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Jours tranquilles à Paris
10 janvier 2017

Les 1 001 vies de Dani

Dani sort un livre de souvenirs et un double album best of. L’occasion de revenir sur une vie hors normes.

Par   Éric Bureau

Dani revient et on n’en revient pas. Elle a 72 ans ! Aussi cash qu’élégante, elle ne s’en cache pas dans un savoureux livre de souvenirs qu’elle sort en même temps qu’un double album best of, « La nuit ne dure pas ».

On n’en revient pas non plus de tout ce que Danièle Graule, fille de vendeurs de chaussures, a pu faire depuis qu’elle a quitté Castres (Tarn), sa ville natale, pour Paris, le 11 novembre 1963. Première surprise : avant de devenir l’égérie des noctambules et des rockeurs, elle a d’abord voulu être esthéticienne. « Alors que je déteste me maquiller, rigole-t-elle entre deux cigarettes grillées sur la terrasse de la boutique Agnès B. des Halles, où elle vend des fleurs depuis un an. D’ailleurs, je ne suis restée qu’une seule journée à l’école d’esthéticienne. »

C’est son premier coup de foudre qui a changé sa vie. Il s’appelle Benjamin Auger, un photographe de mode avec qui elle aura deux enfants, de qui elle se séparera et qu’elle épousera vingt ans plus tard. Avec lui, elle se lance dans le mannequinat puis dans le cinéma, tourne avec Jean-Marie Périer, Roger Vadim, Georges Lautner, François Truffaut… « J’ai rencontré Truffaut en emmenant mes fils à l’école, se souvient Dani. Et il m’a fait jouer dans la Nuit américaine ». Après j’ai refusé de tourner dans Hair et dans Emmanuelle. Pas question d’être à poil. »

Gainsbourg et Dah0 comme porte-bonheur

Riche d’une voix aussi androgyne que son physique, Dani chante « Garçon manqué » dès 1966, vend un million de disques en 1968 avec une chanson rigolote, « Papa vient d’épouser la bonne ». Meneuse de revue à l’Alcazar en plein Mai 68, chanteuse populaire — « dire qu’on me croit snob ! » — elle est sélectionnée en 1974 pour représenter la France à l’Eurovision. « Mais Pompidou meurt et la France en deuil se retire de la cérémonie, raconte-t-elle. L’année suivante, Serge Gainsbourg m’écrit  Comme un boomerang, mais la chanson est jugée trop osée pour le concours. »

Gainsbourg devient un ami. « On faisait des goûters avec nos enfants où Gérard Majax faisait des tours de magie », se souvient-elle. L’autre artiste qui lui portera bonheur, c’est Etienne Daho qui la remettra en selle en 1999 grâce à leur duo sur « Comme un boomerang ». « J’ai rencontré Etienne quand ma petite sœur est décédée. Il a soigné mon chagrin… »

Les années 1980 avaient été difficiles. « J’ai goûté à l’héroïne par curiosité et, comme je suis excessive en tout, je suis tombée dedans jusqu’au cou, sourit-elle. Si j’avais partagé la vie d’un surfeur, j’aurais fait du surf. J’ai vécu des très hauts et des très bas. Je suis une miraculée, qui fait du rab depuis longtemps. Mais même les rencontres douloureuses m’ont fait avancer. »

Les roses aussi ont sauvé Dani. Elle leur a consacré plusieurs boutiques, Au nom de la rose en 1993, D-Rose en 2000, By Dani, en 2009. « Ma passion pour les roses remonte au jardin de ma tante, sourit Dani. Grâce à Agnès B., j’ai un rendez-vous passionnant avec mes fleurs chaque jour. Les fleurs le matin, la musique l’après-midi et le soir… J’ai trouvé mon équilibre. »

« La nuit ne dure pas »  , de Dani ; compilation 2 CD, Fontana/Universal, 15,99 € ; livre Flammarion, 240 pages, 19,90 €.

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