Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
8 octobre 2019

L'ÉDITO de Henri Vernet - Il faut sauver les Kurdes

Comble du cynisme en politique : le sort des Kurdes s’est joué - et se jouera peut-être encore, il faut le craindre - en quelques tweets. Ceux de l’Américain Donald Trump qui, à coups de messages en 140 signes, a d’abord abandonné ces valeureux combattants - et combattantes, les femmes guerrières étant souvent en première ligne -, pourtant ses alliés dans la longue guerre contre Daech en Syrie, en annonçant le rappel des forces spéciales déployées au nord-est du pays. Pour regagner en popularité en ramenant les « boys » à la maison, il livre tout un peuple à la soldatesque du Turc Erdogan, qui rêve d’anéantir toute velléité de séparatisme kurde à ses frontières. Puis, devant l’effroi de ses généraux et de sa propre administration qui, une fois n’est pas coutume, s’est rebiffée, le même Trump a changé de pied, ou plutôt de pouce. Sur Twitter toujours, il s’est déchaîné contre la Turquie, menaçant de « détruire » son économie si elle osait s’attaquer aux Kurdes. Pour autant, ce peuple, habitué à voir son sort lié aux changements d’humeurs des grandes puissances depuis le traité de Sèvres il y a un siècle (!), n’est pas tiré d’affaire. La France s’honorerait donc à s’engager à le sauver. Notre pays aussi a des forces spéciales sur ce terrain et partage envers les Kurdes, premier rempart contre les djihadistes de l’EI, la même dette que l’Amérique, et l’Occident en général. Sur le terrain militaire comme diplomatique, Emmanuel Macron doit peser de tout son poids. Avant qu’il ne soit trop tard.   

Publicité
Commentaires
Publicité