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Jours tranquilles à Paris
27 mars 2016

Ketchup et garde à vue : Deborah de Robertis se dénude à nouveau à Paris

Après avoir exposé sa nudité devant L’Origine du monde et L’Olympia au musée d’Orsay, l’artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis a remis le couvert en ce dimanche de Pâques, s’enduisant la poitrine de ketchup dans le cadre de la rétrospective Bettina Rheims, à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris. Une « performance » qui lui a valu une nouvelle fois 24 heures de garde à vue pour exhibition sexuelle.

Dimanche après-midi, l’artiste luxembourgeoise a livré un nouvel épisode de sa conception de l’art vivant. Après avoir posé nue devant L’Origine du monde de Gustave Courbet le 29 mai 2014, puis devant L’Olympia d’Édouard Manet le 16 janvier dernier, la Luxembourgeoise a cette fois choisi de se mettre en scène devant une photo de Bettina Rheims,  en l’occurrence un cliché montrant une Monica Bellucci lascive dans une robe de cuir rouge, renversant du ketchup sur une assiette de spaghetti.

«J’ai choisi cette photo car il m’a semblé qu’elle reproduisait tous les codes publicitaires actuels de manière littérale. Dans ma performance, je réinterprète cette photo en mettant l’institution au service de ma nudité», explique Deborah De Robertis au site brain-magazine.fr.

Postée devant la photo, la Luxembourgeoise ouvre sa robe rouge en skaï et s’enduit langoureusement le corps de ketchup, les seins couverts de simples cache-tétons, dévoilant son string à quatre pattes sur le sol, dans des positions évocatrices, « devant un public complice convié pour l’occasion », raconte le magazine Brain. L’objectif de ce happening ? « Exploser les codes des institutions culturelles », explique Deborah de Robertis au magazine Brain. «Bettina Rheims travaille sur le modèle féminin en tant que photographe, moi je travaille sur la perception de ce modèle mais en tant que performeuse. J’ai voulu montrer une certaine violence liée à l’exposition du corps nu féminin dans l’espace public. Pour connaître cette tension, il faut prendre la position symbolique du modèle nu. Il faut donc être du côté de celle qui s’expose et non de celle qui expose.»

« Je refuse d’attendre comme une pute sur le trottoir »

Deborah de Robertis a rapidement fait l’objet d’une intervention – musclée – des vigiles de la Maison européenne de la photographie (MEP), avant d’être embarquée par des policiers. Cité par Brain, son avocat, Tewfik Bouzenoune, invoque « la liberté d’expression artistique » : « Matériellement, il n’y a pas d’exhibition sexuelle. Son sexe n’est pas visible. » Et d’ajouter : « En plus, les faits se sont déroulés dans un musée qui signalait que les photos exposées étaient de nature sexuellement explicite. » Après 24 heures de garde à vue, l’affaire se règlera au tribunal le 24 mai prochain.

Son « show » devant L’Olympia de Manet lui avait valu 48 heures de garde à vue et un rappel à la loi.

Deborah de Robertis entend poursuivre ses happenings,  pour contester «le système hiérarchique du monde de l’art. Je refuse d’attendre comme une pute sur le trottoir qu’un directeur de musée veuille bien reconnaître mon travail. De fait, ce n’est pas anodin que les artistes femmes soient aussi peu présentes dans le monde de l’art que dans le monde politique.»

En septembre 2015, une exposition de Deborah de Robertis avait été annulée de façon unilatérale par la direction du Casino de Luxembourg, qui avait justifié sa décision par des problèmes d’entente.

Le Quotidien / S.A.

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