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Jours tranquilles à Paris
29 septembre 2015

Poutine : ce n'est pas à Obama et à Hollande de choisir qui dirige la Syrie

Le président russe Vladimir Poutine s'en est pris lundi directement à ses homologues américain Barack Obama et français François Hollande, qui appellent régulièrement au départ du président syrien Bachar al-Assad.

"J'ai le plus grand respect pour mes homologues américain et français mais ils ne sont pas des ressortissants syriens et ne doivent donc pas être impliqués dans le choix des dirigeants d'un autre pays", a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse au siège des Nations unies à New York, après un long entretien avec le président Obama sur la Syrie.

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Une coalition contre Daech, avec ou sans Assad ?

Vaincre Daech, écarter le président syrien… Les avis des grandes nations divergent sur les modalités d’une grande intervention coalisée en Syrie pour ramener la paix et permettre le retour des réfugiés.

L’autosatisfaction américaine, après un an de frappes coalisées contre Daech, peut prêter à rire. Certes, la ville de Tikrit a été libérée, mais Mossoul et 30 % du territoire utile de l’Irak sont toujours aux mains des islamistes. Certes encore, la coalition internationale déploie 5 000 formateurs pour entraîner Ies soldats irakiens, les peshmergas kurdes et les miliciens modérés syriens, mais ces combattants se débandent régulièrement, livrent leurs équipements à ceux qu’ils doivent affronter, voire se rallient à eux. Vaincre le groupe État Islamique n’est pas donné à tout le monde. Mais puisque tout le monde veut défaire l’EI, la coalition et son leader américain vont devoir réviser quelques-uns de leurs principes cardinaux. Quitte à prendre langue avec Moscou, Téhéran, et même… Damas. C’est ce qu’a admis Barack Obama, hier, devant l’Assemblée générale de l’Onu. Pas question de soutenir « des tyrans comme Bachar al-Assad » sous prétexte que l’alternative « serait pire ». Mais pour résoudre la crise syrienne génératrice de migrations massives et de menaces terroristes à l’échelle mondiale, Washington se dit prêt à coopérer avec Moscou et Téhéran. Ces deux pays soutiennent activement Bachar dans sa lutte contre les mouvements armés qui menacent le régime syrien. Téhéran fournit des fonds et une aide militaire significative. Moscou a récemment intensifié ses livraisons d’armes, fortifiant ainsi le réduit alaouite et redonnant, grâce à l’aviation d’assaut déployée sur les aérodromes de la côte, de l’air aux troupes loyalistes dramatiquement aux abois. Des troupes qui sont les seules à combattre « réellement l’État islamique et d’autres organisations terroristes en Syrie », comme l’a martelé Vladimir Poutine à l’Onu.

Vladimir au secours d’Assad

Moscou boit désormais du petit-lait. Vladimir Poutine, écarté comme un pestiféré après l’annexion de la Crimée, a annoncé qu’il cherchait à mettre en place avec les pays de la région « une plateforme commune » contre les djihadistes ultra-radicaux de l’EI. À ces pays de la région (l’Arabie Saoudite, l’Iran, la Turquie et l’Égypte), les Russes ont ajouté les États-Unis mais ni la France ni le Royaume-Uni, pas plus que l’Allemagne dont la Chancelière appelait récemment à un dialogue « non seulement avec les États-Unis, la Russie, mais aussi avec les partenaires régionaux importants, l  Iran, des pays sunnites comme l  Arabie Saoudite ». En dépit de cette main tendue russe, Washington et certains de ses alliés n’entendent pas remettre en selle le dictateur syrien. Obama a été clair : « Il ne peut y avoir un retour au statu quo d  avant la guerre. » Londres, par la voix de Philip Hammond, le ministre des Affaires étrangères, a indiqué tolérer Bachar dans les discussions pour régler la crise, mais pas au-delà. Les Turcs insistent : « Dans cette nouvelle Syrie, il ne devrait y avoir aucune place pour Assad ou pour Daech » . Paris joue la carte de l’intransigeance : « Assad est à l’origine du problème : il ne peut pas faire partie de la solution », a redit François Hollande à l’Onu. Faut-il en déduire que Bachar al-Assad reste l’ennemi numéro un de la France mais que c’est uniquement l’EI qu’il faut bombarder ? En guise de réponse, François Hollande a révélé son « plan global : une transition politique en Syrie, l’arrêt des massacres, une action contre Daech et une aide massive pour les pays voisins ». L’essentiel, c’est bien de ramener la paix en Syrie et de permettre aux migrants d’y rentrer.

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