’est mis au travail, faisant appel à la styliste Nelly Rodi. Une Bretonne de cœur, fondatrice, dès les années 1990, de Création Bretagne, une association qui se proposait de créer une esthétique moderne à partir de la tradition bretonne, vestimentaire notamment. Une vingtaine d’entrepreneurs et créateurs y adhéraient, dont JeanGuy Le Floc’h. Il a fallu définir le style, créer un univers qui colle avec l’image de la station balnéaire normande.« Un travail passionnant, analyse Philippe Augier.C’est notre première collection ! » Une collection qui sera rapidement mise en vente dans les boutiques Armor-lux. En France et à l’étranger. «Deauville est une très belle marque. Particulièrement pour conquérir des marchés étrangers » souligne Jean-Guy Le Floch. Le festival du cinéma américain, l’univers du cheval, autant de pôle d’intérêts internationaux.« Nous identifions la marque Deauville comme une arme pour conquérir des marchés au Japon, aux États-Unis, dans des pays du Moyen-Orient. C’est aussi un plus indéniable pour notre image. » Le prix de cet accord ? Armor-lux verse des royalties annuelles à Deauville ainsi qu’un pourcentage sur le chiffre d’affaires. Comme pour toute licence de marque. On est loin du Clochemerle régional qui s’est joué lorsque Philippe Augier a été interrogé sur la pertinence de ce partenariat par l’association « Demain la Normandie ». Au pays de Saint-James, qui fait lui aussi des rayures, l’arrivée d’un Breton n’est pas passée inaperçue. Ni Deauville, ni Armor-lux ne s’en plaindront. Article de Jean-Pierre LE CARROU.