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Jours tranquilles à Paris
30 octobre 2019

Le prix Albert-Londres décerné au journaliste du « Monde » Benoît Vitkine

Par Nicole Vulser

Le 81e prix de la presse écrite a été remis au journaliste, spécialiste des pays de l’ex-URSS et de l’Europe orientale, pour une série de six enquêtes.

Le 81e prix Albert-Londres de la presse écrite a été remis, mardi 29 octobre, à Paris, au journaliste du Monde Benoît Vitkine, 36 ans, pour six enquêtes publiées entre 2018 et 2019. Ce spécialiste des pays de l’ex-URSS et de l’Europe orientale, aujourd’hui correspondant du Monde à Moscou, a dépeint, avec rigueur et une plume incisive, aussi bien le douloureux retour des vétérans du Donbass en Ukraine que la violence et la corruption minant la ville d’Odessa, dans le même pays. Envoyé spécial à Marioupol (Ukraine), Benoît Vitkine a décortiqué la façon dont Moscou multiplie les mesures d’intimidation pour verrouiller son emprise en mer d’Azov.

Le jury a récompensé à la fois ses angles originaux et son écriture chaleureuse, ainsi qu’en témoigne son reportage en Tchétchénie sur l’utilisation du football comme outil de propagande. A travers ses enquêtes, menées avec sérieux, il a décrit l’art russe de l’intox en Transcarpathie ou encore les coulisses de la guerre de l’information russe en Estonie.

Le parti des opprimés

Pour son 35e prix audiovisuel, le jury du prix Albert-Londres, présidé par Annick Cojean, journaliste au Monde, a également récompensé Marlène Rabaud pour son film Congo Lucha, diffusé sur la RTBF et la BBC, produit par Esprit libre et Tita Productions. Il sera prochainement programmé par France 2.

Agée de moins de 40 ans au moment de la diffusion de ce film courageux (une condition pour concourir), Marlène Rabaud reprend l’épopée d’un groupe de Congolais engagés dans une lutte pacifique pour débarrasser leur pays du président Kabila, qui empêche la tenue des élections. Le jury a salué « une magnifique utopie contre un système politique ».

Enfin, le 3e prix du livre a été attribué à Feurat Alani pour son « ovni littéraire » Le Parfum d’Irak (Editions Nova/Arte Editions, octobre 2018). Ce roman graphique, composé d’un millier de tweets, raconte les voyages en Irak d’un jeune Français d’origine irakienne devenu journaliste. Il témoigne de la guerre qu’il doit couvrir, au fil de messages de 140 signes, tout en restant précis et en révélant la poésie et l’âme du pays qu’il a appris à aimer.

Depuis 1933, le prix Albert-Londres récompense les meilleurs journalistes francophones. Albert Londres, reporter très engagé, a sillonné la planète pour témoigner, dès 1920, des souffrances du peuple russe ou, deux ans plus tard, de la folie du régime en Chine. Il a pris le parti des opprimés en dénonçant, en 1927, le sort des Françaises conduites en Argentine pour y être prostituées, les effets néfastes de la colonisation française en Afrique ou l’horreur du bagne de Cayenne.

Six articles de Benoît Vitkine, récompensé par le prix Albert-Londres 2019

En Ukraine, le délicat retour des vétérans à la vie civile

Ukraine : Odessa, ville gangster

Ukraine : emprise russe en mer d’Azov

En Tchétchénie, le football totalitaire

En Transcarpathie, l’art russe de l’intox fait des étincelles

En Estonie, dans les coulisses de la guerre de l’information russe

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