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Jours tranquilles à Paris
21 septembre 2015

Raúl, Fidel et l’Église catholique

« Je lis tous les discours du SaintPère… Si le pape continue à parler ainsi, un jour, je recommencerai à prier et retournerai à l’Église catholique. Et je ne le dis pas pour plaisanter » . Les mots de Raúl, prononcés en mai dernier, à Rome, en sortant d’une rencontre avec le pape. Depuis samedi, Raúl a tenu parole. Présent ponctuellement à la messe. Citant les discours de François (lui convenant). Faut-il dès lors parler de « retour » ou de « conversion » ? L’homme fort de La Havane a trop d’intérêts objectifs à accueillir le pape pour s’aventurer sur ce chemin. Depuis la révolution de 1959, l’Église est passée par plusieurs phases. Avec, dès 1961, une répression brutale : expulsions, nationalisations des écoles privées, puis des hôpitaux. En quelques mois, le nombre de prêtres passa alors de 670 à 200. Inaugurant un long repli de l’Église qui n’en est sorti que progressivement, depuis le début des années 1990.

Des études chez les jésuites

Ce qui est certain, c’est que les frères Castro, Fidel (88 ans) et Raúl (83 ans), ont étudié chez les jésuites. « Leur mère était très pieuse ,aime raconter le cardinal Etchegaray, l’homme du premier rapprochement du Saint-Siège avec Cuba. Fidel m’en a parlé durant de longues conversations nocturnes lors de l’une de mes missions. » Les frères Castro n’ignorent donc rien des codes du pape François qui est latino-américain et jésuite comme leurs professeurs. Et contrairement à son frère Fidel, Raúl aime la famille. À plus d’un titre. Comme entourage proche au sein du pouvoir, il aime promouvoir ses enfants. Ce qui fait craindre la tentation dynastique, subtilement évoquée par le pape à son arrivée, samedi. Toutefois, observe un diplomate, il y a aussi un attachement sincère. On le dit inconsolable de la perte de son épouse, en 2007. Il lui a fait construire un grand tombeau. Quelque part dans la Sierra Maestra où ils s’étaient connus au temps… de la Révolution. C’est là qu’il se fera enterrer. Les conversions tardives sont toujours possibles, mais le mythe du combattant révolutionnaire n’est pas prêt de quitter Raúl.

cubaaaa

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