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Jours tranquilles à Paris
27 décembre 2018

Affaire Benalla - saison 2

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Affaire Benalla : Alexandre Benalla voyagerait toujours avec un passeport diplomatique (Mediapart)
Nouveau rebondissement dans l'affaire Benalla. Selon Mediapart, l’ancien chargé de mission de la présidence de la République voyagerait depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique. Celui-ci porterait la référence 17CD09254 et aurait été délivré le 24 mai 2018, soit 3 semaines après les violences du 1er mai dont il est soupçonné. Le document serait valide jusqu'au 19 septembre 2022.
Mediapart precise qu’Alexandre Benalla aurait utilisé ce passeport diplomatique pour se rendre récemment dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Israël.
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Affaire Benalla: La restitution des 2 passeports diplomatiques a été réclamée fin juillet
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indique que le Quai d’Orsay a réclamé fin juillet à Alexandre Benalla la restitution de ses deux passeports diplomatiques.
Pour rappel, Mediapart a révélé aujourd’hui que l’ancien chargé de mission de la  présidence de la République a utilisé un passeport diplomatique pour se rendre récemment dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Israël.
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La lettre politique de Laurent Joffrin - Les aventures de monsieur Alexandre

Au moment de l’affaire des décorations, on se moquait de Jules Grévy, président de la République dont le gendre, Daniel Wilson, faisait argent d’un trafic de légions d’honneur. «Ah, quel malheur d’avoir un gendre !» lui faisait-on dire dans une chanson célèbre. On pourrait l’appliquer à Emmanuel Macron, qui chanterait aujourd’hui, déconfit et furieux : «Ah, quel malheur d’avoir un garde !» En effet, Alexandre Benalla, garde du corps préféré du Président, ne cesse, depuis qu’il a distribué des horions dans une manifestation sans que personne ne le lui demande, de hanter les nuits et les jours de l’Elysée tel un fantôme musclé.

Au début, on pouvait croire à un simple concours de circonstances. Benalla avait été vu au Tchad un mois avant que le Président ne s’y rende à son tour. La belle affaire ! Les services de l’Elysée avaient beau jeu de faire remarquer que cette unité de lieu, à défaut d’unité de temps, n’avait rien de tragique, qu’elle pouvait être attribuée sans invraisemblance à un malencontreux hasard. Benalla, tel le furet, passe par ici ou par là : Macron n’y est pour rien. Las ! Mediapart révèle que l’ancien garde du corps voyage depuis des mois avec un passeport diplomatique. Le sésame officiel, réservé habituellement aux diplomates, lui a été remis le 24 mai, soit au lendemain de la fin de sa période de mise à pied par l’Elysée mais avant la révélation de ses frasques dans une manifestation, qui a débouché sur son éviction. Simple procédure bureaucratique (certains membres de cabinet bénéficient de cette facilité). Ou b ien autre chose ?

Vindicte

Benalla, qui a son caractère, n’a jamais digéré sa mise à l’écart, jugeant que l’Elysée aurait pu le défendre plus énergiquement. Lancé depuis dans des tractations internationales à tire de «conseil», il estime que ses anciens patrons le poursuivent désormais de leur vindicte. C’est un fait que Patrick Strzoda, «dir cab» de Macron, sous-entend, dans un message plutôt menaçant, qu’il soupçonne Benalla d’avoir entamé sa carrière de «conseil» avant même de quitter l’Elysée, imputation grave si elle se vérifiait. L’Elysée, en tout état de cause, dément à son de trompe que Benalla puisse se prévaloir d’une quelconque mission officielle ou officieuse au nom du gouvernement français, ce que ce nouveau monsieur Alexandre nie avec la même énergie.

Cette polémique amère entre un ancien garde et ceux qu’il gardait n’arrange évidemment pas les affaires de la macronie, soumise ces derniers temps à quelques contrariétés. Qu’en sortira-t-il ? Rien peut-être : on voit mal pourquoi, à moins d’être suicidaire, l’Elysée aurait continué à missionner Benalla, lequel cherche à rebondir dans le rôle d’intermédiaire avec quelques dictatures africaines, dans un business incertain mais peut-être légal. C’est l’hypothèse la plus favorable aux deux parties. En attendant, l’affaire Benalla n’en finit pas de finir et de réjouir l’opposition. «Ah quel malheur…»

LAURENT JOFFRIN

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