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Jours tranquilles à Paris
19 mai 2019

Les Pays-Bas remportent l’Eurovision 2019, la France se classe 14e

eurovision vainqueur

Par Mouna El Mokhtari

Les bookmakers avaient vu juste : Duncan Laurence s’est imposé avec sa chanson « Arcade ». La cérémonie, qui se déroulait à Tel-Aviv, a été marquée par des messages politiques.

Cela faisait quarante-quatre ans qu’ils l’attendaient. Ce samedi 18 mai, les Pays-Bas ont gagné pour la cinquième fois de leur histoire (après 1957, 1959, 1969 et 1975) le concours de l’Eurovision de la chanson.

Duncan Laurence, 25 ans, s’est imposé avec Arcade, une balade au tempo lent inspirée par la mort d’un proche. S’accompagnant simplement au piano, il a proposé un titre sobre, comme un contre-pied aux chansons pop dansantes qui emportent habituellement le concours.

Il succède à l’Israélienne Netta Barzilai, qui lui a remis son trophée. « Aux rêves en grand. A la musique d’abord, toujours la musique d’abord », a lancé le chanteur comme s’il portait un toast. Le premier ministre néerlandais Mark Rutte a salué sa « performance sublime et puissante ».

L’Italie termine à la deuxième place avec la chanson Soldi interprétée par Mahmood. Le podium est complété par la Russie avec la chanson Scream de Sergueï Lazarev.

En décrochant cette 64e édition, les Pays-Bas égalent le nombre de victoires remportées par la France. De son côté, Bilal Hassani, le candidat français, et sa chanson Roi, arrivent à la quatorzième place, avec 105 points.

Entre ombre et lumière, vêtu d’une tenue blanche, le chanteur de 19 ans était entouré de deux jeunes danseuses, qui, comme lui, ont souffert de discrimination. L’Américaine Lizzy Howell, obèse, et la Taïwanaise Lin Ching Lang, sourde depuis la naissance, ont souligné par leurs chorégraphies l’hymne à l’acceptation de soi et à la persévérance du chanteur. Mais cette ambitieuse scénographie n’a pas suffi. La France n’a plus remporté l’Eurovision depuis L’Oiseau et l’Enfant interprété par Marie Myriam en 1977.

Lot d’excentricités et de controverses

La cérémonie a offert, comme toujours, son lot d’excentricités avec le retour d’anciennes gloires du concours, parmi lesquelles l’Autrichienne Conchita Wurst, lauréate de l’édition 2014 et le travesti ukrainien Verka Serduchka, dans le même costume extravagant que l’année de sa participation, en 2007.

Israël, qui accueillait pour la troisième fois cet événement international, jouait gros en termes d’image. Début mai, des affrontements entre l’armée israélienne et les factions palestiniennes ont fait une vingtaine de morts. Des militants avaient appelé au boycott de l’émission pour dénoncer l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Des associations ont même organisé « Globalvision », un contre-événement musical diffusé en ligne.

En théorie, l’organisateur de l’événement, l’Union européenne de radio-télévision, interdit de présenter tout message de nature politique sur scène. Mais cela n’a pas empêché Madonna et le groupe islandais Hatari de s’exprimer.

A 60 ans, la chanteuse américaine est la deuxième artiste de renommée internationale, après Justin Timberlake en 2016, à s’être produite pendant le concours de chant européen.

Elle a d’abord interprété son tube Like A Prayer, qui fête cette année son 30e anniversaire. Puis, en première mondiale sur scène, elle a dévoilé le titre Future, extrait de son prochain album studio « Madame X », dont la sortie est prévue le 14 juin. La star, qui a vendu 300 millions d’albums dans le monde, était accompagnée pour l’occasion par le rappeur américain Quavo. A la fin de sa prestation, deux de ses danseurs, main dans la main, ont révélé les drapeaux israélien et palestinien qu’ils portaient dans le dos.

Réputé imprévisible, le groupe islandais anticapitaliste Hatari a interprété sa chanson Hatrid mun sigra (La haine triomphera), en tenue de cuir cloutée, dans une scénographie saignante avec roue de fer, chaînes, fumée et effets pyrotechniques. Opposés à l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, les artistes se sont distingués au moment de célébrer les votes du public en brandissant des écharpes aux couleurs du drapeau palestinien, suscitant des sifflets dans le public. « Pas de politique ici », a sèchement coupé la présentatrice de la soirée, la mannequin Bar Refaeli.

L’Union européenne de radio-télévision souligne dans un communiqué que la référence politique faite par les danseurs de Madonna ne figurait pas dans les répétitions telles qu’elle les avait approuvées. Quant à Hatari, leurs agissements « contreviennent directement » aux règles du concours, et « les conséquences [en] seront discutées » par la direction de la compétition, précise-t-elle.

Suite à la victoire néerlandaise, la prochaine édition de l’Eurovision se déroulera à Amsterdam en 2020.

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