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Jours tranquilles à Paris
23 janvier 2017

Le choc des DEUX GAUCHES

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Primaire : Benoît Hamon, arrivé en tête hier soir, affrontera Manuel Valls dimanche prochain. Deux visions opposées et un PS fracturé.

Par   Didier Micoine et Henri Vernet

Il y a déjà deux enseignements à tirer de ce premier tour de la primaire de la gauche, hier. D’abord, la fracture du PS est consommée. A travers Benoît Hamon et Manuel Valls, ce sont deux gauches qui sont face à face. Celle de l’ex-frondeur, marginalisée et même brutalisée à coups de 49.3 par le gouvernement, est arrivée en tête. Valls, dont la stature et l’expérience de Premier ministre faisaient un favori, se retrouve distancé. Et dans la perspective du second tour dimanche, sa position est d’autant plus délicate qu’après le rapide ralliement d’Arnaud Montebourg Hamon va amplifier la dynamique en sa faveur. Sur le papier, l’ancien ministre de l’Education a de bonnes chances de devenir le candidat du PS à la présidentielle. Infligeant une claque cuisante à la gauche de gouvernement… et au quinquennat de François Hollande. La « gauche passéiste » que brocardait volontiers Valls, en opposition à son réformisme social-démocrate, est bien celle qui a le vent en poupe. Peut-être parce qu’elle fait encore rêver ceux qui croient toujours à la gauche, et pas seulement en France, comme on peut le voir en Grande-Bretagne avec les travaillistes de Corbyn.

Mais, justement, le second enseignement de ce premier tour, c’est que ceux qui rêvent de gauche sont aujourd’hui nettement moins nombreux que les quatre millions de Français qui se sont mobilisés en novembre pour choisir le champion de la droite. Avec une participation qui devrait atteindre les 1,5 million de votants, le PS échappe certes à la bérézina, montre qu’il bouge encore. Mais le parti qui mobilisait près de 3 millions d’électeurs à sa primaire de 2011 sort éreinté des cinq années au pouvoir.

Pris en tenaille entre les deux nouveaux géants de la gauche, le phénomène Macron et le toujours tonitruant Mélenchon, le vainqueur de la primaire (qui devra d’abord réussir à rassembler son camp) aura sans doute bien du mal à se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Et plus encore à apparaître comme pouvant gagner l’Elysée. D’ailleurs, la question de son ralliement — en clair, de son effacement — en faveur de Macron (si Manuel Valls l’emporte dimanche) ou de Mélenchon (si le vainqueur, comme c’est probable, s’appelle Benoît Hamon) pourrait rapidement se poser.

Une certitude : quelle que soit l’issue de cette présidentielle de mai 2017, le parti fondé en 1971 par François Mitterrand n’échappera pas à une profonde recomposition. L’éloignement si symbolique de François Hollande, d’abord au théâtre puis, hier, au fin fond du désert chilien, n’est-il pas déjà un signe de décomposition ?

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