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Jours tranquilles à Paris
5 octobre 2019

A Paris, les événements à ne pas manquer d’une Nuit blanche aux airs de carnaval

Par Emmanuelle Lequeux

« La Matinale du Monde » a sélectionné pour vous les expositions, performances et autres promenades marquantes de la 18e édition de l’événement, qui a lieu dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre.

On n’aura jamais autant marché durant une Nuit blanche ! De Concorde à Bastille, des Champs-Elysées à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), cette 18e édition de l’événement désormais grand-parisien se fera, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre, au pas de course.

Une Nuit blanche définitivement « mobile, circulatoire, promeneuse », promet son directeur artistique, Didier Fusillier, président de la Villette, assisté de Jean-Max Colard, du centre Pompidou, qui cherchent ainsi à fluidifier au maximum les parcours.

Plus de queues interminables, donc, mais des tubas, des tatous, de la barbe à papa à gogo, de la cornemuse et du feu d’artifice, des bulles et du karaoké… Bref, une nuit carnavalesque qui la joue à fond bon enfant et grand public, sans sacrifier à ses exigences artistiques.

Une parade de chars de Concorde à Bastille

Comme à Rio ou à New York pour la parade de Macy’s, des chars festifs vont traverser la ville, imaginés par des plasticiens comme de micro-saynètes. Avec « Copacabana Machine Sex », Bill Vorn met en scène un music-hall de science-fiction, agrémenté de robots qui se lancent dans samba et French cancan. La Californienne Shana Moulton la joue temple new age, avec signes occultes et croissant de lune, références astrologiques et ballon de yoga.

La détonante Sylvie Fleury s’est offert un avatar gonflable, bitmoji numérique qui fait soudain irruption dans la vie réelle. Pascale Marthine Tayou a invité une « armée cinglée » qui chante toute la nuit sur son camion « forêt noire ». Les Plasticiens volants font surgir des Godzilla gonflés à l’hélium, tandis que trente orchestres ambulants, invités par la Philharmonie, emportent la foule au rythme des sons de la planète, batucada brésilienne et balangajur d’Indonésie.

Vous ne pouvez pas assister à ce drôle de défilé ? Pas d’inquiétude, avant de se mettre en branle, les chars s’offrent à voir en préambule, de 14 à 17 heures, le long de l’avenue Winston-Churchill, entre Grand et Petit palais, et certains trouvent refuge ailleurs dans Paris après leur traversée.

Les chars circuleront entre 19 à 22 heures de la place de la Concorde à la place de la Bastille.

nuit blanche 5 oct

Un tonitruant carnaval des animaux

Un véritable théâtre d’ombres chinoises, qui vacillent et disparaissent derrière la paroi d’une tente lumineuse. Cris d’oiseaux, hurlements de loup, grognements d’ours… Quelles sont ces créatures ? Des hommes-animaux, bêtes humaines, qui s’agitent, s’affolent et se dévorent, attifés de poils ou de cornes du diable. Encore une fois, la grande plasticienne Annette Messager a fait vriller la proposition vers l’étrangeté. « Ta nuit est blanche est ma nuit noire », fait-elle hurler aux habitants de cette jungle urbaine. Tiré par des chevaux endimanchés de pompons et rubans (« parce que ras-le-bol des voitures à Paris », s’amuse-t-elle), ce char « interespèces » participe à la parade, puis vient ensuite se poser jusqu’à l’aube au parc Montsouris.

Œuvre visible après la parade au parc Montsouris, de 20 heures à 2 heures (entrée côté avenue René-Coty, Paris-14e).

Daniel Buren se paie la Tour Eiffel

Pas une Nuit blanche sans qu’un plasticien ne s’attaque à la tour Eiffel. Cette année, c’est l’un des plus fameux, Daniel Buren, qui se propose de déconstruire complètement le monument. Pas boulon par boulon, qu’on se rassure. Mais grâce à l’une de ces illusions d’optique dont il a le secret. Il lui suffit en effet de poser deux larges miroirs en pyramide sous sa structure d’acier pour métamorphoser de façon vertigineuse le paysage. Un bel hommage à la puissance de cette icône parisienne, que l’homme des colonnes signe de quelques rayures, bien sûr.

Œuvre visible sur le parvis de la Tour Eiffel samedi de 23 heures à 0 h 45.

C’est Carmen qu’on assassine

Un vieux fantasme de soprano sommeille en vous ? Vos trémolos de ténor étonnent vos amis ? Venez faire le test grandeur nature, sur la magnifique scène de l’Opéra-Comique qui s’ouvre à un immense karaoké collectif, ou Opéraoké. Voilà pour le divertissement, The Voice tendance Callas. Mais l’artiste andalouse Pilar Albarracin vient aussi nous rappeler les tristes réalités de ce monde : à son signal fera irruption une horde de plus de cent femmes (et quelques hommes aussi) revêtues de robes de Flamenco. Tous viennent protester symboliquement contre la mort de Carmen. Et, plus largement, contre toutes les violences faites aux femmes.

Opéra Comique, 1 place Boieldieu, Paris-2e, de 19 heures à 4 heures (de 23 h 30 à 0 h 30 pour Pilar Albarracin).

Buller au palais royal avec Hans Walter-Müller

Ceux qui auraient envie d’une ambiance plus intimiste peuvent se réfugier dans les jardins du Palais-Royal. Roi de l’architecture gonflable depuis les années 1970, Hans Walter-Müller y a posé deux immenses bulles de plastique. Eclairées de l’intérieur, elles se déplacent lentement dans les allées, habitées par les performeuses du collectif Les Mirettes.

Jardin du Palais-Royal. Accès au niveau du 8 rue de Montpensier, Paris-1er, de 20 heures à 2 heures.

Nuit Sans Lune au Saint-Esprit

La Nuit blanche, c’est aussi l’occasion de découvrir quelques-uns des secrets bien gardés de Paris. Pour la toute première fois, la Congrégation du Saint-Esprit ouvre aux profanes les portes de sa chapelle du XVIIIe siècle, près du Panthéon. Les théologiens ont été convaincus par la force du projet de Martine Feipel et Jean Bechameil. Le duo luxembourgeois a posé près de l’autel une énorme cloche, qui semble tombée du ciel. Elle sert en fait de haut-parleur, d’où sourdent tous les bruits du monde. Idéal pour un temps de recueillement après la furie de la parade.

Congrégation du Saint-Esprit, 30 rue Lhomond, Paris-5e, de 19 h 15 à minuit.

Vélodrome, le périph’à bicyclette

La fermeture du périph’sera certainement l’un des grands débats des prochaines municipales. Pour se faire son opinion, que direz-vous d’une petite balade nocturne, à vélo ou à pied, sur cette autoroute urbaine ? Cette nuit, c’est exceptionnellement possible : le périphérique est entièrement fermé de la porte de Pantin jusqu’à la porte de la Villette. Pour ajouter au spectacle, les cyclistes peuvent venir retirer des loupiotes à accrocher à leur biclou place de la Fontaine aux Lions, dans le parc de la Villette. Attaque de lucioles sur Paris !

Entre la porte de Pantin et la porte de la Villette, avec un accès porte de Pantin, de 19 heures à 6 heures. Des animations sont proposées au Village Vélo, Place de la Fontaine aux lions, devant la Grande Halle de la Villette, entre 14 heures et 3 heures.

Bataille de polochon pour les reines de la nuit

En trois coups de pédale, vous pouvez passer du périph au Centre sportif Ladoumègue. Le sport y est mis à toutes les sauces. Mais on recommande surtout la performance déjantée imaginée par Mehryl Levisse : un tournoi de Travball, Trav, comme traversin, mais aussi comme travesti. Soit une équipe affolante de drag queens, qui quittent leurs talons de 15 cm pour se lancer dans une bataille de polochons hilarante. Seule règle du jeu : on ne tire pas sur les perruques des copines, ni sur les faux-cils ! Le pom-pom boy est assez craquant lui aussi, avec son déhanché et sa tête de minotaure en peluche. Un sacré pied de nez à la masculinité qui règne d’ordinaire sur les stades.

Centre sportif Ladoumègue, 39 route des Petits-Ponts, Paris-19e, de 19 heures à 1 heure.

Nuit blanche à la Philharmonie

Vous ne savez pas quoi faire des gamins ? La Philharmonie est idéale ! De 18 heures à 22 heures, la Nuit des petits (à partir de 6 ans) mêle toutes les musiques. Les grands ne sont pas oubliés non plus, avec le chœur de chambre Mikrokosmos, qui envahit le musée en invitant à une « contemplation sonore du ciel étoilé », et une performance d’un des plasticiens les plus intenses de la scène islandaise, Ragnar Kjartansson, digressera neuf heures durant sur le Dichterliebe de Robert Schumann (et non, vu la personnalité du gaillard, ce ne sera pas rasoir !). Tout aussi envoûtante, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton vous fera tenir jusqu’à l’aube

Philharmonie, 221 avenue Jean Jaurès, Paris-19e, de 18 heures à 22 heures.

Le groupe F prend la Bastille

La Bastille prend feu ! Avec ses pyrotechniciens de génie, le Groupe F a notamment installé une ronde d’immenses torches autour du génie, et promet un festival de pétards à faire trembler la Colonne de Juillet. N’oublions pas, Paris est une fête, aussi !

Place de la Bastille, de 22 h 30 à 23 heures.

Tout le programme de Nuit Blanche sur nuitblanche.paris

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