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Jours tranquilles à Paris
17 janvier 2019

Renault : l’Etat français lâche Carlos Ghosn et cherche son successeur

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Alors que la détention du PDG au Japon pourrait durer plusieurs mois, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’est prononcé sur LCI pour une « nouvelle gouvernance ».

L’Etat français a officiellement lâché le PDG de Renault, Carlos Ghosn, mercredi 16 janvier, deux mois après son arrestation, et demandé la nomination d’un successeur dans les prochains jours pour prendre la tête du constructeur automobile.

Détenu au Japon depuis le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn va ainsi perdre son dernier titre, celui de PDG de Renault, Nissan et Mitsubishi l’ayant déjà révoqué du poste de président de leur conseil d’administration dès la fin novembre.

« J’ai toujours indiqué, en rappelant la présomption d’innocence de Carlos Ghosn, que s’il devait être durablement empêché, nous devrions passer à une nouvelle étape. Nous y sommes », a déclaré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, sur LCI.

Le conseil d’administration convoqué prochainement

« Dans cette nouvelle étape, nous avons besoin maintenant d’une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault », a-t-il ajouté. « J’ai demandé explicitement, comme actionnaire de référence, que le conseil d’administration [de l’entreprise] soit convoqué dans les prochains jours », a-t-il aussi indiqué.

« Nous souhaitons que ce conseil d’administration désigne une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault », a souligné M. Le Maire. Alors qu’on lui demandait si cela signifiait que M. Ghosn allait être remplacé, il a répondu : « Tout à fait. »

Interrogé sur l’éventuelle candidature de Jean-Dominique Sénard, le président sortant de Michelin dont le nom circule comme possible président non exécutif de Renault, M. Le Maire en a loué les qualités sans se prononcer pour autant.

« C’est un grand industriel, un homme qui a une conception sociale de l’entreprise et qui l’a démontré à plusieurs reprises », a-t-il déclaré, soulignant qu’il était aussi « un spécialiste du secteur automobile ».

Il a toutefois souligné que « l’Etat se prononcera sur la base des candidats qui lui seront soumis comme actionnaire de référence ».

Une direction bicéphale ?

Scénario le plus souvent évoqué – la direction de Renault pourrait être scindée en deux, avec un président du conseil d’administration d’un côté et un directeur général exécutif de l’autre –, le nom de Thierry Bolloré, nommé il y a un an adjoint de Carlos Ghosn, revient le plus souvent pour ce dernier poste.

L’Etat français est le premier actionnaire de Renault, avec 15,01 % du capital. Nissan en détient 15 %, mais sans droits de vote en assemblée générale. Renault contrôle pour sa part 43 % de Nissan, une société que le groupe a sauvé de la faillite il y a près de vingt ans.

Nissan possède par ailleurs 34 % de Mitsubishi Motors, dernier venu dans l’alliance née en 1999.

Dans ce contexte chahuté, plusieurs émissaires du gouvernement français dépêchés à Tokyo se sont entretenus mercredi avec des protagonistes du dossier Renault-Nissan.

Carlos Ghosn, mis en examen notamment pour « abus de confiance », a vu sa demande de libération sous caution de nouveau rejetée mardi. Son avocat a fait appel de ce refus mais M. Ghosn pourrait rester des mois en prison, ce qui rendait difficile son maintien à la tête de Renault dont il est toujours PDG.

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