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Jours tranquilles à Paris
9 août 2017

Fanny Ardant, la liberté avant tout

Coulisses. Dans Lola Pater, un jeune homme retrouve son père… qui est devenu une femme, jouée par Fanny Ardant, excellente.

Entretien

Elle est étonnante cette Lola ?

Fanny Ardant : Je l’aime beaucoup. Je n’avais jamais été dans une histoire comme ça.

Pour la jouer, vous êtes-vous posé la question du masculin ou du féminin ?

Non, je la vois plutôt comme quelqu’un qui est sorti d’un grand bouleversement. C’était le changement qui était important. Lola a souffert d’être dans un corps d’homme. Ça a été une longue quête d’identité. Et elle a payé les conséquences d’une liberté de choix.

Elle a recherché son absolu mais elle a cette blessure d’avoir abandonné son enfant ?

Il y a ce paradoxe et cette contradiction, mais ça se saurait si la vie était simple. Du coup, le film tourne autour de la relation père-fils. Et ce fils qui, finalement, préfère que son père soit vivant, même si c’est une femme, plutôt que ne pas avoir de père du tout.

Ils sont de culture maghrébine…

C’est une société qui, je crois, est encore plus stricte. La société musulmane a des codes infranchissables. Notre société française est plus ouverte aujourd’hui. Pourvu que ça dure. Notre bien le plus précieux, c’est la liberté.

Et le réalisateur, Nadir Moknèche, franco-algérien, ose aborder une telle thématique ?

Il permet une avancée dans le regard de la société. Si tout va bien, dans cinquante ans, on trouvera tout cela normal. L’important n’est pas d’être hétéro, homo, trans, bourgeois, Français… C’est parce qu’on est touché par un itinéraire que notre regard s’élargit.

Nadir Moknèche raconte qu’il pensait à vous pour ce rôle à cause de votre silhouette dans

Vivement dimanche de François Truffaut

… Vivement dimanche est né lors d’une fête, pendant le tournage de La femme d’à côté , parce que François m’a vu passer en silhouette. Ça lui a donné envie d’écrire une sorte de roman noir. Si maintenant, cette silhouette a inspiré Nadir, c’est une histoire de poupées russes. C’est l’une des fonctions du cinéma. Son emprise est plus forte que la réalité.

Article de Gilles KERDREUX. Ouest France

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