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Jours tranquilles à Paris
1 août 2016

In memorem : Été 1976. Ça chauffe à tous les étages

Une première vague de chaleur avait sonné le tocsin dès le printemps : plus de 30 °C en Normandie et en Picardie les 7 et 8 mai. L’été promettait d’être chaud… En 1976, on ne parlait pourtant pas de réchauffement climatique et surtout pas le long de la Méditerranée. Car, bizarrerie de cet été-là, l’anticyclone boude la Côte d’Azur. À Nice, le thermomètre atteint péniblement les 17 °C le 26 juillet. Au Nord, en revanche, les températures grimpent avec l’aisance du Belge Lucien Van Impe, vainqueur du Tour de France cette année-là, devant Zoetemelk et l’inusable Poulidor. Durant deux semaines consécutives, du 23 juin au 7 juillet, elles atteignent ou dépassent les 35 °C sur toutes les régions du nord et du nord-ouest. Dans le bassin parisien, en Bretagne et en Basse-Normandie, le déficit hydrique est de 60 %. Des terres agricoles se craquellent. Les agriculteurs ont du mal à nourrir leurs bétails et l’armée est appelée à la rescousse pour récolter et transporter le fourrage vers les régions déficitaires. Fin août, le gouvernement décide d’un « impôt sécheresse » qui sera payé par deux millions de Français. Dans les usines, on tente de s’adapter. Une blanchisserie arrose d’eau sa verrière sous laquelle suent les ouvrières. Une autre entreprise fait débuter ses salariés à 6 h au lieu de 8 h pour bénéficier de la relative fraîcheur matinale.« Du bricolage car, tout simplement, on n’était pas préparé à ça », commente le journaliste Roger Gicquel. À l’Élysée et à Matignon, ça chauffe aussi. Le 25 août, Jacques Chirac, Premier ministre, ne supportant plus d’être mis sous l’éteignoir par le président Valéry Giscard d’Estaing, claque la porte. Le tube de l’été, cette année-là, c’est Porque te vas (Parce que tu pars…) Article de Pierrick BAUDAIS.

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