Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
28 avril 2016

Pinault. Enfin son musée au cœur de Paris

Dix ans après avoir renoncé à implanter sa fondation à Paris, l'homme d'affaires breton François Pinault va installer sa collection d'art au coeur de la capitale, dans la Bourse de commerce, aux Halles. Un nouveau lieu culturel d'avant-garde qui ouvrira ses portes à l'automne 2018

Amateur passionné, François Pinault va ouvrir, fin 2018, un musée à la Bourse de commerce de Paris. Ce bâtiment prestigieux est situé au coeur de la capitale, entre le Louvre et les Halles. « Cette journée est une très belle journée », a déclaré, hier, la maire de Paris Anne Hidalgo, lors d'une conférence de presse au côté de l'homme d'affaires breton et propriétaire du Stade Rennais. « Nous avons la chance d'accueillir la collection de François Pinault dans (le) site inouï et exceptionnel qu'est la Bourse de Commerce ».

Ce bâtiment historique en rotonde va être concédé pour 50 ans à la Fondation Pinault moyennant une redevance. La fondation financera les travaux nécessaires à la transformation de l'édifice et assurera les dépenses de fonctionnement du nouveau musée, l'usage du lieu revenant à la Ville de Paris au terme de la concession.

3.500 oeuvres

« Ce projet s'installera dans le tissu culturel parisien au côté d'autres institutions publiques et privées qui oeuvrent déjà pour la diffusion de la création contemporaine », a souligné François Pinault, 79 ans, considéré comme l'un des plus grands collectionneurs d'art moderne et contemporain (3.500 oeuvres). « Ça bouge toujours, une collection de l'art d'aujourd'hui, il y a des artistes qui créent, on voit des oeuvres, (il) faut savoir sauter dessus, les acquérir, ce que ne peut pas faire une grande institution contrôlée par les États. C'est un musée en mouvement et très complémentaire des autres musées existants », a indiqué François Pinault en marge de la conférence.

Lenteurs administratives

Cette implantation devait lui tenir particulièrement à coeur après l'ouverture médiatisée dans le Bois de Boulogne, à l'ouest de Paris, de la Fondation Vuitton par son grand rival Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, fin 2014. François Pinault, fils d'agriculteur, devenu l'une des plus grosses fortunes françaises acquise notamment dans la distribution, le luxe et la finance, avait auparavant rêvé d'installer un musée sur l'île Seguin, ancien site d'une usine automobile Renault à Boulogne-Billancourt (ouest de Paris). Mais excédé par les lenteurs administratives, le Breton, natif des Champs-Géraux, près de Dinan (22), avait finalement décidé d'installer sa fondation à Venise, au Palazzo Grassi. Il a ensuite acquis, toujours à Venise, la Pointe de la Douane (ouverte en 2009), puis le Teatrino (ouvert en 2013).

Un axe Paris-Venise

« Je ne me souviens pas avoir claqué la porte, je suis amnésique, le passé ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est aujourd'hui et ce qu'on va faire demain. L'avantage d'un amateur privé un peu fou, enthousiaste, c'est de saisir les occasions quand elles se présentent », a lancé le milliardaire breton, qui imagine un « projet global » et des « synergies » avec les implantations vénitiennes, sans rien leur enlever.

Le projet architectural, qui sera présenté d'ici quelques mois, a été confié au Japonais Tadao Ando, avec lequel « j'entretiens des liens d'amitié et de complicité », a précisé François Pinault. Ce grand architecte, dont ce sera la première grande réalisation en France, est déjà intervenu sur les trois sites vénitiens et avait été retenu pour le projet avorté de l'Île Seguin. La Bourse est composée d'un grand vide central couvert de la première coupole en fer et fonte de grande portée du début du XIXe siècle et entouré de deux niveaux de galeries.

Un timing serré

Un auditorium sera créé en sous-sol pour accueillir spectacles, performances, colloques... Le timing est serré, les travaux devant commencer en janvier 2017. La Bourse de commerce était la propriété de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Paris-Ile-de-France avec laquelle la Ville a procédé à un échange foncier. Selon François Pinault, le musée portera « une attention particulière à ceux qui sont habituellement éloignés de la fréquentation de l'art contemporain ». Source : Le Télégramme

Publicité
Commentaires
Publicité