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Jours tranquilles à Paris
5 mai 2017

Dangereuse confiance

Décidément, elle n’est pas à la hauteur… Le soulagement règne chez les anti-Le Pen après la calamiteuse prestation de la cheffe du FN. Le Figaro parle d’un «naufrage», les proches de la candidate exhalent leur déception, les analystes sont unanimes à l’avoir trouvée exécrable, les sondages qui paraissent la ramènent tous au-dessous de 40%. Elle a perdu trois points dans un sondage Elabe pour l’Express et le «rolling» de Paris Match de jeudi soir lui inflige un point de moins en un jour, ce qui est beaucoup dans cet indicateur qui évolue en général par demi-points.

Dans son discours, c’est moins la violence qui a frappé que l’ignorance. Embrouillée dans les affaires monétaires, à côté de la plaque dans les attaques contre le Macron ministre (elle lui a reproché d’avoir vendu à l’étranger des chantiers navals qui appartenaient… à la Corée du Sud), désinvolte sur la retraite à 60 ans, muette sur le financement des mesures sociales, elle a tiré un feu d’artifice de boulettes, de mensonges et d’accusations gratuites.

Voilà un angle d’attaque qui réunit tout le monde : comme le suggère son père, elle n’est pas dangereuse, elle est nulle. Ce n’est pas une fasciste, c’est une flûtiste. Ce n’est pas la candidate au bras tendu, c’est un bras cassé. Ce n’est pas un casque à pointe qui trône sur son crâne mais un bonnet d’âne. Marine Le Pen se défend en disant qu’elle exprime la colère du peuple. Pauvre peuple, dont la porte-parole supposée ne connaît pas ses dossiers après un an de campagne et vingt ans de vie politique.

Alors c’est plié ? Tout le monde le pense : funeste certitude. Trump avait perdu dans les grandes largeurs ses débats contre Clinton. Il avait gagné le vote, même si les deux systèmes électoraux n’ont pas grand-chose à voir. Et en cas de victoire de Macron, tout change selon le score de la perdante : à 35% c’est un échec, à 45%, une demi-victoire. Le FN est toujours un gros ours, dont la peau n’est pas encore à vendre.

Et aussi

• La rumeur sur un compte bancaire macronien dans un paradis fiscal a interrogé les rédactions. Enquête faite, on s’accorde pour diagnostiquer une manip de basse officine. Le Front suggère et insinue à qui mieux mieux. Mais quand on interroge ses responsables, ils reconnaissent n’avoir aucune preuve de rien.

• L’Eglise catholique «laisse chacun à son discernement». Fort heureusement, le discernement des fidèles est souvent supérieur à celui des évêques. Bizarre, pour des responsables chrétiens, cette idée de jouer les Ponce Pilate.

• Emmanuel Macron a prévu de fêter sa victoire – si victoire il y a – sur l’esplanade du Louvre. Il parlera à deux pas de la pyramide de Pei. Tout un symbole : elle est en verre. Ce sera une belle victoire, mais fragile…

LAURENT JOFFRIN

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