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Jours tranquilles à Paris
1 décembre 2019

Du mannequin nu, habillé de peinture, à l'uniforme militaire : deux expositions célèbrent le corps dans la mode

Voici deux expositions parisiennes sous le signe de la mode : l'une aborde le corps libre, simplement habillé de peinture (à la galerie Hegoa), l'autre le corps contraint par l'uniforme (au Musée de l'Armée).

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Exposition \"The painters project\" by Eric Ceccarini, à la galerie Hegoa (à gauche) et l\'exposition \"Les canons de l\'élégance\" au musée de l\'Armée (à droite)Exposition "The painters project" by Eric Ceccarini, à la galerie Hegoa (à gauche) et l'exposition "Les canons de l'élégance" au musée de l'Armée (à droite) (ERIC CECCARINI / ANNE-SYLVAINE MARRE-NOEL)

Le corps est libre et nu, fier, chez ces mannequins habillées seulement de traits de peinture : les motifs sont réalisés par des artistes puis les femmes shootées par un photographe. Quand le corps est sanglé et contraint, il s'adapte à l'uniforme militaire. Dans les deux cas, l'habit - invisible ou visible - et le corps se mêlent. Ils sont au centre des deux expositions parisiennes. Déroutant et émouvant.

Des corps nus, peints par des artistes, dans le viseur du photographe Eric Ceccarini

Le photographe Eric Ceccarini développe une approche personnelle d’artiste basée sur l’étude du corps en lumière naturelle et sans artifices techniques. Ses images douces, veloutées et picturales rendent hommage à la beauté du corps féminin. En collaboration avec des peintres et des graffeurs, il mène, depuis plusieurs années, un projet en évolution permanente. "The painters project", ce sont 120 artistes peintres du monde entier qui expriment leur art sur le corps de mannequins, principalement des modèles noires. L'oeuvre éphémère réalisée sur ces toiles vivantes est ensuite immortalisée par le viseur du photographe.

Au nombre des peintres qui ont participé à ce projet le graffeur belge Denis Meyers célèbre pour sa création éphémère de 20 000 m2 intitulée "Remember". L’exposition ne présente ici malheureusement qu'une douzaine de photographiques et c'est dommage car les différents artistes offrent une diversité d'oeuvres et de techniques.

Photo d\'un mannequin nu couvert de peinture dans l\'exposition \"The painters project\" by Eric Ceccarini, à la galerie Hegoa à ParisPhoto d'un mannequin nu couvert de peinture dans l'exposition "The painters project" by Eric Ceccarini, à la galerie Hegoa à Paris (ERIC CECCARINI)

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"J’ai rencontré Eric Ceccarini en 2014 et depuis, je suis fière et honorée d’être la seule galerie à Paris à présenter son travail, si prolixe et toujours aussi impressionnant d’année en année (…). Cette aventure me permet d’être au coeur du processus créatif et de le partager avec les amateurs et les collectionneurs" explique Nathalie Atlan Landaburu, gérante de la galerie Hegoa.

Exposition "The painters project" by Eric Ceccarini jusqu’au 11 janvier 2020. Galerie Hegoa. 16, rue de Beaune. 75007 Paris.

Quand les vêtements militaires influencent la mode

De tous temps, le vestiaire militaire s’invite dans les garde-robes. Le style militaire a conquis nos habitudes vestimentaires, à tel point qu’on en oublierait presque ses origines historiques : trench, duffle-coat, bombers, bottes-cavalières… À travers 200 pièces d'uniforme - le plus souvent richement brodées - d’armement ou des tenues réalisées par des créateurs contemporains, le musée de l’Armée met en lumière ce dressing qui distingue les militaires des civils.

Des uniformes dans l\'exposition \"Les canons de l\'élégance\" au musée de l\'Armée, à l\'hôtel national des Invalides à Paris. Novembre 2019Des uniformes dans l'exposition "Les canons de l'élégance" au musée de l'Armée, à l'hôtel national des Invalides à Paris. Novembre 2019 (MUSEE DE L'ARMEE/ANNE-SYLVAINE MARRE-NOEL)

canons

L’exposition Les Canons de l’élégance rappelle le lien entre le vestiaire militaire et la mode. Au Premier Empire, les maréchaux sont festonnés et boutonnés, les femmes, elles, portent l'épaulette. La mode masculine raffole de la botte à revers. Sous le Second Empire, la veste dite "à la zouave" est en vogue. Mais c'est au 20e siècle et durant les conflits mondiaux que l'influence est plus présente.

Une robe haute couture signée Jean Paul Gaultier inspirée du motif camouflage dans l\'exposition \"Les canons de l\'élégance\" au musée de l\'Armée, à l\'hôtel national des Invalides à Paris. Novembre 2019Une robe haute couture signée Jean Paul Gaultier inspirée du motif camouflage dans l'exposition "Les canons de l'élégance" au musée de l'Armée, à l'hôtel national des Invalides à Paris. Novembre 2019 (MUSEE DE L'ARMEE/ANNE-SYLVAINE MARRE-NOEL)

tenues

L’immense quantité de tenues de combat confectionnées durant le second conflit mondial va inonder le monde civil et dans les années 1960, les mouvements de la contre culture vont s’approprier le treillis dans un esprit subversif et critique vis-à-vis des institutions militaires et de l’autorité qu’elles représentent : Mick Jagger avec une veste de grenadier et Jimi Hendrix en dolman d'officier. En 1967, sur la pochette de leur disque Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, les Beatles prennent la pose en vestes à galons et franges.

On pourra cependant regretter que les créations plus contemporaines, présentées ici, soient reléguées dans la dernière salle du parcours : Dries van Noten et Raf Simons y proposent des tenues inspirées de l'univers militaire tandis que Jean Paul Gaultier interprète le thème du camouflage sur une impressionnante robe haute couture.

Exposition "Les canons de l’élégance" jusqu’au 26 janvier 2020. Musée de l’Armée. Hôtel national des Invalides. 129, rue de Grenelle. 75007 Paris.

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