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Jours tranquilles à Paris
27 mai 2019

Contrôle technique : les prix se sont envolés depuis la réforme de mai 2018

Par Éric Béziat

Les tarifs ont augmenté de 12,3 % selon une étude de simplauto.com, site comparateur de centres de contrôles techniques, portant sur plus de 3 600 prestataires.

C’était l’un des griefs originels des gilets jaunes : la réforme du contrôle technique du 20 mai 2018 a rendu la vie des automobilistes plus compliquée et plus chère. Une étude portant sur plus de 3 600 centres en France (sur 6 372 au total) confirme ce ressenti. Selon simplauto.com, site comparateur des prix du contrôle technique dans l’Hexagone, le tarif moyen d’une visite pour faire vérifier l’état de son véhicule a augmenté de 12,3 % depuis que la réforme a été mise en place il y a tout juste un an.

« Le prix moyen d’un contrôle est passé de 69 à 77,60 euros, détaille Mickael Barbosa, fondateur de simplauto.com. C’est un niveau de hausse que nous n’avions jamais constaté depuis 2013, l’année où nous avons commencé à réaliser notre enquête annuelle. »

L’envolée est-elle justifiée ? De fait, le contrôle technique, obligatoire tous les deux ans pour les véhicules de plus de quatre ans d’âge, s’est complexifié. Depuis le 20 mai 2018, la France, se mettant en conformité avec une directive européenne visant à améliorer la sécurité des véhicules, impose de rechercher 610 défaillances potentielles sur 133 points de contrôle. Auparavant, « seulement » 123 points étaient surveillés et 459 possibilités de défaillances contrôlées. De plus, une disposition prévoit désormais une réparation obligatoire dans la journée en cas de défaillance dite critique, sous peine d’immobilisation du véhicule.

Cette inflation des contrôles peut expliquer le renchérissement de 2018 par un allongement des opérations de vérification pour chaque véhicule « En réalité, nous avons pu constater que malgré l’augmentation des défaillances à rechercher moins de 15 % des centres avec lesquels nous sommes en partenariat ont augmenté la durée du contrôle », précise M. Barbosa.

« Pour se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation, la profession a dû embaucher davantage et de nouvelles compétences, plaide Bernard Bourrier, responsable du contrôle technique au Conseil national des professions de l’automobile (CNPA). Et les propriétaires de centres ont surtout procédé à un rattrapage tarifaire. Les prix n’avaient quasiment pas bougé depuis dix ans. »

Hausse inédite

En plus de cette hausse inédite, l’étude de Simplauto met en évidence une grande disparité de prix selon les situations. En France, on peut payer un contrôle technique 45 euros en Moselle ou 110 euros en Haute-Savoie, soit un écart de 144 % pour exactement la même prestation. Côté augmentation, c’est la Corse qui détient la palme 2018 avec + 25 %, quand la Guyane est le plus modéré des départements français (+ 1,7 %). En France métropolitaine, les Hauts-de-Seine affichent la plus grande modération avec une hausse de + 2,4 %.

L’autre conséquence de la réforme, c’est évidemment la hausse du nombre de véhicules qui ont été déclarés non conformes pour cause de défaillance. Elle n’est d’ailleurs pas si spectaculaire que cela puisqu’on passe d’un taux de 17 % de voitures refusées avant le 20 mai 2018 à un taux de 21 % après, dont 1,18 pour défaillance critique.

Mais les automobilistes contraints de passer un contrôle technique n’en ont pas pour autant fini avec les réformes. Au 1er juillet, les véhicules diesel de plus de quatre ans devront passer un nouveau test, celui de l’opacité des fumées afin de lutter contre la pollution aux particules (nouveauté initialement prévue au 1er janvier de cette année mais qui a été reportée pour cause de crise des gilets jaunes). « L’impact sur les automobilistes devrait être modéré, estime M. Bourrier. Le nombre de voitures diesel refusées pourrait passer de 1 % à 4 %. »

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