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Jours tranquilles à Paris
12 novembre 2016

Leonard Cohen. Poète de l'éternel

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Amoureux des mots comme Bob Dylan, Patti Smith ou Jim Morrison, Leonard Cohen a marqué la scène musicale de ces 50 dernières années avec des tubes repris par de nombreux interprètes, tel « Hallelujah ». Après David Bowie et Prince, c'est un autre monument de la scène musicale qui disparaît. Chanteur poète au timbre rauque reconnaissable entre mille, l'artiste canadien Leonard Cohen, qui vient de s'éteindre à l'âge de 82 ans, lègue au public une oeuvre magistrale : 14 albums et, gravés dans leurs sillons, trois fois plus de tubes repris par des interprètes du monde entier. Son dernier opus, « You want it darker », était sorti il y a à peine trois semaines. Comme un testament. Leonard Cohen, dont la spiritualité a guidé toute l'existence, y interroge, dans un murmure grave caractéristique, sa relation avec Dieu, telle une mise en scène prémonitoire de son dernier voyage. « Hineni, hineni/Je suis prêt, mon Dieu, me voici, je quitte la table », y chante, en hébreu (il était juif pratiquant), le compositeur des inoubliables « Suzanne », « So long Marianne » (1967) et « Hallelujah » (1984), qui ont bercé des générations entières. Légende mélancolique Leonard Cohen avait consacré ses années d'étudiant à la poésie, mais cette dernière ne pouvait suffire à le faire vivre. Au milieu des années 60, et après s'être aussi essayé au roman, il se lance donc dans une carrière d'auteur-compositeur. Très vite, la jeunesse post-soixantuitarde s'identifie à ses ballades noires, empreintes de mélancolie. Pendant près d'un demi-siècle, l'homme au chapeau feutre noir et costume impeccable n'aura de cesse d'exprimer, avec élégance toujours, sa déprime, son spiritualisme et ses idées de justice sociale. « Leonard Cohen était un musicien sans égal, dont l'oeuvre époustouflante et originale a touché des générations de fans et d'artistes », a écrit hier sa maison de disques, Sony Music. « Son extraordinaire talent a eu un impact profond sur un nombre incalculable de chanteurs et de compositeurs, et sur la culture en général », a, pour sa part, commenté l'Académie des Grammys qui, en 2010, lui avait remis un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. L'émotion suscitée, jeudi, par l'annonce de sa mort, survenue lundi, est si grande qu'à Montréal, la ville natale du chanteur, les drapeaux ont été mis en berne. Devant son domicile, les fans se sont spontanément rassemblés, allumant des bougies et entonnant ses succès : « Bird on the wire » (1969), immortalisée par Johnny Cash ou Joe Cocker, « The Partisan », « Seems so long ago, Nancy », et, bien sûr, l'envoûtant « Hallelujah », rendu tardivement illustre par la version de Jeff Buckley en 1994, et repris récemment par M. Pokora. Au cours des années 90, Leonard Cohen s'était retiré de la scène. Réfugié dans le bouddhisme, il avait poussé le mysticisme jusqu'à devenir moine zen en 1996. Dépouillé par son impresario, c'est plus créatif que jamais qu'il était revenu, quelques années plus tard, livrant en 2012 un douzième album, salué par la critique et une nouvelle génération de mélomanes. « Je te suivrai bientôt » Celui dont même les plus grands chanteurs d'opéra ont rarement atteint le timbre grave et incroyablement bas semblait toutefois affaibli depuis la disparition, en juillet dernier, de sa muse, Marianne Ihlen. « Je pense que je te suivrai bientôt », écrivait-il, anéanti, juste après son décès. Son agent a annoncé qu'une cérémonie d'hommage à Leonard Cohen sera organisée à Los Angeles (États-Unis), la ville où il vivait, « à une date ultérieure ». Article de  VALÉRIE CUDENNEC-RIOU

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