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Jours tranquilles à Paris
9 janvier 2020

Laetitia Casta à l'affiche de la série «Une île» sur Arte

«J'ai hésité avant d'accepter de jouer une sirène en Corse», confie Laetitia Casta à l'affiche de la série «Une île» sur Arte

INTERVIEW -  Arte propose à partir de jeudi soir, et dès ce lundi sur son site, la série inédite «Une île», où Laetitia Casta incarne une sirène pas comme les autres. Un tour de force pour l'actrice, et une interview passionnante pour «20 Minutes»

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Laetitia Casta joue une sirène loin des clichés du genre, dans «Une île», la nouvelle série d'Arte

Il y a maintenant plus d’un an, 20 Minutes était convié en Corse sur le tournage d'une nouvelle série Arte au titre générique mais mystérieux : Une île. Sur place, notre journaliste s’était laissée séduire par cette relecture moderne du mythe de la sirène, en résonance avec les thématiques fortes du moment, le féminisme et l’écologie, et par la sirène elle-même, incarnée par Laetitia Casta. Confirmation quelques mois plus tard à Séries Mania, où Une île était sacrée meilleure série française. C’est également à cette occasion que l’on a retrouvé Laetitia Casta pour tenter de percer l’étrange personnage de Théa, qui débarque sur une île frappée par une pénurie de pêche et dans la vie de la jeune Chloé (Noée Abita). La série sera diffusée les jeudis 9 et 16 janvier sur Arte à 20h55, et les trois premiers épisodes sont d’ores et déjà en ligne sur le site de la chaîne.

J’ai lu que vous aviez hésité avant d’accepter le rôle de Théa. Pourquoi ?

J’avais besoin de réfléchir au projet, de comprendre où je mettais les pieds. Lorsqu’on vous dit que ce sera en Corse, ouhla, moi qui suis corse, j’en ai vu passer de tels projets. Puis on vous ajoute : « C’est une sirène ». Oh, tout de suite, vous pouvez avoir des a priori, ce qui est normal. Mais une fois le scénario lu, j’ai saisi l’essence du message qu’il y avait derrière, quelque chose de profond. J’ai également voulu rencontrer le metteur en scène, savoir où il voulait emmener la série, comment il pensait gérer les effets spéciaux, à quoi la sirène allait ressembler. Des questions importantes pour moi, et qui ont pu prendre un peu de temps, une mise en confiance. Comme aime le dire le réalisateur Julien Trousellier, c’est moi qui lui ai fait passer un casting. (rires)

C’est une première incursion dans le genre pour vous, non ?

J’avais déjà fait Derrière les murs, un film un peu expérimental en 3D, qui n’avait pas marché mais j’avais adoré ça. Il y a une vraie responsabilité envers ce type de personnage, car si on ne croit pas à la sirène, à ma sirène, cela peut tout foutre en l’air. Même pour les autres personnages, les autres acteurs. D’emblée, je voulais quelque chose d’animal. Comment y arriver, faire croire à l’étrangeté, être crédible ? Car il n’y a pas d’effet spécial, pas de maquillage, rien. J’ai trouvé la solution : je peux le faire, avec une chorégraphe. Je n’ai pas lâché cette idée, c’était avec ça, comme ça, ou je ne le faisais pas. On ne peut pas arriver sur un tournage en disant : « Je vais faire une sirène », même si vous avez les plus grandes qualités d’acteur. Il faut amener un mouvement, de l’incarnation, du concret.

Avec la figure de la sirène, il y a une notion de sensualité qu’il fallait représenter à l’écran.

Et ne pas tomber dans la caricature, que la nudité ne soit pas voyeuriste, mais un outil. Théa arrive comme elle est, son corps est une arme. C’était très intéressant à chercher dans l’attitude, la gestuelle. Mais très vite, je me suis rendu compte qu’avec ce personnage, tout passait par le regard, encore plus que par le corps. Et au contact des humains, de Chloé, elle va se perdre, sortir des règles qu’elle s’était fixées, et découvrir l’émotion, l’empathie… Des choses qu’elle n’avait jamais ressenties avant.

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Comment est-ce d’accompagner un personnage si longtemps, sur six épisodes, voire une saison 2 ?

Quand j’ai démarré le cinéma, j’avais la sensation de rentrer dans la peau du personnage. J’imaginais une silhouette dans laquelle je me glissais. Maintenant, c’est l’inverse, c’est le personnage qui entre en moi. Je vais chercher des choses en moi, c’est très intéressant. Être actrice, c’est comme un phare qui éclaire tout, partout, en haut, en bas, sur les côtés. Je trouve cela extraordinaire, c’est une connaissance de soi, de la vie. On peut puiser en soi, mais aussi chez les autres, ce qu’on a vu des autres, ceux qui nous ont inspiré, ce qu’on a envie de devenir.

Pour moi, souvent, dans les films ou les séries, il y a un petit côté visionnaire, mystique. Comme si ce que je joue pouvait arriver, et c’est toujours bon signe. Regardez ce qu’il se passe en ce moment, avec les femmes, il y a une sorte de prise de conscience. Je pense au livre Sorcières, la puissance des femmes de Mona Chollet. Comment se reconnecter à soi, mais aussi à la nature. Le rôle de Théa participe à cela également.

Comment s’est passée votre relation et collaboration avec Noée Abita, avec qui vous formez un vrai duo ?

Ma rencontre avec Noée m’a aussi encouragée à faire la série. Elle était parfaite, inspirante, pour mon personnage. Cela fonctionnait, ils ont réussi à créer quelque chose d’extrêmement juste avec le casting. Si on ne croit au couple d’amis, d’amours, d’âmes sœurs, ce n’est pas possible. J’ai été très à l’aise très vite, je n’ai pas eu besoin de plus avec elle et j’ai ainsi pu exprimer toute la dimension émotionnelle dans mon personnage. Après, il y a eu un moment, où la connexion de nos personnages s’est retrouvée sur le plateau, il s’est produit la même chose que dans la série. Cela a été un tournage difficile, pour une question de temps et d’argent, et il y a eu cet accompagnement, ce soutien, cette confiance entre nous. J’ai eu ce rôle de mentor, de marraine, de grande sœur.

TÉLÉVISION

«Une île»: Une série sur les sirènes et l'écologie qui, contrairement aux apparences, donne envie

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