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Jours tranquilles à Paris
23 septembre 2019

Le théâtre de la cruauté exposé

ballen halle st pierre

Roger Ballen, "Immersed", 2016 © Marguerite Rossouw

Lorsqu'il se rend à Paris, Roger Ballen visite la Halle Saint-Pierre, dans le XVIIIe arrondissement. Pour sa série d'expositions en Europe qui reviendront sur son travail, il a donc tout naturellement fait le choix d'y exposer à son tour. Dans ce lieu dédié à l'art brut, le photographe, Américain d'origine mais Sud-Africain d'adoption, revient sur cinquante années de carrière.

Mais c'est par une partie inédite de son œuvre que l'on pénètre dans son univers sombre et tendre à la fois, habité par la puissance de l'inconscient libéré : des installations, proches de celles d'un Edward Kienholz par la forme, et pourtant immanquablement signées. C'est bien de l'univers ballenesque qu'il s'agit, cet adjectif employé par l'artiste pour le désigner sans lui ôter son mystère : des poupées éventrées, des masques de cire animés, des chiens et des rats, des oiseaux et des trouvailles de marché aux puces, et puis ces têtes aux cavités béantes.

Tous ces éléments, on les retrouve dans ses photographies exposées à l'étage, soit la partie de son travail qui le rendra célèbre et lui assurera autant la reconnaissance du monde de l'art que de la contre-culture – à l'instar du duo Die Antwoord, ses fans sous l'éternel et occasionnels collaborateurs. Des premières séries captant l'Afrique du Sud et ses marginaux sans visage, aux plus récentes quittant le portrait pour basculer dans des mises en scène mêlant réel et fiction, et enfin ses toutes dernières expérimentations en couleur, toutes découlent de ces installations, qu'il n'avait jusque-là jamais montré.

• Le monde selon Roger Ballen, du 7 septembre au 31 juillet à la Halle Saint-Pierre, à Paris

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