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Jours tranquilles à Paris
26 juillet 2019

Record de chaleur battu dans une cinquantaine de villes, avant les orages

La France a souffert jeudi de températures dépassant les 40 °C, avant une « dégringolade » du mercure annoncée à partir de vendredi. L’Europe entière est touchée par la vague de chaleur.

42,6 °C à Paris, chaleur historique également à Lille, Strasbourg et une cinquantaine d’autres villes, nuit la plus chaude jamais mesurée en France… Au paroxysme de la canicule, la France a souffert, jeudi 25 juillet, de températures dépassant les 40 °C, avant une « dégringolade » du mercure à partir de vendredi.

Vingt départements allant du Nord à l’Ile-de-France étaient en alerte rouge canicule – un nombre inédit – et soixante autres en vigilance orange. La chaleur n’épargnant que la pointe de la Bretagne et le pourtour méditerranéen. C’est donc environ 85 % de la population française qui est concernée, selon la direction générale de la santé.

La circulation différenciée, instaurée en raison de pics de pollution à l’ozone, sera levée vendredi à Paris et Lille avec la baisse attendue des températures.

Chaleur record à Saint-Maur

Alors que le seuil des 40 °C n’était dépassé en France que de façon très exceptionnelle il y a un demi-siècle, des maximales jusqu’à plus de 43 °C ont été observées sur une grande partie du pays. Paris a battu son record absolu avec 42,6 °C. Depuis le début des mesures, en 1873, la capitale n’avait dépassé la barre des 40 °C qu’une seule fois : le 28 juillet 1947, avec 40,4 °C.

La chaleur record du jour a été observée à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), en Ile-de-France, où le mercure est monté à 43,6 °C. Outre l’Ile-de-France, il a fait 41,5 °C à Lille, 40 à 41 °C ont été atteints entre Dieppe et Dunkerque. « Du jamais-vu pour les côtes de Manche ou de mer du Nord », souligne Météo-France.

A Amiens, il a fait 41,7 °C, 41,3 °C à Rouen, 39,7 °C à Caen, 41,7 °C à Bourges, 41,6 °C à Blois, 40,8 °C à Tours, 41,1 °C au Mans, 38,9 °C à Strasbourg et 41,6 °C à Auxerre. La nuit avait déjà été étouffante, « la plus chaude de l’histoire du pays » en moyenne.

L’alerte rouge canicule avait été utilisée pour la première fois en juin dans quatre départements du Sud, mais l’épisode caniculaire actuel est une première pour « des départements du nord de notre pays », avec des « populations qui ne sont pas habituées » à de telles chaleurs, rappelait mercredi la ministre de la santé, Agnès Buzyn.

le parisien

Hausse des interventions de secours

En Ile-de-France, l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) évoquait jeudi soir une tendance à la hausse « significative des appels pour des pathologies en lien avec la chaleur, une augmentation des interventions des secours ainsi que potentiellement une augmentation des hospitalisations de patients âgés ».

Si depuis la canicule de 2003, qui avait fait quelque quinze mille morts, les autorités insistaient surtout sur les risques pour les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées et les enfants en bas âge, les mises en garde visent désormais toute la population.

Personne n’est l’abri d’une hyperthermie potentiellement mortelle lors d’un effort sportif, ou d’une noyade par hydrocution, selon les autorités. « Depuis début juillet, il y a eu une centaine de noyades avec cinquante-huit morts, c’est une augmentation spectaculaire », a indiqué jeudi le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner.

Face aux risques, la SNCF a de son côté invité ses clients à reporter ou à annuler leurs déplacements dans les régions en « rouge ». La compagnie ferroviaire Thalys a fermé les ventes pour jeudi et vendredi car ses infrastructures souffrent de la chaleur.

Vers une dégringolade des températures

Après ce jeudi exceptionnellement chaud, appelé à se répéter avec le changement climatique, la baisse des températures sera spectaculaire à partir de vendredi sur l’Ouest.

« S’il y a bien un jour où on peut parler de dégringolade des températures, c’est là, avec une baisse des températures parfois de plus de 15 °C dans une zone où il y aura une forte activité pluvieuse demain, comme la Normandie et les Pays de la Loire », a déclaré Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.

La canicule persistera en revanche encore jusqu’à vendredi soir ou samedi matin dans l’Est. La fin de cet épisode, le deuxième en moins d’un mois, sera accompagnée d’« orages localement forts et porteurs de grêle, vendredi sur l’Ouest, et dans l’Est samedi ».

Des milliers d’hectares brûlés

Cette chaleur aggrave l’assèchement des sols, alors que soixante-dix-sept départements sont désormais concernés par des restrictions d’eau en raison de la sécheresse dans de nombreuses régions.

Sécheresse et canicule qui augmentent les risques d’incendies. Des incendies ont ainsi ravagé plusieurs milliers d’hectares de cultures et de végétation en Normandie, dans le Centre, les Hauts-de-France et en Lorraine, a-t-on appris auprès des préfectures et des pompiers.

« En ce qui concerne les feux de forêt, 3 500 hectares ont déjà brûlé cette année, et ce n’est pas cantonné au sud de la France et à la Corse. Les feux de chaume [qui concernent tout ce qui n’est pas de la forêt : végétation, herbes coupées, moissons…] représentent 5 800 hectares », a fait savoir Christophe Castaner.

En raison des incendies, le préfet de l’Oise a annoncé avoir ordonné « jusqu’à nouvel ordre » l’arrêt immédiat des moissons pour la sécurité des agriculteurs et des sapeurs-pompiers dans l’ensemble du département.

liberation

L’Europe étouffe

L’Europe entière est touchée par cette vague de chaleur. Jeudi, des records absolus ont été franchis en Belgique et en Allemagne. Ainsi, un record de température de 40,2 °C a été mesuré mercredi à Liège, dépassé jeudi après-midi à la base militaire de Kleine-Brogel, dans le nord-est de la Belgique, a indiqué David Dehenauw, chef prévisionniste à l’Institut royal météorologique (IRM).

L’Allemagne a aussi battu jeudi un nouveau record absolu de chaleur, avec 42,6 °C. Le précédent record (40,5 °C) datait de la veille seulement.

Ces vagues de chaleur sont appelées à se multiplier et à s’intensifier sous l’effet du réchauffement climatique, provoqué par les activités humaines.

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