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Jours tranquilles à Paris
20 décembre 2017

Une invitation à Martine d’Astier… Découvrir (ou redécouvrir ?) Lartigue

« Agnès b s’est souvenue d’une discussion que nous avions eue il y a une vingtaine d’années au sujet de Lartigue. Aujourd’hui, elle souhaite accueillir une exposition qui proposerait une nouvelle lecture de l’œuvre de ce photographe qu’elle aime tant ».

C’est l’occasion d’une exposition inédite pour plus d’un tiers des images présentées à la galerie du Jour, Paris, du 9 novembre au 7 janvier 2018—un choix de 130 photographies les plus intimes permettant de répondre à certaines questions fréquentes, de rendre hommage à Lartigue et ses modèles, et d’évoquer le processus de création de cette œuvre précoce et singulière à tous points de vue.

“Depuis que je suis petit, j’ai une espèce de maladie : toutes les choses qui m’émerveillent s’en vont sans que ma mémoire les garde suffisamment”, constate Lartigue dans son journal de l’année 1965. Émerveillement et mémoire qui flanche, passion pour la vie et blessure secrète devant l’impermanence des choses, il n’en faut pas plus à Lartigue pour glaner et collectionner pendant 80 ans ces milliers d’instants fugitifs dont il saura nous montrer la beauté.

Retenir le temps qui passe en conservant ces moments si fragiles, prêts à disparaitre, c’est avant tout une narration, le roman rêvé de sa vie. Aucune spéculation ou intention sur l’effet à produire, cet enfant prodige photographie comme il respire. « Je prends à tort et à travers de stupides photographies et mon paradis sans ombre me semble invulnérable …parce qu’en moi, autre chose fait le reste. »

L’exposition permet d’approcher la démarche de Lartigue au plus près en illustrant ses thèmes les plus chers : L’enfance ; Bibi (sa première épouse), Dani (son fils unique), le mannequin Renée Perle (une de ses muses), Florette (sa compagne pendant près de cinquante ans), Picasso (chez qui Lartigue passe une journée à Cannes, le photographiant une centaine de fois), et ‘Moi’ (des autoportraits et images de son ombre).

Seront également présentées plusieurs pages d’albums ainsi qu’une projection 3D d’images choisies parmi les 4 500 plaques stéréoscopiques réalisées par Lartigue entre 1902 et 1928, préfiguration d’un long métrage en préparation, L’enfant des profondeurs; un diaporama comprenant 100 pages d’albums (1902 à 1986) ; et le film Le bandit et la fée Améliot, tourné en famille au Château de Rouzat pendant l’été 1914.

Exposition présentée du 10 novembre 2017 au 6 janvier 2018

Galerie du Jour – agnès b.

44, rue Quincampoix

75004 Paris

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CHRONOLOGIE

1894  Jacques Lartigue naît à Courbevoie, le 13 juin. Sa famille, fortunée, forme un milieu harmonieux, à l’esprit curieux et inventif. Son frère aîné, Maurice, surnommé Zissou, futur compagnon de ses jeux, est né en 1890.

1900  Effectue ses premiers essais en photographie avec l’aide de son père. Il commence à noter ses réflexions, ses impressions quotidiennes sur de petits morceaux de papier qui peu à peu constitueront son journal, poursuivi jusqu’à sa mort.

1904  Grâce à des appareils de plus en plus perfectionnés, il saisit d’étonnants instantanés, réalise des images en relief et découvre la possibilité de faire des surimpressions de « fantômes ».

1905  Henri Lartigue achète le château de Rouzat dans le Puy-de-Dôme qui deviendra le théâtre de toutes les inventions, performances et jeux des frères Lartigue, de leurs cousins et amis.

1910  Il commence à photographier les belles élégantes qui, à heures régulières, défilent pour faire admirer leurs nouvelles toilettes le long des avenues du Bois-de-Boulogne à Paris et au Champ de courses à Auteuil.

1911  Agacé par tous ceux qui prétendent qu’il fait toujours mauvais, Jacques Lartigue décide de noter le temps qu’il fait chaque jour sur un petit agenda. Il vend pour la première fois un cliché d’acrobatie aérienne au journal «La Vie au grand air». Il réalise un premier film à l’aide d’une caméra offerte par son père.

1914-1918  Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Jacques Lartigue est ajourné pour raison de santélors du conseil de révision. Il suit quelques cours à l’Académie Jullian pour étudier la peinture qui restera son activité principale. En 1916, il met sa voiture de course au service des médecins militaires de Paris. Le 1er novembre de cette même année, il effectue son baptême de l’air à bord du « zinc» de son ami et pilote Jean Dary.

1919-1921  Il épouse la fille du compositeur André Messager, Madeleine, rencontrée en 1917 et surnommée “Bibi”. Voyage de noces à Chamonix. Avec Bibi, il effectue au volant de l’Hispano-Suiza récemment acquise par son père, de nombreux voyages à travers la France. A cette époque, il réalise ses plus belles plaques autochromes dans le parc du Château de la Garoupe près d’Antibes. Le 23 août 1921, naissance de leur fils Dani.

1922  Première exposition de peintures à Paris, dans la galerie Georges Petit où Claude Monet est exposé. Il fait la rencontre de Kees Van Dongen, de Maurice Chevalier et d’Abel Gance. Le couple noue une amitié suivie avec le couple Sacha Guitry et Yvonne Printemps, amitié qui durera jusqu’en 1928.

1923  Son père, ayant eu des revers de fortune, vend le château de Rouzat. Jacques trouve un emploi mais, trop attaché à sa liberté, il démissionne au bout de trois jours.

1930  Jacques Lartigue rencontre Renée Perle, mannequin, qui sera sa compagne et son modèle pendant deux ans.

1931  Le divorce de Jacques Lartigue et de Madeleine Messager est prononcé.

1934  Il épouse Marcelle Paolucci, surnommée Coco.

1935-1939  La peinture est pour lui une nécessité pour gagner sa vie. Il commence d’ailleurs à se faire une certaine réputation dans le domaine. Comme Van Dongen et Picabia, il se lance dans la décoration de salles de gala, expose avec succès des portraits de ses amis illustres.

1939-1945  Le 3 septembre, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Il rejoint la Côte d’Azur où se sont réfugiées de nombreuses personnalités du cinéma et du théâtre. Séparé de sa femme Coco, il se promet de rester célibataire mais rencontre Florette Orméa qui deviendra en 1945 sa troisième et dernière femme.

1951-1953  La guerre achevée, le couple désargenté vit difficilement, mais continue à être reçu chez leurs amis plus fortunés, comme Carven ou André Dubonnet. C’est chez ce dernier qu’il rencontre, en 1953, le jeune sénateur John F. Kennedy. Mort de ses deux parents.

1954  Jacques Lartigue est nommé vice-président de l’association de photographes, «Gens d’Images »,créée cette année-là. Certains de ses clichés paraissent dans les premiers numéros de Point de vue et Images du monde.

1955  Ses portraits photographiques de Pablo Picasso et Jean Cocteau à Vallauris font le tour du monde. Il participe à une exposition de « Gens d’Images » à la galerie d’Orsay à Paris avec Brassaï, Doisneau, Willy Ronis et Man Ray. Rencontre l’éditeur Robert Delpire qui soutiendra son œuvre fidèlement.

1957  Voyage à Cuba. Il est contraint de laisser ses toiles sur place en raison de la guérilla entreprise par Fidel Castro. Le couple poursuit son voyage vers le Mexique et la Nouvelle-Orléans.

1960  Acquisition et installation d’une petite maison parmi les fleurs à Opio, près de Grasse.

1962  Lors d’une halte à New York, il rencontre, par l’intermédiaire de Charles Rado de l’agence Rapho, le jeune directeur du Département des photographies du Museum of Modern Art de New York, John Sarkowski, qui s’enthousiasme pour son œuvre et programme aussitôt une exposition dans son musée.

1963  Exposition au Museum of Modern Art de New York: «The Photographs of Jacques Henri Lartigue». En novembre, parution d’un article de dix pages consacré à son œuvre, dans le même numéro de Life où apparaît le reportage sur l’assassinat à Dallas du président des Etats-Unis, John F. Kennedy. C’est à partir de cette date qu’il ajoute le prénom de son père au sien et se fait désormais appeler Jacques Henri Lartigue.

1966  Nouveau voyage à New York où il rencontre le photographe Richard Avedon et son assistant Hiro. La publication de L’Album de famille et son édition internationale font connaître l’œuvre de Jacques Henri Lartigue dans le monde entier.

1970  Publication de « Diary of a Century », ouvrage de Lartigue conçu par Richard Avedon, qui paraîtra en français en 1973 sous le titre « Instants de ma vie ».

1974  Le Président de la République française, Valéry Giscard d’Estaing, à peine nommé, demande à Jacques Henri Lartigue de réaliser la photographie officielle de son septennat.

1975  L’exposition « Lartigue 8×80», préparée par Robert Delpire et présentée au musée des Arts décoratifs de Paris, constitue la première rétrospective française de son œuvre. Parution du premier tome de ses mémoires.

1976  Exposition au Seibu Art Museum de Tokyo.

1979  Jacques Henri Lartigue signe l’acte de donation à l’Etat français de l’ensemble de son œuvre photographique (négatifs et albums originaux).

1980  Une exposition réalisée par « L’Association des Amis de Jacques Henri Lartigue » dans le cadre de l’Année du patrimoine accueille la donation dans les Galeries nationales du Grand Palais à Paris. Intitulée «Bonjour Monsieur Lartigue», elle reçoit 35.000 visiteurs en un mois et, depuis, a circulé dans le monde entier.

1981  Ouverture d’une salle d’exposition permanente au Grand Palais.

1984  Les expositions se multiplient : «Pages d’albums », au Grand Palais, Londres, à la galerie Olympus de Londres, «Le Passé Composé, les 6×13 de Jacques Henri Lartigue» au musée Réattu d’Arles, à l’occasion des Rencontres internationales de la photographie où Lartigue est fêté par ses pairs puis au Museum of Modern Art deux ans plus tard.

1986  Au Grand Palais, une exposition est consacrée aux vues stéréoscopiques sous le titre « Le Troisième œil de Jacques Henri Lartigue ». 12 septembre : mort de Jacques Henri Lartigue à Nice, à l’âge de 92 ans.

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