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Jours tranquilles à Paris
18 novembre 2019

Massacre des Rohingyas : le cas d'Aung San Suu Kyi examiné par la justice internationale

Fuyant les persécutions et les massacres, 700 000 Rohingyas avaient dû quitter la Birmanie en 2017. Après une plainte déposée en Argentine, la Cour pénale internationale a lancé une enquête sur des crimes présumés.

Elle fut un temps le symbole d'un espoir démocratique en Birmanie. La prix Nobel de la paix 1991 est directement visée par la plainte déposée auprès de la justice argentine, ce jeudi 14 novembre, par des associations de défense des droits des Rohingyas, révèle le Guardian.

La compétence universelle, qui permet à la justice d'intervenir quel que soit le lieu où le crime a été commis, a été invoquée pour accuser plusieurs dirigeants birmans de "crime de guerre" et de "crime contre l'humanité". Le cas d'Aung San Suu Kyi sera examiné pour son rôle dans la “menace existentielle” qui pèse sur les Rohingyas.

Persécutée pendant des années, cette ethnie de confession musulmane minoritaire en Birmanie est victime d'un génocide qui aurait tué au moins 10 000 d'entre eux, selon une enquête de l'ONU. En 2017, plus de 700 000 Rohingyas ont été contraints de quitter le pays et de se réfugier au Bangladesh, pays voisin.

“Cette plainte vise à obtenir une sanction pénale contre les auteurs, les complices et ceux qui ont caché ce génocide. Nous passons par l'Argentine car il n'existe aucune autre possibilité pour déposer plainte”, a déclaré Tomas Ojea, l'avocat à l'origine de la plainte, à l'AFP.

La Cour pénale internationale ouvre une enquête

Le même jour, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont lancé une enquête sur “des crimes (...) qui auraient été commis contre le peuple rohingya du Myanmar”. D'après l'AFP, la procureure de la Cour, Fatou Bensouda étudiait le dossier des Rohingyas depuis septembre 2018.

Si la Birmanie n'est pas partie au Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, le Bangladesh, où auraient été déportés les Rohingyas, l'est. “Selon les documents fournis, entre 600 000 et un million de Rohingyas auraient été déplacés de force du Myanmar vers le Bangladesh voisin à la suite d'actes de coercition allégués”, pouvait-on lire sur le site du tribunal de La Haye, ce jeudi. Une preuve suffisante pour déclencher l'ouverture d'une enquête sur des actes de violence et de déportations qui pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

D'après l'ONG Human Rights Watch, la junte militaire au pouvoir se serait rendue coupable de “tueries de masse, violences sexuelles et d'incendies criminels de grande ampleur contre les musulmans rohingyas dans l'Etat d'Arakan [au nord du pays, ndlr]” depuis août 2017. Des centaines de milliers de personnes sont encore entassées dans le plus grand camp de réfugiés du monde à Cox's Bazar au Bangladesh.

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